Réchauffement climatique : hausse des événements extrêmes et un violent orage à Juneau (Alaska) // Global warming : more extreme events and a violent thunderstorm in Juneau (Alaska)

Alors que la France se prépare à affronter une nouvelle vague de chaleur dès le mois de juin 2025, de nouvelles données de la NASA révèlent une augmentation spectaculaire de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les sécheresses et les inondations au cours des cinq dernières années. L’étude montre que ces événements extrêmes sont de plus en plus fréquents, plus longs et plus sévères. Pour 2024, les chiffres atteignent deux fois la moyenne de 2003-2020.
Les chercheurs sont très inquiets devant les derniers chiffres fournis par le satellite Grace de la NASA qui observe les changements environnementaux de la planète. Très prudemment, par crainte de la colère de Donald Trump, les scientifiques expliquent que « le réchauffement climatique est la cause la plus probable de cette tendance apparente, même si l’intensité des événements extrêmes semble avoir augmenté encore plus vite que les températures à l’échelle mondiale.» L’augmentation des événements extrêmes est annoncée depuis longtemps, mais elle est désormais constatée dans la réalité. Le problème est que les populations ne sont pas préparées à de tels événements météorologiques, qui sont plus violents que ceux du passé
Les auteurs de l’étude expliquent qu’il faudra encore une dizaine d’années pour confirmer et qualifier de manière concluante la situation actuelle de ‘tendance’. Selon eux, « nous ne pouvons pas encore prouver la causalité ; il nous faudra un ensemble de données beaucoup plus vaste. Il est difficile de déterminer précisément ce qui se passe actuellement, mais d’autres événements montrent que le réchauffement climatique en est le facteur déterminant. Nous observons de plus en plus d’événements extrêmes dans le monde, ce qui est très alarmant.»
La première partie de l’étude chronologique de la NASA a été publiée dans Nature Water en 2023. Les chercheurs avaient utilisé une formule mathématique pour calculer l’effet global d’un événement météorologique en termes de gravité, mesurée par la superficie totale touchée, la durée de l’événement et le degré d’humidité ou de sécheresse. L’étude expliquait que la perturbation du système hydrologique serait l’une des conséquences les plus importantes de la crise climatique. Elle soulignait que l’intensité des événements extrêmes était fortement corrélée à la température moyenne de la planète. De ce fait, la poursuite du réchauffement climatique entraînerait des sécheresses et des inondations plus fréquentes, plus graves et plus longues.

Dans le même temps, le dernier rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) estime à 80 % la probabilité qu’au moins une des cinq prochaines années dépasse en température 2024, année la plus chaude jamais enregistrée. Il indique que les températures globales devraient continuer d’augmenter au cours des cinq prochaines années, avec une augmentation des risques climatiques et leurs impacts sur les sociétés, les économies et le développement durable. L’imprévisibilité des événements extrêmes révélée par les nouvelles données est susceptible d’inquiéter le secteur de l’assurance, qui base ses primes sur les tendances antérieures. Cela pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble des économies.
Source : NASA.

 

L’intensité des événements extrêmes augmente plus vite que les températures globales sur Terre. (Crédit photo : NOAA)

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Nouvel exemple de l’impact du réchauffement climatique sur les phénomènes extrêmes : un orage supercellulaire, très rare en Alaska, s’est formé au-dessus du sud-est de l’État et a traversé la région de Juneau le 16 juin 2025, déclenchant la première alerte ‘Orage violent’ de tous les temps. Là encore, du jamais vu. Le Service météorologique national a émis cette alerte en s’appuyant sur des images satellite et des réseaux de détection de foudre, car la zone autour de Juneau dispose d’une couverture radar limitée.
Les rafales de vent ont atteint jusqu’à 95 km/h dans le centre-ville de Juneau. L’orage a également produit de la grêle dans certaines parties de la ville. Les vents violents ont abattu des arbres dans la vallée de Mendenhall, près du glacier. Des rafales ont rompu les amarres d’un navire de croisière à quai dans le port de Juneau, le faisant dériver brièvement dans le chenal Gastineau avant qu’il soit maîtrisé.
Les orages se forment très rarement dans cette région en raison du manque de chaleur et de l’espace nécessaire à leur développement. La situation septentrionale de Juneau et la présence d’un vaste champ de glace à proximité maintiennent les températures basses et empêchent les nuages ​​d’orage de s’élever suffisamment pour se développer. Mais aujourd’hui, avec le réchauffement climatique, les choses sont en train de changer.
Source : Médias d’information d’Alaska.

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As France is preparing to face another heatwave as soon as June 2025, new data from NASA reveals a dramatic rise in the intensity of weather events such as droughts and floods over the past five years. The study shows that such extreme events are becoming more frequent, longer-lasting and more severe, with last year’s figures reaching twice that of the 2003-2020 average.

The researchers say they are amazed and alarmed by the latest figures provided by NASA’s Grace satellite, which tracks environmental changes in the planet. Very cautiously, for fear of Donald Trump’s anger, they say that « global warming is the most likely cause of the apparent trend, even though the intensity of extremes appears to have soared even faster than global temperatures. » Increases in extremes have long been predicted but are now being seen in reality. The problem is that people are unprepared for such weather events, which are outside previous experience.

The authors of the study say they need another 10 or more years to confirm to conclusively call the current situation a trend. They say : “We can’t prove causation yet – we would need a much longer dataset. It’s difficult to pinpoint exactly what’s happening here, but other events suggest that global warming is the driving factor. We are seeing more and more extreme events round the world, so this is certainly alarming.”

The earlier part of the NASA time series was published in Nature Water in 2023. The researchers used a mathematical formula to calculate the total effect of a weather event in terms of severity measured by the total area affected, the duration of the event and how wet or dry it was. The paper warned that disturbance to the water system would be one of the most significant consequences of the climate crisis. The paper noted that the intensity of extremes was strongly correlated with global mean temperature, suggesting that continued warming of the planet will cause more frequent, more severe, and longer and/or larger droughts and floods.

In the meantime, the World Meteorological Organization’s latest report calculates an 80% chance that at least one of the next five years will top 2024 as the warmest year on record.

It says global temperatures are set to continue to increase over the next five years, increasing climate risks and impacts on societies, economies, and sustainable development. The unpredictability of extreme events revealed in the new data is likely to alarm the insurance industry, which bases current premiums on previous trend data. This could have widespread effects across entire economies.

Source : NASA.

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As a new example of the impact of global warming on extreme events, a rare supercell thunderstorm developed over Southeast Alaska and moved across the Juneau area on June 16, 2025 prompting the first-ever Severe Thunderstorm Warning issued for the city. The National Weather Service issued the warning, relying on satellite images and lightning detection networks because the area has limited radar coverage.

Wind gusts reached up to 95 km/h in downtown Juneau. The storm also produced hail in parts of the city. The strong winds downed trees in the Mendenhall Valley close to the glacier. Wind gusts pushed a cruise ship away from its moorings while it was docked at the Port of Juneau, causing it to briefly drift into the Gastineau Channel before it was brought back under control.

Thunderstorms rarely form in this region due to the lack of heat and space they need to develop. Juneau’s northern location and the presence of a large ice field nearby keep temperatures low and prevent storm clouds from rising high enough to grow. But today with global warming thins are changing.

Source : Alaska’s news media.

2023 a bien été l’année la plus chaude // 2023 was definitely the hottest year

On le savait déjà, mais l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) vient de confirmer que 2023 a officiellement été l’année la plus chaude de tous les temps.
L’OMM utilise six ensembles de données provenant de différents pays pour contrôler les températures sur Terre. Ces données révèlent que la température annuelle moyenne a été supérieure de 1,45°C à l’ère préindustrielle (1850-1900). Chaque mois entre juin et décembre 2023 a établi de nouveaux records. Juillet et août ont été les deux mois les plus chauds jamais enregistrés.
Depuis les années 1980, chaque décennie a été plus chaude que la précédente et les neuf dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées.

Toutes les agences climatiques confirment que 2023 a bien été l’année la plus chaude (Source: OMM)

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We already knew it, but the World Meteorological Organization (WMO) is confirming that 2023 officially smashed the global temperature record.
WMO uses six leading international datasets from across the globe to monitor global temperatures. They reveal a new annual temperature average of 1.45°C set against the pre-industrial era (1850-1900). Every month between June and December 2023 set new records. July and August were the two hottest months ever recorded.

Since the 1980s, each decade has been warmer than the previous one and the past nine years have been the warmest on record.

Réchauffement climatique : des promesses non tenues // Climate change : unkept promises

Le 6 mai 2021, j’ai publié un article insistant sur le niveau désastreux des concentrations de CO2 dans l’atmosphère. Malgré les mises en garde des climatologues, on voit que rien – ou presque rien – n’est fait pour inverser la tendance. Certains lecteurs de ce blog diront que je suis trop pessimiste, mais ce que j’ai vu dans l’Arctique et dans les Alpes m’a fait comprendre à quel point la situation était grave.

Selon The Climate Action Tracker, un réseau indépendant de scientifiques qui contrôle la mise en œuvre des engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les dernières promesses faites par les gouvernements pour limiter les émissions de carbone ne suffiront pas pour empêcher les températures de la planète de dépasser 1,5°C. Au lieu de cela, ces engagements non contraignants vont entraîner une élévation moyenne de la température de 2,4°C qui sera tout simplement  catastrophique.

Le rapport de The Climate Action Tracker explique que certains des objectifs fixés lors du sommet organisé par Joe Biden avec d’autres chefs d’états permettront de réduire de 0,2°C l’estimation du réchauffement prévue par le réseau, mais cela ne changera pas le risque de  dépassement du seuil de 1,5°C fixé en 2018 par le GIEC. Selon les prévisions les plus optimistes, le réchauffement reste bien au-dessus des 1,5°C de l’Accord de Paris. Malgré les premiers engagements pris par les leaders mondiaux au cours de la COP 21, l’Organisation Météorologique Mondiale, sous l’égide des Nations Unies, indique dans son dernier rapport que les températures ont déjà dépassé de plus de 1,2°C le niveau préindustriel. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré: «Nous sommes au bord du gouffre.»

Bien qu’il soit toujours possible de maintenir la hausse moyenne des températures de surface en dessous de 1,5°C, le Climate Action Tracker explique que cela nécessitera un effort important de la part de tous les gouvernements, et qu’un tel effort transformera la vie telle que nous la connaissons. Comme je l’ai souvent écrit, il appartient aux Conférences des Parties – les COP – d’imposer de telles décisions. Les initiatives décidées par les gouvernements à la seule échelle nationale ne sont pas suffisantes.

Le réseau The Climate Action Tracker est particulièrement inquiet quand il constate la volonté persistante de certains gouvernements de construire de nouvelles infrastructures non compatibles avec les objectifs de Paris, telles que des centrales au charbon, le développement du gaz naturel pour produire l’électricité et l’utilisation abusive et inefficace des véhicules personnels dans certains pays.

La hausse des températures a déjà eu un impact significatif sur la vie sur Terre, avec de plus en plus d’épisodes sévères de sécheresse, des événements météorologiques extrêmes et des incendies de végétation. Tant que le changement climatique se poursuivra à un rythme soutenu, l’avenir restera sombre. Une étude menée en 2020 par l’Université de l’Arizona a révélé qu’au rythme actuel d’augmentation de la température, un tiers de toutes les plantes et animaux de la planète seront menacés d’extinction de masse au cours des 50 prochaines années.

Dans son rapport de 2018, le GIEC a averti qu’un réchauffement climatique de 1,5°C entraînera une hausse drastique du niveau de la mer qui menacera les côtes et les nations insulaires, avec une augmentation du nombre de vagues de chaleur. À 2 degrés de réchauffement, 99% des récifs coralliens mourront. On estime que 13% des écosystèmes terrestres seront menacés et l’Arctique dépourvu de glace deviendra une réalité d’ici une vingtaine d’années.

Source: Yahoo News.

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On May 6th, 2021, I released a post referring to the disastrous level of CO2 concentrations in the atmosphere. Despite the climatologists warnings, nothing – or very little – is done to stop the trend. Some readers of this blog will say I am too pessimistic, but what I have seen in the Arctic and in the Alps have made me understand how serious the situation was.

According to The Climate Action Tracker, an independent network of scientists that tracks the commitments made on cutting greenhouse gas emissions, the recent pledges made by world governments to limit carbon emissions will not be sufficient to meet the goal of keeping global temperatures from rising above 1.5 degrees Celsius. Instead, those nonbinding commitments will result in a rise in the average global temperature to a potentially catastrophic 2.4 degrees Celsius.

The Climate Action Tracker report notes that more robust targets made at the summit organised by Joe Biden with other world leaders “have improved the network’s warming estimate by 0.2°C,” but that the net result would still mean the world is poised to blow past the 1.5 degrees Celsius threshold set in 2018 by IPCC. Even under the most optimistic assumptions, the warming is still well above the Paris Agreement’s 1.5˚C temperature limit.

Despite the initial commitments made by world leaders in the Paris climate accord, the United Nations World Meteorological Organization indicates in its latest report that temperatures have already risen by more than 1.2 degrees Celsius above pre-industrial levels. The U.N. Secretary-General António Guterres declared: “We are on the verge of the abyss.”

While keeping the average rise of surface temperatures below 1.5 degrees Celsius is still possible, the Climate Action Tracker said doing so will require a massive, unified effort from world governments that would transform life as we know it. As I have often affirmed, it is up to the Conferences of Parties to impose such decisions. The initiatives decided by local governments are not just sufficient.

The Climate Action Tracker report is particularly worried by the persisting plans of some governments to build new infrastructure not compatible with Paris goals, such as new coal-fired power plants, increasing uptake of natural gas as a source of electricity and the use of large inefficient personal vehicles in some countries..

Rising temperatures have already had a profound impact on life on Earth, with the severity of drought, weather events and wildfire destruction. With climate change continuing apace, the future looks even more bleak. A 2020 study conducted by the University of Arizona found that at the current rate of temperature rise, one-third of all plants and animals on the planet will be at risk of mass extinction in the next 50 years.

In its 2018 report, the IPCC warned that global warming of 1.5 degrees Celsius would result in drastic sea-level rise, threatening coastlines and island nations, and an increase in the number of deadly heat waves. At 2 degrees of Celsius warming, 99 percent of the world’s coral reefs would die off, an estimated 13 percent of ecosystems on land would be imperiled and an ice-free Arctic would become a reality within two decades.

Source : Yahoo News.

Evolution des températures de surface (Source : GIEC)

2020 : une année encore trop chaude ! // 2020 : a year still too hot !

L’année 2021 vient de commencer en France avec une période de froid – mais pas aussi glacial que l’affirment certains médias – et il se pourrait que la température chute à nouveau vers la fin du mois si le vortex polaire de déplace vers le sud (voir ma note du 8 janvier 2021). Ces périodes plus froides sont des accidents climatiques qui se produisent de temps à autre, mais qui ne changent et ne changeront pas grand-chose à la tendance au réchauffement que nous connaissons depuis plusieurs décennies.

Alors que l’année vient de commencer, il est temps pour les agences climatiques de dresser un bilan des températures en 2020 et on ne peut que constater que la situation est extrêmement inquiétante..

Selon l’agence européenne Copernicus, 2021 arrive à égalité avec 2016 comme l’année la plus chaude jamais enregistrée. Elle clôture aussi la décennie la plus chaude de tous les temps et confirme que l’impact du changement climatique s’intensifie.

Après un hiver et un automne exceptionnellement chauds en Europe, le continent a connu avec 2020 l’année la plus chaude jamais enregistrée. L’Arctique a subi une chaleur extrême et les concentrations de CO2 ont continué d’augmenter.

L’agence Copernicus nous apprend qu’en 2020 la température moyenne de la planète a dépassé de 1,25 degré Celsius celle de l’époque préindustrielle. Les six dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde.

Une première estimation révèle que 13 des catastrophes de l’année dernière ont causé au moins 188 décès et un coût de 46,6 milliards de dollars.

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De leur côté, les données préliminaires issues de la réanalyse ERA5 de dernière génération concluent que l’année 2020 serait la deuxième plus chaude des archives remontant à 1979.

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Les données de réanalyse NCEP / NCAR, quant à elles, placent 2020 à la quatrième place.

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Selon les données satellitaires issues de l’Université d’Alabama à Huntsville (UAH), 2020 arrive en deuxième position.

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Comme je l’indiquais plus haut, le bilan proposé par la NASA et la NOAA prend en compte de manière globale les températures terrestres et leurs homologues océaniques.

Selon la NASA, la température moyenne de la surface de la Terre en 2020 est à égalité avec 2016 et devient donc l‘année la plus chaude jamais enregistrée. Poursuivant la tendance au réchauffement sur le long terme, la température moyenne pour 2020 à l’échelle de la planète  a été de 1,02 ° C supérieure à la moyenne de référence pour 1951-1980. 2020 a devancé 2016 d’un cheveu, mais la marge d’erreur possible oblige à mettre les deux années à égalité.

Selon le directeur du Goddard Institute for Space Studies de la NASA, le fait qu’une année ait battu ou non un record n’est pas le plus important. Ce qui importe, c’est la tendance sur le long terme. Au vu de la tendance actuelle et de l’impact humain sur le climat, nous devons nous attendre à de nouveaux records à l’avenir. »

Selon la NOAA, avec une fin d’année légèrement plus froide, 2020 est la deuxième plus chaude des 141 dernières années, avec une température à la surface des terres et des océans de 0,98 ° C au-dessus de la moyenne. Cette valeur n’est que de 0,02°C en dessous de la valeur record de 1,00°C établie en 2016 et de seulement 0,03°C au-dessus de 2019 qui a été la troisième année la plus chaude jamais enregistrée. Les sept années les plus chaudes de la période 1880-2020 ont toutes eu lieu depuis 2014, tandis que les 10 années les plus chaudes ont été enregistrées depuis 2005.

Dans la conclusion de son rapport, la NOAA indique que 2020 est la 44ème année consécutive (depuis 1977) avec une température globale des terres et des océans supérieure à la moyenne du 20ème siècle.

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Dans le même temps, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) indiquait de son côté que l’année 2020 a été l’une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées et rivalise avec 2016 pour la première place. Il faut noter à ce sujet que 2016 se trouvait dans un contexte de fort réchauffement El Niño dans le Pacifique tropical, alors que 2020 s’est déroulée avec un El Niño neutre et même des conditions de refroidissement provoquées par La Niña en fin d’année.

La température mondiale moyenne l’année dernière a été d’environ 14,9°C, soit 1,2 degrés au-dessus du niveau préindustriel (1850-1900)

L’OMM précise que la décennie 2011-2020 a été la plus chaude de tous les temps, avec les trois années les plus chaudes : 2016, 2019 et 2020.

L’OMM avertit que « nous nous dirigeons vers une augmentation catastrophique de la température de trois à cinq degrés Celsius ce siècle. » Depuis les années 1980, chaque décennie a été plus chaude que la précédente.

A une échelle plus réduite, l’Europe, le France et le Limousin où j’habite ont connu avec 2020 l’année la plus chaude depuis le début des relevés météorologiques.

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Record de chaleur océanique en 2020

D’après une étude menée par une équipe internationale de chercheurs et publiée le 13 janvier 2021 dans la revue Advances in Atmospheric Sciences, les cinq années les plus chaudes pour les océans se sont succédé depuis 2015 et les océans ont battu des records de chaleur en 2020.

Les auteurs de l’étude expliquent que la hausse de la température moyenne enregistrée actuellement provoque une hausse du niveau de la mer causée par la fonte des glaces, mais c’est aussi un facteur aggravant dans la formation des catastrophes climatiques. 29 tempêtes ont été enregistrées dans l’Atlantique en 2020, ce qui est un record.

Les données compilées par les scientifiques concernent une profondeur de 2 000 mètres. Depuis 1986, le taux de réchauffement de ce segment des océans a été huit fois supérieur à celui de la période 1960-1985. La hausse du niveau de la mer pourrait atteindre un mètre d’ici à la fin du siècle, avec une menace directe pour 150 millions de personnes installées sur les littoraux à travers le monde.

Une eau plus chaude est moins propice à absorber du dioxyde de carbone et donc à limiter les effets du réchauffement climatique. 30% du CO2 est aujourd’hui capté par les océans.

Une fois engagé le processus de réchauffement des océans, il est très difficile de l’infléchir. L’étude se conclut en ces termes : « L’excès de chaleur déjà présent dans l’océan et la chaleur susceptible d’y pénétrer au cours des prochaines années continueront à affecter les évolutions climatiques, le niveau de la mer et la biodiversité océanique pendant un certain temps, même si les émissions de carbone devenaient nulles. »

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The year 2021 has just started in France with a period of cold – but not as freezing as some media claim – and the temperature could drop again towards the end of the month if the polar vortex moves south. (see my note of January 8, 2021). These colder periods are climatic accidents that occur from time to time, but which do not and will not change much to the warming trend that we have seen for several decades.

As the year has just started, it is time for the climate agencies to take stock of the temperatures in 2020, and the situation is extremely worrisome..

According to the European agency Copernicus, last year tied with 2016 as the world’s warmest year on record, rounding off the hottest decade globally as the impacts of climate change intensified.

After an exceptionally warm winter and autumn in Europe, the continent experienced its hottest year on record in 2020, while the Arctic suffered extreme heat and CO2 concentrations continued to rise.

Copernicus explains that in 2020, temperatures globally were an average of 1.25 degrees Celsius higher than in pre-industrial times. The last six years were the world’s hottest on record.

A preliminary tally found that 13 of last year’s disasters led to at least 188 deaths and costs of $46.6 billion.

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For their part, preliminary data from the latest generation ERA5 reanalysis concludes that 2020 will be the second warmest year in records dating back to 1979.

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NCEP / NCAR reanalysis data, meanwhile, places 2020 in fourth place.

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According to satellite data from the University of Alabama at Huntsville (UAH), 2020 comes in second.

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As I indicated above, the balance proposed by NASA and NOAA takes into account in a global way the temperatures on Earth and their ocean counterparts.

According to NASA, Earth’s global average surface temperature in 2020 tied with 2016 as the warmest year on record. Continuing the planet’s long-term warming trend, the year’s globally averaged temperature was1.02°C warmer than the baseline 1951-1980 mean. 2020 edged out 2016 by a very small amount, within the margin of error of the analysis, making the years effectively tied for the warmest year on record.

According to the director of NASA’s Goddard Institute for Space Studies, whether one year is a record or not is not really that important; the important things are long-term trends. With these trends, and as the human impact on the climate increases, we have to expect that records will continue to be broken.”

According to NOAA, with a slightly cooler end to the year, 2020 secured the rank of second warmest year in the 141-year record, with a global land and ocean surface temperature 0.98°C above average. This value is only 0.02°C shy of tying the record high value of 1.00°C set in 2016 and only 0.03°C above 2019 which was the third warmest year on record. The seven warmest years in the 1880–2020 record have all occurred since 2014, while the 10 warmest years have occurred since 2005.

NOAA concludes its report indicating that 2020 marks the 44th consecutive year (since 1977) with global land and ocean temperatures above the 20th century average.

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At the same time, the World Meteorological Organization (WMO) reported that 2020 was one of the three hottest years on record and rivals 2016 for first place. It should be noted that 2016 was in a context of strong El Niño warming in the tropical Pacific, while 2020 took place with a neutral El Niño and even cooling conditions caused by La Niña at the end of the year.

The average global temperature last year was around 14.9 ° C, or 1.2 degrees above the pre-industrial level (1850-1900).

WMO states that the decade 2011-2020 was the hottest ever, with the three hottest years: 2016, 2019 and 2020.

WMO warns that « we are heading for a catastrophic temperature rise of three to five degrees Celsius this century. » Since the 1980s, each decade has been warmer than the rprevious one.

At a smaller scale, for Europe, France and the Limousin where I live, 2020 was the hottest year ever recorded.

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Ocean heat record in 2020

According to a study conducted by an international team of researchers and published on January 13th, 2021 in the journal Advances in Atmospheric Sciences, the five hottest years for the oceans have followed one another since 2015 and the oceans have broken heat records in 2020.

The study’s authors explain that the current increase in average temperature causes sea level rise caused by melting ice, but it is also an aggravating factor in the formation of climate disasters. 29 storms were recorded in the Atlantic in 2020, which is a record.

The data compiled by the scientists relate to a depth of 2000 metres. Since 1986, the rate of warming of this segment of the oceans has been eight times that of the period 1960-1985. Sea level rise could reach one metre by the end of the century, with a direct threat to 150 million people living on coastlines around the world.

Warmer water is less likely to absorb carbon dioxide and therefore limit the effects of global warming. 30% of CO2 is captured by the oceans today. Once the process of ocean warming has started, it is very difficult to reverse it. The study concludes with these words: « The excess heat already present in the ocean and the heat likely to penetrate there over the next few years will continue to affect climate change, sea level and ocean biodiversity. for a while, even if carbon emissions are brought down to zero. « 

Source : NASA