Etna (Sicile) : l’éruption continue // Mt Etna (Sicily) : the eruption continues

La nouvelle coulée de lave apparue le 8 février 2025 en fin d’après-midi suite à l’ouverture d’une fracture entre la base du cratère central et du « Cratere del Piano », dans la zone sud-est de l’Etna, continue d’être active. Elle n’est toutefois pas fortement alimentée. L’INGV n’enregistre pas de variations particulières dans les paramètres volcaniques. Le tremor ainsi que l’activité infrasonore sont normaux, signe que pour le moment l’Etna ne libère pas plus d’énergie que d’habitude. La coulée de lave est plutôt étroite et, selon Boris Behncke, mesure environ 2 km de long. On a affaire à une éruption de type subterminal typique puisqu’elle provient d’une fracture et non de l’un des cratères principaux. Il est toutefois trop tôt pour dire comment la situation va évoluer

Selon l’INGV, l’événement présente de fortes similitudes avec un phénomène éruptif précédent survenu en 2006, presque au même endroit. À cette époque, l’événement n’avait pas suscité d’inquiétude particulière.

Crédit photo: Boris Behncke

°°°°°°°°°°

Aujourd’hui 10 février 2025, trois secousses sismiques ont été ressenties vers midi dans les villes du versant oriental de l’Etna. L’épicentre a été localisé près de Linguaglossa mais également dans les villes voisines telles que Giarre, Sant’Alfio et Mascali.
Selon l’INGV, le séisme le plus puissant, de magnitude M3,7, a été détecté à 4 km au sud-ouest de Linguaglossa. L’hypocentre était à une profondeur de seulement deux kilomètres. Les deux autres, événements avaient une magnitude de M2,5. Aucun dégât matériel ou corporel n’a été signalé.
Selon l’INGV, l’événement sismique d’aujourd’hui est à mettre en relation avec l’activité de l’Etna qui enregistre depuis le 9 février une hausse des valeurs d' »énergie interne » dans les conduits magmatiques, ce qui a entraîné l’émission, il y a deux jours, à une altitude de 3 000 mètres, d’une coulée de lave émise par une fracture qui s’est ouverte entre la base de la Bocca Nuova et du cratère Sud-Est. La lave se dirige en direction du Monte Frumento.

Source : INGV.

————————————————

The new lava flow that appeared late in the afternoon on 8 February 2025 with the opening of a fracture between the base of the central crater and the « Cratere del Piano », in Mt Etna’s south-eastern area, continues to be active. However, it is not strongly fed. INGV does not record any particular variations in the volcanic parameters. The tremor and the infrasound activity are normal, a sign that for the moment Mt Etna is not releasing more energy than usual. The lava flow is rather narrow and, according to Boris Behncke, is about 2 km long. This is a typical subterminal eruption since it comes from a fracture and not from one of the main craters. However, it is too early to say how the situation will evolve
According to INGV, the event has strong similarities with a previous eruptive phenomenon that occurred in 2006, almost in the same place. At that time, the event did not cause any particular concern.

°°°°°°°°°

Today, February 10, 2025, three seismic tremors were felt around noon in the towns on the eastern slope of Etna. The epicenter was located near Linguaglossa but also in neighboring towns such as Giarre, Sant’Alfio and Mascali.
According to the INGV, the most powerful earthquake, of magnitude M3.7, was detected 4 km southwest of Linguaglossa. The hypocenter was at a depth of only two kilometers. The other two events had a magnitude of M2.5. No material or personal damage was reported.
According to the INGV, today’s seismic event is related to the activity of Etna, which has been recording an increase in the values ​​of « internal energy » in the magmatic conduits since 9 February, which led to the emission, two days ago, at an altitude of 3,000 metres, of a lava flow emitted by a fracture that opened between the base of the Bocca Nuova and the South-East crater. The lava is heading towards Monte Frumento.
Source: INGV.

Le dégel du permafrost bouleverse l’Arctique (2ème partie) // Thawing permafrost disturbs Arctic (part two)

Au fil des décennies, voire des siècles, la neige en train de fondre s’infiltre dans les fissures du sol en formant des coins de glace.

Photo: C. Grandpey

Ces coins forment des creux dans le sol qui les surmonte. En effet, lorsqu’ils fondent, le sol au-dessus s’effondre. Le dégel des coins de glace a augmenté en raison du réchauffement climatique.

Dans de nombreuses régions arctiques, le dégel du pergélisol a également été accéléré par les incendies de forêt. Dans les régions arctiques de pergélisol, ils ont accéléré le dégel et l’effondrement vertical du sol gelé jusqu’à 80 ans après l’incendie. Étant donné que le réchauffement climatique et les perturbations causées par les incendies de forêt devraient augmenter à l’avenir, ils ne feront qu’accélérer le rythme de changement dans les paysages nordiques. [NDLR : À ces incendies de forêts,il faudrait ajouter les feux zombies qui continuent à se consumer insidieusement dans le sous-sol, même pendant la période hivernale.]
Les températures froides et les courtes saisons de croissance ont longtemps limité la décomposition des plantes mortes et de la matière organique dans les écosystèmes nordiques. De ce fait, près de 50 % du carbone organique mondial du sol était stocké dans ces sols gelés. Aujourd’hui, le dégel du pergélisol lui permet de se libérer.

Incendie zombie dans l’Arctique (Presse canadienne)

Les transitions abruptes que nous observons aujourd’hui – lacs devenant des bassins asséchés, toundra arbustive se transformant en étangs, forêts boréales de plaine devenant des zones humides – accéléreront non seulement la décomposition du carbone enfoui dans le pergélisol, mais aussi la décomposition de la végétation de surface qui disparaîtra dans des environnements saturés en eau.
Les modèles climatiques montrent que les impacts de telles transitions pourraient être désastreux. Par exemple, une modélisation récente publiée dans Nature Communications révèle que la dégradation du pergélisol et les bouleversements du paysage qui en découlent pourraient entraîner une multiplication par 12 des émissions de carbone dans un scénario de fort réchauffement d’ici la fin du siècle.
Cela est particulièrement important car on estime que le pergélisol contient deux fois plus de carbone que l’atmosphère à l’heure actuelle. La profondeur du pergélisol varie considérablement ; elle dépasse 900 mètres dans certaines parties de la Sibérie et 600 mètres dans le nord de l’Alaska, et diminue rapidement en se déplaçant vers le sud. Des études ont montré qu’une grande partie du pergélisol peu profond, de 3 mètres de profondeur ou moins, dégèlerait probablement dans sa totalité si le monde continuait sur sa trajectoire de réchauffement actuelle.

De plus, dans les environnements gorgés d’eau et dépourvus d’oxygène, les microbes produisent du méthane, un gaz à effet de serre puissant, 30 fois plus efficace pour réchauffer la planète que le dioxyde de carbone, bien qu’il ne reste pas aussi longtemps dans l’atmosphère.

L’ampleur du problème que le dégel du pergélisol est susceptible de poser pour le climat reste une question ouverte. Nous savons déjà qu’il libère des gaz à effet de serre. Les causes et les conséquences du dégel du pergélisol et des transitions paysagères associées sont des domaines de recherche actifs. Pour les personnes qui habitent dans ces régions, la disparitions des terres (utilisées pour l’élevage des rennes par exemple) et la déstabilisation des sols signifient qu’elle devront faire face à des risques et des coûts, notamment avec les dégâts causés aux routes et l’affaissement des bâtiments.

Source : Adapté d’un article paru dans The Conversation et relayé par Yahoo Actualités.

—————————————————

Over decades to centuries, melting snow seeps into cracks in the soil, building up wedges of ice. These wedges cause troughs in the ground above them, creating the edges of polygons. As ice wedges melt, the ground above collapses. Overall rates of ice wedge thawing have increased in response to climate warming.

Across many Arctic regions, the thawing of permafrost has also been hastened by wildfire. Wildfires in Arctic permafrost regions increased the rate of thaw and vertical collapse of the frozen terrain for up to eight decades after fire. Because both climate warming and wildfire disturbance are projected to increase in the future, they may increase the rate of change in northern landscapes.

Cold temperatures and short growing seasons have long limited the decomposition of dead plants and organic matter in northern ecosystems. Because of this, nearly 50% of global soil organic carbon is stored in these frozen soils. [Editor’s note] In addition to these forest fires, we should add zombie fires which continue to burn insidiously underground, even during the winter period. Today, the thawing of the permafrost is allowing it to get free.

The abrupt transitions we are seeing today – lakes becoming drained basins, shrub tundra turning into ponds, lowland boreal forests becoming wetlands – will not only hasten the decomposition of buried permafrost carbon, but also the decomposition of above-ground vegetation as it collapses into water-saturated environments.

Climate models suggest the impacts of such transitions could be dire. For example, a recent modeling study published in Nature Communications suggested permafrost degradation and associated landscape collapse could result in a 12-fold increase in carbon losses in a scenario of strong warming by the end of the century.

This is particularly important because permafrost is estimated to hold twice as much carbon as the atmosphere today. Permafrost depths vary widely, exceeding 900 meters in parts of Siberia and 600 meters in northern Alaska, and rapidly decrease moving south. Studies have suggested that much of the shallow permafrost, 3 meters deep or less, would likely thaw if the world remains on its current warming trajectory.

What is more, in water-logged environments lacking oxygen, microbes produce methane, a potent greenhouse gas 30 times more effective at warming the planet than carbon dioxide, though it doesn’t stay in the atmosphere as long.

How big of a problem thawing permafrost is likely to become for the climate is an open question. We know it is releasing greenhouse gases now. But the causes and consequences of permafrost thaw and associated landscape transitions are active research frontiers. For people living in these areas, slumping land and destabilizing soil will mean living with the risks and costs, including buckling roads and sinking buildings.

Source : Adapted from an article in The Conversation via Yahoo News.