L’accélération des catastrophes naturelles // The acceleration of natural disasters

Le 6 octobre 2020, j’ai publié une note intitulée « Du jamais vu, mais que l’on reverra » ; elle faisait suite aux inondations catastrophiques dans les Alpes Maritimes. Afin d’illustrer mes propos sur la répétition des événements climatiques extrêmes, je donnais quelques exemples recensés au cours du mois de septembre à travers le monde.

Un rapport du Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNSDIR) vient apporter de l’eau à mon moulin. On y apprend que le changement climatique est le principal responsable du doublement des catastrophes naturelles dans le monde depuis l’an 2000. Le nombre de catastrophes climatiques est passé de 3 656 pour la période 1980-1999 à 6 681 pour la période 2000-2019. Ces catastrophes naturelles ont tué plus de 1,2 million de personnes depuis 2000.

Les événements les plus fréquents au cours des deux dernières décennies sont les inondations et les tempêtes, et l’ONU s’inquiète de la survenue de vagues de chaleur dans la prochaine décennie.

Le coût lié à ces désastres est de près de 3 000 milliards de dollars depuis 2000. Toutefois, ce chiffre est en dessous de la réalité car un grand nombre de pays, notamment en Afrique et Asie, ne fournissent pas d’informations sur l’impact économique des catastrophes survenues ces 20 dernières années.

Source : ONU.

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On October 6th, 2020, I released a post entitled « Never seen before, but that we will see again »; it followed the catastrophic floods in the Alpes Maritimes. In order to illustrate the repetition of extreme weather events, I gave a few examples identified during the month of September around the world.
A report from the United Nations International Strategy for Disaster Reduction (UNSDIR) brings water to my mill. We learn that climate change is chiefly responsible for the doubling of natural disasters in the world since 2000. The number of climate disasters has increased from 3,656 for the period 1980-1999 to 6,681 for the period 2000-2019 . These natural disasters have killed more than 1.2 million people since 2000.
The most common events over the past two decades are floods and storms, and the UN is concerned about the occurrence of heat waves in the next decade.
The cost linked to these disasters has been close to 3 trillion dollars since 2000. However, this figure is below the reality because a large number of countries, especially in Africa and Asia, do not provide information on the economic impact of disasters over the past 20 years.
Source: UNO.

Anomalies de température annuelle globale de 1979 à 2019 d’après huit agences météorologiques (Source : NOAA)

Retour de l’expédition MOSAIC // The MOSAIC expedition is back

J’ai consacré plusieurs notes les 12 mai, 4 juin et 22 août 2020 à l’expédition MOSAIC (Multidisciplinary drifting Observatory for the Study of Arctic Climate). A l’époque, cette expédition est restée très discrète dans les médias, mais les résultats des observations leur ont, semble-t-il, fait prendre conscience de la gravité de la situation dans l’Arctique, une situation sur laquelle je ne cesse d’alerter dans ce blog.

L’expédition MOSAIC est la plus importante jamais mise sur pied dans l’Arctique. Le 20 septembre 2019, le brise-glace Polarstern, navire amiral de l’Institut Alfred Wegener, a levé l’ancre dans le port de Tromsø en Norvège, pour rejoindre le cœur de l’Océan Arctique et y faire des mesures scientifiques. La mission impliquait 600 chercheurs de dix-sept pays.

Lors de la conférence de presse organisée le lundi 12 octobre à l’occasion du retour du Polarstern, le chef de l’expédition n’a pas mâché ses mots pour rendre compte de la situation dans l’Arctique. Selon ses propres mots, la banquise d’été est « en train de disparaître. » Ce qu’ont vu les scientifiques n’incite pas à l’optimisme. Le chef de l’expédition a expliqué que « la banquise dans l’Arctique fond à une vitesse spectaculaire. Si le changement climatique se poursuit, dans quelques décennies, nous aurons un Arctique libéré des glaces durant l’été. […] Nous devons tout faire pour préserver la banquise dans l’Arctique pour les générations futures, et nous devons tenter de saisir la petite chance que nous avons encore de pouvoir le faire. ».

Pendant un an, le Polarstern s’est laissé entraîner avec les glaces, selon la dérive polaire. Les scientifiques ont récolté plus de 150 térabits de données ainsi que de nombreux échantillons de glace et d’eau.

Les conclusions de l’expédition MOSAIC sont confortées par des observations satellites. Elles confirment que la banquise d’été a fondu jusqu’à former en 2020 la deuxième plus faible superficie jamais enregistrée, après celle de 2012.

Nos gouvernants tireront-ils des leçons des conclusions de l’expédition MOSAIC ? C’est une autre histoire. Quand on voit la portée quasiment nulle des différentes COP, on peut raisonnablement se le demander !

Source : presse nationale et internationale.

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 I devoted several posts on May 12th, June 4th and August 22nd, 2020 to the MOSAIC (Multidisciplinary drifting Observatory for the Study of Arctic Climate) expedition. At the time, this expedition remained very discreet in the media, but the results of the observations have, it seems, made them aware of the gravity of the situation in the Arctic, a situation on which I continue to alert in this blog.
The MOSAIC expedition is the largest ever in the Arctic. On September 20th, 2019, the Polarstern icebreaker, flagship of the Alfred Wegener Institute, left the port of Tromsø in Norway, to reach the heart of the Arctic Ocean and take scientific measurements. The mission involved 600 researchers from seventeen countries.

On Monday 12 October, at the press conference on the occasion of the return of the Polarstern, the expedition leader did not mince his words to report on the situation in the Arctic. In his own words, the summer sea ice is « disappearing. » What the scientists have seen does not give cause for optimism. The expedition leader explained that « the sea ice in the Arctic is melting at a spectacular rate. If climate change continues, in a few decades we will have an ice-free Arctic in the summer. […] We must do everything to preserve the ice in the Arctic for future generations, and we must try to seize the small chance we still have of being able to do so. »
For a year, the Polarstern let itself be dragged along with the ice, depending on the polar drift. Scientists collected more than 150 terabits of data as well as numerous samples of ice and water.
The findings of the MOSAIC expedition are confirmed by satellite observations. They confirm that the summer sea ice has melted so fast in 2020 that it has become the second smallest area on record, after that of 2012.
Will our rulers learn from the findings of the MOSAIC expedition? This is an other story. When we see the very limited interest of the different COPs, we can reasonably wonder!
Source: national and international press.

Le Polarstern (Source : Wegener Institute)