Canicule de l’été 2023 : la pire de tous les temps // Summer heat 2023 : the worst ever

L’été 2023 dans l’hémisphère nord n’a pas seulement été le plus chaud jamais enregistré. Deux nouvelles études révèlent que ce fut l’été le plus chaud depuis 2 000 ans.
Fin 2023, les scientifiques ont déclaré que la période de juin à août avait été la plus chaude depuis le début des relevés dans les années 1940. La première étude, publiée dans la revue Nature, explique que la chaleur de l’été 2023 a éclipsé les températures sur une période beaucoup plus longue. Elle se base sur des archives météorologiques datant du milieu des années 1800 et sur des données de température portant sur l’analyse des cernes des arbres dans neuf sites du nord.
L’année dernière, les températures estivales sur les terres situées entre 30 et 90 degrés de latitude nord étaient de 2,07 degrés Celsius plus élevées que les moyennes préindustrielles. D’après les données des cernes des arbres, les mois d’été de 2023 ont été en moyenne 2,2°C plus chauds que la température moyenne pour les années 1 à 1890.
Cette découverte n’est pas vraiment une surprise. En janvier, des scientifiques de l’agence climatique européenne Copernicus avaient informé le public que l’année 2023 serait « très probablement » la plus chaude depuis 100 000 ans. Cependant, il paraît peu réaliste de s’appuyer sur une période aussi longue. En effet, nous ne sommes pas capables d’établir des comparaisons année par année sur une échelle de temps aussi vaste avec les méthodes scientifiques actuelles, notamment les données de température provenant de sources telles que les sédiments marins ou les tourbières.
La chaleur intense de l’été 2023 a été amplifiée par le phénomène climatique El Niño, qui entraîne généralement des températures globales plus chaudes, des vagues de chaleur plus longues et plus sévères et des périodes de sécheresse prolongées.
Les vagues de chaleur ont eu des conséquences néfastes sur la santé des populations, avec plus de 150 000 décès dans 43 pays, liés aux vagues de chaleur chaque année entre 1990 et 2019. Ces chiffres apparaissent dans une deuxième étude publiée dans la revue PLOS Medicine. Cela représente environ 1 % des décès dans le monde, soit à peu près le même bilan que celui de la pandémie de COVID-19. Plus de la moitié de ce surplus de décès liés aux fortes chaleurs se sont produits en Asie où la population est particulièrement dense. Lorsque les données sont ajustées à la densité de population, l’Europe a le bilan par habitant le plus élevé, avec une moyenne de 655 décès pour 10 millions d’habitants. Sur le continent européen, la Grèce, Malte et l’Italie ont enregistré la surmortalité la plus élevée.
Source : Médias d’information internationaux.

La hausse des températures a un très fort impact sur les glaciers de la chaîne himalayenne, château d’eau de l’Asie

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The intense northern hemisphere summer heat of 2023 was not just the warmest on record. Two new studies reveal it was the warmest in some 2,000 years.

By the end of 2023, scientists declared last year’s June to August period as the warmest since record-keeping began in the 1940s. The new research, published in the journal Nature suggests the 2023 heat eclipsed temperatures over a far longer timeline. It is based on meteorological records dating to the mid-1800s and temperature data based on the analysis of tree rings across nine northern sites.

Last year’s summer season temperatures on lands between 30 and 90 degrees north latitude were 2.07 degrees Celsius higher than pre-industrial averages. Based on tree ring data, the summer months in 2023 were on average 2.2°C warmer than the estimated average temperature across the years 1 to 1890.

The finding is not entirely a surprise. By January, scientists with the European Union’s Copernicus Climate Change Service had informed the public that the year of 2023 was « very likely » the warmest in some 100,000 years. However, proving such a long record is unlikely. Indeed, year-by-year comparisons cannot not be established over such a vast time scale with current scientific methods, including gleaning temperature data from sources such as marine sediments or peat bogs.

Last year’s intense summer heat was amplified by the El Niño climate pattern, which typically coincides with warmer global temperatures, longer and more severe heatwaves, and extended periods of drought.

Heatwaves are already taking a toll on people’s health, with more than 150,000 deaths in 43 countries linked to heatwaves for each year between 1990 and 2019. These figures can be found in a second study published in the journal PLOS Medicine. That accounts for about 1% of global deaths, roughly the same toll taken by the global COVID-19 pandemic. More than half of those heatwave-related excess deaths occurred in densely populated Asia. When the data are adjusted for population size, Europe has the highest per capita toll with an average of 655 heat-related deaths each year per 10 million residents. Within the region, Greece, Malta, and Italy registered the highest excess deaths.

Source : International news media.

Février 2024, le plus chaud de tous les temps // February 2024, the warmest ever

Selon l’agence européenne Copernicus – mais l’information est confirmée par d’autres agences comme la NOAA – le mois de février 2024 a été le mois de février le plus chaud jamais enregistré au niveau mondial. C’est la neuvième fois consécutive qu’un record mensuel est battu.

 

Copernicus alerte aussi sur des températures jamais mesurées à la surface des océans en février 2024. Elles dépassent celles enregistrées en plein été, en août 2023.

 

Selon Copernicus, la température au mois de février 2024 est de 0,81°C au-dessus de la moyenne de la période précédente (1991-2020) et de 1,77°C au-dessus de l’ère pré-industrielle. On est donc loin des objectifs de l’Accord de Paris sur le climat et la limite de 1,5°C de réchauffement climatique par rapport à l’ère pré-industrielle. Copernicus ajoute que la température moyenne au niveau mondial des 12 derniers mois (de mars 2023 à février 2024) est 1,56°C au-dessus de la moyenne de l’ère pré-industrielle, et la plus élevée jamais enregistrée.

Le mois de février 2024 dépasse aussi de 0,12°C le dernier record de température enregistré pour un mois de février, et qui datait de 2016.

Plus globalement, l’hiver 2023/2024, incluant les mois de décembre, janvier et février, a été le plus chaud de l’histoire mondiale avec 0,78°C de plus que la température moyenne de la période précédente (1991-2020). Cet hiver a été marqué par une sécheresse persistante et plus importante que la moyenne notamment dans le sud et l’est de l’Espagne, le sud de la France, en Sicile et au Maghreb, mais aussi dans une grande partie de la Scandinavie, dans le nord-ouest de la Russie et dans les régions situées à l’ouest de la mer Noire.

Ne pas oublier que l’été 2023 avait été le plus chaud jamais mesuré dans le monde.

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Le mardi 5 mars 2024, je me trouvais à Royan à l’occasion d’une conférence sur les volcans et les risques volcaniques dans cette ville. J’ai profité de ce séjour en Charente-Maritime pour me rendre de long de la côte atlantique au nord de la ville où j’ai pu constater les dégâts occasionnés par les dernières tempêtes hivernales. C’est spectaculaire et inquiétant. Les effets des assauts des vagues sur la dune littorale sont impressionnants. Le trait de côte a carrément reculé d’une dizaine de mètres. C’est dans de tels lieux que l’on se rend parfaitement compte de l’impact du réchauffement climatique sur les océans.

Des arbres ont été déracinés et culbutés au pied de la dune . Des branches jonchent les plages et font le bonheur des enfants qui construisent des cabanes.

Les oyats censés retenir la dune n’ont pas pesé lourd et leurs racines sont souvent à l’air libre.

Dans le secteur, des blockhaus, vestiges de la Seconde Guerre Mondiale, gisent à plusieurs dizaines de mètres de distance du rivage, au milieu de l’océan. Cette situation n’est pas la conséquence des dernières tempêtes, mais elle permet de se rendre compte du travail de sape effectué par l’océan au cours des dernières décennies.

Photos : C. Grandpey

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According to the European Copernicus agency – but the information is confirmed by other agencies such as NOAA – February 2024 was the hottest February ever recorded globally. This is the ninth consecutive time that a monthly record has been broken.
Copernicus also warns of temperatures never before measured on the ocean surface in February 2024. They exceed those recorded in midsummer, in August 2023.

According to Copernicus, the temperature in February 2024 was 0.81°C above the average of the previous period (1991-2020) and 1.77°C above the pre-industrial era. We are therefore far from the objectives of the Paris Agreement on climate and the limit of 1.5°C of global warming compared to the pre-industrial era. Copernicus adds that the global average temperature for the last 12 months (March 2023 to February 2024) was 1.56°C above the pre-industrial average, and the highest on record.
The month of February 2024 also exceeds by 0.12°C the last temperature record recorded for a month of February, which dates back to 2016.
More generally, the winter of 2023/2024, including the months of December, January and February, was the warmest in world history with 0.78°C higher than the average temperature of the previous period (1991-2020). ). This winter was marked by persistent and greater than average drought, particularly in the south and east of Spain, the south of France, Sicily and the Maghreb, but also in a large part of Scandinavia, in the north-west of Russia and in the regions west of the Black Sea.
We should not forget that the summer of 2023 was the hottest ever measured in the world.

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On Tuesday March 5th, 2024, I was in Royan for a conference on volcanoes and volcanic risks in this city. I took advantage of this stay in Charente-Maritime to travel along the Atlantic coast to the north of the city where I was able to see the damage caused by the latest winter storms. It is spectacular and disturbing. The effects of the assaults of the waves on the coastal dune are impressive. The coastline has actually retreated by around ten meters. One prefectly realises the impact of global warming on the oceans.

Trees were uprooted and overturned at the foot of the dune. Branches litter the beaches and delight children who build cabins. The oyats supposed to hold the dune could not resist and their roots are often in the open air.

In the area, blockhouses, remnants of the Second World War, lie several tens of meters away from the shore, in the middle of the ocean. This situation is not the consequence of the last storms, but it allows us to realize the undermining work carried out by the ocean over the last decades.

Histoire d’enfoncer le clou… // Just to drive the point home…

Selon des scientifiques de l’Union européenne, 2023 devrait être la année la plus chaude que la planète ait connue depuis 125 000 ans. Ils ont fait cette déclaration après que les données ont montré qu’octobre 2023 était de loin le mois d’octobre le plus chaud jamais enregistré (voir ma note du 7 novembre). .
Comme je l’ai écrit précédemment, le réchauffement climatique que nous connaissons actuellement est dû aux émissions continues de gaz à effet de serre provenant de la combustion de combustibles fossiles, combinées à l’arrivée cette année d’El Niño, qui réchauffe les eaux de surface de l’océan Pacifique oriental et devrait durer au moins jusqu’au mois d’avril 2024. L’année la plus chaude jamais enregistrée jusqu’à présent est 2016, une autre année El Nino, même si 2023 est en passe de la dépasser.
Les données de l’agence Copernicus remontent à 1940. Lorsque les climatologues européens combinent leurs données avec celles du GIEC, le résultat est que 2023 est l’année la plus chaude des 125 000 dernières années. Les données du GIEC sur le long terme s’appuient sur des éléments tels que les carottes de glace, les cernes d’arbres et les dépôts coralliens.
Le réchauffement climatique provoque des phénomènes extrêmes de plus en plus destructeurs comme on vient de le voir en France. En 2023, des inondations ont tué des milliers de personnes en Libye ; l’Amérique du Sud a connu de sévères vagues de chaleur et le Canada a dû faire face à la pire saison d’incendies de forêt jamais enregistrée.
À l’échelle mondiale, la température moyenne de l’air à la surface de la Terre en octobre a été de 15,3 °C. C’est 1,7 °C de plus que que la moyenne du mois d’octobre de 1850 à 1900,(période préindustrielle). Le seul autre mois où le record de température a été battu avec une telle marge a été septembre 2023.
La combinaison du réchauffement climatique d’origine anthropique et d’El Nino fait craindre d’autres catastrophes provoquées par les vagues de chaleur à venir, notamment en Australie, qui s’attend à une nouvelle saison de feux de feux de végétation provoqués par un climat chaud et sec.
Les conclusions des scientifiques européens arrivent trois semaines avant la COP28 de Dubaï. Près de 200 pays essaieront de négocier des mesures plus efficaces pour lutter contre le réchauffement climatique. L’une des questions au cœur de la conférence sera de savoir si les gouvernements accepteront – pour la première fois et avec des mesures contraignantes – de réduire progressivement la combustion de combustibles fossiles émetteurs de dioxyde de carbone. Les dernières déclarations du sultan Al Jaber ne sont guère encourageantes : « Nous ne pouvons pas débrancher le système énergétique d’aujourd’hui avant de construire le système de demain. Ce n’est tout simplement ni pratique ni possible »
Source : Médias d’information internationaux.

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According to European Union scientists, 2023 is set to be the world’s warmest in 125,000 years. Their statement was made after data showed October 2023 was the hottest October on record by a massive margin (see my post of November 7th).

As I put it before, the heat is a result of continued greenhouse gas emissions from the burning of fossil fuels, combined with the emergence this year of El Nino which warms the surface waters in the eastern Pacific Ocean and is set to last until at least April 2024. The current hottest year on record so far is 2016, another El Nino year, although 2023 is on course to overtake that.

Copernicus’ dataset goes back to 1940. When European climatologists combine their data with the IPCC, the result is that 2023 is the warmest year for the last 125,000 years. The longer-term data from the IPCC includes readings from sources such as ice cores, tree rings and coral deposits.

Global warming is causing increasingly destructive extremes. In 2023, floods killed thousands of people in Libya ; there were severe heatwaves in South America, and Canada had to face its worst wildfire season on record.

Globally, the average surface air temperature in October of 15.3°C was 1.7°C warmer than the average for October in 1850-1900, which Copernicus defines as the pre-industrial period. The only other month to breach the temperature record by such a large margin was September 2023.

The combination of human-caused global warming together with El Nino raises concerns of more heat-fuelled destruction to come, including in Australia, which is confronted with a severe bushfire season amid hot and dry conditions.

The scientists’ findings come three weeks before governments meet in Dubai for this year’s COP28. Nearly 200 countries will negotiate stronger action to fight climate change. A central issue at the conference will be whether governments agree – for the first time and with binding measures – to phase out the burning of carbon dioxide-emitting fossil fuels. Sultan Al Jaber’s latest declarations of Sultan are not encouraging : “We cannot unplug today’s energy system before building tomorrow’s system. It’s just not practical or possible,”

Source : International news media.

Eté 2020 : le plus chaud des relevés Météo France

Nous venons tout juste d’entrer en automne et Météo France nous apprend que pour la troisième année consécutive la période estivale a atteint des niveaux de sécheresse jamais mesurés précédemment dans notre pays.

Sans surprise, l’été 2020 a été le plus sec en France depuis le début des mesures en 1959. Ce phénomène de sécheresse touche la majeure partie des sols de l’Hexagone, avec une situation particulièrement préoccupante dans le quart nord-est. Selon Météo France, les terres de cette région « se retrouvent dans une situation qui ne se produit en moyenne qu’une fois tous les 25 ans. » Malheureusement, cet aspect exceptionnel est en train de devenir la norme et on comprend l’inquiétude des agriculteurs et des éleveurs

Des alertes sécheresse ont été lancées plusieurs fois au cours de l’été  2020. Début août, 73 départements ont mis en place des restrictions d’eau en raison du manque de pluie et des fortes chaleurs.

Juillet 2020 avait déjà été le mois de juillet le plus sec depuis 1959. Comme je l’ai indiqué dans une note publiée le 26 juillet, le premier semestre de l’année 2020 a été le plus chaud jamais enregistré en France, avec une température moyenne nationale de 12,5°C. Il devance très légèrement le premier semestre de l’année 2007 (12,4°C) et le premier semestre 2014 (12,1°C). L’anomalie de température pour le premier semestre 2020 est de +1,8°C » par rapport à la moyenne de référence constatée entre 1981 et 2010. Les mois de janvier, février et avril ont connu les anomalies de températures mensuelles les plus fortes. Le mois de février a été particulièrement doux avec une anomalie de +3,6°C.

Pour endiguer ce manque d’humidité des sols et éviter que la situation ne se dégrade davantage, Météo France espère qu’il pleuvra abondamment cet automne et cet hiver. Il avait beaucoup plu au cours de l’automne 2019, mais cela n’a pas suffit à satisfaire les sols assoiffés.

Source : Météo France, BFMTV.

Source : Météo France