Islande : renforcement des digues de terre autour de Svartsengi // Iceland : protective barriers being reinforced around Svartsengi

Des travaux sont en cours pour ériger des digues de terre au nord-est et au nord-ouest de la centrale électrique de Svartsengi afin de protéger les infrastructures contre les prochaines éruptions. Le soulèvement du sol a repris dans la zone, ce qui indique une nouvelle accumulation de magma avec la probabilité d’une éruption dans les prochains mois.
Les travaux sont entrepris sur la base de modèles scientifiques. Après chaque éruption, la situation doit être réévaluée. Les volcanologues islandais ont créé des modèles de coulées de lave qui indiquent que si une éruption semblable à la précédente se produit, la centrale électrique sera en danger. Les autorités islandaises soulignent que toutes les mesures nécessaires seront prises pour protéger le site et l’érection des digues de terre en fait partie. Elles doivent être surélevées de quatre à six mètres, ce qui nécessite 250 000 mètres cubes de matériaux pour cet ajout.
Le projet devrait coûter entre 8,5 et 10,2 millions d’euros. Le coût total de la construction de ces remparts a déjà dépassé les 69 millions d’euros. Le coût de la mise en place des digues de terre semble très élevé, mais si la centrale est détruite par une éruption, la perte pourrait se chiffrer en milliards par jour. Par conséquent, il s’agit d’une mesure de protection civile nécessaire pour assurer à la fois la sécurité des personnes et la poursuite du fonctionnement normal des entreprises dans la région de Reykjanes.
Source : Iceland Review.

Source: Protection Civile

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Efforts are underway to raise protective barriers to the northeast and northwest of the Svartsengi Power Plant to mitigate risks from potential future eruptions. Signs of land uplift in the area indicate renewed magma accumulation and another eruption is likely in the next months.

The work is undertaken on the basis of scientific models. After each eruption, the situation needs to be reassessed. Icelandic volcanologists have created lava flow models, and all of these models indicate that if an eruption occurs that is similar to the last one, the power plant will be at risk. Icelandic authorities emphasise that all necessary measures will be taken to safeguard the power plant, with the raising of barriers being one such response. The barriers are to be raised by four to six metres, which requires 250,000 cubic meters of material for this addition.

The project is expected to cost an estimated 8.5-10.2 million euros. The total cost of constructing the barriers has already exceeded 69 million euros. The cost of raising barriers looks very high but if the power plant gets destroyed by an eruption, the resulting cost could run into billions per day. As a consequence, it is a necessary civil protection measure to ensure both the safety of lives and the continued operation of businesses in the Reykjanes area in a normal manner.

Source : Iceland Review.

Le dégel inquiétant de la toundra // The worrying thaw of the tundra

Après avoir emprisonné du dioxyde de carbone (CO2) dans son sol gelé pendant des millénaires, la toundra arctique est en train de connaître une transformation spectaculaire, accélérée par de fréquents incendies de végétation qui la transforment en une source d’émissions de CO2. Elle émet désormais plus de carbone qu’elle n’en stocke, ce qui aggravera les effets du réchauffement climatique. C’est la conclusion du rapport 2024 sur l’Arctique de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA). Le rapport révèle que la température annuelle de l’air à la surface de l’Arctique en 2024 a été la deuxième plus chaude jamais enregistrée depuis 1900.
Le rapport se base sur la moyenne des observations effectuées et consignées entre 2001 et 2020. Ses auteurs expliquent que le réchauffement climatique exerce un double effet sur l’Arctique. S’il stimule la productivité et la croissance des plantes, ce qui élimine le dioxyde de carbone de l’atmosphère, il entraîne également une augmentation de la température de l’air à la surface qui provoque le dégel du pergélisol. Le dégel du permafrost libère du carbone auparavant piégé dans le sol gelé sous forme de dioxyde de carbone et de méthane – deux puissants gaz à effet de serre – par décomposition microbienne.

Photo: C. Grandpey

En 2024, l’Alaska a enregistré la deuxième plus chaude température du pergélisol jamais enregistrée. Le réchauffement climatique d’origine anthropique intensifie également les feux de de végétation dans les hautes latitudes ; ils ont augmenté en superficie brûlée, en intensité et en émissions de carbone associées. Ces incendies brûlent non seulement la végétation et la matière organique du sol, tout en libérant du carbone dans l’atmosphère, mais ils font disparaître également les couches isolantes du sol, ce qui accélère le dégel du pergélisol à long terme et les émissions de carbone qui y sont associées. Le rapport précise que depuis 2003, les émissions des feux de forêt dans l’Arctique ont atteint en moyenne 207 millions de tonnes de carbone par an. 2023 a été l’année où on a observé les feux de forêt les plus importantes jamais enregistrées.C’est en raison de ceux du Canada qui ont brûlé plus de deux fois plus de végétation que pendant toute autre année. Les incendies ont émis au Canada près de 400 millions de tonnes de carbone, soit plus de deux fois et demie les émissions en provenance de tous les autres secteurs.

Les feux ‘zombies’ viennent s’ajouter aux incendies de végétation traditionnels (Crédit photo: The Siberian Times)

Les températures plus chaudes ont également un impact sur la faune sauvage. Le rapport révèle que le nombre de caribous a diminué de 65 % dans la toundra au cours des deux à trois dernières décennies. La chaleur estivale perturbe leurs déplacements et leurs conditions de vie, tout comme les changements dans les conditions de neige et de glace en hiver.

Rennes dans la toundra (Photo: C. Grandpey)

À côté de cela, les populations de phoques en Alaska restent en bonne santé. Le rapport n’a constaté aucun impact négatif à long terme sur la condition physique, l’âge de maturité, le nombre de grossesses ou la survie des petits parmi les quatre espèces de phoques vivant sur la banquise dans les mers de Béring, des Tchouktches et de Beaufort.
Source : NOAA, AFP.

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After locking carbon dioxide CO2) in its frozen soil for millennia, the Arctic tundra is undergoing a dramatic transformation, driven by frequent wildfires that are turning it into a net source of CO2 emissions. It is now emitting more carbon than it stores, which will worsen global warming impacts,This is the conclusion of the National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA)’s 2024 Arctic Report Card, which reveals that annual surface air temperatures in the Arctic in 2024 were the second-warmest on record since 1900.

The report is based on an average of observations recorded from 2001-2020. Its authors say that climate warming exerts dual effects on the Arctic. While it stimulates plant productivity and growth, which removes carbon dioxide from the atmosphere, it also leads to increased surface air temperatures that cause permafrost to thaw. Thawing permafrost releases carbon previously trapped in frozen soil as carbon dioxide and methane — two potent greenhouse gases — through microbial decomposition.

In 2024, Alaska recorded its second-warmest permafrost temperatures on record. Human-caused global warming is also intensifying high-latitude wildfires, which have increased in burned area, intensity, and associated carbon emissions. Wildfires not only combust vegetation and soil organic matter, releasing carbon into the atmosphere, but they also strip away insulating soil layers, accelerating long-term permafrost thaw and its associated carbon emissions. The report specifies that since 2003, circumpolar wildfire emissions have averaged 207 million tons of carbon annually. 2023, was the largest fire year on record due to Canadian wildfires, which burned more than twice any other year on record in Canada. The fires emitted nearly 400 million tons of carbon, more than two-and-a-half times the emissions from all other sectors in Canada combined.

Warmer temperatures are impacting wildlife too, with the report finding tundra caribou numbers have decreased by 65 percent over the past two to three decades. The summer heat is disrupting their movements and survival, alongside changes to winter snow and ice conditions.

Surprisingly, however, Alaska’s ice seal populations remain healthy. The report found no long-term negative impacts on body condition, age of maturity, pregnancy rates, or pup survival for the four species of ice seals inhabiting the Bering, Chukchi, and Beaufort seas.

Source : NOAA, AFP.