Réchauffement climatique : les incendies en Sibérie // Global warming : wildfires in Siberia

Selon un rapport publié le 20 juillet 2021 par le ministère russe des catastrophes, les incendies de forêt pendant l’année 2021 en Yakoutie – ou république Sakha – la plus grande et la plus froide république de la fédération russe, ont jusqu’à présent consommé 2,5 millions d’hectares de végétation.

Dans leur ensemble, les incendies de forêt en Yakoutie en 2021 sont moins destructeurs qu’en 2020, lorsqu’ils ont fait rage pendant la majeure partie des mois de juillet et août. De plus, ils sont maintenant plus au sud où ils se rapprochent des principales zones habitées. La plupart des zones affectées par les incendies en 2021 se situent dans une fourchette de 60 à 65° N. Le 20 juillet 2021, on recensait plus de 400 foyers d’incendies à travers la Russie, la plupart en Yakoutie.

Des milliers de pompiers sont aidés par des avions et, dans la mesure du possible, ils utilisent une technologie de pluie artificielle développée à l’époque soviétique. Pour faire pleuvoir, les autorités utilisent un avion Antonov-26 qui ensemence les nuages ​​avec un cocktail chimique d’iodure d’argent, d’azote liquide et de neige carbonique qui modifie les conditions météorologiques.

La superficie totale brûlée pour l’ensemble de la Sibérie, et pas seulement la Yakoutie – depuis le début de la saison des incendies en 2020, entre mars et la fin septembre, était d’environ 26 millions d’hectares.

Source : The Siberian Times.

—————————————-

According to a report released on July 20th, 2021 by the Russian Ministry of Emergency, the 2021 wildfires in Yakutia, the largest and coldest republic of Russia, have so far consumed 2.5 million hectares of forests.

Overall, Yakutia wildfires in 2021 are less destructive than in 2020, when they raged through most of July and August. In addition, they are now further south, nearer the main areas of population. Most of the areas of fires in 2021 fall in the zone of 60 – 65° N. As of July 20th,, there are more than 400 hotbeds of natural fires across Russia, most of them in Yakutia.

Thousands of firefighters are being helped by aircraft and, where possible, they are using artificial rain technology developed in Soviet times. To make the rain, the authotities are using an Antonov-26 plane to lace the clouds with a chemical cocktail of weather-changing silver iodide, liquid nitrogen, and dry ice.

The total estimated burned area – which includes the whole of Siberia, not only Yakutia – from the beginning of the 2020 fire season in March through the end of September, was about 26 million hectares.

Source : The Siberian Times.

Image acquise le 5 juillet 2021 par le satellite Sentinel-2 Copernicus

Vous verrez d’autres photos en vous rendant sur la page du Siberian Times :

https://siberiantimes.com/other/others/features/permafrost-is-ablaze-with-hundreds-of-wildfires-in-worlds-coldest-region/

Le réchauffement climatique et les incendies aux Etats Unis // Climate change and wildfires in the U.S.

Plus de 70 incendies de forêt majeurs sont actuellement recensés dans l’ouest des États-Unis et dans les États voisins. Les flammes ont englouti des dizaines de milliers de kilomètres carrés. On craint que des conditions climatiques changeantes puissent aggraver une situation déjà désastreuse. La plupart des régions touchées par les incendies sont en proie à des conditions de sécheresse considérées comme « extrêmes » et « exceptionnelles », les niveaux d’alerte les plus élevés.

En Californie, l’incendie de Tamarack avance rapidement au sud du Lac Tahoe. Il a franchi une autoroute, provoquant de nouvelles évacuations et l’annulation d’un raid cycliste extrême à travers la Sierra Nevada. L’incendie de Tamarack, déclenché par la foudre le 4 juillet, a littéralement explosé pendant la nuit et menacé Markleeville, une petite ville proche de la frontière entre la Californie et le Nevada.

En Oregon, le Bootleg Fire est contenu à seulement 22%. La fumée et la chaleur ont provoqué des colonnes de cendres et de fumée pouvant atteindre 10 km de hauteur. Le Bootleg est actuellement le plus grand incendie de forêt aux États-Unis. Les autorités craignent que cet enfer fusionne avec le Log Fire à proximité.

Les incendies de végétation se développent et progressent rapidement en raison des conditions chaudes, sèches et venteuses. L’absence d’humidité contribue à la propagation du feu pendant la période nocturne. La forte vitesse de propagation des incendies est favorisée par la végétation qui a été affectée par la sécheresse. Des conditions similaires sont attendues pour les prochains jours.

Le National Weather Service (NWS) prévoit une « chaleur extrême » dans toutes les plaines du nord et les États de l’ouest entre les montagnes, avec des températures « bien au-dessus de la moyenne » au cours des prochains jours. Cette vague de chaleur exacerbera la sécheresse actuellement observée dans la région, ce qui va créer un environnement propice à la propagation incontrôlable des incendies de forêt. Le NWS a également également mis en garde sur la présence de « foudre sèche » pendant les orages de chaleur, en particulier dans des parties du nord et du centre de la Californie.

Les conditions extrêmement chaudes et sèches qui attisent ces incendies sont liées au changement climatique d’origine humaine. L’ouest des États-Unis connaît une chaleur et une sécheresse de plus en plus intense depuis une trentaine d’années. Le NWS explique que la situation ne fera qu’empirer, ce qui engendrera des incendies de végétation plus fréquents et destructeurs.

Selon le National Interagency Fire Center, 34 596 incendies de forêt ont été signalés du 1er janvier au 16 juillet 2021, affectant environ 10 000 kilomètres carrés. Au cours de la même période de 2020, il y a eu 28 423 incendies de forêt affectant 7 200 kilomètres carrés.

Source : The Guardian.

————————————-

More than 70 large wildfires are currently burning across the US west and nearby states – engulfing tens of thousands of square kilometres in flames. Fears are mounting that shifting conditions can worsen an already dire situation. Significant areas of the states affected by the wildfires are in the grips of drought conditions that are considered “extreme” and “exceptional”, the most severe levels.

In California, a rapidly growing Tamarack Fire south of Lake Tahoe jumped a highway, prompting more evacuation orders and the cancellation of an extreme bike ride through the Sierra Nevada.

The Tamarack Fire, which was sparked by lightning on 4 July, exploded overnight and was threatening Markleeville, a small town close to the California-Nevada state line.

In Oregon, the Bootleg Fire is just 22% contained. The smoke and heat have spurred giant « fire clouds », dangerous columns of ash and smoke that can spiral up to 10 km skyward. Bootleg is currently the largest US forest fire. Officials also worry that this inferno might merge with the nearby Log Fire.

The wildfires develop and extend rapidly due to hot, dry and breezy conditions. Poor humidity recovery at night is contributing to active fire spread through the night time period. Robust spread rates are being generated by drought-affected fuels. Similar conditions are expected for the next several days.

The National Weather Service (NWS) has forecast “excessive heat” throughout the northern plains and intermountain west states, with temperatures soaring “well above average” over the next several days. This heat wave will exacerbate the severe to exceptional drought currently found across the region, which in combination can make for an environment ripe for wildfires to spread uncontrollably. The NWS also warned that dry lightning could be a concern for portions of northern and central California.

The extremely hot, dry conditions fanning these fires are linked to human-caused climate change. The US west has grown much drier and warmer over the past three decades and is expected to grow more extreme which, in turn, is poised to create more frequent and destructive wildfires.

According to the National Interagency Fire Center, there have been 34,596 reported wildfires from 1 January to 16 July, affecting about 10 000 square kilometres. Over the same period of 2020, there were 28,423 wildfires affecting 7200 square kilometres.

Source : The Guardian.

 

Graphique montrant la progression des incendies de végétation aux Etats Unis depuis les années 1980 (Source : National Interagency Fire Center)

Les belles couleurs du Lagon Bleu (Islande) // The nice colours of the Blue Lagoon (Iceland)

Le Lagon Bleu – Blue Lagoon en anglais, Bláa Lónið en islandais – est l’un des sites touristiques les plus populaires d’Islande. C’est un spa géothermique situé pas très loin de Grindavik, sur la péninsule de Reykjanes. Il est alimenté par l’eau utilisée dans la centrale voisine de Svartsengi dont les panaches de vapeur blanche sont visibles de loin.

Grâce à un forage à plus de 2 000 mètres de profondeur, la centrale puise une eau sous pression (12 bars) qui sort à une température de 240 °C. La force de la vapeur est utilisée pour actionner des turbines qui produisent de l’électricité. Cette eau chaude permet aussi de chauffer les villes de Grindavik et Reykjavik. Après avoir fait tourner les turbines, la vapeur et l’eau chaude passent à travers un échangeur de chaleur. L’eau ressort de la centrale entre 30 et 39 °C pour alimenter directement la station thermale et le lac artificiel.

La teinte bleu laiteux de l’eau est due à sa forte teneur en silice. En raison de cette concentration minérale, l’eau ne peut pas être recyclée et doit être évacuée dans le paysage voisin, un champ de lave perméable dont l’épaisseur varie de 50 cm à 1 m. L’eau s’infiltre peu à peu dans le sol, mais les dépôts rendent le sol imperméable au fil du temps, de sorte qu’il est nécessaire de creuser de nouveaux bassins dans le champ de lave voisin, avec un impact environnemental qui n’est donc pas négligeable. L’eau présente un pH moyen de 7,5 et une teneur en sel est de 2,5 %.

Très peu d’organismes vivent dans l’eau à part quelques algues bleu-vert. Sa qualité pour soigner les maladies de la peau comme le psoriasis attire de nombreux visiteurs au spa. Les installations ont ouvert en 1987 et en 1992 la société Blue Lagoon a été créée. Une structure spécialisée dans le psoriasis a été ouverte en 1994 et en 1995 la société Blue Lagoon a commencé à commercialiser des produits pour la peau.

La baignade dans l’eau laiteuse était bon marché la première fois que j’ai visité le Blue Lagoon dans les années 1990, mais c’est maintenant beaucoup plus cher. Le Big Business est passé par là et vous devrez débourser entre 45 et 75 euros pour profiter des bienfaits de l’eau.

Un sentier (accès gratuit) a été aménagé autour des bassins. On avance dans un autre monde, très photogénique…

++++++++++
One of Iceland’s most popular tourist sites, the Blue Lagoon is a geothermal spa, not very far from Grindavik, on the Reykjanes Peninsula. It is supplied by water used in the nearby Svartsengi geothermal power station whose white steam plumes can be seen from afar. The power of the steam is used to run turbines that generate electricity. After going through the turbines, the steam and hot water passes through a heat exchanger to provide heat for a municipal water heating system. Then the water is fed into the lagoon.
The water’s milky blue shade is due to its high silica content. It is also rich in salts and algae. The water temperature in the bathing area of the lagoon averages 37–39 °C.
The water’s rich mineral content is provided by the underground geological layers and pushed up to the surface by the hot water at about 12 bar pressure and 240 °C temperature. Because of its mineral concentration, the water cannot be recycled and must be disposed of in the nearby landscape, a permeable lava field that varies in thickness from 50 cm to 1 m. After the minerals have formed a deposit, the water reinfiltrates the ground, but the deposits render the ground impermeable over time, so the plant needs to continuously dig new ponds in the nearby lava field, with a non negligible environmental impact. The average pH is 7.5 and the salt content is 2.5%.
Very few organisms live in the water apart from some blue-green algae. Its quality to cure skin diseases like psoriasis attracts many visitors to the spa. Bathing facilities opened in 1987 and in 1992 the Blue Lagoon company was established. A psoriasis clinic was opened in 1994 and in 1995, the Blue Lagoon company began marketing skin products.
Bathing in the milky water was quite cheap the first time I visited the Blue Lagoon in the 1990s but it is now far more expensive. It means big business and you will have to pay an entry fee between 45 and 75 euros to enjoy the water.
There is a free footpath around the site. It takes you into an unreal but photogenic world.

Photos : C. Grandpey

Prise du pouls de la Terre // Taking Earth’s pulse

Des chercheurs du University College London (UCL) vont larguer cinquante sismomètres sur le fond de l’Océan Atlantique pour tenter de prendre le « pouls » de la Terre. Les instruments détecteront les vibrations causées par les ondes sismiques et enregistreront en continu les mouvements qui se produisent à des centaines de kilomètres de profondeur à l’intérieur de notre planète. Les sismomètres seront positionnés dans une zone qui comprend les îles Canaries, Madère et les Açores, et utiliseront une technique précédemment utilisée pour étudier les galaxies. Les instruments seront largués par bateau au cours des prochaines semaines, ancrés au fond de la mer, avant d’être récupérés un an plus tard.

Les scientifiques expliquent que le but premier du projet UPFLOW (Upward Mantle Flow), basé sur des observations sismiques innovantes, est de mieux comprendre les grandes remontées de matière depuis le manteau terrestre. Le phénomène se produit loin des limites des plaques continentales et ne peut pas être expliqué par la théorie de la tectonique des plaques. Le projet permettra également de faire avancer la recherche sur les séismes tectoniques et volcaniques, ainsi que le suivi des baleines à partir des sons qu’elles émettent.

Les chercheurs de l’UCL Earth Sciences expliquent que c’est la première fois qu’une aussi vaste région de l’océan Atlantique Nord est couverte avec ces instruments très sensibles. En analysant les données fournies, ils espèrent mieux comprendre les importants mouvements qui se produisent à des centaines de kilomètres de profondeur dans le manteau terrestre, en particulier, les remontées de matière. Ces mouvements sont à l’origine des éruptions volcaniques et peuvent également provoquer des séismes. La méthode d’imagerie sismique utilisée était auparavant mise en pratique par les astrophysiciens pour étudier des galaxies lointaines.

L’existence des îles Canaries, de Madère et des Açores est le résultat de mouvements qui se produisent en profondeur sous la surface de la Terre. Le projet permettra de découvrir s’il existe un lien dans la formation de ces îles.

Source : Sky News.

———————————

University College London (UCL) researchers are going to drop fifty seismometers on the floor of the Atlantic Ocean in an attempt to measure the Earth’s « pulse ». They will detect vibrations caused by seismic waves and continuously record motions hundreds of kilometres deep within the planet.

The seismometers will be positioned across an area that includes the Canary Islands, Madeira and the Azores, and use a technique previously used to study galaxies. The instruments will be dropped by boat over the next few weeks, anchoring themselves to the sea bed, before being collected a year later.

Experts say the project, called UPFLOW (Upward mantle flow from novel seismic observations) aims to understand more about large upwellings of material from the Earth’s mantle.This occurs far from the boundaries of continental plates and cannot be explained by the theory of plate tectonics. The project will also aid research on earthquakes and volcanic tremors, as well as helping track whales from the sounds they make.

Researchers at UCL Earth Sciences explain that it is the first time such a large region of the North Atlantic ocean has been covered with these highly sensitive instruments. By analysing their data, they hope to better understand the massive motions occurring hundreds of kilometres deep in the Earth’s mantle – in particular, upward flows of material that are not well understood. These motions are what cause volcanic eruptions and can also lead to earthquakes. The seismic image method that will be used was previously employed by astrophysicists to study far-away galaxies.

The existence of the Canary Islands and the volcanic islands in Madeira and the Azores are a result of massive motions deep under the Earth’s surface. The project will allow to uncover if there is a link in how these islands formed.

Source : Sky News.

Le projet UPFLOW permettra-t-il d’en savoir plus sur les volcans des Canaries, comme ici à Lanzarote? (Photo : C. Grandpey)