Au Svalbard, territoire distant d’un millier de kilomètres du pôle Nord, des panneaux mettent en garde contre l’ours polaire. Quelque 300 plantigrades sédentaires côtoient environ 20.000 rennes sur ce territoire. Les signes de prédation entre les deux espèces se sont multipliés ces dernières décennies. Cela s’explique d’une part par le recul de la banquise qui cloue les ours sur la terre ferme plus longtemps, et d’autre part la multiplication du nombre de rennes au Svalbard depuis que leur chasse y a été interdite en 1925.
En fait, c’est surtout le réchauffement climatique, beaucoup plus rapide dans la région que dans le reste du monde, qui menace la survie des ours polaires et explique certaines modifications de leur comportement alimentaire. En effet, ces animaux parfaitement adaptés à la rudesse de leur environnement, ont pour habitude de chasser sur la banquise qui fond aujourd’hui à une vitesse inquiétante et réduit leur période de chasse comme peau de chagrin. L’état de santé de l’ours blanc décline. Il grandit moins et maigrit sensiblement. Les portées sont plus rares et moins nombreuses. La survie des oursons est devenue plus difficile.
Privé de cet espace de chasse et de vie naturel, l’ours polaire tente de s’adapter. Il s’attaque maintenant aux oiseaux et à leurs œufs. Et surtout, il s’aventure de plus en plus sur la terre ferme, vers les zones habitées par l’homme. Les conflits sont alors inévitables et leur issue, malgré sa taille et la puissance de l’animal, lui est généralement défavorable.
C’est le sort que vient de connaître un ours polaire qui a attaqué une touriste française au Svalbard. La femme faisait partie d’une expédition de 25 personnes qui séjournaient dans des tentes en pleine nature, à Sveasletta dans l’ouest du territoire, Probablement en quête de nourriture, le plantigrade s’est introduit dans le campement et a attaqué l’occupante d’une tente. La personne a été blessée sans gravité au bras et transportée à l’hôpital de Longyearbyen.
Des tirs ont visé l’ours polaire qui a été blessé. Effrayé, il a quitté les lieux. L’animal a ultérieurement été localisé par les autorités qui, en raison de l’ampleur de ses blessures, l’ont achevé.
Six attaques mortelles pour l’homme ont été dénombrées depuis 1971 au Svalbard. La précédente remontait à 2020. Selon les scientifiques, le recul de la banquise sous l’effet du réchauffement climatique prive les ours de leur terrain de chasse favori où ils se gavent de phoques, et les pousse à s’approcher des endroits peuplés par l’homme, en quête de nourriture.
S’agissant de la sécurité, il est bon de rappeler aux touristes qui campent dans un territoire occupé par les ours que toute nourriture doit disparaître de l’intérieur des tentes. Des boîtes sont prévues à cette effet dans la plupart des campings à l’intérieur des parcs nationaux.
Source: presse internationale.
——————————————
In Svalbard, a territory a thousand kilometers from the North Pole, signs warn against the polar bear. Some 300 sedentary plantigrades rub shoulders with around 20,000 reindeer on this territory. Signs of predation between the two species have increased in recent decades. This can be explained on the one hand by the retreat of the ice sheet which nails the bears to the mainland for longer, and on the other hand by the multiplication of the number of reindeer in Svalbard since their hunting was banned there in 1925.
In fact, it is above all global warming, much faster in the region than in the rest of the world, which threatens the survival of polar bears and explains certain changes in their feeding behaviour. Indeed, these animals, perfectly adapted to the harshness of their environment, are used to hunting on the ice sheet which is now melting at a worrying speed and reducing their hunting period to a trickle. The polar bear’s health is declining. It grows less and loses weight noticeably. The litters are rarer and less numerous. The survival of the cubs has become more difficult.
Deprived of this natural hunting and living space, the polar bear tries to adapt. It now attacks birds and their eggs. And above all, it is venturing more and more on dry land, towards populated areas. Conflicts are then inevitable and their outcome, despite its size and the power of the animal, is generally unfavorable to it.
This was the fate of a polar bear that attacked a French tourist in Svalbard. The woman was part of an expedition of 25 people who stayed in tents in the wilderness in the west of the territory. Probably in search of food, the plantigrade entered the camp and attacked the occupant of a tent. The person was injured and taken to hospital in Longyearbyen, but her life is not in danger.
Shots targeted the polar bear which was injured. Frightened, he left the scene. The animal was later located by authorities who, due to the extent of its injuries, decided to kill it.
Six fatal attacks for humans have been counted since 1971 in Svalbard. The previous one dates back to 2020. According to scientists, the retreat of the sea ice under the effect of global warming deprives bears of their favorite hunting ground where they gorge themselves on seals, and pushes them to approach populated places, in search of food.
When it comes to safety, tourists camping in bear territory should be reminded that all food should be removed from inside tents. Boxes are provided for this purpose in most campsites inside national parks.
Source: international press.
Photo: C. Grandpey