Nouvelle alerte sur la hausse de niveau des océans // New alert about sea level rise

Un article publié dans The Guardian le 20 mai 2025 revient sur l’une des principales conséquences du réchauffement climatique. Les scientifiques avertissent depuis longtemps que l’élévation du niveau de la mer deviendra ingérable avec seulement 1,5 °C de réchauffement climatique et entraînera une « migration intérieure catastrophique ». Une nouvelle étude menée par des chercheurs britanniques et publiée dans la revue Communications Earth and Environment prévient que ce scénario est susceptible de se produire, même si on garde le niveau moyen de réchauffement de la dernière décennie, soit 1,2 °C.
La fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique a quadruplé depuis les années 1990 en raison de la crise climatique et constitue désormais le principal facteur de l’élévation du niveau de la mer.
L’objectif de maintenir la hausse de la température de notre planète en dessous de 1,5 °C, défini par la COP 21 de Paris, est déjà quasiment hors d’atteinte. La nouvelle étude explique que même si les émissions de combustibles fossiles étaient rapidement réduites pour y parvenir, le niveau de la mer augmenterait d’un centimètre par an d’ici la fin du siècle, soit plus vite que la vitesse à laquelle les nations menacées pourraient construire des protections côtières.
Le monde est en route vers un réchauffement climatique de 2,5 °C à 2,9 °C, ce qui rendra inévitable la disparition des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique occidental. Il est bon de rappeler que la fonte totale de ces calottes glaciaires entraînerait une élévation de 12 mètres du niveau de la mer.
Aujourd’hui, environ 230 millions de personnes vivent à un mètre au-dessus du niveau de la mer, et un milliard à 10 mètres. Une élévation du niveau de la mer de seulement 20 centimètres d’ici 2050 entraînerait à l’échelle mondiale, à cause des inondations, des dégâts d’au moins 1 000 milliards de dollars par an dans les 136 plus grandes villes côtières du monde. Ces inondations auraient, bien sûr, des répercussions considérables sur la vie et les moyens de subsistance des populations.
L’élévation du niveau de la mer représente sur le long terme l’impact le plus important de la crise climatique, et les recherches menées ces dernières années ont montré qu’elle se produit beaucoup plus rapidement que prévu. La limite de 1,5 °C était considérée comme un moyen d’éviter les pires conséquences du réchauffement climatique, mais de nouvelles études montrent que ce n’est pas le cas pour l’élévation du niveau de la mer.
Les chercheurs expliquent que la température « limite de sécurité » pour les calottes glaciaires est difficile à estimer, mais qu’elle est probablement de 1°C ou moins. Une élévation du niveau de la mer d’au moins 1 à 2 mètres est désormais inévitable. Au Royaume-Uni, une simple élévation d’un mètre du niveau de la mer affecterait profondément de vastes zones des Fens et du Humberside. Cependant, les pays en développement comme le Bangladesh seraient beaucoup moins bien lotis que les pays riches, comme les Pays-Bas, qui ont l’expérience de la maîtrise des vagues.
La température moyenne de la planète a atteint 1,5 °C pour la première fois en 2024. Cependant, les climatologues prennent en compte une moyenne sur 20 ans et le seuil de 1,5°C n’est donc pas encore considéré comme dépassé.
Selon la nouvelle étude, même si l’humanité parvient à ramener la planète à sa température préindustrielle en éliminant le CO2 de l’atmosphère, il faudra encore des centaines, voire des milliers d’années, pour que les calottes glaciaires se reconstituent. Cela signifie que les terres perdues à cause de l’élévation du niveau de la mer le resteront pendant longtemps, peut-être jusqu’à ce que la Terre entre dans la prochaine période glaciaire. Les chercheurs citent l’exemple du Belize, qui a déplacé sa capitale vers l’intérieur des terres en 1970 après un ouragan dévastateur. Pourtant, sa plus grande ville se trouve toujours sur la côte et sera inondée si le niveau de la mer monte seulement d’un mètre. Un chercheur a déclaré : « De telles conclusions ne font que renforcer la nécessité de rester dans la limite de 1,5 °C fixée par l’accord de Paris afin de pouvoir revenir à des températures plus basses et protéger nos villes côtières.»
Source : The Guardian.

Photo: C. Grandpey

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An article published in The Guardian on May 20th, 2025 returns to one of the main consequences of global warming. Scientists have warned for a long time that sea level rise will become unmanageable at just 1.5°C of global heating and lead to “catastrophic inland migration.” A new study by British researchers, published in the journal Communications Earth and Environment, warns that this scenario may unfold even if the average level of heating over the last decade of 1.2°C continues into the future.

The loss of ice from the giant Greenland and Antarctic ice sheets has quadrupled since the 1990s due to the climate crisis and is now the principal driver of sea level rise.

The international target to keep global temperature rise below 1.5°C, defined by COP 21 in Paris, is already almost out of reach. The new study has found that even if fossil fuel emissions were rapidly slashed to meet it, sea levels would be rising by one centimeter a year by the end of the century, faster than the speed at which nations could build coastal defences.

The world is on track for 2.5°C-2.9°C of globalwarming, which would almost certainly be beyond tipping points for the collapse of the Greenland and west Antarctic ice sheets. The melting of those ice sheets would lead to 12 metres of sea level rise.

Today, about 230 million people live one metre above current sea level, and one billion live 10 metres above sea level. Even just 20 centimeters of sea level rise by 2050 would lead to global flood damages of at least $1tn a year for the world’s 136 largest coastal cities and huge impacts on people’s lives and livelihoods.

Sea level rise is the biggest long-term impact of the climate crisis, and research in recent years has shown it is occurring far faster than previously estimated. The 1.5°C limit was seen as way to avoid the worst consequences of global heating, but the new research shows this is not the case for sea level rise.

The researchers say the “safe limit” temperature for ice sheets is hard to estimate but is likely 1°C or lower. Sea level rise of at least 1-2 metres is now inevitable. In the UK, just one metre of sea level rise would see large parts of the Fens and Humberside below sea level. However, developing countries such as Bangladesh would fare far worse than rich ones with experience of holding back the waves, such as the Netherlands.

The average global temperature hit 1.5°C for the first time in 2024. But the international target is measured as the average over 20 years, so is not considered to have been broken yet.

According the the new study, even if humanity can bring the planet back to its preindustrial temperature by removing CO2 from the atmosphere, it will still take hundreds to thousands of years for the ice sheets to recover.. That means land lost to sea level rise will remain lost for a long time, perhaps until the Earth enters the next ice age.

The researchers give the example of Belize that moved its capital inland in 1970 after a devastating hurricane, but its largest city is still on the coast and will be inundated with only one metre of sea level rise. One researcher said : “Findings such as these only sharpen the need to remain within the 1.5°C Paris agreement limit, or as close as possible, so we can return to lower temperatures and protect our coastal cities.”

Source : The Guardian.

Réchauffement climatique : la déprime des climatologues // Global warming : the depression of climate scientists

L’information apparaît en fond de cale, tout au bas du site web de France Info. Elle revêt pourtant une importance majeure. Le 5 juin 2024, les climatologues ont fait part de leur déprime devant le silence des autorités françaises en matière de réchauffement climatique. Tout se passe comme si la situation était normale alors que dans les faits elle est catastrophique, comme je l’ai rappelé à maintes reprises sur ce blog.

Le 5 juin 2024, une nouvelle étude parue dans la revue Earth System Science Data a alerté sur le « rythme sans précédent » du réchauffement climatique d’origine anthropique, autrement dit causé par les activités humaines. À l’approche des élections européennes, les climatologues espéraient que leurs craintes se retrouveraient dans les urnes. En effet, pour 40% des habitants de l’Union européenne, le réchauffement climatique est la première préoccupation.

Les scientifiques regrettent que les Conferences Of the Parties, les fameuses COP, ne jouent pas leur rôle comme elles le devraient. Ainsi, la COP 27 de Dubaî, organisée chez les producteurs de pétrole n’a pratiquement servi à rien. Il est évident que la promesse faite lors de la COP 21 de Paris en 2015 de limiter à 1,5°C la hausse des températures ne pourra pas être tenue.

Par rapport à l’ère pré-industrielle, ce réchauffement d’origine anthropique a atteint 1,19°C sur cette décennie, ce qui témoigne d’une nette augmentation par rapport aux chiffres du dernier rapport publié il y a un an (+1,14°C sur 2013-2022). Sur l’année 2023, le réchauffement a atteint 1,31°C et 1,43°C au total. La variabilité naturelle du climat a également joué, à commencer par le phénomène El Niño.

La publication du 5 juin 2024 intervient au moment où des représentants du monde entier sont réunis à Bonn, en Allemagne pour faire avancer les négociations climatiques avant la COP29 prévue à Bakou (autre pays producteur de pétrole!) du 11 au 22 novembre 2024. Les émissions de gaz à effet de serre se situent à des niveaux record : quelque 53 milliards de tonnes d’équivalent CO2 par an sur 2013-2022. Elles étaient de 55 milliards pour la seule année 2022. Dans le même temps, j’ai toujours insisté pour faire remarquer que les concentrations de CO2 dans l’atmosphère continuaient d’augmenter. Elles atteignent actuellement plus de 426 ppm, du jamais vu.

Pour ne pas être totalement pessimistes, les auteurs de l’étude parue dans la revue Earth System Science Data ont écrit dans leur rapport que la prochaine décennie pourrait être celle « où on pourrait s’attendre à ce que les émissions mondiales atteignent leur pic et commencent à décliner substantiellement. » À voir !

Source : presse nationale et internationale.

 

La courbe de Keeling continue de montrer des concentrations de CO2 en hausse

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The information appears at the very bottom of the France Info website. However, it is of major importance. On June 5th, 2024, climatologists expressed their depression at the silence of the French authorities on global warming. Everything is happening as if the situation was normal when in fact it is disastrous, as I have reminded many times on this blog.
On June 5th, 2024, a new study published in the journal Earth System Science Data warned of the “unprecedented rate” of global warming of anthropogenic origin, in other words caused by human activities. As the European elections approached, climatologists hoped their fears would be reflected at the ballot box. Indeed, 40% of residents of the European Union say that global warming is their primary concern.
Scientists regret that the Conferences of the Parties, the famous COPs, do not play their role as they should. Thus, COP 27 in Dubai, organized among oil producers, was practically useless. It is obvious that the promise made at COP 21 in Paris in 2015 to limit the rise in temperatures to 1.5°C cannot be kept.
Compared to the pre-industrial era, this anthropogenic warming has reached 1.19°C over this decade, which shows a clear increase compared to the figures in the last report published a year ago (+ 1.14°C over 2013-2022). Over the year 2023, warming reached 1.31°C and 1.43°C in total. Natural climate variability also played a role, starting with the El Niño phenomenon.
The June 5th, 2024 release comes as representatives from around the world gather in Bonn, Germany to advance climate negotiations ahead of COP29 scheduled in Baku (another oil-producing country!) from November 11th to 22nd, 2024. Greenhouse gas emissions are at record levels: some 53 billion tonnes of CO2 equivalent per year over 2013-2022. They were 55 billion for the year 2022 alone. At the same time, I always insisted on pointing out that CO2 concentrations in the atmosphere continued to increase. They currently reach more than 426 ppm, unheard of.
Not to be completely pessimistic, the authors of the study in the journal Earth System Science Data wrote in their report that the next decade could be one « when global emissions could be expected to peak and begin to decline substantially. » We’ll see if it is true !
Source: national and international press.

Le réchauffement de la surface des océans inquiète la communauté scientifique // Ocean surface warming worries the scientific community

Le 13 avril 2023, dans une note intitulée « Hausse catastrophique de la température des océans », j’indiquais que la température moyenne de surface de nos océans avait atteint un record début avril 2023 avec 21,1°C. Elle avait dépassé de +0,2°C le pic déjà atteint début avril 2020 avec 20,9°C.
Selon la BBC, « le réchauffement récent et rapide des océans dans le monde » alerte réellement les scientifiques qui craignent que cette tendance soudaine soit un signe de l’accélération du réchauffement climatique. Cela pourrait avoir des conséquences dévastatrices : les poissons et d’autres formes de vie marine pourraient disparaître, des événements météorologiques encore plus extrêmes pourraient se produire et la hausse du niveau des océans affecterait encore davantage les zones côtières.
La récente augmentation de deux dixièmes de degré Celsius ne semble pas énorme, mais les scientifiques rappellent que les océans couvrent plus des deux tiers de la surface du globe et qu’un tel processus rapide du réchauffement de l’eau ne saurait être ignoré. Les dernières températures sont les plus élevées jamais enregistrées depuis le début des relevés précis par satellite en 1981.
En fait, le réchauffement des océans n’est pas nouveau. La NASA nous rappelle que les 10 dernières années représentent la décennie la plus chaude pour les océans depuis au moins les années 1800. L’année 2022 a été l’année la plus chaude et le niveau global de la mer a été le plus élevé de tous les temps.
Il y a un débat au sein de la communauté scientifique pour expliquer les causes du réchauffement soudain et rapide de la surface des océans. Certains scientifiques pensent que le réchauffement appartient au cycle régulier d’El Niño qui fait grimper les températures avec des intervalles de quelques années. La chaleur générée par le phénomène El Niño peut produire des phénomènes météorologiques extrêmes dans le monde entier. Les prévisionnistes pensent qu’en 2023 El Niño apportera des pics de chaleur intenses. Le pic océanique actuel pourrait être un événement El Niño venant s’ajouter au réchauffement climatique.
D’autres scientifiques expliquent que le pic de réchauffement des océans ne correspond pas au profil habituel d’El Niño. Selon eux, il arrive que le réchauffement climatique ne suive pas une trajectoire rectiligne, mais plutôt un cycle de « petits changements sur une période de plusieurs années » suivi de « hausses soudaines de la température ». Cela pourrait expliquer le pic actuel.
Il existe une boucle de rétroaction avec un risque réel que le réchauffement des océans accélère le réchauffement climatique. Ce dernier entraîne un réchauffement des océans qui, à leur tour, génèrent un réchauffement du climat. En effet, les océans ont longtemps joué un rôle de tampon contre le réchauffement climatique en absorbant les émissions de dioxyde de carbone. Le problème, c’est que la modification des précipitations et des températures océaniques causée par le réchauffement climatique entrave la capacité des océans à absorber le dioxyde de carbone. Les océans nous ont rendu un grand service en absorbant du dioxyde de carbone et en réduisant le réchauffement de la planète. Si nous perdons cette protection, le rythme du réchauffement va forcément s’accélérer.
Le réchauffement des océans aura des conséquences désastreuses.. La « zone crépusculaire » située entre 200 et 1000 mètres sous la surface abrite l’une des biodiversités les plus fantastiques sur Terre, mais risque de disparaître si le réchauffement se poursuit. En conséquence, les scientifiques se sont lancés dans une course contre la montre pour cataloguer jusqu’à 100 000 espèces marines au cours de la prochaine décennie.
Source : Yahoo Actualités.

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On April 13th, 2023, in a post entitled « Disastrous increase in ocean temperature », I explained that the average surface temperature of our oceans reached a record high in early April 2023 with 21.1°C. It exceeded by +0.2°C the peak already reached at the beginning of April 2020 with 20.9°C.

The BBC reports that « a recent, rapid heating of the world’s oceans » has raised alarms among scientists who worry the sudden trend is a sign that climate change is accelerating. That could have devastating consequences: Fish and other marine life could die off, more extreme weather events could be on the way, and the oceans, which are already rising, will encroach on coastal areas.

The recent two-tenths of a degree increase does not sound like a lot, but scientists point out that oceans cover more than two-thirds of the earth’s surface and any process that warms that much water that quickly is worth noticing. The latest measurements are the highest temperatures recorded since accurate satellite temperature records began in 1981.

Actually, ocean warming is not news. NASAreminds us that the last 10 years were the ocean’s warmest decade since at least the 1800s. The year 2022 was the ocean’s warmest recorded year and saw the highest global sea level.

There is a debate about why oceans ate suddenly warming so fast. that. Some scientists suspect the warming is part of the regular El Niño cycle that spikes temperatures every few years. All that El Niño heat can produce extreme weather events around the world. Forecasters are suggesting that 2023 is going to see an El Niño that brings intense heat spikes around the world. The current ocean spike might be an El Niño event on top of climate change.

Other scientists say the warming spike does not fit the usual El Niño profile. They explain thatclimate change may not follow a straight path, but instead follow a cycle of « little changes over a period of years » followed by « sudden leaps upwards. » This might be the case with the current spike..

There is a feedback loop with the real risk that ocean warming might accelerate climate change. Climate change is producing warmer oceans, but warmer oceans could also produce climate change. Indeed, the oceans have long acted as a buffer against global warming, by soaking up carbon dioxide emissions. But the change in rainfall and ocean temperatures caused by climate change hinders the ability of the oceans to absorb carbon dioxide. The oceans have been doing us a big favour by absorbing some carbon dioxide and lowering the amount of warming. Should we lose that protection, and the pace of warming could accelerate.

Ocean warming will have disastrous consequences. In the long run, climate change threatens ocean life. The ocean’s « twilight zone »  located between 200 meters and 1,000 meters below the surface is now home to some of Earth’s most stunning biodiversity, but could see a die-off as warming continues. As a result, scientists report they are in a race against time to simply catalog as many as 100,000 marine species over the next decade.

Source : Yahoo News.

 

Evolution de la température des océans

La fonte de l’Antarctique (suite) // Antarctica is melting (continued)

Une étude publiée le 13 juin 2018 dans la revue Nature révèle que l’Antarctique fond plus de deux fois plus vite aujourd’hui qu’en 2012. La vitesse à laquelle le continent perd sa glace s’accélère, ce qui contribue encore davantage à la hausse du niveau de la mer.
Entre 60 et 90% de l’eau douce du monde est stockée sous forme de glace dans les calottes glaciaires de l’Antarctique, un continent dont la taille est celle des États-Unis et du Mexique réunis. Si toute cette glace fondait, elle ferait s’élever le niveau de la mer d’environ 60 mètres.
Le continent est en train de fondre si vite qu’il entraînera une hausse de 15 centimètres du niveau de la mer d’ici 2100. C’est l’estimation haute des prévisions du Groupe Intergouvernemental  d’Experts sur l’Evolution du Climat (GIEC) concernant la hausse des océans avec la contribution de l’Antarctique.
Le responsable de la nouvelle étude explique qu’à Brooklyn, un quartier de New York, il y a des inondations une fois par an, mais avec une élévation de la mer de 15 centimètres, de telles inondations se produiraient 20 fois par an.
Ce qui préoccupe les scientifiques, c’est l’équilibre entre la quantité de neige et de glace qui s’accumule en Antarctique au cours d’une année donnée et la quantité qui disparaît. Entre 1992 et 2017, le continent a perdu trois mille milliards de tonnes de glace. Cela a conduit à une augmentation du niveau de la mer d’un peu plus de 7 millimètres, ce qui ne semble pas beaucoup. Le problème, c’est que 40% de cette augmentation est survenue au cours des cinq dernières années de la période d’étude, de 2012 à 2017, avec un taux de perte de glace qui a augmenté de 165%.
L’Antarctique n’est pas le seul contributeur à l’élévation du niveau de la mer. Chaque année, entre 2011 et 2014, le Groenland a perdu 375 milliards de tonnes de glace. De plus, à mesure que les océans se réchauffent, leurs eaux se dilatent et occupent plus d’espace, ce qui augmente également le niveau de la mer. La fonte des glaces et le réchauffement des eaux sont principalement causés par les émissions anthropiques de gaz à effet de serre.
La dernière étude a permis de dissiper certaines incertitudes liées aux différences régionales en Antarctique. On sait que l’Antarctique occidental et la Péninsule Antarctique perdent plus de glace que l’Antarctique oriental. En Antarctique de l’Est, l’image est restée longtemps confuse car la couche de glace gagnait de la masse certaines années et en perdait pendant d’autres. De ce fait, l’Antarctique de l’Est a parfois servi de référence aux personnes qui nient le réchauffement climatique. La région, qui représente les deux tiers du continent, est très difficile d’accès et les données sont plus rares parce qu’il y a moins de stations de mesure. Les chercheurs doivent donc extrapoler une petite quantité de données sur une superficie équivalente à celle des Etats-Unis, ce qui rend l’analyse moins précise. Pour contourner ce problème, plus de 80 chercheurs du monde entier qui ont participé à la dernière étude ont collecté des données fournies par une douzaine de mesures satellitaires différentes datant du début des années 1990. Au vu de ces données, ils ont conclu que les changements observés en Antarctique de l’Est étaient insuffisants pour compenser la perte rapide observée dans l’Antarctique de l’ouest et la Péninsule Antarctique.
Les chercheurs qui ont participé à l’étude ont effectué des calculs similaires il y a cinq ans, en utilisant 20 ans de données, mais ils ont été incapables de tirer des conclusions probantes, sauf que l’Antarctique semblait perdre de la masse à un rythme constant. Ils ont découvert l’accélération de la perte de glace lorsqu’ils ont refait les calculs, mais cette fois en prenant en compte cinq années supplémentaires de données. Ils ont eu la preuve d’une accélération considérable de la perte de glace au cours des cinq dernières années
Les progrès des satellites d’observation de la Terre ont permis aux chercheurs de mieux comprendre les régions polaires. De nombreux chercheurs pensaient que les régions polaires ajoutaient de la glace grâce au réchauffement du climat parce que les températures plus chaudes entraînent plus d’humidité dans l’atmosphère, donc plus de pluie et, selon eux, plus de neige aux pôles. L’observation directe des satellites a permis de montrer que cette approche était inexacte. Les chercheurs craignent que les informations fournies par les satellites soient en péril dans les années à venir puisque les budgets proposés par l’administration Trump prévoient une réduction de certains programmes d’observation de la Terre.
Les observations par satellite montrent la véritable cause de la perte de glace en Antarctique. La dernière étude révèle qu’il y a une plus grande perte de masse en bordure de la calotte glaciaire, là où elle est en contact avec l’océan dont l’eau se réchauffe et fait fondre la glace. Cela confirme d’autres études qui ont montré que les glaciers de l’Antarctique fondent par en dessous en raison de la température croissante des eaux océaniques.
Source: Presse internationale.

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A study published on June 13th, 2018 in the journal Nature reveals that Antarctica is melting more than twice as fast as in 2012. The continent’s rate of ice loss is speeding up, which is contributing even more to rising sea levels.

Between 60 and 90 percent of the world’s fresh water is frozen in the ice sheets of Antarctica, a continent roughly the size of the United States and Mexico combined. If all that ice melted, it would be enough to raise the world’s sea levels by roughly 60 metres.

The continent is now melting so fast that it will contribute15 centimetres to sea-level rise by 2100. That is at the upper end of what the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) has estimated Antarctica alone could contribute to sea level rise this century.

The leader of the new study explains that around Brooklyn there is flooding once a year or so, but with a sea rise of 15 centimetres, this is going to happen 20 times a year.

What concerns scientists is the balance of how much snow and ice accumulates on Antarctica in a given year versus the amount that is lost. Between 1992 and 2017, the continent lost three trillion tons of ice. This has led to an increase in sea levels of roughly 7 millimetres, which does not seem much. But 40 percent of that increase came from the last five years of the study period, from 2012 to 2017, when the ice-loss rate accelerated by 165 percent.

Antarctica is not the only contributor to sea level rise. Greenland lost an estimated 1 trillion tons of ice between 2011 and 2014. Moreover, as oceans warm, their waters expand and occupy more space, also raising sea levels. The melting ice and warming waters have all been primarily driven by human emissions of greenhouse gases.

The study also helps clear up some uncertainty that was linked to regional differences in Antarctica. West Antarctica and the Antarctic Peninsula have been known to be losing more ice than East Antarctica. In East Antarctica the picture has been muddled as the ice sheet there gained mass in some years and lost mass in others.

East Antarctica has sometimes been a focus of attention for people who deny the science of global warming. The region, which makes up two-thirds of the continent, is a remote region where data is scarcer because there are fewer measurement stations.. Researchers must extrapolate a smaller amount of data over an area the size of the United States, which can make the analysis less precise. To get around those problems in this study, more than 80 researchers from around the world collected data from about a dozen different satellite measurements dating to the early 1990s. The researchers concluded that the changes in East Antarctica were not nearly enough to make up for the rapid loss seen in West Antarctica and the Antarctic Peninsula.

The researchers in the new study ran similar calculations five years ago, using 20 years of data, but were unable to say much except that Antarctica seemed to be losing mass at a steady rate. They discovered the acceleration in the rate of ice loss when they did the calculations again, this time with an additional five years of data. Thus, they had the proof of a considerable loss of ice during the last five years.

Advancements in Earth-observing satellites have enabled researchers to better understand the polar regions. Many researchers once thought the polar regions would add ice as the climate warmed, because warmer temperatures lead to more moisture in the atmosphere, which leads to more rain, and, they thought, more snow at the poles. Direct observation from satellites upended that view. However, researchers fear that future knowledge from satellites is at risk as budgets proposed by the Trump administration have called for a reduction in some Earth observation programs.

The satellite observations show what is driving the loss of ice in Antarctica. The latest study reveals that there is a greater loss of mass along the edges of the ice sheet, where the ice sheet is making contact with the ocean, and that the warming oceans are melting the ice. This confirms other studies which showed that Antarctica’s glaciers are melting from below due to the increasing temperature of ocean water.

Source: International press.

Source: NOAA