La fonte des glaciers et son impact sur la religion// Glacier melting has an impact on religion

Avec le réchauffement climatique et la hausse des températures, les glaciers fondent partout dans le monde. J’ai expliqué à plusieurs reprises les conséquences de la fonte des glaciers, notamment en ce qui concerne l’alimentation en eau de certaines régions de la planète. La fonte des glaciers peut également avoir un impact sur les pratiques religieuses dans l’Himalaya ou dans les Andes. On peut donner l’exemple du festival annuel Qoyllur Rit’i – Neige et Etoiles – au Pérou qui a lieu chaque année depuis 1783. Il attire des dizaines de milliers de pèlerins andins et de régions plus lointaines qui viennent célébrer le lien de l’Homme avec la Nature. Selon la tradition, ceux qui participent au Qoyllur Rit’i entrent dans un monde différent d’où ils ressortent transformés. Ils sont purifiés et ont l’impression de renaître.
Dans le passé, les croyants entamaient le voyage de nuit et se laissaient guider par le reflet de la lune sur les sommets enneigés, avant d’atteindre le glacier sacré de Colque Punku. Aujourd’hui, les pèlerins partent à l’aube. Lorsque le soleil se lève sur les montagnes andines, on peut voir une longue file de danseurs vêtus de costumes colorés qui serpente à travers le paysage. Mais ce paysage est en train de changer rapidement, et certains accès à ce monde naturel ne sont plus possibles. Les rituels du festival se déroulaient autrefois sur les glaciers, considérés comme sacrés par les habitants. Des blocs de glace censés avoir des propriétés curatives étaient découpés dans le glacier et descendus dans les villages. Aujourd’hui, avec la hausse des températures liée au réchauffement climatique, la glace sacrée se fait rare. En 2004, les organisateurs ont interdit la découpe des blocs de glace à partager avec la communauté. On a dit aux pèlerins que la glace devait être protégée à tout prix. Les autorités péruviennes avertissent que d’ici 40 ans, tous les glaciers du pays pourraient avoir disparu. Leur taille a diminué d’environ 30 % ces dernières années. J’ai insisté dans des notes précédentes sur les conséquences de cette disparition des glaciers pour les populations andines et les inévitables migrations vers les villes, notamment Lima, la capitale, dont l’eau dépend largement des glaciers andins.
Le festival Qoyllur Rit’i annonce les prochaines récoltes ; c’est un événement saisonnier célébré depuis des milliers d’années. Depuis le 18ème siècle, les religions se mélangent, christianisme et paganisme, pour créer cet événement coloré de trois jours. Le clou du du pèlerinage est un sanctuaire au pied de la montagne où un rocher présente une image de Jésus-Christ connu sous le nom de Seigneur de Qoyllur Rit’i. Les croyants dansent et prient jusque tard dans la nuit, recherchant santé, paix et prospérité.
Le festival est entré sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO en 2011. Pourtant, avec la fonte des glaciers andins, les peuples autochtones risquent bientôt de perdre l’accès à une partie sacrée de leur culture. Il feront, eux aussi, partie de ceux qui souffrent de la destruction. causé par le réchauffement climatique. Un participant au festival a déclaré qu’il était triste de savoir que la fonte des glaciers signifie que les générations futures ne connaîtront pas le même nettoyage de l’esprit par la neige, comme il a eu la chance de le connaître en grandissant. « Si le glacier devait disparaître, je ne perdrais pas ma foi en ne pouvant plus aller au Qoyllur Rit’i, mais j’aurais le cœur brisé. Une partie de moi disparaîtrait. »
Source : médias d’information sud-américains.

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With global warming and rising temperatures, glaciers are melting around the world. I have insisted several times on the consequences of glacier melting, especially as far as the water supply of some regions is concerned. Glacier melting can also have an impact on religious practices in the Himalayas or in the Andes. There is the example of the annual Qoyllur Rit’i – or Snow and Star – festival in Peru which has occurred every year since 1783. It draws tens of thousands of indigenous pilgrims from the Andes and beyond who come to celebrate mankind’s connection with nature. It is said that when you go to Qoyllur Rit’i, you are in a different space ; you rare transformed. Then you return purified ; up there, you are reborn.

In the past, the believers would start at night and use the reflection from the moon that cascaded atop snow-capped peaks as a guide to make their way up the sacred Colque Punku glacier. Today, they leave at dawn. As the sun rises over the Andean mountains, a chain of dancers wrapped in colorful costumes snakes across the landscape. But this landscape is changing rapidly, with no more access to some parts of the natural world. Indeed, the festival rituals once took place on the mountain glaciers, which are seen as sacred by locals. Ice blocks believed to hold healing properties were carved out and carried back down the slope. Today, increasing temperatures linked to global warming mean the sacred ice is now scarce. In 2004, festival organizers banned the practice of cutting blocks of ice to share with the community, believing the melted water had healing powers. They said the ice was in urgent need of protection. Peruvian authorities warn that within 40 years, all the glaciers in Peru may have disappeared. They have decreased in size by about 30 percent in recent years. I have insisted in previous posts on the conszquences of this disappearance for the populations in the Andes ansd inevitable migrations toward the cities, especially Lima, the capital, whose water summply largely depends on Andean glaciers.

The Qoyllur Rit’i festival marks the upcoming harvest, a seasonal event that has been celebrated for thousands of years. Since the 18th century, a medley of faiths, including Christianity and paganism, have blended to create the unique and colorful three-day event. A central part of the pilgrimage is a sanctuary at the base of the mountain where a boulder features an image of Jesus Christ known as the Lord of Qoyllur Rit’i. Believers dance and pray long into the night, seeking health, peace and prosperity.

The festival was added to the UNESCO Intangible Cultural Heritage Lists in 2011. Yet the loss of Andean ice caps means that the indigenous people are soon likely to lose access to a sacred part of their culture, making them yet another group to suffer from the destruction caused by global warming. One participant in the festival said he was saddened by the knowledge that the melting ice means future generations will not experience the same kind of cleansing from the snow he was blessed with growing up.“If the glacier were to disappear, I wouldn’t lose my faith if I couldn’t go to Qoyllur Rit’i, but I would be heartbroken. A part of me would disappear.”

Source : South American news media.

 

Image du festival Qoyllur Rit’i au pied du glacier Colque Punku (Crédit photo : Wikipedia)

Hawaii, le domaine des dieux // Hawaii, the land of gods

Dans la culture hawaiienne, les forces naturelles sont les manifestations de dieux et de déesses, ou akua. Pele est la déesse des volcans et a un tempérament de feu. Selon les moʻolelo (légendes), Pele vit dans le cratère de l’Halemaʻumaʻu, au sommet du Kīlauea dans le Parc National des Volcans d’Hawaii. Par l’activité volcanique qu’elle provoque, elle représente la renaissance de la Terre car en se refroidissant la lave donne naissance à une terre nouvelle.
Au moment où le Mauna Loa et le Kilauea étaient en éruption, de nombreux Hawaiiens autochtones sont venus chanter (oli), prier ou déposer des hoʻokupu (offrandes) en l’honneur de la déesse. Selon eux, la dernière éruption du Mauna Loa avait une signification culturelle. C’était le signe qu’une plus grande force spirituelle était en jeu, que leurs divinités (akua) étaient bien vivantes et se manifestaient dans un but précis. L’éruption a également été pour les Hawaiiens un moment de réflexion sur leur identité et l’occasion de vivre en harmonie avec la nature.
Pour les Hawaiiens autochtones, le paysage qui compose le Parc National est sacré. Ils se considèrent comme en faisant partie. Ils sont nés de cette Terre; elle est leur mère et le ciel est leur père. La Nature est quelque chose dont ils doivent prendre soin et vivre en harmonie avec elle.
L’éruption du Mauna Loa était spirituelle pour de nombreux Hawaïens dont les familles sont originaires de la Grande Ile. Ils ont vu l’éruption comme une manifestation de la déesse Pele qui est aussi un ancêtre de leur peuple. Pele est venue reprendre la terre (‘aina) qui ne leur a jamais vraiment appartenu. Un natif d’Hawaii a déclaré : « Pele est venue nettoyer la maison. Elle a dit ça suffit. »
La lave du Mauna Loa a coulé en direction du terrain militaire de Pōhakuloa, une zone d’entraînement pour les Marines depuis la Seconde Guerre mondiale. On a accusé les militaires de nuire aux biens archéologiques, aux animaux, y compris ceux en danger d’extinction. Beaucoup de gens se sont réjouis quand ils ont vu que Pele se dirigeait directement vers le terrain militaire de Pōhakuloa, mais la lave n’a causé aucun dégât.
La capacité de création de Pele est contrebalancée par sa capacité de destruction. Les Hawaiiens espèrent que personne ne sera victime de la lave ou que leurs maisons ne seront pas détruites par des coulées, mais en même temps, la lave est source de célébrations. Contrairement à l’éruption du Kīlauea en 2018, qui a détruit des centaines de maisons, l’éruption du Mauna Loa n’a jamais constitué une menace pour les habitations.
Lorsque le Mauna Loa est entré en éruption, la neige recouvrait le sommet du Mauna Kea, une manifestation de Poliʻahu, la déesse de la neige. Selon certains, cela signifiait que les deux déesses se montraient l’une à l’autre.
L’éruption du Mauna Loa a coïncidé avec d’autres événements. Comme je l’ai déjà écrt, l’éruption a débuté à quelques minutes du jour de l’indépendance hawaïenne (Lā Kūʻokoʻa). Célébrée le 28 novembre, Lā Kūʻokoʻa est la date à laquelle Hawaii a été officiellement reconnue comme une nation indépendante par le reste du monde, y compris les États-Unis, en 1843.
L’éruption du Mauna Loa s’est également produite quelques minutes après la mort d’Edith Leina’ala Kanaka’ole Floyd, la fille aînée d’Edith Kanaka’ole, célèbre professeur de hula et défenseur de la culture hawaïenne sur l’île d’Hawaii. La famille et l’association qu’elle avait fondée ont contribué à perpétuer la culture et la tradition hawaiiennes sur la Grande Ile pendant plus de deux décennies, notamment en protégeant les volcans sacrés. Pour les Hawaiiens autochtones, la simultanéité de ces événements n’était pas une coïncidence.
Les Hawaiiens indigènes reprochent aux touristes venus voir l’éruption leur manque de respect et l’engorgement de la Saddle Road. « Quand les gens vont [voir l’éruption], ils doivent y aller avec respect… avec respect pour ce qui se passe, l’éruption, pour Pelé, et aussi pour les gens qui y vivent et qui essaient d’aller travailler. »
Source: USA Today.

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In Hawaiian culture, natural forces are manifestations of gods and goddesses, or akua. Pele is the goddess of volcanoes and has a passionate temperament. According to moʻolelo (stories), Pele lives in the Halemaʻumaʻu crater located at the summit of Kīlauea in Hawaii Volcanoes National Park. In the form of volcanic activity, she and her work represent rebirth and resetting, the way lava cools into new, refreshed land.

While Mauna Loa and Kilauea were erupting, many Native Hawaiians visited the lava to chant (oli), pray or leave hoʻokupu (offerings) in honor of the goddess. Many Native Hawaiians found the latest Mauna Loa eruption to be culturally significant. It was a sign of a greater spiritual force at play, that their akua are alive and showing up for a reason. The eruption also provided a moment of reflection on their identity and living in harmony with nature.

To Native Hawaiians, the landscape that makes up the National Park is sacred. They see themselves as part of this Earth. They were born from this land, their land is their mother and the sky is their father, The natural world is something they need to take care of and live in harmony with.

The Mauna Loa eruption was spiritual to many Hawaiians whose families are from Hawaii Island. They saw the eruption as a manifestation of the goddess Pele who is also an ancestor to their people and as her taking back the ‘aina that never really belonged to them,. Said one Native Hawaiian: « It’s about cleaning house. It’s about Pele saying enough is enough. »

The Mauna Loa lava flowed in the direction of the Pōhakuloa Training Area, a training area for the Marines corps since World War II. The area has been accused of harming archaeological assets, animals, including those critically endangered. A lot of people celebrated when they saw that Pele was heading straight toward the center of Pōhakuloa Training Area. However, the lava did not cause any damage.

Pele’s ability to create is balanced by destruction. Native Hawaiians hope that no one is disrupted or their homes succumb to the lava flow, but at the same time, it is something that is celebrated. Unlike Kīlauea’s 2018 eruption, which demolished hundreds of homes, the Mauna Loa eruption never posed a threat to communities.

While Mauna Loa erupted, snow topped the summit of Mauna Kea, a manifestation of Poliʻahu, the snow goddess, which some said meant the two goddesses were showing off to each other.

Mauna Loa’s eruption coincided with other events. As I put it before, the eruption was minutes shy of Hawaiian Independence Day (Lā Kūʻokoʻa). Celebrated on November 28th, Lā Kūʻokoʻa is when Hawaii was formally recognized as an independent nation by the rest of the world, including the U.S., in 1843.

The Mauna Loa eruption was also within minutes of the death of Edith Leinaʻala Kanakaʻole Floyd, the eldest daughter of the late Edith Kanakaʻole, a celebrated hula teacher and advocate of Hawaiian culture on Hawaii Island. The family and their organization have helped to perpetuate Hawaiian culture and tradition on Hawaii Island for over two decades, including protecting the sacred volcanoes. To Native Hawaiians, the timing of these events was not simply coincidence.

Native Hawaiians reproach the tourists who came to see the eruption fortheir lack of respect and for congesting the Saddle Road. « When people go there, they need to go there with respect…with a reverence for what’s happening, the eruption, for Pele, and also respect for the people that live there who are just trying to go to work. »

Source : USA Today.

La déesse Pele dans la Volcano House du Kilauea (Photo: C. Grandpey)

Tradition contre Science sur le Mauna Kea (Hawaii) // Tradition vs. Science on Mauna Kea (Hawaii)

Au cours des dernières décennies, le Mauna Kea (4207 m), un volcan endormi sur la Grande Ile d’Hawaii, a été au centre d’une âpre bataille entre les militants autochtones qui veulent que la montagne soit protégée pour des raisons spirituelles, culturelles et écologiques, et les instituts de recherche qui la considèrent comme un endroit idéal pour implanter des télescopes de très haute technologie.

 

Photos: C. Grandpey

Pour les militants hawaïens, la controverse sur le Mauna Kea représente un manque de respect pour les droits et les croyances des autochtones. Bien avant qu’Hawaii fasse partie des États-Unis, l’archipel était une nation souveraine reconnue internationalement, et gouvernée par des générations de membres de la royauté hawaïenne.
L’endroit le plus emblématique est le palais Iolani, sur l’île d’Oahu, un monument historique préservé dédié à la préservation de l’héritage de la monarchie hawaïenne symbolisée par la statue du roi Kamahameha.

Photo: C. Grandpey

La situation a changé en 1893 lorsque des hommes d’affaires soutenus par l’armée américaine ont renversé le dernier monarque, la reine Liliʻuokalani. Les partisans de la reine se sont battus et ont tenté de la remettre sur le trône, mais ils ont échoué. Elle a ensuite été placée en résidence surveillée pendant près de huit mois et demi et accusée de trahison.
En 1898, le gouvernement américain a annexé Hawaï malgré la signature par des dizaines de milliers de citoyens hawaïens de la pétition « Kūʻē » contre l’annexion décidée l’année précédente. Une résolution avec force de loi, connue sous le nom de «résolution Newlands», a permis le transfert des terres appartenant à la monarchie hawaïenne et l’installation d’un nouveau gouvernement. À ce jour, de nombreux universitaires et Hawaïens autochtones affirment que cette annexion forcée était illégale.
En 1959, Hawaï est devenu le 50ème État de l’Union. Des décennies plus tard, en 1993, le gouvernement américain a adopté une résolution reconnaissant officiellement qu’il avait envahi Hawaii, renversé le gouvernement de la reine Liliʻuokalani et, ce faisant, supprimé la souveraineté du peuple hawaïen.

Lorsque les bulldozers sont arrivés en 2014 pour la construction du Thirty Meter Telescope (TMT), des manifestants autochtones ont bloqué les routes lors d’une série de manifestations qui ont été organisées pendant cinq ans. Lors de l’une d’elles en 2019, plusieurs vieux autochtones ont été arrêtés.

Vue d’artiste du TMT

La controverse sur le Mauna Kea est un bon exemple montrant la résistance d’une communauté indigène face au développement technologique sur une terre sacrée. La situation a toutefois évolué au cours de l’année écoulée et a montré l’importance de la communication ouverte et de l’inclusion.
En mai 2022, la législature hawaiienne a adopté le House Bill 2024 CD1; un projet de loi qui, s’il est adopté, permettra aux responsables de la communauté hawaïenne indigène d’avoir leur mot à dire sur la gestion de la terre. Le projet de loi prévoit un conseil de 11 membres – la Mauna Kea Stewardship and Oversight Authority, autorité de surveillance et d’intendance du Mauna Kea – qui supervisera la gestion et l’aspect humain du projet sur le volcan. Le conseil comprendra des Hawaiiens autochtones, des éducateurs et le maire du comté d’Hawaii. Le projet de loi est actuellement examiné par le gouverneur, qui a jusqu’au 12 juillet 2022 pour l’approuver ou y opposer son veto.
Certes, le projet de loi 2024 CD1 a ses détracteurs, mais les membres de la communauté hawaiienne affirment qu’il représente un nouveau modèle en vertu duquel les communautés autochtones et scientifiques pourront travailler ensemble à l’avenir.

Adapté d’un article paru sur le site ABC News.

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Over the past several decades, Mauna Kea, a dormant volcano on the Island of Hawaii, has been at the center of a simmering battle between Native Hawaiian activists who want the mountain protected for spiritual, cultural and ecological reasons, and research universities who see it as a scientifically optimal place to build world-class telescopes.

For Native Hawaiian activists, the controversy over Mauna Kea represents a centuries-long lack of regard for Native rights and wishes. Long before Hawaii became part of the United States, it was an internationally recognized sovereign nation governed by generations of Native Hawaiian royalty.

No place is more emblematic of that than Iolani Palace, a piece of living history and a preserved historic landmark dedicated to keeping the legacy of the Hawaiian monarchy alive.

But all of that changed in 1893 when elite businessmen backed by the U.S. military overthrew the last sovereign monarch, Queen Liliʻuokalani. The queen’s supporters fought and tried to restore her place to the throne, but failed. She was later placed under house arrest for nearly eight and a half months and charged with treason.

In 1898, the U.S. government annexed Hawaii despite the fact that tens of thousands of Hawaiian citizens signed the “Kūʻē” Petition Against Annexation the year prior. A legislative joint resolution, known as the “Newlands Resolution” was employed allowing the land owned by the Hawaiian monarchy to be transferred, and a new government to be installed. To this day, many scholars and Native Hawaiians say the annexation was illegal.

In 1959, Hawaii became the 50th state. Decades later, in 1993, the U.S. government passed a resolution officially acknowledging that it had invaded Hawaii, overthrown the government of Queen Liliʻuokalani and in the process suppressed the sovereignty of the Hawaiian people.

When groundbreaking began in 2014 for the Thirty Meter Telescope, Native demonstrators blocked the roads in a series of protests that happened intermittently for five years. During an explosive and emotional protest in 2019, several native elders were arrested.

While the controversy over Mauna Kea represents a textbook case of an indigenous community resisting development on sacred land, it has evolved over the past year into a story about the importance of open communication and inclusion.

This May, the Hawaii Legislature passed House Bill 2024 CD1; if it passes into law, Native Hawaiian community leaders will have input into how the land is managed. The bill establishes an 11-member board – the Mauna Kea Stewardship and Oversight Authority – that will oversee the management and human activity of the project on Mauna Kea. The board will include Native Hawaiians, educators and the mayor of Hawaii County. It is currently under review by the governor, who has until July 12th, 2022 to approve or veto the bill.

While HB 2024 CD1 has its critics, community members say the bill represents a new model in how indigenous and science communities can work together going forward.

Adapted from an article on the ABC News website.

Rapid Ohi’a Death in Hawaii // Ohi’a en danger de mort à Hawaii

Ce n’est pas de la volcanologie, mais le sujet est étroitement lié au volcan Kilauea à Hawaï. Ceux qui ont visité le Parc National ont forcément admiré la superbe Metrosideros polymorpha, la ōhi’a lehua, dont les fleurs rouges illuminent la végétation.
Il existe une légende hawaïenne liée à l’Ohi’a et à Pele, la déesse du feu et des volcans hawaiiens. Cette légende raconte que si vous cueillez cette fleur, il pleuvra le même jour. Selon la légende, Pele rencontra un jour un beau guerrier nommé Ohi’a. Elle lui demanda de l’épouser, mais Ohi’a avait déjà promis son amour à Lehua. Pele entra en furie quand Ohi’a refusa sa demande en mariage et elle le transforma en arbre tordu.
Lehua connut un grand chagrin. Les dieux eurent pitié d’elle et estimèrent qu’il était injuste de séparer Ohi’a et Lehua. C’est pourquoi ils ont  transformé Lehua en fleur sur l’arbre Ohi’a afin que les deux amants soient unis à jamais. La légende raconte que si vous cueillez cette fleur, vous séparez les amoureux, et ce jour-là il pleuvra.

La réalité d’aujourd’hui est très différente de la légende, mais aussi très inquiétante. En effet, les ohi’a sont victimes d’un fléau, la Rapid Ohi’a Death (ROD) – mort rapide de l’ohi’a – une maladie fongique qui attaque et tue les arbres sur la Grande Ile d’Hawaï. Ce champignon obstrue le système vasculaire de l’arbre, privant d’eau la canopée, et peut tuer les arbres très rapidement. L’ohi’a est une espèce clé dans les forêts hawaïennes, et la ROD peut causer des perturbations majeures dans l’écosystème, avec un impact négatif sur les traditions culturelles, les ressources naturelles et la qualité de vie. Les fleurs sont présentes sur les couronnes qui ornent la tête de la déesse Pele.
Les ohi’a infectés peuvent avoir des branches entières couvertes de feuilles brunes. L’aubier de l’arbre peut présenter des taches sombres et une odeur fruitée, bien que les signes du champignon ne soient pas forcément visibles à l’extérieur de l’arbre. Des tests supplémentaires sont nécessaires pour confirmer la présence de ROD, car l’ohi’a peut également mourir d’autres maladies, de sécheresse et de blessures. On rencontre essentiellement la ROD sur l’île d’Hawaï, bien que des cas aient également été détectés à Maui, O’ahu et Kaua’i.
Le bois du 1000ème ohi’a du Parc national des volcans vient d’être prélevé pour voir s’il est infecté par la ROD. Le personnel du parc recueille des copeaux et les échantillons sont analysés en laboratoire. Si la ROD est confirmée, l’arbre est abattu et couvert pour empêcher une propagation de la maladie dans la forêt environnante.
La ROD a été confirmée sur plus de 100 arbres dans le parc. Depuis sa découverte, la ROD a tué plus de 500 000 arbres sur la Grande Ile d’Hawaii.
Les visiteurs du Parc peuvent aider à prévenir la propagation de la ROD en nettoyant leurs chaussures avant et après une randonnée sur les sentiers. La plupart des entrées de sentiers les plus fréquentés ont une station de brossage des chaussures ; toute la boue et les graines présentes sur les chaussures peuvent être brossées et grattées. Les visiteurs sont priés de ne pas apporter de bois d’ohi’a dans le Parc. On trouvera toutes les recommandations à cette adresse :

https://cms.ctahr.hawaii.edu/rod/

J’ai déjà écrit deux articles alertant de ROD:
https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2015/11/29/hawaii-lohia-lehua-en-danger-de-mort-hawaii-ohia-lehua-might-soon-disappear/

et
https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2017/05/01/hawaii-ohia-lehua-en-danger-de-mort-hawaii-ohia-lehua-in-mortal-danger/

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This is not volcanology, but it is closely connected to Kilauea Volcano in Hawaii. Those who have visited the National Park have inevitably seen the very nice Metrosideros polymorpha, the ōhi’a lehua, whose red blossoms illuminate the trees.

There is an interesting Hawaiian legend tied to the Ohi’a tree and to the volcano goddess, Pele. This story explains that if you pluck this flower, it will rain on the same day. The legend says that one day Pele met a handsome warrior named Ohi’a and she asked him to marry her. Ohi’a, however, had already pledged his love to Lehua.  Pele was furious when Ohi’a turned down her marriage proposal, so she turned Ohi’a into a twisted tree.

Lehua was heartbroken, of course. The gods took pity on Lehua and decided it was an injustice to have Ohi’a and Lehua separated.  They thus turned Lehua into a flower on the Ohi’a tree so that the two lovers would be forever joined together. So remember, Hawaiian folklore says that if you pluck this flower you are separating the lovers, and that day it will rain.

Reality today is very different from the legend, but very sad too. Indeed, ohi’a trees are the victims of a calamity called Rapid Ohi’a Death (ROD), a fungal disease currently attacking and killing the trees on Hawaii Big Island. This fungus clogs the tree’s vascular system, depriving the canopy of water, and may kill the trees very quickly. Ohi’a is the keystone species in Hawaiian forests, and ROD has the potential to cause major ecosystem disturbances that will negatively impact cultural traditions, natural resources, and quality of life. The flowers can be seen on the wreaths on goddess Pele’s head.
Infected ohi‘a trees may have individual branches or entire canopies of recently dead and still attached brown leaves. The tree’s sapwood may have dark and unusual staining and a fruity odour, though signs of the fungus may not be visible on the outside of the tree. Additional testing is needed to confirm ROD, since ohi‘a may also die from other diseases, drought and injury. ROD has been found mostly on Hawaii Island, although cases have also been detected on Maui, O’ahu, and Kaua’i.

The 1,000th Ohi‘a tree has just been tested for ROD within Volcanoes National Park. Park staff collects wood chips and the samples are analyzed in a lab. If ROD is confirmed, the tree will be cut down and covered to prevent further spread of ROD into the surrounding forest.

ROD has been confirmed in over 100 ohi‘a trees in the park. Since its discovery, ROD has killed more than half a million trees on Hawaii Big Island.

Visitors to the park can help prevent the spread of ROD by cleaning their shoes before and after hiking on park trails. Most of the popular trailheads have a boot brushing station where all mud and seeds may be brushed and scraped from footwear. Visitors are asked not to bring ohi’a wood into the park. All the recommendations can be found here:

https://cms.ctahr.hawaii.edu/rod/

I have already written two posts alerting to ROD. They can be found at:

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2015/11/29/hawaii-lohia-lehua-en-danger-de-mort-hawaii-ohia-lehua-might-soon-disappear/

and

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2017/05/01/hawaii-ohia-lehua-en-danger-de-mort-hawaii-ohia-lehua-in-mortal-danger/

Dans la culture hawaiienne, le lien est très fort entre l’ohi’a et la déesse Pele