Exercices d’évacuation au Japon // Evacuation drills in Japan

Quelque 2000 d’habitants de six localités au pied du Mont Fuji ont participé à un exercice d’évacuation le 20 août dernier dans le cadre de la simulation d’une éruption du célèbre volcan japonais. C’était le premier du genre dans la région.
Le Mont Fuji (3 776 m) est le plus haut sommet du Japon. Il est entré en éruption pour la dernière fois en 1707, avec des panaches de cendre qui ont atteint la ville de Tokyo. Les localités impliquées dans l’exercice se trouvent à la base nord de la montagne. Pour évaluer l’ampleur des bouchons que ne manquerait pas de provoquer une évacuation de masse, près de 600 participants se sont dirigés à bord de leurs véhicules vers une zone d’évacuation prévue à une trentaine de kilomètres.
L’évacuation avait été décidée car une coulée pyroclastique était censée s’approcher du centre-ville, avec une alerte volcanique de niveau 5 décrétée à 7 heures du matin par l’Agence Météorologique Japonaise. Cela signifiait que les habitants devaient quitter immédiatement leur domicile.
Les autorités ont utilisé le réseau de haut-parleurs publics pour avertir les habitants qu’une catastrophe imminente allait se produire. Alors que la plupart partaient à bord de leurs voitures, ceux qui jouaient le rôle de personnes âgées étaient installés dans des camions de la Protection Civile et des bus privés pour atteindre le site d’évacuation.
Dans le cas où il faudrait évacuer les 100 000 habitants des zones menacées, les principaux problèmes à gérer seraient les embouteillages et le mouvement de panique qu’un tel événement ne manquerait pas de déclencher. Les files de voitures s’étiraient sur 3 km au plus fort de l’évacuation. L’un des participants a déclaré qu’il lui avait fallu trois fois plus de temps que la normale pour atteindre le site d’évacuation ; le trajet s’effectue généralement en 30 minutes en voiture. Selon lui, « si le Mont Fuji était  réellement entré en éruption, les embouteillages auraient été bien pires ».
Source: The Asahi Shimbun.

A noter que des exercices réguliers d’évacuation se déroulent à Kagoshima (Japon) en vue d’une éruption majeure du Sakurajima. Les étrangers ne sont pas oubliés car les messages d’évacuation sont diffusés par des haut-parleurs en japonais, anglais, coréen et chinois.

Des plans d’évacuation sont prévus dans l’éventualité d’une éruption du Vésuve (Italie), mais la Campanie n’est pas le Japon. A ma connaissance, les Italiens ne pratiquent pas d’exercices de simulation d’évacuation. Il y aura un fossé énorme entre la théorie et la pratique. Une évacuation de Naples ou de ses banlieues ne se fera pas sans dommages.

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2,000 or so residents of six municipalities at the base of Mount Fuji evacuated in an August 20th drill to simulate an eruption of Mt Fuji. Officials said it was the first of its kind to be held.

Mount Fuji (3,776 m) is Japan’s highest peak. It last erupted in 1707, showering ash as far away as Tokyo. The municipalities involved in the exercise are located at the northern base of the sacred mountain. To gauge what level of congestion would arise from a mass evacuation, nearly 600 participants drove their private vehicles to a designated evacuation area 25 to 30 kilometres away.

The drill was held under the assumption that a pyroclastic flow was approaching the downtown area, triggering a volcanic alert of level 5 at 7 a.m. by the Japan Meteorological Agency, meaning residents must evacuate immediately.

Officials used the public speaker disaster warning system to « alert » residents to the impending disaster. While most residents drove away in their cars, participants playing the roles of elderly people boarded Self-Defense Forces trucks and private buses to reach the evacuation site.

In the event all 100,000 residents in the areas in question have to be evacuated, a major concern is snarled traffic and panic resulting. Traffic was backed up for about 3 kilometres at one point during the drill. A man who took part said it took three times longer than normal to reach the evacuation site, usually a 30-minute drive. “If Mount Fuji actually erupted, the traffic congestion would be much worse”.

Source: The Asahi Shimbun.

It is well known that regular evacuation drills are held in Kagoshima to prepare for a large-scale eruption of Mount Sakurajima. Foreigners are not forgotten as the evacuation advisory is aired through speakers around the island in Japanese, English, Korean and Chinese.

Evacuation plans have been drawn in the event of an eruption of Vesuvius, but Campania is not Japan. As far as I know, the Italians do not perform evacuation exercises. There will be a huge gap between theory and practice. An evacuation of Naples or its suburbs will not happen without damage.

File de voitures pendant l’évacuation (Source: The Asahi Shimbun)

Vue du Mont Fuji (Crédit photo: Wikipedia)

 

2 réflexions au sujet de « Exercices d’évacuation au Japon // Evacuation drills in Japan »

  1. Bonjour Claude,
    « Lessive planétaire. »
    Expulser, rejeter, faire sortir, vider, épurer…, voici autant de notions que contient le mot évacuation. C’est donc en quelque sorte un bon moyen d’éviter ou d’éliminer un danger, une nuisance, un inconfort. Fuir un milieu hostile relève pour l’Homme d’un pur atavisme qui date d’avant qu’il fut pris d’une sédentarisation porteuse de progrès dans sa possibilité de faire évoluer son esprit, son intelligence. A contrario, s’il se remettait à « migrer », on pourrait penser qu’il subirait un « retour » au sens darwinien du terme, c’est-à-dire un retour à ses habitudes Néandertaliennes, donc assez primaires, pour ne pas dire animalières, ou pour le moins instinctives.
    A l’opposé de l’Italie dont l’ambition perpétuelle est d’évacuer la ville de Naples en cas de réveil du Vésuve, et ils s’y acharnent, les Japonais restent fidèles à leur statuts d’Homo sapiens et considère en vertu du principe qu’une peur n’évite pas le danger, qu’il est inutile de fuir devant l’offensive volcanique lorsque l’on sait s’en préserver sur place, et ils s’y emploient.
    Pour les Français, une troisième attitude les animent, atavique également je pense, qui concerne à se foutre royalement de ces aléas, et de penser que de toutes façons on y peut rien, on sera mort avant que la Pelée se remette à ratatiner nos belles villa sur ses flans, ou que le mont Dore expulse son dôme, et ils s’y complaisent.
    Je crois tout de même que devant des phénomènes naturels d’envergure, et quelque soit sa conception de son devenir dans de tels cas, la grande casse est assez inévitables, et même tout à fait naturelle pour la planète qui cherche en permanence à faire peau neuve, et à coup sur y parvient dans tous les cas de figure, en dépit des efforts humains pour la transformer.
    Un accessit au Japon me parait cependant s’imposer.
    Amitiés perpétuelles
    Pierre Chabat

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    1. Bonjour Pierre,
      Dans une note à paraître dans quelques jours, vous verrez que la région du Vésuve ne mérite pas l’accessit que vous décernez au Japon.
      Amitiés.
      Claude Grandpey

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