Le Met Office islandais croit toujours à une nouvelle éruption // The Icelandic Met Office still believes in a new eruption

Après l’éruption ratée du 2 mars 2024, le Met Office indique que le niveau de magma sous le secteur de Svartsengi continue d’augmenter. Cela pourrait déboucher sur une nouvelle éruption qui pourrait démarrer dans un délai très court, peut-être moins de 30 minutes. Il est également très probable qu’une éruption se produise entre Stóra-Skógafell et Hagafell.
Le Met Office indique également que les calculs de probabilité montrent que le volume de magma qui s’est déplacée le 2 mars entre Svartsengi et la chaîne de cratères de Sundhnúkagígar était de 1,3 million de mètres cubes.
Les scientifiques avaient précédemment calculé qu’environ 500 000 mètres cubes de magma s’accumulaient chaque jour sous Svartsengi. Si cette donnée reste inchangée, le volume total de magma sous Svartsengi atteindra environ 9 millions de mètres cubes d’ici la fin de journée du 5 mars 2024.
Par ailleurs, le Met Office rappelle que lors des événements précédents, une éruption s’est produite lorsque le volume total accumulé était compris entre 8 millions et 13 millions de mètres cubes. Il est donc très probable qu’une nouvelle éruption se produise une fois ce volume atteint.
La question est de savoir si l’intrusion magmatique, qui est un phénomène naturel, confirmera les prévisions des modélisations qui appartiennent à la science exacte.

Le Met Office accepte mal son échec de prévision du 2 mars 2024…

————————————————

After the failed eruption of March 2nd, 2024, the Met Office indicates that magma levels under the Svartsengi area are continuing to increase, which could end in a new eruption that could start with very short notice, even less than 30 minutes. It is also most likely that an eruption will occur between Stóra-Skógafell and Hagafell.

The Met Office also says that probability calculations show that the amount of magma that ran on March 2nd from Svartsengi to the Sundhnúkagígar crater row was 1.3 million cubic meters.

It was previously calculated that about half a million cubic meters of magma accumulates under the Svartsengi channel every day. Unchanged, the total magma level under the Svartsengi channel will reach about 9 million cubic meters by the end of March 5th, 2024.

Furthermore, the Met Office reminds that in previous events, an eruption occurred when the total volume accumulated was between 8 million and 13 million cubic meters. There is therefore an increased chance of a new volcanic eruption once this amount has been reached.

The question is to know whether the magma intrusion, which is a natural phenomenon, will confirm the predictions of model calculations which belong to exact science.

Islande : l’éruption ratée du 2 mars 2024 // Iceland : the failed eruption of March 2nd, 2024

Le 2 mars 2024, la plupart des volcanologues islandais pensaient qu’une éruption était imminente en raison de la quantité de magma qui s’était accumulée au niveau de l’intrusion. Le volume avait dépassé cekui qui avait provoqué la dernière éruption. La péninsule de Reykjanes a été mise en état d’alerte ; Grindavík et le Blue Lagoon ont été évacués. Les trois principales routes d’accès à Grindavík, la Grindarvíkurvegur, la Nesvegur et la Suðurstrandarvegur ont également été fermées. Les ouvriers étaient en alerte avec des bulldozers et des pelleteuses, prêts à combler les trous ménagés pour permettre aux routes de traverses les digues de terre. Le Met Office islandais a annoncé que la probabilité d’une éruption était très élevée, peut-être dans quelques heures, voire quelques minutes.
À 17h30, le Met Office a annoncé qu’un intense essaim sismique était enregistré à l’est de Sýlingarfell et qu’une éruption fissurale était probable. La sismicité se déplaçait vers le sud en direction de Hagafell, mais les mesures GPS montraient moins de déformation du sol qu’avant les éruptions précédentes.
Plus tard dans la soirée, le Met Office a annoncé que la sismicité avait cessé et que l’intrusion magmatique s’était probablement arrêtée temporairement. Des déformations mineures ont continué à être mesurées dans la zone, de sorte que le Met Office n’a pas voulu indiquer que l’intrusion était terminée, même s’il ne semblait pas que le magma se déplaçait vers la surface.
Les volcanologues islandais pensent qu’une nouvelle intrusion magmatique s’est probablement formée entre Sýlingarfell et Hagafell, ce qui a provoqué une chute de pression. La probabilité d’une éruption imminente a donc diminué, du moins pour le moment, mais la probabilité d’une nouvelle éruption reste élevée.
Une fois de plus, cette situation montre la fragilité de la prévision volcanique. Aucune éruption ne s’est produite au cours du week-end, comme l’avait prédit un chercheur de l’Université d’Islande. Le problème est que l’éruption prévue depuis plusieurs jours n’aura pas lieu dans une zone désertique. Elle pourrait vite devenir une menace pour une zone habitée et pour des infrastructures essentielles. Il ne reste plus qu’à attendre la suite des événements…
Source : Moniteur d’Islande.

Aucun événement sismique significatif n’a été détecté durant le week-end et la situation est très calme ce lundi matin. Cependant, tout le monde sait que les choses peuvent changer rapidement.

Grindavik reste sous la menace de la lave (Crédit photo: Iceland Review)

————————————————–

On March 2nd, 2024, most specialists in volcanology thought that an eruption was pending due to the amount of magma accumulated in the magma channel, which had exceeded the amount that caused the last eruption to occur. Everything went on high alert and both Grindavík and the Blue Lagoon were evacuated. The three main access roads to Grindavík, Grindarvíkurvegur, Nesvegur and Suðurstrandarvegur were also closed. Workers were standing on alert with pushers and excavators, ready to fill in holes where roads run through the defenses.The Icelandic Met Office announced that the likelihood of an eruption was very high, and possibly within hours, if not minutes.

At 17:30 the Icelandic Met Office announced that an intense swarm of microseismic activity was occurring east of Sýlingarfell and that a fissure eruption was likely. The seismicity was moving south toward Hagafell but GPS-based measurements showed fewer signs of deformation than before previous eruptions.

Later in the evening, the Icelandic Met Office announced that the seismicity had ceased, and that the magma intrusion had probably stopped temporarily. Minor deformation continued to be measured in the area, so the Met Office did not want to issue a statement that the magma intrusion had ended, although it did not seem like the magma would be propagating to the surface.

Icelandic volcanologists think that a new magma channel probably formed, stretching between Sýlingarfell and Hagafell, which had decreased the pressure. Therefore the likelihood of a pending eruption diminished, at least for now. However, the likelihood of another eruption is still high.

Once again, this situation shows the fragility of volcanic prediction. An eruption did not occur during the weekend, as predicted by a University of Iceland researcher. The problem is that the likely eruption will not take place in a desert area. It might soon become a threat to a populated area and to essential infrastructure. Let’s see what happens next.

Source : Iceland Monitor.

No significant seismic event has been detected during the weekend and the situation is very quiet this Monday morning. However, evrybody knows that things may change rapidly.

Eruption aux Galapagos (Equateur) // Eruption in the Galapagos archipelago (Ecuador)

Le volcan La Cumbre, sur l’île Fernandina aux Galapagos est entré en éruption le 2 mars 2024, projetant de la lave sur ses flancs, avec des coulées qui se sont dirigées vers la mer. La lave a été émise par une fracture de 3-5 km de long dans la partie supérieure du flanc SE du volcan. Selon l’Institut géophysique de l’Équateur, au vu de la déformation du sol, il pourrait s’agir de la plus grande éruption depuis 2017. La dernière a eu lieu en 2020.
Des images partagées sur les réseaux sociaux, prises par des touristes aux Galapagos, montrent le volcan se profilant sur un ciel rouge.
Bien que l’éruption ne présente aucun risque pour les humains, l’île abrite un certain nombre d’espèces, notamment des iguanes, des manchots et des cormorans. En 2019, des scientifiques ont découvert sur l’île une tortue géante qu’on n’avait pas vue depuis plus d’un siècle et dont on craignait l’extinction.
Le volcan La Cumbre est l’un des plus actifs des Galapagos qui sont célèbres dans le monde entier pour avoir permis au 19ème siècle à Charles Darwin de développer sa théorie de l’évolution.

Source : presse internationale.

Vue de l’éruption le 3 mars 2024 (Crédit photo : Parc National des Galapagos)

Image d’une éruption (probablement de 2018)  diffusée sur les réseaux sociaux

———————————————–

The La Cumbre volcano on Fernandina island in the Galapagos began erupting on March 2nd, 2024, sending lava tumbled down its sides toward the sea. Lava emerged from a 3 – 5 km long fissure on the upper southeastern slope of the volcano. According to Ecuador’s Geophysical Institute, judging from ground deformation, it could be its largest eruption since 2017. The last eruption occurred in 2020.

Images shared on social media taken by visitors to the Galapagos show the volcano profiled against a crimson red sky.

While the eruption poses no risk to humans, the island is home to a number of species, including iguanas, penguins and cormorants. In 2019, scientists found on the island a giant tortoise not seen in more than a century and had been feared extinct.

The La Cumbre volcano is one of the most active in the Galapagos Island chain, which is famous throughout the world for helping 19th century British scientist Charles Darwin develop his theory of evolution.

Source : International news media.

Chasse aux fuites de méthane dans le monde // Chasing methane leaks around the world

C’est bien connu : le méthane (CH4) est l’un des gaz à effet de serre les plus agressifs. Il ne reste dans l’atmosphère que pendant environ une décennie, mais il a un effet destructeur intense pendant cette période. Il est donc évident que le colmatage des fuites de méthane, en grand nombre sur Terre, aurait un effet immédiat. J’ai consacré plusieurs articles sur ce blog (juillet – août 2020) aux fuites de méthane au Canada, en Antarctique et en mer du Nord.
Grâce à de nouveaux moyens de surveillance depuis l’espace, les 1 300 sites les plus polluants ont été identifiés sur notre planète. Grâce aux instruments de surveillance satellitaire fournis par la société Kayrros, l’emplacement des sources exactes de pollution par le méthane,qui contribuent au réchauffement de la planète, a pu être enfin identifié. Jusqu’à présent, on savait mesurer la quantité de méthane dans l’atmosphère, mais on peut désormais savoir exactement d’où vient ce gaz et par qui il est émis.
La surveillance de ces fuites polluantes a conduit Kayrros à contrôler des forages de gaz, des pipelines, des mines de charbon et des décharges dans des pays comme le Turkménistan, l’Inde, la Russie, l’Australie et les États-Unis.
Le colmatage de toutes ces fuites pourrait ralentir considérablement et rapidement la hausse des températures, tout en améliorant la qualité de l’air et la santé de la population. Les chercheurs issus d’universités comme le MIT font de gros efforts pour développer des moyens de capturer le méthane qui s’échappe de l’atmosphère.
Les États-Unis ont récemment mis en œuvre des politiques de surveillance et de réparation destinées à réduire les fuites de méthane. Elles devraient permettre d’éliminer 58 millions de tonnes de gaz toxiques sur 15 ans. En outre, plus de 150 gouvernements ont rejoint le Global Methane Pledge dont le but est de réduire la production de méthane de 30 % d’ici 2030. En cas de succès, cette initiative pourrait rapidement freiner la hausse des températures et éviter plus de 250 000 décès liés aux vagues de chaleur chaque année, comme le prévoit l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Avec une meilleure connaissance, grâce aux satellites, des emplacements exacts des fuites de méthane, les prochaines années pourraient permettre d’avoir une atmosphère moins polluée. Kayrros a l’intention de développer l’accès aux données climatiques et d’obtenir une meilleure connaissance des dégâts causés par le méthane. Cela permettra aussi de repérer les nombreux gouvernements et organisations qui sont dans l’incapacité de déclarer avec précision leurs émissions polluantes.
C’est une bonne nouvelle, mais d’autres efforts devront être déployés pour réduire les émissions – et donc les concentrations – de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère.

Exemple flagrant de fuite de méthane :

https://us.yahoo.com/news/methane-well-leaked-6-months-054744086.html

Source  : Yahoo Actualités.

 

Puits de gaz et de pétrole en Colombie Britannique, là où se concentrent les principales fuites de méthane au Canada (Source: The Conversation)

—————————————————-

It is well known that methane CH4) is one of the most aggressive greenhouse gases. It only lingers in the atmosphere for about a decade, but it has an intense effect during that time, so fixing methane leaks is immediately impactful. I have devoted several posts on this blog (July – August 2020) to methane leaks in Canada, Antarctica and the North sea

Thanks to new means of surveillance from space, the world’s 1,300 largest methane-polluting sites have been identified. The instruments were provided by the environmental intelligence company Kayrros.

Thanks to Kayrros’ satellite surveillance, the exact sources of potent planet-warming pollution are finally exposed. Previously, one could measure the amount of methane in the atmosphere, but now one can really know exactly where the gas is coming from.

The surveillance of these polluting leaks has led Kayrros to gas wells, pipelines, coal mines, and waste sites in countries like Turkmenistan, India, Russia, Australia, and the United States.

Simultaneously, plugged leaks can significantly slow near-term temperature rises while improving air quality and public health. Researchers at universities like MIT are also hard at work developing ways to capture escaped methane from the atmosphere.

The U.S. recently implemented national methane monitoring and repair policies, which are expected to eliminate 58 million tons of toxic gas over 15 years. Additionally, over 150 world governments have joined the Global Methane Pledge to cut methane output by 30% by 2030. If successful, the Pledge could quickly curb rising temperatures and prevent over 250,000 heat-related deaths annually, as projected by the World Health Organization.

With exact methane leak sources now in plain view from space, the path to a cooler future is getting brighter.

Kayrros intends to increase access to climate data and increase the basic knowledge and understanding of the harm methane does and of the failure of many governments and organizations to report their emissions of it accurately.

This is good news, but other efforts should be made to reduce emissions – and as such, concentrations – of carbon dioxyde (CO2) in the atmosphere.

A perfect example of methane leak :

https://us.yahoo.com/news/methane-well-leaked-6-months-054744086.html

Source : Yahoo News.