Volcans plus actifs aux États Unis ? Pas vraiment ! // Are volcanoes getting more active in the U.S. ? Not really !

Certaines agences de presse et journaux américains, dont USA Today, s’inquiètent actuellement de la hausse d’activité observée chez plusieurs volcans dans leur pays. Pourtant, la situation n’est en aucun cas exceptionnelle. Comme je l’explique lors de ma conférence « Volcans et risques volcaniques », cette impression est souvent due au fait que l’information circule aujourd’hui à la vitesse de la lumière, donnant l’illusion que les éruptions sont plus fréquentes. Il n’y a pas plus d’éruptions que par le passé ; les volcans poursuivent leur activité normale avec, de temps à autre, des périodes où ils peuvent être plus actifs.
Les volcans d’Alaska, de l’État de Washington, de l’Oregon et d’Hawaï ont récemment montré une certaine hausse d’activité et ont même émis de la lave, mais les géologues estiment qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter.

Le Kilauea, à Hawaï, a connu 28 épisodes éruptifs à ce jour et un 29ème est probable dans quelques jours.

Photo: C. Grandpey

La sismicité a augmenté sur l’Iliamna (Alaska), mais il semble que la cause ne soit pas volcanique, mais plutôt liée à des mouvements de terrain ou de glace sur un flanc du volcan. Le niveau d’alerte volcanique pour l’Iliamna est actuellement Normal (le niveau le plus bas).

Photo: C. Grandpey

En Alaska, il ne faut pas oublier le Great Sitkin dont le cratère sommital montre une émission de lave depuis juillet 2021.

Crédit photo: AVO

Le mont Rainier, dans l’État de Washington, a également connu une hausse de sa sismicité, avec plus de 300 séismes début juillet 2025, l’essaim sismique le plus significatif jamais enregistré sur le volcan. Cependant, l’Observatoire volcanologique des Cascades explique que cela correspond à la circulation de fluides le long de failles préexistantes sous le volcan, et non à une activité volcanique.

Photo: C. Grandpey

Au large de la côte ouest des États-Unis, les sismologues surveillent également l’Axial Seamount un imposant volcan sous-marin situé à 480 km au large des côtes de l’Oregon. Une éruption est attendue courant 2025 (voir ma note du 18 juillet 2024 sur ce blog).

Les scientifiques de l’USGS expliquent qu’il n’existe aucun lien direct entre ces volcans, qui appartiennent à différents systèmes sur Terre. De plus, la distance entre ces centres d’activité est de plusieurs milliers de kilomètres. Cependant, les sismologues et les volcanologues les surveillent attentivement.

Source : USA Today via Yahoo News.

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Some press agencies and newspapers in the U.S. – USA Today is one of them – are worrying these days because several volcanoes in their country are more active than usual. However, the situation is by no means exceptuonal. As I explain in my conference ‘Volcanoes and volcano hazards‘, this impression is often due today to the fact that information travels at the speed of light, giving the illusion that eruptions are more frequent. There are not more eruptions than in the past, volcanoes are doing their usual business, with periods when they can be more active.

Volcanoes in Alaska, Washington state, Oregon and Hawaii have recently been showing increased signs of activity and even spewing lava, but geologists say there is no cause for alarm.

Kilauea in Hawaii is going through eruptive episodes, 28 up to now and a 29th event is likely in a few days.

Seismicity has increased on Iliamna (Alaska) but it seems that the cause is not volcanic, but rather related to movements on the side of the volcano. The volcano alert level for Iliamna is currently Normal (the lowest level).

In Alaska, one should not forget Great Sitkin where lava has been erupting in the summit crater since July 2021.

Mount Rainier in Washington State has also shown an increase in seismicity with more than 300 earthquakes recorded in early July, the largest earthquake swarm ever recorded at the volcano. However, the Cascades Volcano Observatory explains it is consistent with the circulation of fluids along preexisting faults beneath the volcano, and not to volcanic activity.

Off the U.S. West Coast, seismologists are also monitoring the Axial Seamount, a massive undersea volcano located 480 km off the Oregon coast. An eruption is expected sometime in 2025 (see my post of 18 July 2024 on this blog).

USGS scientists explain that there is no direct connection between any of these volcanoes that belong to different systems on Earth. Moreover, the distance between these activity centers is thousands of kilometers. However, seismologists and volcanologists are keeping a careful eye on them.

Source : USA Today via Yahoo News.

Entrée aux États Unis : ça se complique ! // Entering the United States is getting complicated !

Ces dernières semaines, plusieurs gouvernements européens, dont le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Danemark et la Finlande, ont mis à jour leurs recommandations pour leurs citoyens se rendant aux États-Unis. En effet, une série d’arrestations de touristes européens a eu lieu aux points d’entrée outre-atlantiques. Ces mesures sont la conséquence du renforcement de la politique américaine d’immigration et soulignent les problèmes qui attendent les voyageurs internationaux, même ceux munis de documents en règle.
Ces arrestations ont suscité l’inquiétude des pays concernés, des défenseurs des droits de l’homme et des avocats spécialisés en immigration. Ils mettent garde sur le fait que le pouvoir discrétionnaire des agents des douanes et de la protection des frontières aux points d’entrée peut avoir des conséquences imprévisibles.
L’Allemagne a été parmi les premiers pays à réviser ses recommandations aux voyageurs après qu’au moins trois citoyens allemands se soient vu refuser l’entrée aux États-Unis et aient été arrêtés à leur arrivée, alors qu’ils étaient en possession de documents de voyage qu’ils estimaient être en règle.
Le ministère allemand des Affaires étrangères a précisé que la possession d’un visa valide ou d’une autorisation électronique de voyage (ESTA) ne garantit pas l’entrée. « La décision finale d’autoriser une personne à entrer aux États-Unis appartient aux autorités frontalières américaines.» Les voyageurs doivent désormais se préparer à un éventuel contrôle secondaire et à s’assurer que leurs projets de voyage, l’argent en leur possession et les activités prévues sont conformes aux conditions de leur visa ou de leur ESTA.
Les autorités britanniques conseillent désormais à leurs citoyens de vérifier les conditions de leur visa et de s’assurer qu’ils ne se livrent pas à des activités, telles qu’un travail non rémunéré ou des séjours prolongés, qui pourraient être interprétées comme incompatibles avec leur visa ou leur ESTA.
Le Danemark et la Finlande ont mis en garde les personnes transgenres prévoyant de se rendre aux États-Unis quant aux problèmes qu’elles risquent rencontrer. Les voyageurs dont le passeport comporte un marqueur de genre « X » ou qui ont récemment changé de marqueur de genre sont invités à contacter l’ambassade des États-Unis avant leur voyage afin de clarifier la manière dont les agents des frontières interpréteront leurs documents.
Les touristes en provenance de pays amis des États Unis dont les procédures d’entrée sont traditionnellement simples sont désormais invités à se préparer à un contrôle renforcé. Des visites de routine peuvent entraîner une détention si les autorités frontalières soupçonnent une violation, intentionnelle ou non, des conditions de visa.
Source : Yahoo News.

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In recent weeks, several European governments, including the United Kingdom, Germany, Denmark, and Finland, have updated their travel advisories for citizens visiting the United States following a series of detentions involving European tourists at U.S. ports of entry. These actions reflect growing concern over the consequences of U.S. immigration enforcement policies and highlight increasing uncertainty for international travelers, even those with valid documents.

The detentions have sparked concern among the affected nations, human rights advocates, and immigration attorneys, who note that the discretionary power of Customs and Border Protection officers at ports of entry can lead to unpredictable outcomes.

Germany was among the first to revise its travel advisory after at least three German citizens were denied entry and detained upon arrival in the U.S. despite holding what they believed were appropriate travel documents.

The German Foreign Office clarified that having a valid visa or an approved Electronic System for Travel Authorization (ESTA) does not guarantee entry. “The final decision on whether a person can enter the U.S. lies with the U.S. border authorities.” .

Travelers are now urged to be prepared for possible secondary screening and to ensure that their travel plans, financial support, and intended activities align with their visa or ESTA conditions.

British authorities are now advising UK travelers to double-check their visa conditions and ensure they are not engaging in activities such as unpaid work or extended stays that could be interpreted as outside the bounds of their visa or ESTA.

Denmark and Finland issued targeted warnings for transgender individuals planning to travel to the U.S., citing specific risks tied to documentation and identity recognition.

Travelers whose passports include a gender marker of « X » or who have recently changed gender markers are advised to contact the U.S. embassy before traveling to clarify how border officials will interpret their documents.

Tourists from friendly nations with traditionally uncomplicated entry procedures are now being advised to prepare for increased scrutiny. These updates caution that even routine visits can result in detainment if border authorities suspect a violation, intended or not, of visa terms.

Source : Yahoo News.

Affaissement du vortex polaire : vague de froid aux États Unis // Polar vortex collapse : cold wave in the United States

On parle beaucoup du vortex polaire ces jours-ci à propos de la vague de froid qui affecte les États Unis. Comme je l’ai expliqué précédemment (voir mes notes de janvier-février 2023), le vortex polaire est une vaste zone de basse pression dans la haute atmosphère au-dessus des pôles. Il est particulièrement fort en hiver et plus faible en été. En fait, le vortex polaire consiste plutôt en une circulation de vents puissants – courants jet – qui sont très forts au niveau des pôles mais peuvent également atteindre des latitudes plus basses.
Un événement susceptible d’affecter le comportement du vortex polaire est un réchauffement stratosphérique soudain – Sudden Stratospheric Warming (SSW). Il se produit lorsqu’il y a une augmentation rapide de la température dans la stratosphère. Cette augmentation de la température peut affaiblir ou même faire se briser le vortex polaire, ce qui peut avoir un impact significatif sur les conditions météorologiques dans l’hémisphère nord. Un tel événement se produit généralement en hiver et peut durer plusieurs semaines.

Il est important de noter que les événements SSW sont relativement rares ; ils se produisent en moyenne tous les 2 à 3 ans, mais ils deviennent plus fréquents ces dernières années avec le réchauffement climatique et l’augmentation des températures, en particulier dans l’Arctique.

Ces derniers jours, le vortex polaire a subi un affaissement qualifié d’extrême par les services météo américains. Résultat : cette grande masse d’air froid a plongé vers l’est et le centre des États-Unis. Plus de la moitié du pays a connu un coup de froid brutal dès le 4 janvier 2025, jusque dans les États du Sud, comme le Texas (-10 °C) et la Louisiane (-2 °C).

Cet air glacial s’est confronté à une perturbation, ce qui a donné lieu à la tempête de neige Blair. De très importantes chutes de neige affectent la moitié Est du pays, avec jusqu’à un mètre dans l’État de New York.

Les services météo prévoient que la neige va cesser, mais l’air froid va résister, et même davantage plonger vers les États du Sud. Ils annoncent -8 °C à Nashville (Tennessee) et jusqu’à -18 °C dans les plaines centrales dans les prochains jours.

Selon la chaîne CNN Weather, il pourrait faire si froid en Floride que les iguanes tomberont des arbres comme ce fut le cas, par exemple, en janvier 2022. En effet, ces animaux entrent dans un état de paralysie temporaire lorsque la température extérieure franchit un certain seuil.

Photo: C. Grandpey

Source : The Weather Network, médias d’information américains.

Vortex polaire stable et instable (Source: Météo France)

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There is a lot of talk about the polar vortex these days in connection with the cold snap affecting the United States. As I explained previously (see my January-February 2023 posts), the polar vortex is a large area of low pressure in the upper atmosphere that typically sits over the Earth’s poles. It is a persistent and large-scale circulation pattern that is created by the cold temperatures at the poles. It’s strongest in the winter and weakest in the summer. Actually, the polar vortex is rather a series of circulating winds – jet streams – that are strongest at the poles but can also extend to lower latitudes.

One event likely to affect the behaviour of the polar vortex is a Sudden Stratospheric Warming (SSW). It occurs when there is a rapid increase in temperature in the stratosphere, the layer of the atmosphere above the troposphere. This increase in temperature can cause the polar vortex to weaken or even split, which can have a significant impact on weather patterns in the northern hemisphere. These events typically occur in the winter, and can last for several weeks.

It’s important to note that SSW events are relatively rare, happening on average every 2 – 3 years, but they are becoming more frequent in recent years with global warming and the increase of global temperatures, especially in the Arctic.

In recent days, the polar vortex has undergone a subsidence described as extreme by the American weather services. As a result, this large mass of cold air has plunged towards the east and center of the United States. More than half of the country has experienced a sudden cold snap since January 4th, 2025, as far as the southern states, such as Texas (-10 °C) and Louisiana (-2 °C).
This icy air has encountered a disturbance, which has ytiggered the snowstorm Blair. Very heavy snowfall is affecting the eastern half of the country, with up to one meter in New York State.
The weather services predict that the snow will stop, but the cold air will resist, and even more plunge towards the southern states. They predict -8 °C in Nashville (Tennessee) and up to -18 °C in the central plains in the coming days.
According to CNN Weather, it could get so cold in Florida that iguanas will fall out of trees, as happened in January 2022, for example. These animals enter a state of temporary paralysis when the outside temperature exceeds a certain threshold.
Source: The Weather Network, American news media.

Bilan des événements climatiques extrêmes aux États Unis // Report on extreme climate events in the United States

La NOAA a publié des statistiques accompagnées d’un graphique montrant l’impact des derniers événements extrêmes aux États-Unis.
Entre 1980 et le 1er novembre 2024 (dernière mise à jour), 400 catastrophes météorologiques ou climatiques confirmées ont eu lieu aux États-Unis, entraînant des pertes dépassant 1 milliard de dollars chacune. Ces événements comprennent 31 sécheresses, 44 inondations, 9 périodes de gel, 203 tempêtes violentes, 66 cyclones tropicaux, 23 incendies de forêt et 24 tempêtes hivernales. L’ensemble de ces événements a entraîné la mort de 16 768 personnes et a eu des répercussions économiques importantes sur les zones touchées. La moyenne annuelle de 1980 à 2023 est de 8,5 événements ; la moyenne annuelle des 5 dernières années (2019-2023) est de 20,4 événements.

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NOAA has released statistics accompanied by a chart showing the impact of the latest extreme events in the United States.

From 1980–2024 (as of November 1st, 2024), there have been 400 confirmed weather/climate disaster events with losses exceeding 1 billion dollars each to affect United States. These events included 31 drought events, 44 flooding events, 9 freeze events, 203 severe storm events, 66 tropical cyclone events, 23 wildfire events, and 24 winter storm events. Overall, these events resulted in the deaths of 16,768 people and had significant economic effects on the areas impacted. The 1980–2023 annual average is 8.5 events ; the annual average for the most recent 5 years (2019–2023) is 20.4 events.