Kilauea (Hawaï) : Épisode 22 !

16 mai 2025. 18 h30 (heure française) – 6 heures (heure locale) : Comme on pouvait le prévoir au vu de l’activité de spattering dans la bouche éruptive nord du cratère de l’Halema’uma’u, l’épisode 22 de l’éruption du Kilauea a débuté à 5 h 13 (heure locale) le 16 mai 2025. Les fontaines de lave ont atteint des hauteurs maximales de 300 mètres au début de l’épisode.

Elles ont culminé à 200-300 mètres de hauteur vers 6 h, puis ont commencé à osciller autour de 100-150 mètres. Elles alimentent plusieurs coulées de lave.

(Captures écran webcam)

Le tilt sommital avait atteint une inflation d’un peu plus de 7 microradians depuis la fin du dernier épisode. Il est passé rapidement de l’inflation à la déflation au début des fontaines de lave.
Source : HVO.

°°°°°°°°°°

7h30 (heure locale) : Un peu plus d’une heure après le début de l’événement, l’intensité des fontaines de lave reste soutenue.

°°°°°°°°°°

10 heures (heure locale) : l’épisode éruptif ne faiblit pas. Les fontaines de lave sont toujours aussi spectaculaires, comme le montre cette image panoramique extraite de la webcam. .

°°°°°°°°°°

16 mai 2025 – 18h30 (heure locale) – 17 mai 2025 – 6h30 (heure française) : L’Épisode 22 de l’éruption du Kilauea s’est terminé brutalement à 15h29 (heure locale) le 16 mai 2025. La bouche éruptive nord a cessé son activité après 10 heures et 16 minutes de puissantes fontaines de lave. Les coulées émises pendant cet épisode ont recouvert environ 40 % du plancher du cratère de l’Halemaʻumaʻu. Le volume de lave émis est estimé à 3,8 millions de mètres cubes. La fin de l’éruption a coïncidé avec un changement rapide du tilt sommital de la déflation à l’inflation et une diminution de l’intensité du tremor. Un 23ème épisode éruptif est donc probable dans quelques jours.
Source : HVO.

Dernière minute de l’Épisode 22

———————————————–

May 16, 2025. 6:30 PM (French time) – 6:00 AM (local time) : As could be predicted with the spattering in the north vent within Halema’uma’u Crater, Episode 22 of the Kilauea eruption began at 5:13 a.m. (local time) on May 16, 2025. Fountains from the north vent have reached maximum heights of up to 300 meters. The fountains peaked at 200-300 meters high around 6:00 a.m. and began to oscillate in height around 100-150 meters after this time. They are feeding multiple lava streams.

Inflationary tilt reached just over 7 microradians since the end of the last episode.and switched from inflation to deflation at the start of the fountains.

Source : HVO.

°°°°°°°°°°

7:30 a.m. (local time): A little over an hour after the start of the event, the intensity of the lava fountains remains high.

°°°°°°°°°°

10 a.m. (local time) : The eruptive episode continues unabated. The lava fountains are still spectacular, as shown in the panoramic image above, taken from the webcam.

°°°°°°°°°°

May 16 2025 – 6:30pm (local time) – May 17 2025 – 6:30am (French time) : Episode 22 of the Kilauea eruption ended abruptly at 3:29 p.m.(local time) on May 16 2025. The north vent stopped erupting after 10 hours and 16 minutes of high fountains.  Lava flows from this episode covered about 40% of the floor of Halemaʻumaʻu Crater. The estimated volume of erupted lava is 3.8 million cubic meters. The end of the eruption was coincident with a rapid change from deflation to inflation at the summit and a decrease in seismic tremor intensity.  A23rd eruptive episode is likely in a few days.

Source : HVO.

Réchauffement climatique : risque de propagation de maladies // Global warming : risk of spreading diseases

J’ai expliqué dans plusieurs notes sur ce blog que le dégel du pergélisol peut avoir des conséquences désastreuses pour les populations qui vivent dans la toundra, avec un risque de contamination par de nouvelles maladies. Selon l’Agence de protection de l’environnement (EPA), les températures du pergélisol en Alaska ont augmenté en moyenne de 0,3 °C par décennie entre 1978 et 2023. Le dégel du permafrost peut avoir des répercussions à l’échelle mondiale. Lorsque des microbes ne sont plus emprisonnés dans leur gangue de glace, ils commencent à consommer de la matière organique et générer des gaz comme le méthane et le dioxyde de carbone. Plus ces gaz – qui contribuent au réchauffement climatique – sont libérés dans notre atmosphère, plus ils risquent d’accentuer la hausse des températures et contribuer ainsi, à la fonte des glaces.
Une étude publiée dans la revue Science of the Total Environment en décembre 2024 prévient qu’avec l’accélération du réchauffement climatique dans la région, l’Arctique pourrait devenir un lieu de transmission de maladies de l’animal à l’homme. Les auteurs de l’étude expliquent qu’avec la fonte des glaces davantage de zoonoses seront amenés à se propager. Les zoonoses sont des maladies infectieuses transmissibles des animaux aux humains. Les chercheurs soulignent plusieurs facteurs qui font de l’Arctique une zone préoccupante en matière de zoonoses. La hausse des températures à l’échelle de la planète pourrait les lier les uns aux autres et les amplifier.
Avec la disparition des calottes glaciaires, les humains et la faune sauvage sont confrontés à des problèmes tels que l’élévation du niveau de la mer et les effets connexes de la perte d’habitat et de biodiversité. Ainsi, lorsque les espèces qui ont besoin de glace solide pour vivre, se reproduire et chasser perdent leurs territoires à cause de la fonte, leurs populations déclinent, ce qui a également des répercussions en aval de la chaîne alimentaire.
La perte d’habitat et de biodiversité peut également favoriser la propagation de maladies en augmentant les interactions entre les animaux et les humains. De plus, les scientifiques pensent que la perte de biodiversité peut signifier que les espèces restantes sont les plus résistantes et, par conséquent, celles qui sont le plus susceptibles de transmettre les maladies infectieuses.
Nous savons déjà que les effets de la fonte des glaces de l’Arctique se font sentir à l’échelle mondiale. Elle peut avoir un impact au niveau du climat, avec le potentiel de provoquer des phénomènes météorologiques extrêmes partout dans le monde. Les auteurs de l’étude ont écrit que « les habitants de l’Arctique sont souvent en contact étroit avec la faune sauvage et en dépendent pour leur subsistance ». Au final, les ressources alimentaires pourraient constituer une autre voie de transmission d’agents pathogènes, déjà favorisée par la perte d’habitat, la perte de biodiversité et le dégel du pergélisol.
L’étude souligne également que les maladies originaires de la région « ont un potentiel de propagation globale plus important que jamais ». Cela signifie que le monde entier pourrait être touché par une pandémie.
En conclusion, l’étude appelle à une intensification de la surveillance et de la protection de l’Arctique. Elle souligne l’importance d’intégrer les savoirs traditionnels autochtones. Les auteurs insistent également sur l’importance des campagnes de santé publique et de l’amélioration des infrastructures pour informer et soutenir les personnes susceptibles d’être touchées en premier.
Source : Science of The Total Environment, Volume 957, 20 décembre 2024, 176869.
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0048969724070268?via%3Dihub

 

Voies potentielles de transmission du parasite zoonotique Toxoplasma gondii dans l’Arctique, en mettant l’accent sur les espèces sauvages en liberté et l’environnement partagé (document issu de l’étude)

 ————————————————

I have explained in several posts that the thawing of the permafrost can have disastrous consequences for the populations that live in the tundra, with the risk of contamination by new diseases. According to the Environmental Protection Agency, permafrost temperatures in Alaska have increased at an average rate of 0.6°F (.3°C) per decade from 1978 to 2023. Thawing permafrost can affect the whole world more globally. When microbes newly unlocked from their deep freeze begin to consume organic matter, they can produce gases like methane and carbon dioxide. The more this heat-trapping pollution is released into our atmosphere, the more we are likely yo be confronted with the rising temperatures that cause ice melt in the first place.

A study published in the journal Science of the Total Environment in December 2024 warns that with the acceleration of global warming in the region, the Arctic could increasingly become the site of animal-to-human disease transfer. As the ice melts, the authors of the study explain that more zoonoses may spread. Zoonoses are infectious diseases that can be transmitted from animals to humans The researchers outline several factors that make the Arctic an area of concern when it comes to zoonoses. Rising global temperatures have the potential to connect and amplify them all.

As ice sheets disappear, humans and wildlife face issues like rising sea levels and the related effects of habitat and biodiversity loss. For example, when species that require solid ice on which to live, reproduce, and hunt lose their grounds to melting, their populations decline, with impacts further down the food chain too.

Habitat and biodiversity loss can also favour the spread of disease by increasing animal-human interactions. Additionally, scientists think that biodiversity loss can mean] that the species that remain are the most competent ones and, as such, the ones that are really good at transmitting infectious diseases.

We already know that the impacts of Arctic ice melt are felt globally. Melting ice can influence shifts in weather patterns, with the potential to cause extreme weather events everywhere.

The co-authors wrote in the study that « Arctic inhabitants are often in close contact with, and dependent on, wildlife for sustenance. » Food supplies could be another route of transmission for pathogens already given a leg up by habitat loss, biodiversity loss, and permafrost melting.

The study also notes that diseases originating in the region « have more potential to spread globally than ever before. » This means the whole world could be affected at the pandemic level.

In its conclusion, the study calls for more monitoring and protection in the Arctic, highlighting the importance of integrating traditional Indigenous knowledge. The authors also note the importance of public health campaigns and improved infrastructure to inform and support those who might be impacted first.

Source : Science of The Total Environment, Volume 957, 20 December 2024, 176869.

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0048969724070268?via%3Dihub