Long Valley : une menace pour la Californie ? // Is Long Valley a threat to California ?

La caldeira de Long Valley, qui comprend la région de Mammoth Lakes, est considérée comme l’un des volcans les plus dangereux de Californie. Depuis 2018, au vu du classement de l’USGS, la caldeira fait partie des trois volcans de l’État représentant une « menace très élevée ». Les deux autres volcans californiens appartenant à cette classification sont le mont Shasta et la zone volcanique de Lassen, dominée par Lassen Peak.

 

Un trio volcanique infernal ? De haut en bas : Long Valley (Crédit photo : Daniel Mayer / Wikipedia) : Mt Shasta et Lassen Peak (Photos : C. Grandpey)

Pour établir sa classification, l’USGS a pris en compte la menace potentielle d’un volcan et le nombre de personnes et de biens exposés au risque éruptif.
Les conclusions des scientifiques ont été publiées dans la revue Science Advances. L’étude complète peut être consultée en cliquant sur ce lien :
https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.adi9878#:~:text=The%20upper%2Dcrust%20lid%20confining,of%20recent%20upper%20crust%20intrusions.

La caldeira de Long Valley est une vaste dépression à l’est de la Sierra Nevada. Elle se trouve à environ 65 km à l’est de Yosemite, à 320 km à l’est de San Francisco et à 400 km au nord de Los Angeles. Elle a été façonnée par une super-éruption il y a environ 760 000 ans. Le volcan a vomi 600 kilomètres cubes de magma, recouvrant une grande partie du centre-est de la Californie de cendres à haute température dont les nuages ont atteint l’actuel Nebraska.

Carte schématique de la caldeira de Long Valley. (Source : Wikipedia)

Les scientifiques étudient depuis longtemps la caldeira de Long Valley où l’on constate une hausse significative de la sismicité et des mouvements du sol depuis une quarantaine d’années. En particulier, il y a eu quatre séismes de M 6,0 dans la région de Long Valley en mai 1980. Cependant, de tels événements ne signifient pas nécessairement qu’une éruption se produira à court terme.
Les chercheurs sont persuadés que nous ne verrons pas une super éruption dans la caldeira de Long Valley de notre vivant car le magma sous la région est en cours de refroidissement et est donc de moins en moins actif
Pourtant, les phénomènes géologiques observés récemment ont posé une double question importante aux scientifiques : que signifient la hausse de l’activité sismique et la déformation du sol ? Est-ce le signe avant-coureur de quelque chose d’alarmant ?
Une première chose est de savoir s’il y a suffisamment de magma dans les conduits d’alimentation du réservoir souterrain pour déclencher une éruption. Une autre question est de savoir s’il y a une explication aux séismes et aux mouvements du sol alors que le magma est en cours de refroidissement et donc de solidification. Les scientifiques pensent qu’il pourrait y avoir d’autres fluides non magmatiques en train de remonter vers la surface et susceptibles de déclencher des séismes. Les scientifiques de Caltech ont conclu que la région ne se prépare pas à une nouvelle super éruption. Cependant, le processus de refroidissement du magma peut libérer suffisamment de gaz et de fluides pour provoquer des séismes et de petites éruptions.
Certains scientifiques sont persuadés que la caldeira de Long Valley est morte en tant que volcan et que l’activité sismique intense enregistrée de temps en temps est générée par des fluides qui sont encore chauds et se déplacent vers la surface à mesure que le magma se refroidit et se solidifie.
D’autres scientifiques pensent que la caldeira de Long Valley est encore active. Le dernier épisode d’activité sismique dans la région a commencé en 2011 et s’est accompagné d’une déformation du sol, avec élévation de la surface. Cette activité a diminué et depuis 2020 on observe à nouveau une phase calme. Cependant, ces mêmes scientifiques pensent qu’une éruption magmatique ne saurait être exclue. Ils font remarquer que, même si la caldeira de Long Valley proprement dite est ancienne et son magma se refroidit et se cristallise, il existe des coulées de lave extrêmement jeunes le long de la chaîne voisine de cratères de Mono-Inyo. Cela montre que d’autres poches de magma subsistent dans la région. En outre, il ne faudrait pas oublier que la région constitue toujours une menace importante et peut être le siège de puissants essaims sismiques.
Source : Science Advances, The Los Angeles Times.

————————————————

The Long Valley Caldera, which includes the Mammoth Lakes area, is one of California’s riskiest volcanoes. The caldera was classified in 2018 by the U.S. Geological Survey (USGS) as one of three volcanoes in the state considered a « very high threat ». The two other volcanoes in California with that classification are Mt. Shasta and the Lassen Volcanic Center, which includes Lassen Peak. The threat assessment is defined as a combination of a volcano’s potential threat and the number of people and properties exposed to it.

The scientists’ findings were published in the journal Science Advances. The complete study can be found by clicking on this link :

https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.adi9878#:~:text=The%20upper%2Dcrust%20lid%20confining,of%20recent%20upper%20crust%20intrusions.

The Long Valley Caldera is a broad depression of land east of the Sierra Nevada. It’s roughly 65 km east of Yosemite Valley, 320 km east of San Francisco and 400 km north of Los Angeles. Itwas formed by a super-eruption about 760,000 years ago that blasted 600 cubic kilometers of magma, covering much of east-central California in hot ash that was blown as far away as present-day Nebraska.

Scientists have long scrutinized the Long Valley Caldera, where there have been noticeable increases in earthquakes and the ground fluctuations that began four decades ago. In particular, there were four M 6.0 earthquakes in the Long Valley area in May 1980. However, such events do not necessarily mean an eruption will occur in the short term.

Researchers are persuaded the risk of a supervolcanic eruption in the Long Valley Caldera in our lifetime is extremely low,as the magma underneath the area is clearly cooling and, as such, continuing to calm down.

Still, the recent geological phenomena posed an important question for scientists: What does the increased seismic activity and deformation of the ground mean? Is it a precursor to something alarming?

A first question was to know whether there was enough magma in connected segments of the underground reservoir to combine and erupt. Another question was whether there was an explanation for the earthquakes and ground movement as the cooling magma crystallized and solidified. They thought there might be other non-magma fluids that were coming to the surface and triggering earthquakes. Then, the Caltech scientists concluded that the region was not gearing up for another supervolcanic eruption. However, the cooling process may release enough gas and liquid to cause earthquakes and small eruptions..

Some scientists suspect the Long Valley Caldera as a volcano is essentially dead and the increased seismic activity, when it happens, is being generated by fluids that are still hot and moving to the surface as the magma cools and solidifies.

Other scientits, however, argue the Long Valley Caldera is active.The most recent episode of increased earthquake activity in the area began in 2011 and was accompanied by a ground deformation in which the land started to rise. That activity has tapered off, and since 2020, a quiet phase has resumed. However, these scientists believe a magmatic eruption is still something to consider. While the Long Valley Caldera itself is old and its magma is cooling and crystallizing, there are extremely young lava flows along the nearby Mono-Inyo Craters chain. This shows there are other pockets of magma in the area..Besides, it is important to understand the area still poses a significant threat and remains capable of powerful earthquake swarms.

Source : Science Advances, The Los Angeles Times.

Nouvelles images de Io // New images of Io

Io, l’une de lunes de Jupiter, est le corps volcanique le plus actif du système solaire, avec des centaines de volcans qui entrent régulièrement en éruption avec de la lave en fusion et des panaches de gaz sulfureux qui s’élèvent à des centaines de kilomètres dans l’atmosphère.
Jupiter, la plus grande planète de notre système solaire, compte au total 92 lunes. Io est à peine plus grande que la Lune et la quatrième plus grande lune du système solaire.
Lors d’un récent survol le 15 octobre 2023, la mission Juno de la NASA a capturé de nouvelles vues d’Io et de sa surface modelée par la lave. L’activité volcanique a créé des lacs de lave silicatée à sa surface. On aperçoit des taches d’un rouge sombre sur les nouvelles images fournies par Juno. Les données collectées par l’instrument JunoCam pendant le survol ont été utilisées pour créer une vidéo accélérée de Io, avec des vues de sa surface sous différents angles. La vidéo peut être visionnée sur le site space.com.
Les images de Juno sont disponibles en ligne et peuvent être téléchargées en cliquant sur ce lien:
https://www.missionjuno.swri.edu/junocam/processing

————————————————

Jupiter’s moon Io is the most volcanically active body in the solar system, home to hundreds of volcanoes that regularly erupt with molten lava and spew sulfurous gas plumes hundreds of miles upward into the atmosphere.

Jupiter, the largest planet in our solar system, has a total of 92 moons. Io is only slightly larger than Earth’s moon and the fourth-largest moon in the solar system.

During a recent flyby on Octiber 15th, 2023, NASA’s Juno mission has captured new views of Io and its lava-scarred surface. Volcanic activity has created lakes of molten silicate lava on its surface. Dark-red patches spread across the moon can be seen in the new images from Juno, Data collected by the JunoCam instrument during the flyby was used to create a time-lapse video of the volcanic moon, capturing its surface from different angles. The video can be seen on the website space.com.

Juno’s images are available online and can be downloaded by clicking on this link :

https://www.missionjuno.swri.edu/junocam/processing

Io vue par la sonde Juno de la NASA le 15 octobre 2023 (Photo : NASA/JPL)

12P/Pons-Brooks, une comète cryovolcanique // 12P/Pons-Brooks, a cryovolcanic comet

On parle beaucoup ces jours-ci dans la presse spécialisée de 12P/Pons-Brooks, une comète de 30 kilomètres de diamètre, sujette à de violentes éruptions de gaz qui peuvent parfois devenir d’étranges « cornes ». Quatre mois après avoir attesté d’une éruption qui lui a donné des cornes, les astronomes de la British Astronomical Association viennent de signaler une seconde apparition du phénomène.
12P/Pons-Brooks est une comète cryovolcanique, autrement dit un volcan froid. Elle possède un noyau solide, d’un diamètre estimé à 30 kilomètres, et est rempli d’un mélange de glace, de poussière et de gaz appelé cryomagma. Le noyau est entouré d’une enveloppe nébuleuse de gaz diffus appelé « coma », qui s’échappe de l’intérieur de la comète.
Lorsque le rayonnement solaire réchauffe l’intérieur de la comète, la pression augmente. La comète explose alors violemment, projetant son intérieur fait de glace dans l’espace par l’intermédiaire de grandes fissures dans l’enveloppe qui entoure le noyau.
Le 5 octobre 2023, les astronomes ont détecté une importante explosion en provenance de 12P, après que la comète soit devenue beaucoup plus brillante en raison de l’excès de lumière réfléchie par sa coma qui avait pris du volume.
Au cours des jours suivants, la coma de la comète s’est encore élargie, faisant apparaître ses étranges « cornes ». Certains scientifiques ont plaisanté en disant que la comète ressemblait à un vaisseau spatial de science-fiction, comme le Faucon Millenium de Star Wars.
Certains astronomes pensent que la forme inhabituelle de la coma de la comète est probablement due à une irrégularité dans la forme de son noyau. Le gaz qui s’échappe est probablement partiellement gêné par une encoche dépassant du noyau. À mesure que le gaz continue de s’éloigner de la comète, l’irrégularité de la forme de la coma devient plus définie et plus visible.
La comète 12P/Pons-Brooks se dirige actuellement vers le système solaire interne. Elle atteindra son point le plus proche de la Terre le 21 avril 2024, date à laquelle elle pourra devenir visible à l’œil nu avant d’être catapultée vers le système solaire externe. Elle ne reviendra qu’en 2095.
Source : space.com, Science et Vie.
Je ne suis pas du tout un spécialiste de l’astronomie. J’espère que ma synthèse des différents articles lus dans la presse spécialisée ne comporte pas d’erreurs ou d’incohérences.

———————————————

There is a lot of talk these days in the specialised press about 12P/Pons-Brooks, a comet 30 kilometers in diameter, subject to violent gas eruptions which can sometimes become strange “horns”. Four months after attesting to an eruption that gave it horns, astronomers from the British Astronomical Association have just reported a second appearance of the phenomenon.

12P/Pons is a cryovolcanic – or cold volcano – comet. It has a solid nucleus, with an estimated diameter of 30 kilometers, and is filled with a mix of ice, dust and gas known as cryomagma. The nucleus is surrounded by a fuzzy cloud of gas called a coma, which leaks out of the comet’s interior.

When solar radiation heats the comet’s insides, the pressure builds up and the comet violently explodes, shooting its frosty interior out into space through large cracks in the nucleus’s shell.

On October 5th, 2023, astronomers detected a large outburst from 12P, after the comet became much brighter due to the extra light reflecting from its expanded coma.

Over the next few days, the comet’s coma expanded further and developed its strange « horns. » Some experts joked that the comet looked like a science fiction spaceship, such as the Millennium Falcon from Star Wars.

Some astronomers think the unusual shape of the comet’s coma is likely due to an irregularity in the shape of its nucleus. The outflowing gas is likely being partially obstructed by a notch sticking out on the nucleus. As the gas continues to expand away from the comet, the irregularity in the coma’s shape becomes more defined and noticeable.

12P is currently hurtling toward the inner solar system. It will reach its closest point to Earth on April 21st, 2024, when it may become visible to the naked eye before being catapulted back toward the outer solar system. It will not return until 2095.

Source : space.com, Science et Vie.

I am not at all a specialist in austronomy. I hope that my summary of the different articles read in the specialized press does not include mistakes or incoherences.

La comète 12P/Pons-Brook (12P) et ses deux « cornes » photographiée le 8 octobre 2023 (Crédit photo: Comet Chasers/Richard Miles)

Péninsule de Reykjanes (Islande) : la sismicité reste élevée // Seismicity still high on the Reykjanes Peninsula (Iceland)

La sismicité reste élevée sur la péninsule de Reykjanes. Un séisme de M 4,3 a été enregistré entre la montagne Þorbjörn et le Blue Lagoon vers 16h00 le 26 octobre 2023. Il s’agit du deuxième séisme le plus significatif de l’essaim qui a débuté il y a quelques jours. La secousse a été bien ressentie à Suðurnes.
L’activité sismique s’était calmée la nuit dernière mais elle a repris après l’événement de M4.3. Un autre séisme de M 3,7 a été enregistré dans la même zone peu de temps après. Depuis, l’activité sismique se poursuit.
Depuis le début de l’essaim sismique, plus de 5 000 secousses ont été détectées. Depuis le 27 octobre à minuit, 600 à 700 séismes ont été détectés.
Source  : IMO.
Au vu des essaims sismiques semblables enregistrés au cours des trois dernières années, il est fort probable que cette sismicité débouche sur une éruption.

———————————————-

Seismicity has been quite high on the Reykjanes Peninsula in the past days. An earthquake measuring M 4.3 was recorded between Þorbjörn mountain and the Blue Lagoon around 4:00 pm on October 26th, 2023. It is the second-largest in the swarm. Several reports show that the earthquake was felt acutely in Suðurnes.

The seismic activity had calmed down last night but it started again when the 4.3 event was recorded. Another earthquake measuring M 3.7 hit the same area shortly afterwards. Since then, the seismic activity has been ongoing.

Since the seismic swarm began, more than 5,000 earthquakes have been detected. From midnight on October 27th, 600 to 700 earthquakes have been detected.

Source : IMO.

Judging from similar seismic swarms in the past three years, it is highly likely that this seismicity will end up with an eruption.

Source: IMO