Manque de neige: Les stations de ski auvergnates en difficulté

Comme je l’ai indiqué précédemment, et prouvé au travers des images des webcams, les stations de ski auvergnates souffrent cruellement du manque de neige cette année, comme la plupart des autres stations de basse et moyenne altitude. Les statistiques montrent que le réchauffement climatique est en train de s’accélérer (Janvier 2020 a été le mois de janvier le plus chaud de l’histoire) et il est donc peu probable que les prochaines années connaissent une embellie côté enneigement.

Un article paru dans le journal La Montagne nous apprend que le manque de neige sur le massif du Sancy, dans une période touristique essentielle pour le chiffre d’affaires annuel, commence à créer de vraies difficultés financières pour les stations de ski auvergnates. Celle du Mont-Dore est clairement touchée. Les soucis financiers de la société anonyme d’économie mixte (SAEM) qui gère les remontées mécaniques du Mont-Dore ont été mis en avant lors d’une réunion qui s’est tenue en sous-préfecture d’Issoire et à laquelle participaient les représentants des stations de Chastreix, de Super Besse et du Mont-Dore. Il faut savoir que les vacances de février avec un bon enneigement représentent quasiment 65 % du chiffre d’affaires de la saison complète.

Dans un premier temps, la SAEM va demander des reports de charges aussi bien au niveau des banques que de l’Urssaf. Plusieurs scénarios sont possibles pour l’avenir, de la simple recapitalisation, jusqu’au redressement judiciaire qui permettrait de poursuivre l’activité et de pérenniser les emplois (21 permanents et 60 saisonniers dont 35 à temps partiel en ce moment), tout en apurant les dettes. La décision sera prise par le conseil d’administration de la société, qui doit se réunir prochainement.

Les responsables des stations auvergnates s’accordent pour dire qu’il va falloir s’orienter vers une diversification des activités et repenser la logique des gestions des stations. Par exemple, s’agissant de la neige de culture, il faudra investir sur des domaines un peu plus petits où les canons à neige existants seront plus resserrés. Les stations ont commis l’erreur, il y a 10 ou 15 ans, d’investir dans des enneigeurs très coûteux que les stations paient encore, ce qui explique que de nombreuses sociétés de moyenne montagne sont en difficulté financière. Il y a une dizaine d’années, alors que je randonnais sur les cimes auvergnates, j’ai pénétré dans une zone – soi disant interdite – d’installation des enneigeurs et j’ai pris une bonne engueulade de la part du chef de chantier. Je lui ai aimablement ( !) répondu que dans 5 ans son travail ne servirait à rien car il n’y aurait plus de neige. Honnêtement, je ne pensais pas être aussi proche de la vérité !

Les gestionnaires des stations ne pensaient pas, eux non plus, que la situation se dégraderait aussi vite. Aujourd’hui, il y a forcément un manque à gagner pour ceux dont l’activité est directement liée aux sports d’hiver : les loueurs de matériel, les écoles de ski et les remontées mécaniques. Paradoxalement, les autres activités commerciales comme l’hôtellerie, les activités de pleine nature se portent bien. Le directeur de l’Office du tourisme du Mont-Dore se veut rassurant. « L’État devrait se saisir du dossier des stations de moyenne montagne. […] Le Mont-Dore ne peut pas fermer. Mais il est important que la SAEM protège ses salariés et ses infrastructures en attendant que des solutions se dessinent ».

Source : La Montagne.

Grand soleil ce week-end sur l’Auvergne, avec une quinzaine de degrés au thermomètre.

L’hélicoptère de Luchon-Superbagnères….

Je l’ai toujours dit : le jour où les gens ne pourront plus skier par manque de neige, les médias vont s’emparer du problème et la population commencera à réaliser que le réchauffement climatique n’est pas le canular annoncé par le Président Trump.

Le récent apport de neige par hélicoptère à Superbagnères (Haute-Garonne) est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Comme le font remarquer certains, cette scène est en soi marginale, mais elle illustre une réalité qui menace l’existence de nombreuses stations de ski. L’enneigement est au plus bas dans certaines régions, au point de mettre en péril l’économie locale. Les exemples de stations de ski impactées par un mauvais enneigement se multiplient. On peut citer la station de ski de Chalmazel, dans la Loire, qui a été fermée jusqu’à nouvel ordre. Dans les Hautes-Alpes, Céüze a fermé définitivement ses portes après un siècle d’existence. Pour faire face au manque de neige, plusieurs stations de ski tentent désormais de se reconvertir en « stations de montagne » afin d’accueillir des touristes tout au long de l’année, y compris durant l’été et le printemps. Au train où vont les choses, le mal ne tardera pas à affecter les stations plus élevées.

A l’issue de ma conférence « Glaciers en péril », on me demande souvent quelles sont les solutions pour freiner les effets désastreux du réchauffement climatique dans nos montagnes. Le problème, c’est que ces solutions ne se trouvent pas au seul niveau de la France (qui ne fait d’ailleurs pas grand-chose pour réduire les gaz à effet de serre). Le problème est global et il faut savoir que les concentrations de CO2 mettront du temps à diminuer dans l’atmosphère, même si des mesures immédiates et radicales sont prises dès maintenant.

Comme le suggérait un récent reportage sur la vallée de l’Arve qui conduit à Chamonix et au tunnel du Mont Blanc, il faudrait favoriser le ferroutage, mais je ne suis pas certain que les très puissants lobbies de transporteurs routiers seront d’accord !  Je pense aussi que la politique en faveur de l’énergie solaire est beaucoup trop timide, de même que celle qui incite à installer des chauffages domestiques moins polluants.

Le souci, c’est que pendant ces mesures seront mises en place en France – si elle le sont un jour ! – la Chine, l’Inde ou la Pologne, pour ne citer que ces pays, continueront à faire tourner à plein régime leurs centrales au charbon. Rien n’est fait dans un pays comme la Chine pour réduire la pollution automobile dans des mégapoles envahies par le smog des gaz d’échappement. Il ne faudrait pas oublier que ces particules fines se déposent jusque sur la chaîne himalayenne où elles accélèrent la fonte des glaciers….

Héliportage de neige à Superbagnères (Source: Yahoo News)

L’avenir sombre du ski dans les Pyrénées // The bleak future of skiing in the Pyrenees

La France a les honneurs de la presse américaine qui informe ses lecteurs sur le manque de neige dans les montagnes françaises et surtout dans les Pyrénées. L’auteur de l’article a choisi l’exemple du Mourtis (Haute Garonne) car la station de ski est victime d’un des hivers les plus doux depuis plus d’un siècle.
Le manque de neige a contraint Le Mourtis à – temporairement? – fermer ses pistes de ski dès la mi-saison. Les restaurateurs et les hôteliers doivent faire face à un afflux moindre de visiteurs, et les gens qui viennent doivent se rabattre sur d’autres activités comme la randonnée.
La température diurne des derniers jours était supérieure à 10 degrés Celsius. L’avenir est sombre pour toutes les stations de ski des Pyrénées situées à basse ou moyenne altitude. Alors que les scientifiques prédisent une augmentation à long terme des températures à l’échelle de la planète, les villages qui gagnent leur vie grâce aux sports d’hiver doivent se préparer à un avenir avec beaucoup moins de neige. Personne ne peut plus garantir le ski et les stations devront proposer autre chose. Par exemple, Le Mourtis loue des scooters pour dévaler les pentes  de ses montagnes. Ils sont équipés de patins pour glisser sur la neige, mais si la neige fait défaut, on peu remplacer les patins par des roues.
En raison du manque de neige, il y a besoin de moins de personnel sur les pistes de ski et de nombreux emplois temporaires devront être supprimés ou réduits. Le chiffre d’affaires des commerces du Mourtis va connaître cette saison une perte estimée entre 10% et 15%.
Un météorologue a indiqué que la dernière fois que la France avait connu des mois de décembre et janvier aussi doux que cette année était en 1900. La météo a toujours fluctué d’année en année, mais il est clair que la tendance actuelle est vers des hivers doux avec moins de neige, sous l’effet du réchauffement climatique.
Si la tendance se poursuit, les stations de ski situées à environ 1600 mètres d’altitude (le Mourtis se situe à 1350 mètres) connaîtront des température tellement élevées qu’elles ne pourront même pas pulvériser de neige artificielle sur leurs pistes de ski. Certaines stations des Pyrénées sont plus hautes et ont un enneigement correct, du moins pour le moment…
Source: Yahoo.com.

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France has the honours of the American press which informs its readers about the lack of snow in the French mountains and especially in the Pyrenes. The author of the article has chosen the example of Le Mourtis (Haute Garonne). The ski resort a victim of one of the mildest winters in more than a century.

The lack of snow has forced the resort to – temporarily? – close down its ski runs in mid-season. Local restaurateurs and hoteliers are counting the cost of fewer visitors, and those people that do come make do with other pursuits, like hiking.

The daytime temperature in the past days was above 10 degrees Celsius. The future is bleak for all ski resorts of the Pyrenees at low or medium altitude. With scientists predicting a long-term rise in global temperatures, people who earn a livelihood from winter sports have to contemplate a future with much less snow. No one can guarantee skiing any more and the resorts will have to sell something else. For instance, Le Mourtis is renting downhill scooters. They come with skids for gliding on snow, but if the snow fails to come, they can be fitted with bicycle wheels instead.

Because of the lack of snow, there is the need for less staff on the ski runs and many temporary jobs will be cancelled or have to be reduced. Revenue among businesses in Le Mourtis are expected this season to be down between 10% and 15%.

A meteorologist indicated that the last time France experienced a December and January as mild as this year was in 1900. Weather has always fluctuated from year to year, but it is clear that the current tendency is toward mild winters and less snow, in line with global warming.

If the trend continues, ski resorts around 1,600 metres above sea level (The Mourtis  sits at 1,350 metres) will be so warm they cannot even spray artificial snow on their ski runs. Some Pyrenees resorts are higher and have a decent snow, at least for the moment.

Source: Yahoo.com.

Vue des pistes de ski du Mourtis où les canons à neige sont au chômage