Antilles: Le retour des sargasses // Sargassum is again invading the Caribbean

Depuis quelques jours, voire quelques semaines en certains endroits, les sargasses ont fait leur réapparition au large de la Martinique et de la Guadeloupe où elles encerclent par endroit les côtes.

Ces algues brunes ont défié les pronostics et débarquent plus tôt que prévu sur les côtes antillaises. Les prévisionnistes avaient annoncé leur retour pour le mois de mars/avril. Si elles n’ont pas encore gagné la plupart des communes, elles arrivent par vaguelettes brunes à la surface de la mer. Le changement climatique et le réchauffement des océans sont considérés comme les causes de ce phénomène qui pose de réels problèmes, de santé publique en particulier.

Comme je l’ai indiqué dans des notes précédentes, l’hydrogène sulfuré (H2S) dégagé par les algues en décomposition attaque les peintures des maisons, ainsi que le matériel électronique et électrique. Plus grave, il y a des conséquences sanitaires. En 2018, l’employée d’un restaurant où je déjeunais à la Pointe Faula au Vauclin (Martinique) était en congé de maladie car elle souffrait de vertiges. D’autres affections incluent des troubles respiratoires, des irritations oculaires, ainsi que des céphalées pouvant entraîner des pertes de connaissance.
En dehors de ces risques sanitaires qui touchent les populations locales, les conséquences sur le tourisme ne sont pas à négliger,de même que pour toutes les activités liées au tourisme (restauration en bord de mer, sports en mer, etc..). Par ailleurs, les conséquences sur la flore et la faune marine sont à prendre en compte. Si la masse d’algues est trop importante, elle étouffe toute vie marine car elle empêche le soleil d’entrer, et provoque des déserts marins. Elle pourrait donc affecter durablement la pêche en Martinique qui souffre déjà du problème de la pollution au chlordécone, un insecticide, utilisé pendant plus de vingt ans dans les bananeraies de Martinique et de Guadeloupe et qui a empoisonné pour des siècles les écosystèmes antillais.

Il y a donc urgence à agir afin d’éviter la décomposition et la libération de gaz toxiques. Ici et là, des dispositifs de barrages flottants ont été disposés le long des côtes. Des brigades vertes, mises en place avec des financements d’Etat et des municipalités et le concours des associations, sont également déployées sur le terrain pour ramasser ce qui peut l’être. Au Robert (Martinique), la municipalité a fait l’acquisition d’un sargator, un engin qui a nécessité 300 000 euros d’investissement. Son but est d’essayer de soulager un peu les populations concernées par les échouages massifs. Certains suggèrent aussi de bloquer les sargasses au large à l’aide de bouées installées au large des côtes..

Les brigades vertes à l’œuvre sur les plages montrent souvent du découragement. Un de ces hommes a déclaré : « On a à peine enlevé la sargasse qu’elle revient aussitôt. On a l’impression que notre travail ne sert à rien. […]  Nous enlevons d’abord les anciens échouages avant d’enlever les fraîches, car la décomposition commence au sol. »  Munis de bottes et de gants, les ouvriers travaillent manuellement et la transportent les algues à l’aide de brouettes jusqu’à la route. Une fois la sargasse entassée, elle est transportée sur son lieu de stockage par les agents du service technique à l’aide d’un tractopelle

Les écoles de voile sont directement impactées par les invasions de sargasses. J’avais pu le constater sur la côte est de la Martinique. En 2018, les algues rendaient inaccessibles certaines bases de voile. Leur cumul empêchait de pénétrer dans les locaux. Un moniteur explique qu’il y avait aussi la couleur de la mer, les odeurs… « L’eau pourrissait parce qu’elle n’était pas oxygénée. Les gens ne naviguaient plus, parce les algues bloquaient le gouvernail. »

Source : France Antilles.

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For a few days, even a few weeks in some places, Sargassum has reappeared off Martinique and Guadeloupe where they encircle the coast in places.
These brown algae confused the forecasts and landed earlier than expected on the Caribbean coast. Forecasters had announced their return for March / April. Although they have not yet reached most of the municipalities, they arrive in brown wavelets on the surface of the sea. Climate change and the warming of the oceans are considered as the causes of this phenomenon which poses real problems, of public health. in particular.
As I mentioned in previous notes, hydrogen sulphide (H2S) released by decaying algae attacks house paints, as well as electronic and electrical equipment. More serious, there are health consequences. In 2018, the employee of a restaurant where I had lunch at Pointe Faula in Vauclin (Martinique) was on sick leave because she suffered from vertigo. Other conditions include breathing problems, eye irritations, and headaches that can lead to unconsciousness.
Apart from these health risks that affect the local population, the consequences for tourism are not to be neglected, as for all activities related to tourism (restaurants by the sea, sports at sea, etc…). Moreover, the consequences on marine flora and fauna must be taken into account. If the mass of seaweed is too large, it stifles all marine life because it prevents the sun from entering, and causes marine deserts. It could therefore have a lasting effect on fishing in Martinique, which is already suffering from the problem of pollution with chlordecone, an insecticide used for over twenty years in banana plantations in Martinique and Guadeloupe, which has poisoned Antillean ecosystems for centuries.
It is therefore urgent to act so as to prevent the decomposition and release of toxic gases. Here and there, floating barriers have been installed along the coast. Green brigades, set up with state and municipal funding and association support, are also deployed to pick up what can be. In Le Robert (Martinique), the municipality has acquired a sargator, a machine that cost 300 000 euros. Its purpose is to try to relieve a little the population concerned by massive arrivals of sargassum. Some also suggest blocking the algae offshore with buoys.
The green brigades at work on the beaches often show discouragement. One of these men said, « The sargassum has scarcely been removed, and it returns immediately. We have the impression that our work is useless. […] We first remove the old algae before removing the fresh ones, because the decomposition begins on the ground. Armed with boots and gloves, the workers work manually and transport the seaweed with wheelbarrows to the road. Once the sargassum is piled up, it is transported to its place of storage by the agents of the technical services with the help of a backhoe loader.
Sailing schools are directly impacted by sargassum. I could see it on the east coast of Martinique. In 2018, the algae made inaccessible the structures of some sailing schools. They prevented people from entering the premises. An instructor explained that there was also the colour of the sea, the smells … « The water rotted because it was not oxygenated. People could no longer sail because the seaweed was blocking the rudder.  »
Source: France Antilles.

Photos: C. Grandpey

Hawaii: Concurrence entre hydrogène sulfuré et dioxyde de soufre // H2S vs. SO2

Au cours des derniers mois, avec l’éruption du Kilauea, les Hawaiiens ont souvent eu l’occasion de sentir le dioxyde de soufre (SO2), un gaz typique émis au moment des éruptions. Il apparaît lorsque le magma se trouve à faible profondeur. Actuellement, le volcan émet moins de 200 tonnes de SO2 chaque jour. C’est plus de 20 fois moins que la moyenne enregistrée au cours des 10 années d’activité du lac de lave dans l’Halema’uma’u et au moins 200 fois moins que le pic des émissions au cours de l’éruption dans la Lower East Rift Zone en 2018.
Depuis la fin de l’éruption, les gens respirent parfois un autre gaz: l’hydrogène sulfuré (H2S), le cousin malodorant du SO2. En ce moment, le magma se trouve à plus grande profondeur, ce qui induit des températures plus basses au niveau des bouches éruptives. Comme il n’y a plus de magma à faible profondeur pour faire évaporer les eaux souterraines, le sous-sol est également beaucoup plus humide. Ces conditions moins chaudes et plus humides sont parfaites pour provoquer la formation de petites quantités de H2S. On sent en général le gaz lorsque les alizés cessent de souffler et dans les endroits sous le vent à proximité du sommet du Kilauea, du Pu’u O’o, et du système de fractures dans la Lower East Rift Zone, site de l’éruption de 2018.
Le SO2, qui a une odeur âcre et piquante, comme celle émise par les feux d’artifice ou lorsqu’on craque une allumette, est perceptible à raison de 0,3 à 1 partie par million (ppm), c’est-à-dire 0,3 à 1 partie de gaz par million de parties d’air.
A côté de cela, les gens perçoivent généralement l’odeur d’œuf pourri du H2S à des concentrations allant de 0,0005 à 0,3 ppm. L’odeur du H2S est bien connue des habitants des sources thermales ou des zones géothermales comme le parc national de Yellowstone. Ce gaz est également produit par la décomposition de matières organiques et on le rencontre dans les égouts et les marécages. Même le corps humain produit une petite quantité de H2S. Au cours des dernières semaines, une forte odeur de H2S a envahi les Caraïbes, provoquant de graves problèmes de santé parmi la population. La cause en était les énormes quantités de sargasses, un type d’algues qui ont atteint les côtes des îles.
L’État d’Hawaï a fixé le «niveau de nuisance» pour le H2S à 0,025 ppm, sur la base du seuil olfactif. Les symptômes négatifs de l’exposition au H2S ne se manifestent que lorsque les concentrations sont bien supérieures au seuil olfactif. Selon l’OSHA (Occupational Safety and Health Administration), une exposition prolongée à des quantités de 2-5 ppm peut provoquer des maux de tête, une irritation des yeux, des nausées ou des problèmes respiratoires chez certains asthmatiques. Les concentrations mesurées dans les zones habitées autour du Kilauea sont inférieures à 1 ppm.
Bien que l’être humain puisse détecter le H2S à de très faibles concentrations, son odorat ne le détecte plus à des concentrations élevées. Par exemple, une exposition de deux à cinq minutes à 100 ppm peut provoquer une adaptation sensorielle appelée «fatigue olfactive». Il est rassurant de noter que les concentrations de H2S mesurées sur le Kilauea, même directement au niveau des bouches éruptives, sont bien inférieures à ce niveau.
Pour les Hawaïens qui vivent depuis des décennies avec l’odeur familière du vog empreinte de SO2, l’arrivée du H2S malodorant peut être quelque peu déconcertante. Quand surviendra la prochaine éruption du Kilauea, avec une remontée du magma vers la surface, il faudra s’attendre à une diminution des émissions de H2S et à un retour à l’odeur plus familière du SO2 et du vog à dominance particulaire.
Source: USGS / HVO.

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In the past months, with the eruption of Kilauea Volcano, Hawaiians could often smell sulphur dioxide (SO2), a typical gas emitted during eruptions. It is released when magma is at a shallow depth. Currently, less than 200 tons of SO2 are emitted from the volcano each day. This is more than 20 times less than the average emissions during the 10 years of lava lake activity at Halema’uma’u, and at least 200 times less than peak emissions during the 2018 lower East Rift Zone eruption.

Since the end of the eruption, people have smelled another gas: hydrogen sulphide (H2S), the smelly cousin of SO2. With the current volcanic conditions, deeper magma has led to cooler vent temperatures. Without shallow magma to boil off ground water, the sub-surface environment is also much wetter. These cooler and wetter conditions cause a small amount of H2S to form. H2S is most commonly detected during interruptions in trade wind conditions and in locations downwind of Kilauea’s summit, Pu’u O’o, and the 2018 lower East Rift Zone fissure system.

SO2, which produces a sharp pungent aroma like that emitted when setting off fireworks or striking a kitchen match, is noticeable to most people at 0.3 to 1 parts per million (ppm) – 0.3 to 1 parts gas in 1 million parts of air.

On the other hand, people can usually smell the rotten egg odor of H2S at lower concentrations ranging from 0.0005 to 0.3 ppm. The smell of H2S is a familiar odour to people from hot spring or geothermal areas like in Yellowstone National Park. It is also produced by decaying organic material and is released by sewers and swamps. Even the human body produces a small amount of H2S. During the past weeks, a strong H2S smell invaded the Caribbean which caused severe health problems among the population. The cause lay with the huge amounts of sargassum that had reached the coasts of the islands.

The State of Hawaii has set a “nuisance level” for H2S at 0.025 ppm, based on the odour threshold. Negative symptoms of H2S exposure do not occur until concentrations are well above the odour threshold. According to the Occupational Safety and Health Administration (OSHA), prolonged exposure to 2-5 ppm may cause headaches, eye irritation, nausea or breathing problems in some asthmatics. Measured concentrations in populated areas around Kilauea are less than 1 ppm.

Although H2S can be detected by humans at very low concentrations, a person’s sense of smell to the gas is lost at high concentrations. For instance, two to five minutes of exposure at 100 ppm can cause a sensory adaptation known as “olfactory fatigue.” But concentrations of H2S measured at Kilauea, even directly at volcanic vents, are well below this level.

For Hawaiians who have spent decades living with the familiar aroma of “classic” vog, the introduction of smelly H2S can be curious or even disconcerting. When the next eruption of Kilauea occurs, when magma eventually rises toward the surface,  a decrease in H2S emissions is to be expected, with a return to the more familiar smell of the SO2 and particle-dominated vog.

Source: USGS / HVO.

Panache de gaz riche en SO2 au sommet du Kilauea

L’odeur de H2S est présente aux abords des zones géothermales

(Photos: C. Grandpey)

 

L’hydrogène sulfuré (H2S) // Hydrogen sulfide (H2S)

L’hydrogène sulfuré (H2S) est un gaz très répandu en milieu volcanique et facilement reconnaissable avec son odeur d’œuf pourri. Sur le site Internet du Ministère du travail, on apprend qu’il se dégage des matières organiques en décomposition ou lors de l’utilisation du soufre et des sulfures dans l’industrie chimique. Étant plus lourd que l’air, il s’accumule dans les parties basses non ventilées…

Par leur profession, les personnes les plus touchées par l’hydrogène sulfuré sont, entre autres, les égoutiers, puisatiers, vidangeurs, ou encore les salariés des stations d’épuration.

L’hydrogène sulfuré est un gaz toxique qui pénètre par les voies respiratoires. Compte tenu de son caractère insidieux, l’exposition à ce gaz revêt souvent un caractère accidentel qui peut être fatal. Il peut être la cause d’intoxications aiguës accompagnées de troubles respiratoires, irritations oculaires, conjonctivites, vertiges, céphalées, œdème aigu du poumon, et pertes de connaissance. La mort peut être très rapide en cas de fortes inhalations (> 1000 ppm)

En conséquence, le Ministère du travail recommande une information et une formation régulière des salariés sur les risques encourus, en particulier sur les conditions d’exposition accidentelle, et sur les moyens de s’en prémunir. Il est recommandé d’utiliser des détecteurs de gaz fixes ou portatifs qui permettent d’avertir les salariés lorsque les seuils d’alerte sont atteints.

Il y a quelques semaines, j’ai écrit des notes à propos des problèmes occasionnés par les sargasses aux Antilles et en particulier à la Martinique où je me suis rendu en mars et août 2018. J’expliquais que cet afflux d’algues était une conséquence du réchauffement climatique et de la hausse de température des océans. Les conséquences de leur décomposition sur le littoral sont multiples et affectent plusieurs domaines. Les nuisances sont un problème pour les populations résidant sur les littoraux. L’hydrogène sulfuré attaque les peintures des maisons, ainsi que le matériel électronique et électrique. Plus grave, il y a des conséquences sanitaires. Beaucoup de personnes souffrent de vertiges. D’autres affections incluent des troubles respiratoires, des irritations oculaires, ainsi que des céphalées pouvant entraîner des pertes de connaissance.
En dehors de ces risques sanitaires qui touchent les populations locales, les conséquences sur le tourisme ne sont pas à négliger,de même que pour toutes les activités liées au tourisme (restauration en bord de mer, sports en mer, etc..). Par ailleurs, les conséquences sur la flore et la faune marine sont à prendre en compte. Si la masse d’algues est trop importante, elle étouffe toute vie marine car elle empêche le soleil d’entrer, et provoque des déserts marins. Elle pourrait donc affecter durablement la pêche en Martinique qui souffre déjà du problème de la pollution au chlordécone, un insecticide, utilisé pendant plus de vingt ans dans les bananeraies de Martinique et de Guadeloupe et qui a empoisonné pour des siècles les écosystèmes antillais.

Ces derniers jours, une visiteuse de mon blog (âgée de 58 ans et en bonne forme physique) m’a fait part d’un problème de santé qu’elle a eu suite à la fréquentation des bains de boue sur l’île de Vulcano, dans les Eoliennes. Après s’être enduite de boue, elle est allée se rincer dans la mer, comme le font la plupart des touristes. Elle a rejoint deux amies autour des jacuzzi créés par les émissions de gaz (dont le CO2) près du littoral. C’est à ce moment qu’elle a commencé à faire un malaise, avec difficultés respiratoires, yeux  exorbités et perte d’audition. Elle a a pu alerter une amie qui l’a évacuée du lieu. Selon elle, « on imagine vite ce qui me serait arrivé sans son intervention : noyade après évanouissement. »

Comme je lui ai expliqué à cette personne, elle a fait une réaction aiguë à l’hydrogène sulfuré inhalé dans les bains de boue qui possèdent aussi des vertus thérapeutiques, en particulier pour les maladies de peau. Il y a quelques années, j’ai rédigé un mémoire pour le compte de L’Association Volcanologique Européenne où j’expliquais les propriétés de ces boues. Le problème, c’est que les panneaux n’avertissent pas suffisamment des risques d’une exposition trop longue au gaz et des accidents de ce type ont été recensés à plusieurs reprises.

A Vulcano, il faut également se méfier du dioxyde de soufre (SO2) qui est contenu dans les fumerolles du cratère. Un jour, j’ai dû redescendre sur mes épaules une jeune Hollandaise victime d’une violente crise d’asthme.

L’hydrogène sulfuré et le dioxyde de soufre sont des gaz odorants mais en milieu volcanique, il faut aussi se méfier du gaz carbonique (CO2) qui, à Vulcano, s’échappe en faible quantité des jacuzzi en bordure de plage. Comme il y a toujours du vent, il se disperse vite et ne présente pas de danger réel. Ce n’est pas le CO2 qui a pu provoquer une réaction aussi aiguë chez cette personne. Son entourage aurait été incommodé lui aussi.

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Hydrogen sulfide (H2S) is a very common gas in a volcanic environment and easily recognizable with its rotten egg smell. We can read on the website of the French Ministry of Labor, that H2S is coming out of the decomposing organic matter or the use of sulfur and sulphides in the chemical industry. Being heavier than air, it accumulates in unventilated low parts …
By their profession, the people most affected by hydrogen sulphide are, among others, the sewers, diggers, drainers, or employees of sewage treatment plants.
Hydrogen sulphide is a toxic gas that enters through the respiratory tract. Given its insidious nature, exposure to this gas is often accidental and can be fatal. It can be the cause of acute intoxications accompanied by respiratory disorders, eye irritations, conjunctivitis, vertigo, headache, acute pulmonary edema, and unconsciousness. Death can be very fast in case of strong inhalations (> 1000 ppm)
Consequently, the Ministry of Labor recommends regular information and training of employees on the risks involved, in particular on the conditions of accidental exposure, and on the means of guarding them. It is recommended that fixed or portable gas detectors be used to warn employees when alert thresholds are reached.

A few weeks ago, I wrote posts about the problems caused by sargassum in the West Indies and especially Martinique that I visited in March and August 2018. I explained that this influx of seaweed was a as a result of global warming and rising ocean temperatures. The consequences of their decomposition on the coastline are multiple and affect several areas. Nuisance is a problem for people living on the coast. Hydrogen sulphide attacks homes’ paints, as well as electronic and electrical equipment. More serious, there are health consequences. Many people suffer from vertigo. Other conditions include breathing problems, eye irritations, and headaches that can lead to unconsciousness.
Apart from these health risks that affect the local population, the consequences for tourism are not to be neglected, as for all activities related to tourism (catering by the sea, sports at sea, etc. ..). In addition, the consequences on marine flora and fauna must be taken into account. If the mass of algae is too large, it stifles all marine life because it prevents the sun from entering, and causes marine deserts. It could therefore have a lasting effect on fishing in Martinique, which is already suffering from the problem of pollution with Chlordecone, an insecticide used for over twenty years in banana plantations in Martinique and Guadeloupe, which has poisoned Antillean ecosystems for centuries.

In recent days, a visitor to my blog (58 years old and in good physical shape) told me about a health problem she encountered after attending the mud baths on the island of Vulcano , in the Aeolians. After being dirty with the mud, she went to rinse in the sea, as most tourists do. She joined two friends around the jacuzzi created by the gas emissions (including CO2) near the coast. It was at this moment that she began to feel unwell, with difficulty breathing, eyes bulging and hearing loss. She was able to alert a friend who evacuated her from the place. She said: « We can quickly imagine what would have happened to me without this help: drowning after fainting.  »
As I explained to this person, she made an acute reaction to inhaled hydrogen sulphide in the mud baths which also possess therapeutic virtues, especially for skin diseases. A few years ago, I wrote a memoir on behalf of the European Volcanological Association where I explained the properties of these muds. The problem is that the panels do not warn enough of the risks of too long exposure to gas and accidents of this type have been identified several times.
In Vulcano, one must also be wary of sulfur dioxide (SO2) which is contained in the fumaroles of the crater. One day, I had to bring down on my shoulders a young Dutch girl who was suffering from a violent asthma attack.
Hydrogen sulphide and sulfur dioxide are odorous gases but in volcanic environment, one must also be wary of carbon dioxide (CO2) which, in Vulcano, comes out in a small amount of the jacuzzis at the edge of the beach. As there is always wind, it disperses quickly and presents no real danger. It was not CO2 that could cause such an acute reaction in this person. The people around her would have been bothered too.

L’invasion de sargasses à la Martinique

Bains de boue et ‘jacuzzi’ sur l’île de Vulcano

Emissions gazeuses dans le cratère de la Fossa di Vulcano

(Photos: C. Grandpey)

 

Martinique: Les sargasses, ça agace!

Voilà près d’une année maintenant que les sargasses, les algues brunes, envahissent au quotidien et sans discontinuer une grande partie du littoral martiniquais. Conséquence du réchauffement climatique et de la hausse de la température de l’océan, elles sont devenues un réel problème dans les Petites Antilles.

Asphyxiés en permanence par les émanations d’hydrogène sulfuré et d’ammoniac, les riverains sont totalement dépourvus et souffrent au quotidien. Au départ observées uniquement sur la façade atlantique, les sargasses ont atteint le côté caraïbe, sur les plages des Anses d’Arlet, notamment à Grande Anse, où elles étaient bien visibles le 23 juillet. Ailleurs, au Diamant, à Cap Chevalier (Sainte-Anne) ou au Vauclin, la situation est souvent plus critique.

Les sargasses entraînent des problèmes économiques et sanitaires. À Cap Chevalier (Sainte-Anne), les touristes ont déserté la zone et les commerces de plage ont tous fermé. Au Vauclin et à la Pointe Faula aussi, les restaurateurs se désespèrent de voir arriver les baigneurs, malgré l’amélioration de la situation et de moindres arrivées ces dernières semaines.

L’Agence Régionale de Santé (ARS) a installé des capteurs afin d’enregistrer le niveau de H2S dans l’air. Dans certains secteurs, on enregistre des niveaux quotidiens supérieurs à 5 ppm qui, selon l’Agence, sont hautement nocifs et il est alors recommandé à la population de s’éloigner de la côte. Mais pour aller où ? Malheureusement, les données de l’ARS ne sont accessibles qu’aux personnes disposant d’une connexion Internet. Autrement dit, vous n’aurez pas d’informations sur les risques sanitaires liés aux sargasses si vous n’avez pas Internet !

Au cours de ma visite à la Pointe Faula à la mi-août, j’ai trouvé que la situation était moins inquiétante qu’au mois de mars, époque où l’odeur de l’hydrogène sulfuré était difficilement supportable. Comme je l’avais indiqué à l’époque, le gaz attaque les peintures à l’intérieur des maisons et incommode fortement la population qui souffre de maux de tête, picotements de gorge, larmoiements et évanouissements dans les cas les plus extrêmes. La fréquentation des cabinets médicaux est en très forte hausse. Au mois d’août, l’odeur persistait mais était moins pestilentielle. Toutefois, le jour où j’ai visité la Pointe Faula, on observait une nouvelle arrivée de bancs de sargasses.

On m’a indiqué que les algues venues s’échouer sur le rivage étaient évacuées de temps en temps, mais personne n’a su me dire où elles étaient entreposées. Comme me le faisait remarquer un habitant, on doit pouvoir les traiter et en faire des engrais, mais on ne sait pas si ces engrais ne contiennent pas des composants nocifs susceptibles de créer à leur tour une forme de pollution dans le sol. Au dire des riverains, la meilleure solution serait de continuer à installer des barrages qui ont montré leur efficacité dans le secteur du Robert. Malheureusement, les mesures préventives sont lentes à se mettre en place et beaucoup d’habitants des zones empoisonnées se sentent abandonnés.

En cliquant sur les liens ci-dessous, vous verrez deux documentaires réalisés par une journaliste indépendante et qui mettent bien en lumière la situation et les problèmes qui en découlent. Ils sont intitulés « Sargasses, l’invasion barbare » :

https://youtu.be/NGl9O7YZEI8

https://youtu.be/xm8jiQOciI4

Source: France-Antilles.

Annick Girardin, ministre des Outre-mer, et Nicolas Hulot, alors encore ministre de la Transition écologique et solidaire se sont rendus à la Martinique et à la Guadeloupe au mois de juin pour évaluer l’étendue du désastre. Nicolas Hulot a annoncé l’organisation aux Antilles d’un certain nombre d’événements internationaux, en particulier début octobre en Martinique, pour aborder cette problématique au niveau régional et international.  Ces événements déboucheront-ils sur des solutions efficaces? Je n’en suis pas certain.

J’en profite ici pour saluer le courage et l’honnêteté de Nicolas Hulot qui vient de quitter le gouvernement Macron. Cette décision ne me surprend guère. Arrive un moment où on ne peut plus avaler les couleuvres. Nicolas Hulot me rappelle Haroun Tazieff qui avait rapidement claqué la porte du gouvernement Mitterrand. Nicolas et Garouk sont des hommes de terrain, pas des rigolos de la politique.

Sargasses sur la côte atlantique de la Martinique (Photos: C. Grandpey)