Éruption de White Island en 2019 (suite)// 2019 White Island eruption (continued)

Souvenez-vous : 47 personnes se trouvaient sur White Island (Nouvelle-Zélande) lorsqu’une violente et soudaine éruption s’est produite en décembre 2019. La plupart des touristes étaient des passagers de navires de croisière américains et australiens. Il s’agissait d’une excursion à pied dans le cratère du volcan avec l’accompagnement de guides locaux. 22 personnes sont mortes lors de l’éruption et une vingtaine d’autres ont été gravement brûlées.
La société Whakaari Management, gérée par trois frères propriétaires du volcan actif, a été initialement reconnue coupable, lors d’un procès en 2023, d’avoir enfreint la loi néo-zélandaise sur la santé et la sécurité au travail en ne garantissant pas la sécurité des visiteurs.
Les frères ont fait appel de leur condamnation lors d’une audience en octobre 2024 à la Haute Cour de Justice d’Auckland. Il s’agissait de savoir si la société était responsable des pratiques de sécurité sur l’île en vertu des lois néo-zélandaises sur la santé et la sécurité. Les lois stipulent que toute personne responsable d’un lieu de travail doit assurer la gestion des dangers et la sécurité de tous, y compris aux points d’entrée et de sortie du site.
Au cours du procès de 2023, les survivants ont affirmé qu’on ne leur avait pas dit que le volcan actif était dangereux lorsqu’ils ont payé pour le visiter. Ils ont également déclaré qu’ils n’avaient pas reçu d’équipement de protection et que beaucoup portaient des vêtements qui ont aggravé leurs brûlures.
Le 28 février 2025, un juge néo-zélandais a annulé la condamnation pénale des propriétaires de White Island. Il a statué que la société n’avait pas l’obligation, en vertu de la loi applicable, de garantir que le lieu des visites guidées à pied ne présentait aucun risque pour la santé et la sécurité.
Cette décision aura de profondes conséquences et modifiera les lois régissant l’industrie du tourisme d’aventure en Nouvelle-Zélande.
Source : New Zealand News media.

White Island quelques heures après l’éruption (Source: journaux néo-zélandais)

——————————————–

Remember : 47 people were on White Island (New Zealand) when it suddenly and violently erupted in December 2019. Most were passengers from US and Australian cruise ships on a walking tour, along with their local guides. 22 people died in the eruption and two dozen others were severely burnt.

Whakaari Management, a company run by three brothers who own the active volcano, was initially found guilty in a 2023 trial of breaching New Zealand’s workplace health and safety law by failing to keep visitors safe.

The brothers appealed their convictions in a hearing last October at the High Court in Auckland. The case centred around whether the company should have been in charge of safety practices on the island under health and safety laws.The laws state that anyone in charge of a workplace must ensure the management of hazards and the safety of all there, including at entry and exit points.

During the 2023 trial, survivors testified that they had not been told the active volcano was dangerous when they paid to visit it. They also stated that they were not supplied with protective equipment, and many were wearing clothing that made their burns worse.

On February 28th, 2025, a New Zealand judge overturned the criminal conviction of the owners of the White Island volcano. He ruled that the company did not have a duty under the relevant law to ensure that the walking tour workplace was without risks to health and safety.

The case will have far-reaching implications and change the laws governing New Zealand’s adventure tourism industry.

Source : New Zealand News media.

Volcans du monde // Volcanoes of the world

Voici quelques nouvelles de l’activité volcanique dans le monde :

Comme indiqué sur mon blog en temps réel, l’épisode 11 de l’éruption du Kilauea (Hawaï) dans le cratère de l’Halemaʻumaʻu a commencé à 18h26 (heure locale) le 25 février 2025. L’éruption a débuté par une activité de spattering de faible intensité, avec une coulée de lave qui s’est étalée sur le plancher du cratère. L’intensité et la hauteur des fontaines de lave ont continué à augmenter, atteignant 180 mètres.

8 heures après le début de l’éruption, la vigueur des fontaines de lave qui jaillissaient des deux bouches actives avait sérieusement diminué. Le 11ème épisode éruptif a pris fin à 7h06 (heure locale) le 26 février 2025, soit 12 heures et 44 minutes après son début. Les inclinomètres montrent à nouveau une inflation sommitale. Il y aura probablement un 12ème épisode.

 

Image webcam des fontaines de lave

++++++++++

 Dans son tout dernier bulletin du 28 février 2025, l’INGV indique que les observations effectuées sur l’Etna (Sicile) ont révélé la présence d’un petit cratère de dégazage sur le flanc sud de la Bocca Nuova à
une altitude d’environ 3100 m. À 06h00 UTC, un modeste débordement de lave a commencé
du Cratère sud-est ; il est actuellement en cours de refroidissement. Ce même Cratère Sud-Est continue de montrer une activité strombolienne.
L’activité effusive à partir de la fissure à la base sud de la Bocca Nuova présente une activité variable.

Le tremor éruptif est en hausse et se situe à une plage relativement élevée. Sa source se trouve au niveau du cratère du Sud-Est à une altitude d’environ 2900 m.

La coulée de lave le 23 février (Image sur réseaux sociaux)

Vue du tremor le 27 février 2025 (Source: INGV)

++++++++++

Du 10 au 16 février 2025, une intense activité éruptive a été observée sur le Stromboli (Sicile) avec une activité de spattering sur la zone cratèrique nord avec une accumulation de lave. L’intensité des explosions était faible à moyenne. Les paramètres sismiques et réseaux de surveillance de la déformation du sol ne montrent pas de variations significatives. L’activité thermique observée par satellite dans la zone sommitale a été généralement de faible intensité.

L’INGV explique qu’il faut s’attendre à une activité strombolienne persistante d’intensité habituelle La survenue d’explosions d’une intensité plus grande que d’habitude ne peut être exclue, ce qui justifie les restrictions d’accès au Stromboli dont la zone sommitale est formellement interdite.

Photo: C. Grandpey

+++++++++

L’aéroport Frans Xavier Seda, dans la province indonésienne de Nusa Tenggara orientale, a été temporairement fermé le 26 février 2025 en raison d’une éruption du Lewotobi Laki-Laki (île de Flores / Indonésie).
L’aéroport est resté fermé pendant une journée jusqu’à ce que les autorités déterminent qu’il était suffisamment sûr pour autoriser les vols. La fermeture fait suite au rapport d’un pilote faisant état d’une odeur de soufre lors d’un vol de Maumere à Kupang à une altitude de 1 500 à 3 300 m. Le ,Lewotobi Laki-Laki est entré en éruption vers 06h40 (heure locale), avec un panache de cendres jusqu’à 2 500 m au-dessus du sommet.
Le niveau d’alerte du Lewotobi Laki-Laki reste à 3, un cean en dessous du maximum .
Source : CVGHM.

Éruption du Lewotobi le 23 février 2025 (Crédit photo : CVGHM

++++++++++

De petites émissions de cendres mêlées à de volumineux panaches de vapeur ont été observées au cours de la semaine dernière à White Island (Nouvelle-Zélande). Les capteurs satellites ont enregistré des émissions de dioxyde de soufre (SO2). Le niveau d’alerte volcanique reste à 2 mais la couleur de l’alerte aérienne a été relevée à l’Orange.
Le GNS prévient que le manque actuel de données de surveillance fiables en temps réel laisse une incertitude sur le niveau actuel d’activité volcanique, qui pourrait s’intensifier sans prévenir ou presque
Source : Institut des sciences géologiques et nucléaires (GNS).

Photo: C. Grandpey

++++++++++

Dans son rapport hebdomadaire sur les Champs Phlégréens (Italie), l’INGV indique que 692 séismes ont été enregistrés dans la région entre le 17 et le 23 février 2025 ; le plus important avait une magnitude de M3,2. Un essaim a commencé le 15 février et s’est terminé le 19 février. Deux autres essaims d’intensité plus faible ont été enregistrés au cours des 3 jours suivants. Le séisme le plus fort de cette période a atteint M3,2. La majeure partie de l’activité était centrée dans le secteur de la fumerolle de-Pisciarelli.

 Sismicité du 15 au 19 février 2025 (Source : INGV)

Entre le 15 et le 16 février, un soulèvement du sol d’environ 1 cm a été observé ; il coïncidait avec le début d’un essaim sismique. Cependant, aucun changement significatif de soulèvement n’a été détecté depuis le 16 février. Depuis août 2024, le soulèvement moyen à la station GNSS RITE, dans la zone de plus grande déformation, est d’environ 10 ± 3 mm par mois. Les données fournies pat l’INGV indiquent que le soulèvement total à la station RITE a atteint environ 21 cm depuis janvier 2024.

Soulèvement du sol d’août 2024 à février 2025 (Source : INGV)

Les paramètres géochimiques n’ont pas montré de variations substantielles au cours de la période du 17 au 23 février. Le capteur de température près de la fumerolle de Pisciarelli indique une moyenne hebdomadaire d’environ 97°C, ce qui correspond aux tendances observées précédemment.

Sur la base de l’activité volcanique actuelle, aucun élément n’indique une évolution significative à court terme.
Source : INGV.

Lire aussi ma note « Vent d’inquiétude sur les Champs Phlégréens ».

++++++++++

Dans sa dernière mise à jour (25 février 2025), le Met Office informe le public que le soulèvement du sol se poursuit dans la région de Svartsengi (Islande), mais a légèrement ralenti ces dernières semaines. Le volume de magma accumulé a dépassé la quantité présente avant l’éruption du 20 novembre 2024. En conséquence, une éruption peut démarrer très vite, sans pratiquement prévenir. Le scénario le plus probable est l’ouverture d’une fissure dans la zone entre Sundhnúkur et Stóra-Skógafell. L’activité sismique augmente progressivement.
Je n’étais pas d’accord avec la première prévision du Met Office qui disait qu’une éruption se produirait fin janvier 2025. À l’origine, j’avais prévu l’événement pour le mois de mars, puis j’ai corrigé ma prévision et parlé de la mi-février. Peut-être que ma première prévision était la bonne. Peu importe la date ; il faut avant tout espérer que la prochaine éruption ne causera pas de dégâts aux structures à proximité.
Source : Icelandic Met Office.

Source: Met Office

+++++++++

D’importantes émissions de méthane ont été détectées sur le mont Fentale (Éthiopie) le 31 janvier 2025. Cette découverte est surprenante, car le dégazage volcanique est généralement dominé par le CO2 et le SO2, et les émissions de méthane (CH4) sont rares.
Les scientifiques pensent que le méthane pourrait provenir d’un réservoir géothermal ou hydrothermal peu profond sous le volcan plutôt que d’un dégazage direct du magma. Il se pourrait aussi que le magma stocké sous le mont Fentale ait migré vers le nord-est, créant de nouvelles possibilités de sortie du gaz.
Des essaims sismiques et des déformations du sol sont enregistrés, avec une baisse des émissions de méthane depuis le 9 février, bien que la cause reste inconnue. L’instabilité de la région s’est intensifiée avec un puissant séisme de magnitude M6,0 près du Fentale le 14 février. Cet événement fait suite à une forte augmentation de l’activité sismique depuis le 22 décembre 2024.
Cette forte activité sismique a déplacé environ 80 000 habitants des régions d’Afar et d’Oromia en Éthiopie. Les scientifiques évaluent toujours les risques, notamment le risque éruptif du Fentale, du Dofen ou l’ouverture d’une nouvelle bouche éruptive.
Source : The Watchers.

Émissions de méthane sur le Fentale le 31 janvier 2025 (Source : GHGSAT)

++++++++++

L’activité reste globalement stable sur les autres volcans mentionnés dans les bulletins précédents « Volcans du monde ».
Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous pourrez en obtenir d’autres en lisant le rapport hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

°°°°°°°°°°

Flux RSS

Petit rappel : on me demande parfois comment il est possible de recevoir et lire mes articles au moment de leur parution. Pour cela, rendez-vous en haut de la colonne de droite de mon blog où figure le flux RSS qui permet de recevoir automatiquement des mises à jour du blog.

Vous pouvez également cliquer sur « Suivre Claude Grandpey : Volcans et Glaciers ».

——————————————-

Here is some news about volcanic activity in the world:

As I put it in real time on this blog, episode 11 of the Kilauea eruption (Hawaii) in Halemaʻumaʻu Crater began at  6:26 p.m. (local time) on February 25, 2025. The eruption began with low intensity spatter with lava erupting onto the caldera floor. The intensity and height of fountaining continued to escalate, reaching heights of 180 meters.

8 hours after the start of the eruption, the vigor of the lava fountains that were rising from the two active vents has decreased a lot. Kilauea’s 11th eruptive episode came to an end at 7:06 (local time) on February 26th, 2024, 12 hours and 44 minutes after it started. Tiltmeters are showing again inflation at the summit. A 12th eruptive episode is quite likely.

++++++++++

In its latest update of 28 February 2025, INGV reports that field observations on Mt Etna (Sicily) have revealed the presence of a small degassing crater on the southern flank of Bocca Nuova at an altitude of approximately 3100 m. At 06:00 UTC, a modest lava overflow began from the Southeast Crater; it is currently cooling. The same Southeast Crater continues to show Strombolian activity.
Effusive activity from the fissure at the southern base of Bocca Nuova shows variable activity.
The eruptive tremor is increasing and is at a relatively high level. Its source is at the Southeast Crater at an altitude of approximately 2900m.

++++++++++

From 10 to 16 February 2025, intense eruptive activity was observed on Stromboli (Sicily) with spattering activity at the northern crater area with lava accumulation. The intensity of the explosions is low to medium. Seismic parameters and ground deformation monitoring networks do not show significant variations. The thermal activity observed by satellite in the summit area is generally of low intensity.
INGV explains that persistent Strombolian activity with a usual intensity is to be expected. The occurrence of explosions of greater intensity than usual cannot be excluded, which justifies the access restrictions to Stromboli. The summit area is strictly prohibited.

++++++++++

Frans Xavier Seda Airport in Indonesia’s East Nusa Tenggara province was temporarily closed on February 26th, 2025 due to an eruption at Mount Lewotobi Laki-Laki (Flores Island / Indonesia).

The airport remained closed for a day until authorities determined it was safe for flights. The closure followed a pilot’s report of a sulfur odor while flying from Maumere to Kupang at an altitude of 1 500–3 300 m. Mount Lewotobi Laki-Laki erupted at approximately 06:40 (local time), releasing ash up to 2 500 m above its summit.

Mount Lewotobi Laki-Laki’s alert level remains at 3, one step below its highest level.

Source : CVGHM.

++++++++++

Small ash emissions along with large white steam plumes have been observed over the past week at White Island (New Zealand). Satellite sensors recorded sulfur dioxide (SO2) emissions. The Volcano Alert Level remains at 2 while the Aviation Color Code has been raised to Orange.

GNS cautions that the current lack of consistent real-time monitoring data leaves uncertainty about the present level of volcanic activity, which could escalate with little or no warning.

Source : Institute of Geological and Nuclear Sciences( GNS).

++++++++++

In its weekly update for the Phlegraean Fields (Italy), INGV indicates that 692 earthquakes were recorded in the area between February 17 and 23, 2025, with the largest measuring M3.2. An earthquake swarm began on February 15 and ended on February 19. Two more swarms of much lower intensity were registered over the next 3 days.The strongest earthquake of this period reached M3.2, with most activity centered in the Solfatara-Pisciarelli sector.

Between February 15 and 16, a ground uplift of about 1 cm was observed, coinciding with the onset of a seismic swarm. However, no significant uplift changes have been detected since February 16. Since August 2024, the average uplift rate at the RITE GNSS station, located in the zone of greatest deformation, has been about 10 ± 3 mm per month. INGV data indicate the total uplift at RITE has reached roughly 21 cm since January 2024.

Geochemical parameters did not show substantial variations during the reporting period of February 17 to 23. The temperature sensor near the Pisciarelli fumarole measured a weekly average of about 97°C, which corresponds with previously observed trends.

Based on the current volcanic activity, there are no elements suggesting significant short-term developments.

Source : INGV.

++++++++++

In its latest update (February 25th, 2025), the Met Office informs the public that ground uplift continues in the Svartsengi area (Iceland), but has slowed slightly in recent weeks. The volume of magma accumulated has exceeded the amount present before the eruption that began on November 20th, 2024. As a consequence, an eruption may start with very short warning. The most likely scenario is a fissure opening in the area between Sundhnúkur and Stóra-Skógafell. Seismic activity is gradually increasing.

I had not agreed with the first Met Office’s prediction which said an eruption would occur by the end of January 2025. Originally, I predicted the event for the month of March, then changed my prediction for mid-February. Maybe my first prediction was the right one. Let’s just hope that the next eruption will not cause damage to the nearby structures.

Source : Icelandic Met Office.

++++++++++

Significant methane emissions were detected from Mount Fentale,(Ethiopia) on January 31, 2025. This discovery is unusual, as volcanic degassing is typically dominated by CO2 and SO2, with methane (CH4) emissions being rare.

Experts suggest the methane may stem from a shallow geothermal or hydrothermal reservoir beneath the volcano rather than direct magma degassing. It has been suggested that magma beneath Mount Fentale may have migrated northeast, creating new pathways for gas escape.

Continued seismic swarms and ground deformation are recorded, with a decline in methane emissions since February 9, though the cause remains unclear. The region’s instability intensified with a strong M6.0 earthquake near Fentale on February 14. This event followed a sharp increase in seismic activity since December 22, 2024.

The seismic unrest has displaced approximately 80 000 residents from Ethiopia’s Afar and Oromia regions. Scientists are still assessing risks, including potential eruptions from Fentale, Dofen, or from a new vent.

Source : The Watchers.

++++++++++

Activity remains globally stable on other volcanoes mentioned in the previous bulletins « Volcanoes of the world ».

This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

°°°°°°°°°°

RSS feed

Quick reminder: I am sometimes asked how it is possible to receive and read my posts when they are published. Just go to the top of the right column of my blog where you can see the RSS feed. It will allow you to automatically receive updates from the blog.
You can also click on “Suivre Claude Grandpey: Volcans et Glaciers”.

Volcans du monde // Volcanoes of the world

Voici quelques nouvelles de l’activité volcanique dans le monde :

Des panaches de vapeur et de gaz faibles à modérés avec des traces de cendres sont toujours observés à White Island (Nouvelle-Zélande). Le niveau d’alerte reste à 2 tandis que la couleur de l’alerte aérienne a été relevée à Orange en raison de la teneur en cendres observée dans les panaches.
Source : GNS.

Photo: C. Grandpey

++++++++++

Une forte éruption de l’Ibu (Indonésie) a produit des fontaines de lave atteignant des centaines de mètres de hauteur et des panaches de cendres s’élevant à 5,5 km au-dessus du niveau de la mer le 11 janvier 2025. Des éclairs ont été observés dans les panaches (voir image ci-dessous), ainsi que la croissance d’un dôme de lave actif. Le processus a entraîné l’apparition de coulées de lave sur le flanc nord du volcan. La couleur de l’alerte aérienne est restée à l’Orange après un passage au Rouge le 11 janvier pendant une brève période.
Le 15 janvier, un nouveau panache de cendres dense s’est élevé à 4 km au-dessus du sommet et une coulée pyroclastique a dévalé le versant nord sur environ 500 mètres. De plus, le nombre de séismes volcaniques peu profonds a augmenté et les données de déformation montraient une inflation les 6 et 13 janvier. Le niveau d’alerte a été relevé à 4 (le plus élevé sur une échelle de quatre niveaux) le 15 janvier et il est demandé au public de rester à au moins 5 km du cratère actif et à 6 km de la brèche dans la paroi nord du cratère.

Suite à cette recrudescence de l’activité, les autorités ont décidé d’évacuer environ 3 000 habitants dans cinq villages. De nombreux habitants se sont déjà rassemblés dans une salle des fête, prêts à être évacués.

Source : PVMBG, Magma Indonesia.

Éruption de l’Ibu le 11 janvier 2025 (Crédit photo : Climagram, Twitter)

+++++++++

En prévision de la prochaine éruption sur la péninsule de Reykjanes (Islande), des barrages en terre destinés à détourner la lave sont surélevés jusqu’à neuf mètres de hauteur, entre la Grindavíkurvegur et le Blue Lagoon.
Certains scientifiques pensent que la prochaine éruption pourrait survenir fin janvier ou début février. En ce qui me concerne, je penche plutôt pour la mi-février.
L’objectif principal des digues de terre est de protéger le Blue Lagoon et la centrale électrique de Svartsengi. Leur destruction poserait de réels problèmes.
Les ouvriers sur les barrages en terre sont engagés dans une course contre la montre. Ils travaillent 24 heures sur 24 et ont jusqu’à présent réussi à déplacer quelque 60 000 mètres cubes de matériaux. Ces barrages se sont avérés essentiels pour empêcher la lave de faire trop de dégâts. Il est bien évident que la lave surgit là où elle en a envie, mais la stratégie derrière ces remparts s’est jusqu’à présent avérée extrêmement utile.
Source : Médias d’information islandais.

Source: Iceland Review

++++++++++

Un nouvel essaim sismique a commencé dans la région des Champs Phlégréens (Italie) à 07h58 (heure locale) le 13 janvier 2025. L’INGV a indiqué que l’événement le plus fort de la séquence avait une magnitude de M1,2 ± 0,3. Au total, quelque 95 événements ont été enregistrés jusqu’à présent. Leurs profondeurs variaient entre 0,2 km et 3,1 km.
De tels événements sont courants dans les régions sismiques actives comme les Campi Flegrei. Cependant, à cause de leur faible profondeur ils peuvent être bien ressentis par la population, même avec de faibles magnitudes.
Source : INGV.

++++++++++

Une crise sismo-volcanique intense continue d’affecter les régions de l’Afar, au sud de l’Éthiopie, et d’Oromia, au nord, près des volcans Fentale et Dofan, dans le Grand Rift éthiopien. Au moins 2 personnes ont été blessées et des dégâts importants ont été signalés aux habitations, aux dispensaires, aux écoles, aux routes et aux infrastructures essentielles.
La crise a commencé le 22 décembre 2024, avec une série de séismes modérés à forts dont les épicentres se trouvaient près des volcans Fentale et Dofan. L’événement le plus récent avait une magnitude de M4,4 le 12 janvier 2025.
En plus de la sismicité intense, la région a connu l’ouverture de grandes fissures dans de nombreux districts. Comme je l’ai indiqué précédemment, les fissures ont rendu inutilisable une importante pompe alimentant les terres agricoles. Le sol s’est affaissé en certains endroits et a intensifié les moments d’angoisse parmi la population locale. Plus de 60 000 personnes ont été évacuées de la région.
L’activité serait liée à une intrusion magmatique sous la surface.
Source : The Watchers.

++++++++++

L’INETER indique qu’une hausse d’activité a été observée sur le Telica (Nicaragua) le 11 janvier 2025, avec de nombreuses émissions de gaz et de cendres qui ont atteint 150 m au-dessus du sommet et ont continué au cours des trois jours suivants.
Le volcan a connu 4 petites explosions et projeté des cendres et du gaz le 14 janvier, ainsi que des fragments de roche qui ont dévalé les pentes du volcan sur une cinquantaine de mètres.
L’INETER explique que les émissions peuvent se poursuivre dans les heures ou les jours à venir. Le risque de colonnes de cendres plus importantes et de retombées de cendres dans les localités voisines reste présent. Il est conseillé à la population de couvrir leurs réserves d’eau et de nourriture et d’éviter de s’approcher ou de grimper sur le volcan.

 

Vue du Telica le 14 janvier 2025 (Source : INETER)

++++++++++

Le 15 janvier 2025, vers 9 h 15 (heure locale), l’éruption du Kīlauea (Hawaï) dans la caldeira sommitale a repris du service avec une petite coulée de lave émise par la bouche la plus au nord, après un petit épisode de spattering. Vers 9 h 55, des fontaines de lave ont commencé à jaillir, ce qui a intensifié l’activité des coulées. Le 15 janvier, les fontaines atteignaient une centaine de mètres de hauteur au niveau de la bouche nord et une cinquantaine de mètres sur la bouche sud.
Cet événement marque le début du quatrième épisode de l’éruption sommitale en cours. 
Source : HVO.

 

Image webcam de l’activité le 15 janvier 2025

Image webcam de l’activité le 17 janvier 2025

++++++++++

L’activité reste globalement stable sur les autres volcans mentionnés dans les bulletins précédents « Volcans du monde ».
Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous pourrez en obtenir d’autres en lisant le rapport hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

°°°°°°°°°°

Flux RSS

Petit rappel : on me demande parfois comment il est possible de recevoir et lire mes articles au moment de leur parution. Pour cela, rendez-vous en haut de la colonne de droite de mon blog où figure le flux RSS qui permet de recevoir automatiquement des mises à jour du blog.

Vous pouvez également cliquer sur « Suivre Claude Grandpey : Volcans et Glaciers ».

——————————————-

Here is some news about volcanic activity in the world:

Weak to moderate steam and gas plumes with traces of volcanic ash continue at White Island (New Zealand). The Alert Level remains at 2 while the Aviation Color Code has been raised to Orange because of the ash content observed in the plumes.

Source : GNS.

++++++++++

A strong eruption at Ibu (Indonesia) produced lava fountains reaching hundreds of meters and ash plumes rising to 5.5 km above sea level on January 11th, 2025. Volcanic lightning was observed (see photo above), as well as the growth of an active lava dome. The process has resulted in the advancement of lava flows on the northern flank of the volcano.The Aviation Color Code remains at Orange following an upgrade to Red on January 11th for a brief time.

The authorities have maintained the volcano’s Alert Level at 3 and advised residents to avoid the 4.5 km radius around the summit.

Following this increase in activity, authorities have decided to evacuate about 3,000 residents in five villages. Many residents had already gathered in a village hall, ready for evacuation.

Source : PVMBG, Magma Indonesia

++++++++++

In anticipation for the next eruption on the Reykjanes peninsula (Iceland) , earthen dams that are used to divert the lava are being raise up to nine metres, stretching from Grindavíkurvegur down to the Blue Lagoon..

Some scientists believe the next eruption in Reykjanes could come later this month or in early February. As far as I’m concenered, I rather expect the next eruption by mid-February.

The main goal of the defense walls is to protect the Blue Lagoon and the Svartsengi power plant. Their destruction would pose real problems.

The workers at the earthen dams are in a race against time. They have been working around the clock and have thus far managed to move some 60,000 cubic metres of material. These dams have proven essential to keeping lava from doing maximum damage. Naturally, lava will arise where it wants to, but the planning behind these walls has so far proven extremely accurate.

Source : Icelandic news media.

++++++++++

A new seismic swarm began in the Campi Flegrei area (Italy) at 07:58 (local time) on January 13th, 2025. INGV reported the strongest event in the sequence having a magnitude M1.2 ± 0.3 with a total of 95 localized earthquakes recorded so far. The depths of the earthquakes ranged between 0.2 km and 3.1 km.

Such events are common in seismically active regions like Campi Flegrei. However, their shallow nature can lead to increased felt intensity, even at low magnitudes.

Source : INGV.

++++++++++

An intense seismo-volcanic crisis is still affecting Ethiopia’s southern Afar and northern Oromia regions near the Fentale and Dofan volcanoes in the Main Ethiopian Rift. As a result, at least 2 people have been injured and significant damage to homes, health centers, schools, roads, and critical infrastructure has been reported.

The crisis started on December 22nd, 2024, with a series of moderate to strong earthquakes centered near Fentale and Dofan volcanoes. The most recent event had a magnitude M4.4 on January 12th , 2025..

In addition to intense earthquakes, the region has witnessed large cracks in numerous districts. As I put it previously, the cracks have rendered an important water pump supplying agricultural fields inoperable. The ground in some areas has sunk and intensified fears among the local population. More than 60 000 people have been evacuated the region.

The activity is believed to be linked to magma intrusion beneath the surface.

Source : The Watchers.

++++++++++

INETER indicates that an increase in activity was observed at Telica (Nicaragua) on January 11th, 2025, with multiple gas and ash emissions reaching 150 m above the summit and continuing over the next three days.

The volcano experienced 4 small explosions and ejected ash and gas on January 14th, together with rock fragments that traveled about 50 meters along the volcano’s slopes.

INETER warns of the possibility of continued emissions in the coming hours or days. The potential for larger ash columns and falling ash in nearby communities persists. Residents are advised to cover water and food supplies, and avoid approaching or climbing the volcano.

++++++++++

Around 9:15 a.m. (local time) on January 15th, 2025, the eruption of Kīlauea (Hawaii) within the summit caldera resumed with a small lava flow exiting the north vent, following low-level continuous lava spattering. Around 9:55 a.m., low-level lava fountaining started with more rigorous lava flow activity.

This event marks the beginning of the fourth episode of the ongoing summit eruption. By 9:50 a.m., lava flow activity increased, and lava fountaining began around 9:55 a.m. On January 15th, lava fountain heights reached 90 to 100 meters from the north vent and 40 to 50 meters from the south vent.

Source : HVO.

++++++++++

Activity remains globally stable on other volcanoes mentioned in the previous bulletins « Volcanoes of the world ».

This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

°°°°°°°°°°

RSS feed

Quick reminder: I am sometimes asked how it is possible to receive and read my posts when they are published. Just go to the top of the right column of my blog where you can see the RSS feed. It will allow you to automatically receive updates from the blog.
You can also click on “Suivre Claude Grandpey: Volcans et Glaciers”.

Et si une super éruption se produisait aujourd’hui ? // What if a super eruption occurred today ?

Dans la conclusion de ma conférence « Volcans et risques volcaniques », j’explique que ce que je crains le plus aujourd’hui, c’est l’éruption d’un super volcan, autrement dit une éruption qui produirait plus de 1 000 kilomètres cubes de matériaux. Il existe des exemples de telles éruptions dans le passé : Long Valley et Yellowstone aux États-Unis, Taupo en Nouvelle-Zélande ou Toba en Indonésie. Sans aller aussi loin dans le volume de matériaux émis, une éruption comme celle du Tambora en 1815 serait une catastrophe pour notre société moderne.

Image satellite de la région du Toba (Source: NASA)

L’éruption du Tambora en avril 1815 est la plus puissante observée dans l’histoire moderne. Elle a atteint le niveau 7 sur l’indice d’explosivité volcanique (VEI). Les panaches éruptifs ont atteint une altitude de plus de 40 kilomètres. L’éruption a expulsé 100 kilomètres cubes de cendres, de ponces et d’aérosols ainsi que 60 mégatonnes de soufre. Avec les aérosols de SO2 dans l’atmosphère, moins de lumière solaire a atteint la surface de la Terre, et l’année 1816 a été appelée « l’année sans été » car la température moyenne de la planète a diminué de 0,53 °C. L’éruption initiale a tué 10 000 habitants. Les décès régionaux dus à la famine et aux maladies ont totalisé 80 000 personnes. La production agricole a été réduite et la famine a frappé le monde. Une pandémie de choléra a balayé le monde, faisant d’innombrables victimes.

Timbre indonésien commémorant les 200 ans de l’éruption de 1815.

Des siècles plus tard, la menace d’une éruption similaire reste présente. Les scientifiques affirment qu’une éruption majeure est inévitable, la seule question est de savoir quand elle se produira.
Selon un climatologue de l’Université de Genève, les preuves géologiques indiquent une probabilité de un sur six qu’une éruption volcanique dévastatrice se produise au cours de ce siècle. Cette fois, cependant, les conséquences seraient bien plus graves qu’en 1815. Le monde est désormais beaucoup plus peuplé et aux prises avec une crise climatique qui s’aggrave. Le climatologue a déclaré que l’humanité ne dispose actuellement d’aucun plan spécifique pour faire face à un événement aussi catastrophique.
Les éruptions volcaniques libèrent un mélange de matériaux et de gaz, notamment du dioxyde de carbone (CO2), qui réchauffe la planète. Cependant, la quantité de dioxyde de carbone émise par les volcans est nettement inférieure à celle produite par les activités humaines telles que la combustion de combustibles fossiles. Si le dioxyde de carbone est une préoccupation, les scientifiques se concentrent davantage sur l’impact d’un autre gaz volcanique : le dioxyde de soufre (SO2). Une puissante éruption volcanique peut éjecter du dioxyde de soufre de la basse atmosphère (la troposphère) vers la haute atmosphère (la stratosphère). Dans la stratosphère, le SO2 se transforme en minuscules particules d’aérosol qui renvoient la lumière du soleil dans l’espace, ce qui refroidit la Terre. Ces particules peuvent persister dans l’atmosphère pendant plusieurs années, comme on l’a vu à l’occasion de l’éruption du Pinatubo en 1991.
À l’heure actuelle, une éruption volcanique majeure présenterait des risques importants à court et à long terme. Environ 800 millions de personnes vivent à proximité de volcans actifs et sont confrontées à des conséquences potentiellement dévastatrices, y compris la destruction de villes entières. Par exemple, les Champs Phlégréens près de Naples, en Italie, pourraient constituer une menace grave pour le million d’habitants qui vivent autour du site volcanique.
Même une légère baisse de la température globale d’un degré Celsius peut avoir de graves conséquences régionales. Parmi les impacts, il y aurait des perturbations dans l’agriculture, une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes et des perturbations sociétales à grande échelle. On imagine facilement l’impact qu’aurait une éruption du Yellowstone sur les Grandes Plaines des États Unis, le grenier à blé de ce pays.
Une éruption majeure, similaire à celle du Tambora, pourrait entraîner des pertes économiques de plus de 3,6 billions de dollars au cours de la première année de l’éruption. Contrairement à ce que pensent certains scientifiques, l’effet de refroidissement temporaire d’une éruption volcanique n’atténuerait pas les impacts permanents du réchauffement climatique. La planète finirait par revenir à sa tendance de réchauffement d’avant l’éruption.
Le site de la prochaine éruption majeure reste un mystère ; elle est susceptible de se produire n’importe où sur Terre. Les zones particulièrement exposées comprennent les régions volcaniques actives comme l’Indonésie et le Parc national de Yellowstone aux États-Unis.

Une chose est sûre: l’homme n’est pas en mesure d’empêcher ces méga éruptions. Certes, grâce aux progrès de la technologie, nous sommes mieux armés pour prévoir le déclenchement d’un tel événement. Une nouvelle éruption de la Montagne Pelée (Martinique) sera forcément moins meurtrière, mais la Montagne Pelée n’arrive pas à la cheville du Yellowstone en matière de puissance volcanique.

Prévoir une éruption ne signifie pas être capable d’y faire face. La surveillance de l’activité volcanique est essentielle, mais il faut voir plus loin. Les scientifiques nous expliquent qu’il faudrait planifier une telle catastrophe, mettre en place des plans d’évacuation des populations, ainsi que des protocoles de crise pour garantir un approvisionnement en nourriture et en eau potable. De telles mesures devraient être envisagées à l’échelle mondiale, en coordonnant les efforts entre les États. Quand on voit l’inefficacité des COP pour lutter contre le réchauffement climatique, la partie est loin d’être gagnée en matière de gestion d’une éruption cataclysmale.

Source : Interesting Engineering via Yahoo News.

Yellowstone site de la prochaine super éruption? (Photo: C. Grandpey)

——————————————————-

In the conclusion of my conference « Volcanoes and volcanic hazards », I explain that what I fear most today is the eruption of a supervolcano. This means an eruption that produced more than 1,000cubic kilometers of materials. We have examples of such eruptions in the past : Long Valley and Yellowstone in the United States, Taupo in New Zealand, or Toba in Indonesia. Without going that far, an eruption like Tambora in 1815 would be a disaster for our modern society.

The Tambora eruption in April of 1815 is the largest observed eruption in recorded history. It reached level 7 on the volcanic explosivity index (VEI). Plumes from the eruption eached an altitude of more than 40 kilometers. The eruption expelled 100 cubic kilometers of ash, pumice, and aerosols into the air along with 60 megatons of sulfur. With the SO2 aerosols in the atmosphere,less sunlight reached Earth’s surface, and the year 1816 was called the “year without a summer” because the average global temperature was reduced by 0.53° C. The initial eruption killed 10,000 locals. Regional deaths due to starvation and disease totaled 80,000 people. In agriculture, crop production failed, and famine gripped the world. A cholera pandemic swept across the globe, claiming countless lives.

Centuries later, the threat of another similar eruption looms. Scientists assert that a massive eruption is inevitable, the question is solely when it will occur.

According to a climate expert at the University of Geneva, geological evidence indicates a 1-in-6 probability of a devastating volcanic eruption occurring within this century. This time, however, the consequences would be far more dire than in 1815. The world is now significantly more populated and grappling with the escalating climate crisis. The climatologist stated that humanity currently lacks any specific plan to address such a catastrophic event.

Volcanic eruptions release a mixture of materials, including planet-warming carbon dioxide (CO2). However, the amount of carbon dioxide emitted by volcanoes is significantly less than that produced by human activities such as burning fossil fuels. While carbon dioxide is a concern, scientists are more focused on the impact of another volcanic gas: sulfur dioxide (SO2). A powerful volcanic eruption can eject sulfur dioxide from the lower atmosphere (the troposphere) into the upper atmosphere (the stratosphere). Up in the stratosphere, SO2 turns into tiny aerosol particles that bounce sunlight back out into space, which makes the Earth cooler. These particles can persist in the atmosphere for several years.

In today’s time, a massive volcanic eruption would pose significant immediate and long-term risks. Roughly 800 million people reside within proximity to active volcanoes, facing the potential for devastating consequences, including the destruction of entire cities. For instance, the Phlegraean Fields near Naples, Italy, show signs of activity and could pose a severe threat to the one million inhabitants around the volcanic site.

Even a minor global temperature drop of 1 degree Celsius can have severe regional consequences. These impacts could include disruptions to agriculture, increased extreme weather events, and widespread societal disruption

A major eruption, similar to Tambora, could result in economic losses of over $3.6 trillion in the first year of the eruption. Contrary to what some scientists think, the temporary cooling effect of a volcanic eruption would not mitigate the ongoing impacts of global warming. The planet would eventually return to its pre-eruption warming trend.

The location of the next massive eruption remains uncertain, with the potential for it to occur anywhere on Earth. Areas of particular concern include volcanically active regions like Indonesia and Yellowstone National Park in the US.

One thing is certain: we are not able to prevent these mega eruptions. Of course, thanks to advances in technology, we are better equipped to predict the triggering of such an event. A new eruption of Mount Pelée (Martinique) will necessarily be less deadly, but Mount Pelée does not come close to Yellowstone in terms of volcanic power.

Predicting an eruption does not mean being able to deal with it. Monitoring volcanic activity is essential, but we should look further ahead. Scientists tell us that we should plan for such a disaster, put in place population evacuation plans, as well as crisis protocols to guarantee a supply of food and drinking water. Such measures should be considered on a global scale, by coordinating efforts between States. When we see the ineffectiveness of the COPs in combating global warming, the game is far from won in terms of managing a cataclysmal eruption.

Source : Interesting Engineering via Yahoo News.