Le Parc naturel de la Zone Volcanique de la Garrotxa (Espagne) // The Garrotxa Volcanic Zone Natural Park (Spain)

La plupart des gens pensent que tous les volcans espagnols se concentrent dans les Iles Canaries et ignorent qu’il existe une très intéressante zone volcanique dans la partie NE de la Péninsule Ibérique, pas très loin de la petite ville d’Olot.

Il s’agit du meilleur ensemble paysager volcanique de la péninsule ibérique. On y recense une quarantaine de cônes volcaniques, en bon état de conservation, et plus de vingt coulées de lave de nature basaltique. La végétation est souvent exubérante, avec des chênes verts et rouvres, ainsi que de belles hêtraies.

Toute cette zone volcanique se trouve actuellement protégée et a été érigée en Parc naturel de la Zone Volcanique de la Garrotxa, qui inclut les 40 volcans. Elle présente une superficie de 12 007 hectares (120,07 km2).

Le centre du parc est formé par la plaine d’Olot dont champ de lave occupe une grande partie (environ 25 km2), par où la lave a coulé en suivant la vallée du fleuve Fluvià, arrivant jusqu’à Sant Jaume de Llierca.

Un autre secteur important est constitué par la vallée tectonique de la rivière Ser, où se trouvent les volcans les plus importants : Santa Margarida et Croscat. Ici, la lave a suivi la vallée par le versant de la rivière jusqu’au Molino de Gibert, après la cascade Sallent de Santa Pau.

Enfin, il existe un troisième secteur constitué par une série de volcans situés dans la vallée de la rivière Llémena et dans celle de l’Adri.

Il y a eu différentes phases d’éruptions au cours de la période moderne, mais on peut les dater toutes autour de la moitié du Quaternaire (voir ci-dessous).

Les cônes volcaniques sont de type strombolien, parfois avec un cratère central (Santa Margarida), d’autres un cratère latéral (Garrinada). Ils sont constitués de scories ou de gros matériaux (Croscat). Il existe également des tables de lave, mises au jour par l’érosion fluviale, comme à Castellfollit de la Roca ou à Sant Joan les Fonts, où on peut voir la constitution interne consolidée en prismes allongés.

 

 

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La dernière datation de l’éruption du volcan Croscat, l’un des plus spectaculaires de la région, avait été effectuée dans les années 1980 en utilisant la technique de la thermoluminescence.

Un groupe de scientifiques espagnols appartenant à différents instituts a mis au point un programme permettant d’analyser chronologiquement les derniers soubresauts éruptifs de cette région. La datation du sol s’est faite au Carbone 14 à partir de matériaux organiques prélevés à la surface de la terre avant le début de l’éruption.

Pour ce faire, les scientifiques ont perforé la couche d’argile que l’on trouve dans le secteur de Pla del Torn, à quelques mètres au NE du cône volcanique du Croscat. Des tests ont été effectués à 12 et 15 mètres de profondeur, à la base de la couche d’argile et à la surface du paléosol.

L’étude des échantillons de pollen et l’analyse palynologique de ce sol pré-éruptif ont révélé que le paysage de la Garrotxa était de type méditerranéen, avec des prairies et des steppes où poussaient, entre autres, des graminées et des astéracées. Des chênes et chênes verts ont également été découverts, ce qui indique que la température était relativement douce et correspondait au début de la période de dégel qui a fait suite au dernier Age de Glace. La présence d’arbres rencontrés au bord des rivières (ormes, aulnes, saules) ainsi que de plantes aquatiques est la preuve que la pluie était fréquente à cette époque.

La datation a révélé que la partie supérieure du sol avait un âge compris entre 13 270 et 13 040 ans et que l’éruption du Croscat a eu lieu juste après cette époque.

Source : Live Science.

Photos: C. Grandpey

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Most people think that all of Spain’s volcanoes are concentrated in the Canary Islands and are unaware of the very interesting volcanic area in the northeastern part of the Iberian Peninsula, not far from the small town of Olot.
This is the finest volcanic landscape on the Iberian Peninsula. It boasts around forty well-preserved volcanic cones and more than twenty basaltic lava flows. The vegetation is often lush, with holm oaks and sessile oaks, as well as beautiful beech forests.
This entire volcanic area is now protected and has been designated the Garrotxa Volcanic Zone Natural Park, encompassing all forty volcanoes. It covers an area of ​​12,007 hectares (120.07 km²). The park’s core area is the Olot plain, a large portion of which (approximately 25 km²) is covered by a lava field. The lava flowed down the Fluvià River valley, reaching as far as Sant Jaume de Llierca.
Another significant area is the Ser River tectonic valley, home to the most important volcanoes: Santa Margarida and Croscat (see photos above). Here, the lava followed the valley along the riverbank to Molino de Gibert, beyond the Sallent de Santa Pau waterfall.
Finally, a third area comprises a series of volcanoes located in the Llémena and Adri River valleys. While there have been several phases of eruptions in the modern era, they can all be dated to around the middle of the Quaternary period (see below). The volcanic cones are of the Strombolian type, sometimes with a central crater (Santa Margarida), others with a lateral crater (Garrinada). They are composed of scoria or large materials (Croscat). There are also lava tables, exposed by fluvial erosion, such as at Castellfollit de la Roca or Sant Joan les Fonts, where the internal structure consolidated into elongated prisms can be seen. (see photos above)

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The latest dating of the eruption of the Croscat Volcano – one of the best preserved of the area – was obtained with the technique of thermoluminescence conducted in the 1980s.

A group of Spanish scientists from several institutes developed a programme to locate chronologically the final moment of volcanic eruptions in the region. Soil dating was carried out using the C-14 dating method with the organic material found on the surface of the earth right before the moment of eruption.

Scientists perforated the clay found in the region of Pla del Torn, a few metres to the northeast of the Croscat volcanic cone. Two tests were carried out, at 12 and 15 metres deep, which reached the base of the clay layer and the surface of the palaeosoil.

Pollinic analysis was conducted with the samples obtained from the surface of this pre-volcano level revealed that the landscape of La Garrotxa was largely Mediterranean with meadows and steppes containing, among others, gramineae and asteraceae. Oaks and holm oaks were also discovered, which indicates that temperatures were mild, a symptom of the beginning of the thawing period following the last Ice Age. The presence of riverside trees (elms, alders and willows), as well as aquatic plants are proof that during that period there was a lot of rainfall.

Dating has shown that the age of the upper part of the soil dates back approximately between 13,270 and 13,040 years and that immediately after that moment the eruption of the Croscat Volcano took place.

Source : Live Science.

Yellowstone (2) : Le déplacement de l’activité magmatique // Yellowstone (2) : The shifting of magma activity

Selon une étude récente menée par des scientifiques de l’USGS, les réservoirs magmatiques qui alimentent le super volcan de Yellowstone semblent se déplacer vers le nord-est de la caldeira. Cette région pourrait être le nouveau site d’une future activité volcanique.
On peut lire dans l’étude que « sur la base du volume de stockage de roches rhyolitiques en fusion sous la caldeira nord-est de Yellowstone et de la connexion directe de la région à une source de chaleur dans la croûte inférieure, nous suggérons que le site du futur volcanisme rhyolitique s’est déplacé vers la caldeira nord-est de Yellowstone. En revanche, le volcanisme rhyolitique post-caldeira au cours des 160 000 dernières années s’est produit dans la majorité de la caldeira de Yellowstone à l’exclusion de cette région nord-est. »
L’USGS nous rappelle qu’au cours des 2 derniers millions d’années, Yellowstone a connu trois énormes éruptions formant une caldeira, entrecoupées d’éruptions plus petites. Les éruptions qui forment la caldeira proviennent de réservoirs de magma fondu rhyolitique. Il s’agit d’un magma riche en silice, l’équivalent volcanique du granite, de consistance visqueuse et se déplaçant lentement, et dont on pense qu’il est stocké en vastes volumes sous la région de Yellowstone.
Selon des études antérieures, les réservoirs rhyolitiques étaient soutenus par des réservoirs plus profonds de magma basaltique qui a une teneur en silice bien plus faible que la rhyolite, mais qui contient du fer et du magnésium en abondance. Ce magma basaltique est également nettement moins visqueux que la rhyolite, mais il est aussi plus dense, et la façon dont il conduit l’électricité diffère de la rhyolite.

 

Des études antérieures ont expliqué que le volcanisme de Yellowstone était probablement alimenté par une double chambre magmatique (Source : USGS)

Cette différence de propriétés entre basalte et rhyolite a donné aux auteurs de l’étude les outils nécessaires pour étudier le contenu du réservoir magmatique sous le plateau de Yellowstone. La surveillance de l’activité sous la surface de la Terre inclut la magnétotellurique, autrement dit la mesure des variations des champs magnétiques et électriques de la planète. Les scientifiques ont mené une étude magnétotellurique à grande échelle dans la caldeira de Yellowstone et ont utilisé les données obtenues pour modéliser la distribution des réservoirs de matière en fusion qui s’y cachent.
Leurs résultats ont révélé qu’il existe au moins sept régions distinctes à forte teneur en magma, dont certaines alimentent d’autres, à des profondeurs comprises entre 4 et 47 kilomètres, jusqu’à la limite entre la croûte et le manteau.

 

Carte montrant les réservoirs magmatiques sous Yellowstone. Le jaune représente le basalte, le rouge la rhyolite et l’orange les zones de transition basalte-rhyolite. Les triangles violets sont les stations de surveillance magnétotellurique. (Source : Nature)

Le stockage de matière en fusion le plus intéressant se trouve au nord-est. Là, d’énormes réservoirs de magma basaltique dans la partie inférieure de la croûte chauffent et supportent des chambres de magma rhyolitique au-dessus, dans la croûte supérieure. Ces chambres de magma rhyolitique contiennent un volume de matière en fusion estimé à environ 388 à 489 kilomètres cubes, soit un ordre de grandeur supérieur aux zones de stockage de matière en fusion au sud, à l’ouest et au nord, là où les précédentes éruptions ont eu lieu. Ce volume est également comparable au volume observé lors des précédentes éruptions qui ont formé des caldeiras à Yellowstone.
Les éruptions rhyolitiques qui ont formé la caldeira ont été entrecoupées de petites éruptions basaltiques à l’intérieur de la caldeira. Cependant, on ne sait pas exactement comment fonctionnent ces types d’éruptions. Les études les plus récentes expliquent que les chambres magmatiques rhyolitiques doivent refroidir complètement avant que le magma basaltique puisse s’y déplacer.
Source : Nature.

Vue d’une partie de la caldeira de Yellowstone (Photo: C. Grandpey)

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According to a recent research by USGS scientists, the reservoirs of magma that fuel the supervolcano seem to be shifting to the northeast of the Yellowstone Caldera. This region could be the new site of future volcanic activity.

One can read in the study that « on the basis of the volume of rhyolitic melt storage beneath northeast Yellowstone Caldera, and the region’s direct connection to a lower-crustal heat source, we suggest that the locus of future rhyolitic volcanism has shifted to northeast Yellowstone Caldera. In contrast, post-caldera rhyolitic volcanism in the previous 160,000 years has occurred across the majority of Yellowstone Caldera with the exclusion of this northeast region. »

The USGS reminds us that in the past 2 million years, Yellowstone has undergone three huge, caldera-forming eruptions, interspersed with smaller eruptions. The caldera-forming eruptions are sourced from reservoirs of rhyolitic melt. It is a silica-rich magma, the volcanic equivalent of granite, sticky and viscous and slow-moving, and thought to be stored in vast volumes underneath the Yellowstone region.

Previous studies presumed the rhyolitic reservoirs were supported by deeper reservoirs of basaltic magma that has a much smaller silica content than rhyolite, but abundant iron and magnesium. It is also significantly less viscous than rhyolite, but also denser, and the way it conducts electricity differs from rhyolite.

This latter difference in properties gave the authors of the study the tools they needed to probe the magmatic reservoir contents beneath the Yellowstone Plateau. One way to monitor activity beneath Earth’s surface involves magnetotellurics which includes the measurement of surface variations in the planet’s magnetic and electric fields. The scientists carried out a wide-scale magnetotelluric survey across the Yellowstone Caldera, and used the resulting data to model the distribution of the melt reservoirs lurking therein.

Their results revealed that there are at least seven distinct regions of high magma content, some of which are feeding into others, at depths between 4 and 47 kilometers beneath the ground, down to the boundary of the crust and mantle.

The most interesting melt storage is in the northeast. There, huge reservoirs of basaltic magma in the lower crust heat and maintain chambers of rhyolitic magma in the upper crust. These chambers of rhyolitic magma contain an estimated melt storage volume of around 388 to 489 cubic kilometers, almost an order of magnitude higher than melt storage zones to the south, west, and north, where previous eruptions took place. This volume is also comparable to the melt volume of previous caldera-forming eruptions in Yellowstone.

The rhyolitic caldera-forming eruptions were interspersed with smaller, basaltic eruptions within the caldera. However, it is unclear exactly how these kinds of eruptions work. The new research suggests that the rhyolitic magma chambers have to cool completely before the basaltic magma can move in.

Source : Nature.

Tourisme : Le Canyon de Stuðlagil (Islande) // Tourism : Stuðlagil Canyon (Iceland)

Une touriste d’une trentaine d’années a été retrouvée morte dans la Jökulsá á Dal, près du Canyon de Stuðlagil, dans l’est de l’Islande, le 10 octobre 2024, après être tombée et avoir disparu dans les eaux de la rivière. Son corps a été repêché juste en aval du canyon.
Le Canyon de Stuðlagil est célèbre pour ses colonnes basaltiques. Inconnu il y a encore une dizaine d’années, il est devenu l’un des sites les plus visités d’Islande. Environ 1 000 personnes viennent l’admirer chaque jour pendant l’été, avec moins de visiteurs en hiver. En octobre 2023, environ 400 personnes ont visité la région.
Les efforts visant à améliorer l’accès au canyon de Stuðlagil ont commencé à l’été 2024 avec des plans visant à améliorer et à développer les sentiers pédestres dans la région, ainsi qu’à ajouter quatre nouvelles passerelles.
Des mesures de sécurité ont été mises en place en 2024 sur un côté du canyon, celui du Grund, avec la construction de sentiers et de plateformes d’observation avec garde-corps. Ce côté du Canyon de Stuðlagil sert d’accès principal depuis que le site a été découvert et est devenu une destination touristique.
S’agissant de l’autre côté du canyon, le côté de Klaustursel, où de plus en plus de visiteurs viennent désormais randonner et où le risque de chute est le plus grand, les propriétaires fonciers ont proposé un plan de sécurité il y a quatre ans, mais sa mise en oeuvre a été retardée, ce qui pourrait être en partie expliquer le dernier accident mortel.
Les autorités locales affirment que certaines mesures de sécurité temporaires pourraient être mises en place sur la base du plan de zonage actuel. Les propriétaires fonciers étudient actuellement des améliorations provisoires de sécurité, en relation avec la police qui enquête sur l’accident. Ce dernier montre que des mesures doivent être prises rapidement car il existe toujours un risque important de chute dans le Canyon de Stuðlagil. On voit souvent des touristes parcourir les falaises glissantes au-dessus de la Jökla.
Source : Iceland Review.

Avec ses incroyables colonnes de basalte et ses eaux turquoise qui coulent à l’intérieur de ce couloir magique, le Canyon de Stuðlagil – ou « Gorge des colonnes de basalte » – est considéré par beaucoup comme le plus beau d’Islande. D’un point de vue géologique, il est le résultat d’une puissante éruption qui a injecté de la lave dans ce qui est aujourd’hui le canyon. C’est le refroidissement rapide de la lave qui a conduit à la formation de ces colonnes basaltiques qui rappellent des tuyaux d’orgue. L’érosion par les eaux tumultueuses de la Jökla a sculpté le reste.
Ces orgues basaltiques sont fréquentes en Islande, comme à la cascade de Svartifoss ou sur la plage de Reynisfjara dans le sud. Leur formation est bien connue. Après l’éruption, la lave a refroidi et durci au contact de l’air froid, avec une perte de volume et l’apparition de fissures aux formes géométriques qui se sont regroupées pour former des colonnes. C’est ce même processus naturel qui a donné naissance à la Chaussée des Géants en Irlande.

Pendant des siècles, la Jökla a été considérée comme trop tumultueuse et trop dangereuse à traverser. Elle divisait la vallée en deux parties et était si profonde que même les habitants ne pouvaient imaginer qu’elle cachait d’incroyables formations rocheuses. Tout a changé en 2009 lorsqu’une centrale hydroélectrique et un vaste réservoir ont été créés à proximité dans le cadre d’un vaste projet visant à alimenter l’usine d’aluminium de Reyðarfjörður. Le paysage s’est alors transformé. Le niveau de l’eau a baissé et l’usine a dompté l’impétuosité de la Jökla, la rendant beaucoup plus calme. Le Canyon de Stuðlagil a finalement été révélé et a été découvert vers 2016 par des éleveurs de moutons de la région.
Source : Visit Iceland.

Crédit photo: Visit Iceland

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A tourist in her thirties was found dead in the Jökulsá á Dal River near Stuðlagil Canyon in East Iceland on October 10th, 2024 after falling in and disappearing from view. The woman was discovered dead shortly downstream from the canyon.

Stuðlagil Canyon is famous for its basalt column formations. Undiscovered until just over a decade ago, it has become one of Iceland’s most popular natural attractions. Around 1,000 people visit the site each day during the summer, with fewer visitors in winter. In October 2023, approximately 400 people visited the area.

Efforts to improve access for tourists to Stuðlagil Canyon started in the summer 2024 with plans to significantly upgrade and extend walking paths in the area, along with the addition of four new footbridges.

Safety measures for one side of the canyon, the Grund side, have been implemented in 2024, allowing the construction of trails and viewing platforms with railings. This side of the canyon has served as the primary access point for tourists since Stuðlagil Canyon was discovered and developed as a tourist destination.

As for the other side of the canyon, the Klaustursel side, where more visitors now hike and the risk of falling is greater, landowners prepared a safety proposal four years ago. However, its implementation was delayed, which may be responsible for the latest fatal accident. .

Local authorities say that some temporary safety measures could be implemented based on the current general zoning plan. Landowners are now exploring interim safety improvements in consultation with the police, who are investigating the accident. These measures should be taken rapidly as there remains a significant risk of falling at Stuðlagil Canyon. Tourists are often seen standing on slippery cliffs above the Jökulsá River.

Source : Iceland Review.

With its incredible basalt columns and turquoise waters running through its gates, Stuðlagil – or ‘Basalt Column Gorge’ – is said by many to be the most beautiful canyon in Iceland. From a geological point of view, it is the result of a massive eruption that injected lava into what is now the canyon and the rapid cooling of the lava led to the formation of these basaltic columns that bring to mind organ pipes. Erosion by the waters of the powerful glacial turquoise-colored Jökla sculpted the rest.

These basalt organs are a common feature in Iceland, like those at the Svartifoss waterfall or Reynisfjara Beach in the south. Their formation is well-known. After it is erupted, the lava cools and hardens in the cold air, shrinking in volume and cracking into geometric shapes. The shapes then cluster together to form columns. The process is called columnar jointing, and is the same natural phenomenon that created the Giant’s Causeway in Ireland.

For centuries, the Jökla was deemed too fierce and too dangerous to cross. It effectively split the valley into two parts and was so deep that even locals were oblivious to the incredible rock formations hiding beneath.  It all changed in 2009 when a hydroelectric plant and vast reservoir were created nearby in a huge project to power the aluminium plant in Reyðarfjörður. This caused the landscape to change dramatically. The water level fell and the plant harvested the force of the water, leaving it much calmer. Stuðlagil Canyon was finally revealed, and was discovered in around 2016 by local sheep farmers.

Source : Visit Iceland.

Volcans en Ecosse : Mull et Staffa // Volcanoes in Scotland : Mull and Staffa

Lors d’un récent voyage en Écosse, j’ai visité l’île de Mull qui a une longue histoire volcanique. Tous les géologues s’accordent à dire que Mull présente l’aspect d’un gâteau à plusieurs étages. D’épaisses couches de lave basaltique reposent sur un sous-sol complexe composé de roches beaucoup plus anciennes.

Carte géologique simplifiée de l’île de Mull (Source : British Geological Survey)

L’île est un paradis pour les géologues car elle a une histoire longue et intéressante. Par exemple, les roches les plus anciennes sur l’île voisine d’Iona ont environ 2 milliards d’années. De plus, Mull possède des structures et des roches que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde.

L’île n’a pas toujours eu sa position et sa forme actuelles. Au cours des temps géologiques, elle a subi d’énormes changements. Ainsi, les roches les plus anciennes de Mull se sont formées dans l’hémisphère sud et l’île, comme les autres îles britanniques, suivant le processus de dérive des continents, a progressivement migré vers le nord jusqu’à sa position actuelle.

La majeure partie de Mull est constituée de lave émise lors d’éruptions fissurales au cours de la formation de l’Atlantique Nord. L’île s’est séparée du Groenland lorsque le vaste supercontinent qui reliait autrefois l’Amérique du Nord et l’Europe s’est divisé.

La lave émise il y a environ 60 à 50 millions d’années forme les plateaux en escalier à l’intérieur de Mull. Dans une phase ultérieure, de nouvelles intrusions magmatiques ont donné naissance aux montagnes qui composent le Central Igneous Complex de Mull. Des éruptions volcaniques de type explosif et de puissants séismes ont secoué Mull à cette époque et l’une des anciennes lignes de faille, la Great Glen Fault, montre encore parfois des signes d’activité, même si elle ne constitue pas une menace.

La morphologie et la géologie actuelles de Mull ont été en grande partie façonnées par d’immenses glaciers qui ont fondu il y a seulement 10 000 ans, laissant de profondes vallées en forme de U, avec de longs lochs entre les montagnes.

Mull est la « Mecque » des géologues qui viennent du monde entier pour y effectuer des travaux sur le terrain. Ils ne manquent jamais de visiter l’île de Staffa, véritable cathédrale de basalte, qui se trouve à quelques dizaines de minutes de l’île de Mull. Après avoir navigué le long de l’île et y avoir posé le pied, j’ai été immédiatement fasciné par les colonnes et coulées de basalte, façonnées et émises il y a plusieurs dizaines de millions d’années par le Centre volcanique paléogène de Mull. Les coulées de lave sur l’île sont apparues au début de l’histoire du Centre qui fait partie de la province ignée paléogène de l’Atlantique Nord.

Les superbes colonnes hexagonales, qui peuvent atteindre 22 mères de hauteur, sont typiques des premières coulées de lave. Elles nous montrent un phénomène naturel qui illustre de manière spectaculaire le concept de jointure colonnaire. Ce processus géologique se produit lorsque de la lave en fusion se refroidit lentement et se contracte. Cela entraîne la formation de structures en colonnes. A Staffa, ces colonnes prennent une forme hexagonale presque parfaite. La présence de couches de cendres indique une activité explosive ponctuée de périodes de calme. La composition de ces coulées de lave diffère des coulées ultérieures car elles sont plus riches en silice. On pense qu’elles se sont formées en raison d’accumulations moins profondes de magma avant l’éruption. Ces coulées font partie du Staffa Magma Type.

 

Source: Scottish Geology.

La Grotte de Fingal est une merveille de la nature. Le National Trust qui la gère aujourd’hui l’a équipée d’une main courante qui permet au visiteur de pénétrer carrément à l’intérieur qui est une véritable cathédrale de basalte.

Photos : C. Grandpey

Elle a inspiré de nombreux artistes, poètes, musiciens et naturalistes romantiques après que Sir Joseph Banks ait découvert le site et publié un compte rendu complet de sa topographie en 1772. Joseph Mallord William Turner a visité la grotte en 1831 et s’en est inspiré pour illustrer Lord of the Isles, un recueil de poèmes de Sir Walter Scott, avec Staffa en toile de fond. Le voyage lui a également inspiré une peinture à l’huile qui propose un contraste entre l’ancienne merveille géologique et un bateau à vapeur moderne. Le tableau est un symbole de l’écoulement du temps depuis les débuts de l’histoire de la Terre jusqu’à l’ère industrielle.

 

Source : Wikipedia

La Grotte de Fingal est aussi immortalisée dans les Poèmes ossianiques de James MacPherson, avec des histoires qui mêlent des éléments de la mythologie écossaise et irlandaise, et ont renforcé le lien mystique entre les cultures des deux pays. Par sa similitude avec la Chaussée des Géants, l’île de Staffa est devenue un symbole de la connexion entre l’Écosse et l’Irlande.

Staffa a également inspiré Les Hébrides ou La Grotte de Fingal, opus 26, initialement intitulée L’Île solitaire de Mendelssohn que vous entendrez en cliquant sur ce lien :

https://www.youtube.com/watch?v=CtJkEWCQEbE

J’apprécie personnellement cette musique qui se marie bien avec l’environnement de Staffa. Par exemple, à 4’20 », on entend les cuivres qui symbolisent la force et la majesté des rochers ; les cordes leurs répondent ensuite ; ils expriment la fluidité et la beauté de l’eau contre et à l’intérieur de la grotte.

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Sur le plan pratique, on peut rejoindre l’île de Mull en ferry depuis Oban (côte ouest de l’Ecosse), après une traversée de 45 minutes. Ensuite, je conseille de passer par des agences locales pour se rendre à Staffa qui demande une cinquantaine de minutes de navigation depuis le sud-ouest de l’île de Mull.

Le séjour sur Staffa est limité à une heure pour la protection de l’environnement. Il est possible d’aller rendre visite aux macareux de l’autre côté de l’île. Toutefois, je conseille une visite sur l’île de Lunga (Treshnish Isles) si vous désirez observer ces ravissnants volatiles.

Photo: C. Grandpey

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During a recent trip to Scotland, I visited the Isle of Mull which has a long volcanic history. All geologists agree to say that Mull is constructed rather like a multi-tiered wedding cake. Thick layers of basalt lava sit on top of a complicated basement of much older rocks.

The island is a paradise for geologists who love Mull because it has such a long and interesting history. For instance, the oldest rocks on Iona are about 2000 million years old. Moreover, it has unique structures and rocks found nowhere else in the world.

Mull has not always been in its present position and form. Over geological time it has undergone enormous changes. Mull’s oldest rocks formed in the southern hemisphere and Mull – in common with the British Isles – has gradually drifted northwards to its present day position, following the process of continental drift.

Most of Mull is made of lava poured out of fissure volcanos when the North Atlantic was forming and Mull was torn apart from neighbouring Greenland when the vast super-continent which once joined North America and Europe divided. The molten lava which erupted from about 60 to 50 million years ago forms Mull’s ‘stepped’ tablelands. Into these, at a later stage, intrusions of other ‘rocks formed by fire’ took place, forming the mountains of Mull’s famous Central Igneous Complex. Volcanic explosions and intense earthquakes shook Mull at that time and one of the old fault lines, the Great Glen Fault is still occasionally active, although not being a threat.

Mull’s final shape and geology has largely been carved by huge glaciers which only melted away from Mull 10,000 years ago leaving deep ‘U’ shaped valleys between the mountains and long glaciated lochs both freshwater and marine.

Mull, with its unique geology and intrusions is a ‘Mecca’ for geologists who travel from all over the world to carry out field work here. They never miss the island of Staffa, a true cathedral of basalt, which lies a few tens of minuttes from the Isle of Mull. When I sailed close to the Isle of Staffa and then landed on it, I was immidiately fascinated with the basalt columns, sometimes as high as 22 meters, and overlying ‘slaggy’ basalt that erupted as lava flows from the Palaeogene Mull volcanic centre.

The lava flows on the island were erupted early in the history of the Mull volcanic centre, which forms part of the North Atlantic Palaeogene Igneous Province. The columnar jointing, commonly found in these flows is typical of the early lava flows. This geological process occurs when molten lava slowly cools and contracts. This results in the formation of columnar structures. In Staffa, these columns take an almost perfect hexagonal shape.

The presence of ash layers indicates explosive activity and intervening quiet periods. The composition of these lava flows also differs from the later flows by being the most silica-rich flows ; they are thought to have formed due to shallower accumulations of the magma before eruption. These flows are known as the Staffa Magma Type member.

‘Fingal’s Cave’, a marvel on the Isle of Staffa, inspired countless Romantic artists, poets, musicians, and naturalists after Sir Joseph Banks discovered the site and published a full account of its topography in 1772. Joseph Mallord William Turner visited the cave in 1831 to record scenery for Lord of the Isles, an illustrated collection of poems by Sir Walter Scott set at Staffa. The voyage also inspired an oil painting, which offsets the ancient geological marvel with a modern steamer, suggesting a passage of time from the earth’s early history to the industrial era.

Fingal’s Cave was also immortalized in James MacPherson’s Ossianic poems, with stories that blend elements of Scottish and Irish mythology, and have strengthened the mystical connection between the cultures of the two countries. Through its similarity to the Giant’s Causeway, the island of Staffa has become a symbol of the connection between Scotland and Ireland.

Staffa has been the inspiration for Mendelssohn’s ‘Hebridean Overture’ that you will hear by clicking on this link :

https://www.youtube.com/watch?v=CtJkEWCQEbE

I personally appreciate this music that goes well with the environment at Staffa. For instance, at 4:20 you can hear the brass which is like the strength and majesty of the rock, answered by the strings which voice the fluidity and beauty of the water washing against and into the cave.

Source: Scottish Geology.