Islande : une éruption de grande ampleur // Iceland : a large-scale eruption

Quand elle a démarré le 20 novembre 2024 le long de la chaîne de cratères de Sundhnúks sur la péninsule de Reykjanes, le Met Office islandais a déclaré qu’elle était moins intense que les précédentes. Aujourd’hui, nous apprenons que, par le volume de lave émise, il s’agit de la deuxième éruption, comparée aux autres qui se sont produites depuis décembre 2023 le long de la chaîne de cratères de Sundhnúks.
Comme je l’ai écrit auparavant, bien qu’aucune activité de surface ne soit visible sur la coulée de lave la plus à l’ouest, les volcanologues locaux disent qu’il est possible que la lave continue de circuler sous la surface en direction des digues de terre qui protègent Svartsengi et la Blue Lagoon. Le cratère le plus au nord est désormais le seul à être actif et la principale coulée émise se dirige désormais vers le sud-est en direction de Fagradalsfjall.
Les émissions de SO2, mesurées le 28 novembre, variaient entre 64 et 71 kg/s, générant une pollution gazeuse nocive à proximité du site de l’éruption. Les prévisions de dispersion des gaz prévoient que les vents dirigeront la pollution vers le sud-ouest en direction de Grindavik.
Les mesures de déformation dans la région de Svartsengi ne montrent que des changements mineurs. Aucun soulèvement n’est observé. L’affaissement autour de Svartsengi a tendance à diminuer, mais montre qu’une quantité importante de magma continue à être émise sur le site éruptif.
Le débit de lave entre le 23 et le 28 novembre était en moyenne de 11 m3/s, mais a ensuite diminué à environ 5 à 10 m3/s.
Les derniers survols confirment que le champ de lave dépasse maintenant 9,1 km2 avec une épaisseur moyenne de plus de 5 mètres.
L’éruption actuelle a émis un volume de lave d’environ 47 millions de mètres cubes, dépassant le volume de l’éruption de mai-juin qui était de 45 millions de m3. C’est la deuxième plus grande éruption depuis décembre 2023. La plus grande éruption reste celle qui s’est déroulée entre le 22 août et le 5 septembre 2024, avec un volume de lave de 61 millions de mètres cubes sur 15 jours.
Source : Icelandic Met Office.

Source: Iceland Monitor

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From its start on November 20th, 2024 at the Sundhnúks crater row on the Reykjanes Penisula, the Icelandic Met Office said that it was less intense than the previous ones. Today, we learn that it is the second largest volume compared with the other eruptions that have occurred in the Sundhnúks crater row since December 2023.

As I put it before, although no surface activity is visible on the westernmost lava flow, local experts say that lava can still be expected to continue below the surface towards the defense walls at Svartsengi and Blue Lagoon. The northernmost crater is now the only active crater and from it the main lava flow now runs southeast towards Fagradalsfjall.

The SO2 emission rate, measured on November 28th, ranged between 64 and 71 kg/s, creating harmful gas pollution near the eruption site. Dispersal forecasts predict that wind patterns will direct pollution southwest towards Grindavik.

Deformation measurements in the Svartsengi area show minor daily changes. No uplift has been observed although subsidence around Svartsengi decreased. But is sytill showing significant magma flow to the eruption site.

The lava flow between November 23rd and 28th averaged 11 m3/s. This rate later decreased to approximately 5 to 10 m3/s.

The latest aerial surveys confirm that the lava field now exceeds 9.1 km2 with an average thickness of more than 5 meters.

The current eruption has a volume of about 47 million m3, surpassing the May-June eruption’s volume of 45 million m3 and making it the second largest since December 2023. The largest eruption remains the one between August 22nd and September 5th, 2024,with a lava volume of 61 million cubic meters over 15 days.

Source : Icelandic Met Office.

Septembre 2024 : le 2ème mois de septembre le plus chaud // September 2024 : second hottest September

Selon l’agence climatique européenne Copernicus, Septembre 2024 a été le 2ème mois de septembre le plus chaud jamais enregistré en Europe et dans le monde, poursuivant une série de plus d’un an de températures exceptionnelles qui rend « quasiment certain que 2024 sera l’année la plus chaude jamais mesurée », devant le record déjà établi en 2023. Septembre 2024 s’est caractérisé par des précipitations extrêmes qui se produisent de plus en plus souvent, et sont aggravées par une atmosphère et une masse océanique plus chaudes. Ainsi, la température trop élevée de l’eau dans le Golfe du Mexique a favorisé le développement d’ouragans atteignant le niveau maximal  5 sur l’échelle Saffir-Simpson. Les dégâts occasionnés par des phénomènes extrêmes sont immenses, avec des localités quasiment rasées de la surface de la Terre.

S’agissant des températures, la température moyenne de l’air en surface en septembre 2024 a été de 16,17 °C, soit 0,73 °C au-dessus de la moyenne de septembre 1991-2020, et 1,54 °C au-dessus du niveau préindustriel. La température moyenne mondiale des 12 derniers mois (octobre 2023 – septembre 2024) est la deuxième plus élevée jamais enregistrée pour une période de 12 mois.
L’anomalie de température moyenne mondiale depuis le début de l’année (janvier-septembre 2024) est de 0,71 °C supérieure à la moyenne de 1991-2020, ce qui est le niveau le plus élevé jamais enregistré pour cette période et 0,19 °C plus chaud que la même période en 2023. Il est donc presque certain que 2024 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée.

En septembre 2024, une grande partie de l’Europe a connu des précipitations supérieures à la moyenne. Aujourd’hui, c’est le sud-est des États Unis qui doit faire face à des précipitations extrêmes avec les ouragans Helene et Milton. Le mois de septembre 2024 a été également plus humide que la moyenne en Afrique du Nord, au nord-est de la Russie, à l’est de la Chine, au nord-ouest de l’Australie, à l’extrême sud de l’Afrique et à l’extrême sud du Brésil. Taïwan et les Philippines ont été touchés par le typhon Krathon et le Pakistan a été gravement touché par la mousson. Les inondations ont tué plus de 200 personnes au Népal (voir ma note précédente).
À l’inverse, le temps a été plus sec que la moyenne en Irlande, dans le nord du Royaume-Uni et dans la majeure partie de l’Europe de l’Est. Des conditions plus sèches que la moyenne ont été observées dans l’ouest des États Unis avec des chaleurs extrêmes en Arizona, dans l’extrême est de la Russie et dans le nord-est de la Chine, dans l’est de l’Australie, dans la majeure partie de l’Afrique australe et en Amérique du Sud où une sécheresse sévère affecte le bassin de l’Amazone.

Selon les données provisoires, l’étendue quotidienne de la glace de mer arctique a atteint son 6ème minimum annuel le plus bas tandis que l’étendue mensuelle de la glace de mer s’est classée au 5ème rang, à 19 % en dessous de la moyenne.
La glace de mer antarctique montre une valeur mensuelle inférieure de 7 % à la moyenne ; c’est la deuxième étendue la plus basse pour septembre, après septembre 2023.
Source : Copernicus.

Photo: C. Grandpey

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According to the European climate agency Copernicus, September 2024 was the 2nd warmest September ever recorded in Europe and worldwide, continuing a series of more than a year of exceptional temperatures that makes it « almost certain that 2024 will be the warmest year ever », ahead of the record already set in 2023. September 2024 was characterized by extreme precipitation that occurs more and more frequently, and is aggravated by a warmer atmosphere and warmer oceans. For example, the excessively high water temperature in the Gulf of Mexico favored the development of hurricanes reaching the maximum level 5 on the Saffir-Simpson scale. The damage caused by extreme events is immense, with municipalities were virtually wiped off the surface of the Earth.

In terms of temperature, the average surface air temperature in September 2024 was 16.17 °C, which is 0.73 °C above the September 1991-2020 average and 1.54 °C above the pre-industrial level. The global average temperature for the past 12 months (October 2023-September 2024) is the second warmest on record for a 12-month period.
The global average temperature anomaly since the beginning of the year (January-September 2024) is 0.71 °C above the 1991-2020 average, which is the highest level on record for this period and 0.19 °C warmer than the same period in 2023. It is therefore almost certain that 2024 will be the warmest year on record.

In September 2024, much of Europe experienced above-average rainfall. Today, the southeastern United States is facing extreme rainfall with Hurricanes Helene and Milton. September 2024 was also wetter than average in North Africa, northeastern Russia, eastern China, northwestern Australia, southernmost Africa, and southernmost Brazil. Taiwan and the Philippines were hit by Typhoon Krathon, and Pakistan was severely affected by the monsoon. Floods killed over 200 people in Nepal (see my previous post).
Conversely, Ireland, northern United Kingdom, and most of Eastern Europe were drier than average. Drier than average conditions were observed in the western United States with extreme heat in Arizona, far eastern Russia and northeastern China, eastern Australia, most of southern Africa and South America where severe drought is affecting the Amazon basin.

According to provisional data, the daily extent of Arctic sea ice reached its 6th lowest annual minimum while the monthly extent of sea ice ranked 5th, 19% below average.
Antarctic sea ice showed a monthly value 7% below average; this is the second lowest extent for September, after September 2023.
Source: Copernicus.

2019 a été la 2ème année la plus chaude

Toutes les agences météorologiques confirment que 2019 a été la deuxième année la plus chaude depuis le début des archives climatiques en 1880.

– Pour le service européen COPERNICUS, l’année 2019 a bien été la deuxième plus chaude depuis le début des données climatiques existantes. 2016 détient toujours le record mais l’écart de température – 0,04°C – entre 2016 et 2019 est infime.  Il faut noter que 2016 avait été marquée par un épisode El Niño particulièrement intense qui avait augmenté la température mondiale de 0,2°C selon la NASA. En revanche, El Niño est resté neutre en 2019 et n’a donc pas contribué à la hausse de la température globale de la planète. .

Copernicus confirme que les cinq années les plus chaudes jamais enregistrées ont été relevées ces cinq dernières années. Le mercure est monté entre 1,1 et 1,2°C au dessus de la température de l’ère pré-industrielle. La décennie 2010-2019 a également été la plus chaude depuis le début des mesures.

Selon Copernicus, 2019 a aussi été l’année la plus chaude en Europe, juste devant 2014, 2015 et 2018. 2019 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée en Alaska. Les températures ont également été particulièrement élevées dans de grandes parties de l’Arctique.

2019 a été l’année la plus chaude sur l’île de la Réunion depuis le début des relevés il y a 50 ans.

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– L’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) confirme que 2019 a été la deuxième année la plus chaude sur Terre depuis le début des relevés. L’Organisation ajoute que notre planète doit se préparer à des événements météorologiques plus extrêmes comme les incendies de végétation qui ravagent une grande partie de l’Australie. Pour obtenir ce résultat, l’OMM basée à Genève a combiné plusieurs ensembles de données, dont celles de la NASA et du Met Office britannique. Force est de constater que la température moyenne sur Terre en 2019 a été de 1,1°C (2,0°F) au-dessus des niveaux préindustriels. Si rien n’est fait, on se dirige vers la limite au-delà de laquelle se produiront des changements majeurs de la vie sur Terre.
Lors d’une conférence avec des journalistes le 14 janvier 2020, des scientifiques américains ont déclaré qu’il ressortait clairement des dernières données que les émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique sont la cause du réchauffement de la planète.

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– La NASA et la NOAA sont d’accord avec les autres agences. La température globale à la surface de la Terre en 2019 est la deuxième plus chaude depuis le début des archives climatiques en 1880. La température de notre planète en 2019 se situe juste après 2016 et confirme la tendance au réchauffement à long terme de la Terre. En effet, les cinq années qui viennent de s’écouler sont les plus chaudes des 140 dernières années. L’année 2019 a dépassé de 0,98°C (1,8°F) la moyenne de 1951 à 1980. Chaque décennie depuis les années 1960 a été plus chaude que la précédente.
En utilisant des modèles climatiques et une analyse statistique des données de température mondiale, les scientifiques de la NASA et de la NOAA ont conclu que cette augmentation de la température était principalement due à l’augmentation des émissions dans l’atmosphère du dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre produits par les activités humaines.

On peut ajouter que la température des océans a atteint un niveau record en 2019. Le record avait déjà été battu en 2017 puis en 2018. Selon un article publié dans Advances in Atmospheric Sciences, le réchauffement de l’océan constituant une mesure clé du déséquilibre énergétique de la Terre, l’impact des gaz à effet de serre sur le climat est « irréfutable.

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Certains scientifiques comme Vincent Courtillot continuent à affirmer que l’Homme n’a pas sa part de responsabilité dans le réchauffement climatique actuel. Ils prétendent en particulier que nous avons vécu un petit âge glaciaire entre le 12ème siècle et aujourd’hui, que nous en sortons et les courbes d’analyse montrent que nous revenons simplement aux températures de l’an 1000.

Si tel est le cas, j’aimerais beaucoup que ces scientifiques fournissent une courbe montrant les émissions de CO2 à la sortie du petit âge glaciaire vers les 12ème et 13ème siècles et qu’ils la comparent avec la courbe de Keeling aujourd’hui. Cette dernière montre de manière remarquable et indiscutable un parallélisme entre l’augmentation des émissions anthropiques de CO2 et la hausse des températures. (voir ci-dessous)

J’ajouterai que les conséquences de l’accélération du réchauffement climatique actuel auront un impact socio-économique – ne serait-ce qu’au niveau des voies de navigations dans l’Arctique – beaucoup plus significatif que celui qui a pu se produire entre le 12ème et le 15ème siècle par exemple.

Les idées de Vincent Courtillot – ancien directeur de l’IPG – rejoignent celles de Claude Allègre (ancien directeur de l’IPG lui aussi) qui avait brillé par son incompétence en volcanologie au moment de la crise de la Soufrière (Guadeloupe) en 1976….

Toutes les agences météorologiques sont d’accord pour dire que 2019 a été la deuxième année la plus chaude

Ces courbes montrent parfaitement la corrélation entre les émissions anthropiques de CO2 et la hausse des températures

2019 : la deuxième année la plus chaude de l’histoire // The second hottest year ever

J’attends les résultats des mesures officielles de la NASA, mais on peut d’ores et déjà affirmer que l’année 2019 terminera à la deuxième place des annales derrière 2016. Les dernières observations ne laissaient guère de doute sur ce classement inquiétant.

Le mois de décembre 2019 a confirmé cette tendance globale, avec +0,657°C au-dessus de la moyenne 1981-2010. Lui aussi termine à la deuxième place, derrière 2015 (+0,71°C) et devant 2016 (+0,48°C). Les régions polaires dans leur ensemble ont connu des anomalies nettement positives en 2019. L’Antarctique n’y échappe pas. L’Australie et la Russie ont enregistré des records de chaleur en 2019. C’est aussi le cas de l’Alaska où Anchorage a connu le 31 décembre le plus chaud de son histoire. Donc au nord comme au sud, il fait chaud, beaucoup trop chaud !

Il faut également noter que le deuxième semestre 2019 a été plus chaud que le premier. Le record de 2016 avait été favorisé par le concours d’un des plus gros épisodes El Niño jamais observés, alors que les conditions sont restées relativement neutres dans l’est Pacifique ces derniers mois.

Les cinq dernières années sont toutes dans le top 5. Sur la période 1948-2019, la température annuelle s’est élevée au rythme de +0,13°C par décennie. Sur la période 1989-2019, le rythme s’est accéléré pour atteindre +0,25°C par décennie.

La France, quant à elle, a enregistré sa troisième année la plus chaude avec une moyenne de 13,7°C, juste derrière 2018 (13,9°C) et 2014 (13,8°C).

Source : NCEP-NCAR, global-climat.

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 I am waiting for NASA’s results, but there is very little doubt that 2019 will end in second place in history, behind 2016. The latest observations confirm this disturbing ranking.
December 2019 confirmed the overall trend, with + 0.657°C above the 1981-2010 average. It finished in second place, behind 2015 (+ 0.71°C) and ahead of 2016 (+ 0.48°C). The polar regions as a whole experienced significantly positive anomalies in 2019. Antarctica is no exception. Australia and Russia posted heat records in 2019, as did Alaska, where Anchorage had the hottest December 31st in history. So, it’s hot, much too hot both in the north and in the south!
It should also be noted that the second half of 2019 was warmer than the first. The 2016 record was helped by one of the most significant El Niño episodes ever, while conditions have remained relatively neutral in the eastern Pacific in recent months.
The last five years have all been in the top 5. Over the 1948-2019 period, the annual temperature rose at a rate of + 0.13¨°C per decade. Over the 1989-2019 period, the pace accelerated to reach + 0.25°C per decade.
France, meanwhile, recorded its third hottest year with an average of 13.7°C, just behind 2018 (13.9°C) and 2014 (13.8°C).
Source: NCEP-NCAR, global-climat.

Les 10 années les plus chaudes depuis 1948. Anomalies par rapport à la moyenne 1981-2010. (Source : NCEP-NCAR)