Les compagnies des guides de Chamonix et Saint-Gervais ont suspendu temporairement l’ascension du mont Blanc par la voie normale en raison d’importantes chutes de pierres dans le couloir du Goûter, à plus de 3000 mètres d’altitude. Suite à un hiver où il a peu neigé et un printemps où il a fait chaud, des blocs se détachent fréquemment de la montagne, de jour comme de nuit. En effet, le permafrost qui assure la stabilité de la montagne dégèle et les parois rocheuses sont particulièrement fragiles. Le 22 juin, un alpiniste a trouvé la mort dans ces circonstances sous le couloir du Goûter. On se souvient qu’un record de chaleur a été enregistré juste en dessous du sommet du mont Blanc à 4800 mètres d’altitude le 18 juin 2022 avec 10,4°C. Le précédent record, établi en juin 2019, était de 6,8 °C.
En conséquence, les alpinistes amateurs sont appelés à « différer leur ascension ». Ce n’est pas la première fois que les guides suspendent l’ascension du mont Blanc. De telles mesures ont déjà été prises sur de courtes périodes en 2018 ou en 2020, pour les mêmes raisons. C’est la preuve que le réchauffement climatique est particulièrement sévère en haute montagne. Ce qui était exceptionnel est en train de devenir banal.
Comme pour les randonnées glaciaires avec les risques d’effondrement – comme au glacier italien de la Marmolada, – aucune interdiction d’ascension du Mont Blanc ne sera décrétée. Le PGHM s’en tient à un message « de vigilance et de prudence ». La préfecture de Haute-Savoie a elle aussi lancé un appel à la prudence par voie de communiqué, recommandant aux alpinistes « de différer leur ascension momentanément ».
Mais c’est bien connu, la montagne, c’est la liberté….quitte à se faire tuer!
Source: Presse régionale.
Photo: C. Grandpey