Voyage sur Io, la lune volcanique de Jupiter // A journey to Io, Jupiter’s volcanic moon

Galileo, la sonde spatiale de la NASA lancée le 18 octobre 1989, a acquis des images haute résolution de Io, la lune de Jupiter, le 3 juillet 1999 lors de son passage le plus proche de cette lune. L’image A en couleur ci-dessous a été acquise à une distance d’environ 130 000 kilomètres par le Solid State Imaging (SSI ) à bord de la sonde lors de sa vingt et unième orbite. Les couleurs sont proches de celles que verrait l’œil humain. La majeure partie de la surface d’Io a des couleurs pastel, ponctuées de taches noires, brunes, vertes, orange et rouges près des centres volcaniques actifs.

Image A

Une image en fausses couleurs (B) a été créée pour renforcer le contraste des différentes couleurs. La résolution améliorée révèle des unités de couleur à petite échelle qui n’étaient pas détectables sur l’image précédente et qui montrent que les laves et les dépôts de soufre sont composés de mélanges complexes.

Image B

Certains des dépôts blanchâtres aux hautes latitudes (près du haut et du bas de l’image) revêtent la transparence du givre (Image C).

 Image C

Les zones rouge vif n’étaient auparavant vues que comme des dépôts diffus. Elles apparaissent maintenant à la fois sous la forme de dépôts diffus et de caractéristiques linéaires nettes comme des fissures (Image D).

Image D

Certains centres volcaniques ont des coulées plus claires et colorées. Ce sont probablement des coulées de soufre plutôt que des coulées de lave silicatée. Dans cette région, on peut également voir des matériaux blancs très clairs sortir de failles linéaires et de falaises.

Galileo a effectué deux passages rapprochés d’Io à partir d’octobre 1999. La plupart des cibles à haute résolution visées lors de ces survols sont visibles sur l’hémisphère illustré sur la première image A. Le nord est en haut de l’image et le soleil qui éclaire la surface se trouve juste derrière le vaisseau spatial.

Des images plus spectaculaires d’Io ont été acquises au cours d’autres missions. L’une d’elles en 2014 montre de la lave en train de se répandre à la surface de la lune lors d’une éruption (Image E)…

Image E

…ou des volcans effondrés à la surface d’Io (Image F).

Image F

L’une des photos les plus populaires d’une éruption sur Io a été acquise le 28 juin 1997 :

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NASA’s Galileo spacecraft, launched on October 18th 1989, acquired its highest resolution images of Jupiter’s moon Io on July 3rd, 1999 during its closest pass to Io. The first color image (A) was acquired at a range of about 130,000 kilometers by the Solid State Imaging (SSI) system on NASA’s Galileo spacecraft during its twenty-first orbit. It approximates what the human eye would see. Most of Io’s surface has pastel colors, punctuated by black, brown, green, orange, and red units near the active volcanic centers.

A false color version (Image B) has been created to enhance the contrast of the color variations. The improved resolution reveals small-scale color units which had not been recognized previously and which suggest that the lavas and sulfurous deposits are composed of complex mixtures.

Some of the whitish, high-latitude (near the top and bottom) deposits have an ethereal quality like a transparent covering of frost. (Image C)

Bright red areas were seen previously only as diffuse deposits. However, they are now seen to exist as both diffuse deposits and sharp linear features like fissures. (Image D)

Some volcanic centers have bright and colorful flows, perhaps due to flows of sulfur rather than silicate lava. In this region bright, white material can also be seen to emanate from linear rifts and cliffs.

Galileo made two close passes of Io beginning in October 1999. Most of the high-resolution targets for these flybys are seen on the hemisphere shown in the first image (A). North is to the top of the picture and the sun illuminates the surface from almost directly behind the spacecraft. 1999 at a range of about 130,000 kilometers (81,000 miles) by the Solid State Imaging (SSI) system on NASA’s Galileo spacecraft during its twenty-first orbit.

More dramatic images of Io have been acquired by furtheerr missions. One of them in 2014 shows lava spilling onto the surface on the moon during an eruption (Image E)

Or collapsed volcanoes on Io’s surface. (Image F)

One of the most popular photos of an eruption on Io was acquired on June 28th, 1997. (Image G)

Cumbre Vieja: images de l’éruption

Comme je l’ai indiqué précédemment, la presse espagnole diffuse de nombreuses informations et images à propos de l’éruption du Cumbre Vieja à La Palma. C’est ainsi que l’on découvre plusieurs vidéos illustrant l’arrivée de la lave sur la plage de Los Guirres. En voici un exemplaire:

Les webcams fournissent en direct de très bonnes images de l’événement. On voit les blocs de lave de la coulée a’a dégringoler le long de la falaise littorale avant de s’accumuler sur la plage, à quelques dizaines de mètres de la mer.

Capture écran webcam

Personnellement, je préfère l’arrivée en mer des coulées hawaiiennes faites de lave pahoehoe. Leur fluidité est beaucoup plus esthétique que les laves en gratons produites par les volcans stromboliens.

Photo: C. Grandpey

On peut également voir une vidéo qui montre les tunnels de lave par lesquels la lave s’est échappée des flancs du Cumbre Vieja.

Après les éruptions, la visite de ces tunnels est fort intéressante car elle fait découvrir le cheminement souterrain de la matière en fusion. Là encore, je préfère l’intérieur des tunnels que l’on rencontre à Hawaii ou sur l’île de la Réunion. Les voûtes constellées de stalactites de refusion sont d’une grande beauté.

Dans le Tunnel Bleu à la Réunion… (Photo: C. Grandpey, avec mes amitiés à Rudy Laurent)

Webcams volcaniques // Webcams on volcanoes

En 30 ans, l’approche visuelle du phénomène volcanique a été bouleversée par les nouvelles technologies. Dans les années 1990, les information sur l’activité volcanique étaient diffusées au compte-gouttes, au gré des bulletins fournis par la presse et par les voyageurs qui se rendaient sur le terrain. A l’époque, l’approche d’un volcan était beaucoup moins verrouillée qu’aujourd’hui et le principe de précaution était beaucoup moins présent. On pouvait déambuler librement sur la zone sommitale de l’Etna et bivouaquer dans des nids faits de blocs de basalte au sommet du Stromboli. Les images étaient réalisées sur pellicule et on déclenchait avec parcimonie. Cette époque est malheureusement révolue.

Aujourd’hui, tout a changé. Ceux qui vont sur les volcans mitraillent à tour de bras avec les inévitables smartphones et, dans le tas, certains clichés sont de bonne, voire très bonne qualité. En revanche, l’accès aux zones les plus chaudes est devenu beaucoup plus compliqué sur des volcans comme l’Etna ou le Stromboli. A La Palma un périmètres de 2 km a été mis en place autour de la zone éruptive. Certains font fi de ces interdictions d’accès, mais c’est à leurs risques et périls. C’est particulièrement vrai à Hawaii où les rangers ne badinent pas avec la loi.

Les webcams fournissent de superbes images des éruptions, parfois en haute définition comme on a pu le constater avec l’éruption islandaise et en ce moment avec l’éruption à La Palma. Ces caméras sont en général judicieusement placées, parfois dans les lieux difficiles d’accès. Il leur arrive de se faire détruire par une coulée de lave. De plus en plus souvent, ce ne sont pas des clichés ponctuels, à intervalle régulier, qui sont diffusés, mais des images en streaming qui permettent de suivre les événements en direct. Les fontaines de lave et les panaches de cendre de l’Etna apparaissent dans toute leur splendeur, parfois illuminés par les rayons du soleil.A La Palma en ce moment, on perçoit même les grondements des explosions.

Certaines captures d’écran réalisées à partir de ces images ont quasiment la qualité photo. De plus, avec Internet, les paramètres qui permettent de contrôler l’activité volcanique sont souvent en ligne et figurent parfois – comme à La Palma – au bas des images des webcams.

On peut donc, depuis son fauteuil visualiser la sismicité et le tremor des éruptions en Islande, sur l’Etna, à La Palma ou à Hawaii. Certes, il manque l’ambiance et surtout les odeurs qui envahissent un site éruptif, mais le cerveau de ceux qui ont fréquenté ces lieux peut facilement les imaginer….

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Over 30 years, the visual approach to volcanic phenomena has been deeply changed by new technologies. In the 1990s, information on volcanic activity was disseminated in small quantities, according to occasional reports provided by the press and by travellers who went to the field. At the time, the approach to a volcano was much easier than today and the precautionary principle was much less present. You could wander freely on the summit area of Mt Etna and leep in stone nests at the summit of Stromboli. The images were on films and the photos were taken sparingly. Those days are unfortunately over.
Today everything has changed. Those who visit volcanoes take innumbrable photos with their smartphones and some pictures are of good, even very good quality. On the other hand, access to the hottest areas has become much more complicated on volcanoes such as Mt Etna or Stromboli. In La Palma, a perimeter of 2 km has been set up around the eruptive zone. Some ignore these access bans, but it is at their own risk. This is especially true in Hawaii where rangers don’t mess around with the law.
The webcams provide great images of the eruptions, sometimes in high definition as with the Icelandic eruption and now with the eruption in La Palma. These cameras are generally judiciously placed, sometimes in spots that are difficult to access. Sometimes they get destroyed by a lava flow. More and more often, they do not provide one-off snapshots, at regular intervals, but streaming images that make it possible to follow events live. Mt Etna’s lava fountains and ash plumes appear in all their splendor, sometimes illuminated by the rays of the sun, and in La Palma right now, you can even hear the roar of the explosions.
Some screenshots taken from these images are almost photo quality. In addition, with the Internet, the parameters that control volcanic activity are often online and sometimes appear – as in La Palma – at the bottom of webcam images.
One can therefore, from one’s armchair, get information about the seismicity and the tremor of the eruptions in Iceland, on Mt Etna, in La Palma or in Hawaii. Sure, these documents lack the atmosphere and especially the odours that pervade an eruptive site, but the brains of those who have visited these places can easily imagine them …

Voici quelques captures d’écrans // Here are a few screenshots of Mt Etna,Fagradalsfjall and Cumbre Vieja:

 

Des images du volcan au large de Mayotte // Images of the volcano off Mayotte

On ne parle plus beaucoup de l’éruption du volcan sous-marin né au large de Mayotte il y a deux ans, mais les scientifiques continuent de l’observer et de l’étudier. C’est ainsi que la mission Geoflamme vient de s’achever et a fourni des images haute définition qui permettront de mieux comprendre la formation de l’édifice volcanique.

Situé à 3 400 mètres de profondeur, et à seulement 50 km à l’est des côtes mahoraises, il présente une hauteur de 820 mètres. Le volume de lave émis en quelques mois est estimé à plus de 6 km3­,

La mission Geoflamme, coordonnée par l’Ifremer et l’IPGP, a fait collaborer 70 scientifiques pendant un peu plus d’un mois. Les observations ont été effectuées à l’aide du submersible Victor 6000 qui était piloté depuis la surface. Très précis, il peut plonger jusqu’à 6000 mètres de profondeur et a pris des photos haute définition à seulement 2 mètres du fond.

Grâce à ces données, aux prélèvements et aux images, les scientifiques espèrent mieux comprendre les conditions de naissance du volcan mais aussi l’impact des éruptions et des séismes sur la vie sous-marine.

Les structures de lave observées sont particulièrement diverses, avec des tunnels, des laves en coussins et des tephra. La couleur ocre qui apparaît dans la vidéo est probablement due à des particules de fer oxydé. On observe aussi des zones où la lave est très noire, brillante, ce qui montre qu’elle a été émise récemment.

Au cours de leurs observations, les scientifiques n’ont pas assisté à des coulées de lave en direct. IL semble que le volcan soit entré dans une période d’accalmie, ce qui est confirmé par la baisse de la sismicité sur l’île et l’arrêt de son affaissement.

Une nouvelle campagne d’observation, baptisé Marmor, a commencé début 2021.

Voici une vidéo rapportée par la mission Geoflamme :

http://youtu.be/rc0P4aioa_k

Source : Mayotte la 1ère.

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We don’t hear much about the eruption of the submarine volcano that began off Mayotte two years ago, but scientists continue to observe and study it. The Geoflamme mission has just ended and has provided high definition images that will provide a better understanding of the formation of the volcanic edifice.

Located at a depth of 3,400 metres, and only 50 km east of the Mahorese coast, it is 820 metres high. The volume of lava emitted in a few months is estimated at more than 6 km3,

The Geoflamme mission, coordinated by Ifremer and IPGP, brought together 70 scientists for a little more than a month. The observations were made using the submersible Victor 6000 which was piloted from the surface. Highly accurate, it can dive down to a depth of 6,000 metres and has taken high-definition photos from just 2 metres from the bottom.

Thanks to these data, samples and images, scientists hope to better understand the formationof the volcano but also the impact of eruptions and earthquakes on submariner life.

The lava structures observed are particularly diverse, with tunnels, pillow lavas and tephra. The ocher colour that appears in the video is probably due to oxidized iron particles. There are also areas where the lava is very dark, shiny, indicating that it was recently emitted.

During their observations, the scientists did not see any active lava flows. It appears that the volcano has entered a period of lull, which is confirmed by the drop in seismicity on the island and the cessation of its subsidence. A new observation campaign, dubbed Marmor, began in early 2021. Here is a video shot during the Geoflamme mission:

http://youtu.be/rc0P4aioa_k

 Source: Mayotte la 1ère..