Pas d’eau sous la surface de la planète Mars // No water beneath the Mars surface

De l’eau sous la surface de la planète Mars ? Pas encore! Une nouvelle étude publiée dans la revue Geophysical Research Letters nous apprend que le lac souterrain que les scientifiques pensaient avoir découvert en 2018 au niveau du pôle sud de Mars est probablement de la roche volcanique, mais pas de l’eau. La possible présence d’eau avait été interprétée à partir d’observations radar faites par la sonde Mars Express de l’Agence Spatiale Européenne.
Les auteurs de la nouvelle étude indiquent que pour qu’il y ait de l’eau aussi près de la surface, il faudrait à la fois un environnement très salé et une forte source de chaleur générée localement, ce qui n’a jamais été décelé dans cette région de la Planète Rouge. De plus, la présence d’eau ne correspond pas à ce que les chercheurs savent déjà du pôle sud de Mars.
Mars a de l’eau sous forme de glace à ses pôles, mais les scientifiques ne savent toujours pas si de l’eau pourrait réellement se cacher sous la surface de la planète. Connaître cette quantité d’eau est important car cela pourrait donner des informations sur la vie, ou la possibilité de vie, sur Mars. Cela pourrait également être utile à de futurs astronautes.
En 2018, les scientifiques s’étaient appuyés sur une trentaine d’années de recherches suggérant qu’il pourrait y avoir de l’eau sous les calottes polaires de Mars, comme c’est le cas sur Terre pour les calottes glaciaires de l’Antarctique et du Groenland.
Au départ, les scientifiques pensaient avoir détecté la présence d’eau à l’aide de données radar recueillies par MARSIS, un instrument à bord de la sonde Mars Express qui utilise des impulsions radar pour étudier l’intérieur et l’ionosphère de la planète. Mais une étude plus approfondie était nécessaire pour confirmer cette possibilité d’eau et ses implications.
Pour arriver à leurs conclusions, les auteurs de la nouvelle étude ont placé une calotte glaciaire imaginaire sur une carte radar de la planète Mars, générée à partir de trois années de données MARSIS. Cette technique leur a permis de voir comment le sol martien apparaîtrait à travers un glacier imaginaire de 1,6 km de profondeur. Cela leur a aussi permis de comparer les caractéristiques. Dans leur simulation, les taches lumineuses repérées au pôle correspondaient à d’autres caractéristiques visibles dans les plaines d’origine volcanique. Au final les scientifiques pensent que les observations des pôles avec le radar correspondent à des coulées de lave riches en fer, ou bien à des dépôts de minéraux dans des lits de rivières asséchés, mais il ne s’agit pas d’eau.
Bien que le résultat de la dernière étude mette à mal l’hypothèse d’existence de réserves d’eau substantielles dans cette région de Mars, ces recherches permettront de mieux comprendre comment la planète s’est formée.
Source : Space.com.

OK, c’est bien de savoir qu’il n’y a pas d’eau sous la surface de Mars;, mais pour nous autres simples Terriens, ça n’avance pas à grand-chose. Nous possédons beaucoup d’informations sur la surface de la planète Mars, mais très peu d’éléments sur les profondeurs de nos océans. La dernière éruption sous-marine aux îles Tonga a surpris tout le monde. Pareil pour le volcan sous-marin au large de Mayotte. Il a fallu plusieurs mois avant de savoir que la sismicité sur l’île était provoquée par une éruption sous-marine.

Il y a quelque temps, un ami me demandait pourquoi les abysses de nos océans restaient inexplorées, pourquoi nous n’en savons pas davantage sur les zones de subduction ou les fosses sous-marines où se déclenchent les séismes les plus meurtriers. La réponse est facile. Ces profondeurs qui atteignent parfois plus de 10 km pourraient être visitées; nous en avons les moyens techniques. Quand on est capable d’envoyer des engins sur des planètes situées à plusieurs dizaines ou plusieurs centaines de milliers de kilomètres, on est en mesure d’aller gratter à 10 km de profondeur dans les océans. Le reste est affaire de volonté. Le problème, c’est qu’à de telles profondeurs, tout est noir. L’oeil humain est fait pour vivre dans la lumière; le noir est la couleur de la mort. Les teintes orangées de la planète Mars sont beaucoup plus flatteuses et susceptibles d’attirer l’attention des populations sur Terre. Tant pis si, dans le même temps, des centaines de gens sont victimes de puissants séismes dont la source se trouve à des milliers de kilomètres de profondeur au fond de nos propres océans….

——————————————-

Water beneath Mars’ surface? Not yet! A new study published in the journal Geophysical Research Letters explains that the suspected underground lake discovered in 2018 on Mars’ southern pole is probably volcanic rock masquerading as water. The possible water signature was first interpreted from radar observations made by Mars Express, a European Space Agency spacecraft.

The authors of the new studay indicate that for water to be sustained this close to the surface, both a very salty environment and a strong, locally generated heat source are needed, which is unknown in that region of the Red Planet. Besides, the presence of water does not fit with what researchers have understood about Mars’ southern pole.

Mars has ice water at the poles, but scientists are still working to determine how much water might actually be hiding beneath the planet’s surface. Knowing this amount of water is important as it could inform our understanding of life and the possibility of life on Mars, and it could also support future astronauts who might one day step foot on the planet’s surface.

In 2018, scientists were building on three decades of theories suggesting there might be water beneath the polar caps of Mars, just like we see on Earth beneath the ice sheets of Antarctica and Greenland.

Initially, scientists thought they had spotted water signals using radar data gathered by MARSIS, a Mars Express instrument which uses radar pulses to study the planet’s interior and ionosphere. But further study was needed to confirm suspected findings and their implications.

To get to their conclusiuons, the researchers in the new study placed an imaginary global ice sheet across a planet-wide radar map, generated with three years of MARSIS data. This technique allowed them to compare how the Martian terrain would appear through a simulated 1.6-km-deep glacier, which allowed the scientists to compare features. Under these conditions, the bright reflections spotted at the pole matched other reflections found in volcanic plains. Thus, the scientists suspect that the radar’s polar observations were picking up either iron-rich lava flows or mineral deposits in dried riverbeds, but not water.

While their result defies the existence of substantial water reserves in that region, the study helps to better understand how Mars formed.

Source: Space.com.

OK, it’s great to know that there is no water under the surface of Mars, but for us mere Earthlings, it doesn’t make much sense. We have a lot of information about the surface of Mars, but very little about the depths of our oceans. The latest underwater Tonga eruption surprised everyone. It was just the same for the underwater volcano off Mayotte. It took several months before it became known that the seismicity on the island was caused by an underwater eruption.
Some time ago, a friend asked me why the depths of our oceans remain unexplored, why we don’t know more about the subduction zones or the underwater trenches where the deadliest earthquakes are triggered. The answer is easy. These depths which sometimes reach more than 10 km could be visited; we have the technical means. When we are able to send spacecraft to planets located several tens or several hundreds of thousands of kilometers away, we are able to scrape 10 km deep in the oceans. The rest is a matter of will. The problem is that at such depths, everything is black. The human eye is made to live in light; black is the colour of death. The orange hues of Mars are much more likely to attract the attention of people on Earth. Too bad if, at the same time, hundreds of people are victims of powerful earthquakes whose source is thousands of kilometers deep at the bottom of our own oceans….

Vue du pôle nord de la planète Mars (Crédit phorto: ESA)

Le glacier Korolev, un géant dans l’espace // Korolev Glacier, a giant in space

Quand on parle de volcans du système solaire, on évoque forcément Olympus Mons qui dresse ses quelque 22 500 mètres  en moyenne au-dessus des plaines environnantes. Il possède à son sommet une caldeira, immense elle aussi, d’environ 80 × 60 kilomètres. En fait, tout semble gigantesque sur la Planète Rouge. Il suffit d’observer les images du glacier Korolev diffusées par l’Agence Spatiale Européenne.

De forme circulaire, le cratère Korolev qui héberge le glacier se trouve sur le Planum Boreum, une plaine qui entoure le pôle nord de la planète. Il présente un diamètre de 81.4 kilomètres et contient un volume probable de glace estimé à 2 200 kilomètres cubes. Le cratère doit son nom à Sergei Korolev, un pionnier de la conquête spatiale et spécialiste de la conception des fusées dans les années 1960, époque où les Russes et les Américains s’étaient lancés dans une course effrénée dans l’espace.

Le plancher du cratère se trouve à environ 2 000 mètres sous la lèvre. L’épaisseur de glace à l’intérieur du cratère a été estimée à environ 1 800 mètres. Cette glace présente la forme d’un dôme d’un diamètre de 60 kilomètres.

La région a été photographiée en 2018 par l’orbiteur Mars Express et l’Agence Spatiale Européenne a réalisé une superbe animation avec ces images :

https://youtu.be/ICSUIJ6XaFI

Source : ESA

———————————————

When one mentions the volcanoes in the solar system, one inevitably evokes Olympus Mons, which raises 22,500 metres above the surrounding plains. It has an immense summit caldera, about 80 × 60 kilometres. In fact, everything seems gigantic on the Red Planet. We just need to look at the images of the Korolev Glacier released by the European Space Agency.

Circular in shape, the Korolev crater that hosts the glacier is located on Planum Boreum, a plain that surrounds the north pole of the planet. It has a diameter of 81.4 kilometres and contains a probable volume of ice estimated at 2,200 cubic kilometres. The crater owes its name to Sergei Korolev, a pioneer in space conquest and rocket design specialist in the 1960s, when the Russians and Americans were racing to space.

The crater floor is about 2,000 metres below the rim. The ice thickness inside the crater has been estimated to be around 1,800 metres. This ice is shaped like a dome 60 kilometres in diameter.

The region was photographed in 2018 by the Mars Express Orbiter and the European Space Agency produced a superb animation with these images:

https://youtu.be/ICSUIJ6XaFI

Source: ESA.

Vue du cratère et du glacier Korolev (Source : ESA)

Olympus Mons (Planète Mars)

drapeau francaisL’Agence Spatiale Européenne (ESA) a mis en ligne des images d’Olympus Mons prises le 21 Janvier 2013 par la sonde spatiale Mars Express:

http://spaceinimages.esa.int/Missions/Mars_Express/%28class%29/image

Ces images montrent en particulier le versant SE de ce volcan gigantesque qui domine  les plaines environnantes d’une hauteur d’environ 22 kilomètres. Ceci est à comparer avec le Mauna Kea à Hawaii, le plus haut volcan sur Terre, d’une hauteur de 10 km lorsqu’elle est mesurée à partir de sa base océanique.
Comme le Mauna Kea, Olympus Mons est un volcan bouclier, avec des versants en pente douce. Toutefois, contrairement à d’autres volcans boucliers, le versant SE se brise brusquement pour former des falaises abruptes qui le séparent des plaines environnantes. Ces falaises ont probablement été formées par d’importants glissements de terrain sur les flancs du volcan.
Les coulées de lave couvrent la base du volcan, avec en leur sein une série de blocs pointus et à sommet plat qui ont roulé ou ont été emportés lors des effondrements. Les vastes réseaux de coulées de lave étroites, qui se chevauchent parfois, sont la preuve d’un passé volcanique très actif. La lave a parcouru les pentes du volcan avant de s’étaler largement au moment où elle atteignait l’escarpement et les plaines en dessous.
Les petits cratères d’impact visibles sur l’image montrent que cette région est relativement jeune par rapport à d’autres régions présentant des cratères plus nombreux ailleurs sur Mars – plus la surface est vieille, plus elle a été susceptible d’être exposée à des impacts d’astéroïdes ou de comètes.
On pense que la région volcanique où se dresse Olympus Mons et plusieurs autres grands volcans a été active jusqu’à il y a des dizaines de millions d’années, ce qui est relativement récent sur échelle géologique de la planète qui s’étend sur 4,6 milliards d’années.

drapeau anglaisThe European Space Agency (ESA) has released images of Olympus Mons taken on January 21st 2013 by the space probe Mars Express. http://spaceinimages.esa.int/Missions/Mars_Express/%28class%29/image

These images show the SE flank of the giant volcano, which towers some 22 km above the surrounding plains. This is to be compared with Hawaii’s Mauna Kea, the tallest volcano on Earth at 10 km, when measured from its oceanic base to summit.

Like Mauna Kea, Olympus Mons is a shield volcano, with gently sloping sides. But unlike other shield volcanoes, the SE flank has an abrupt cliff edge separating it from the surrounding plains. These cliffs were likely formed during major landslides on the flanks of the volcano.

Lava flows cover the base of the volcano, punctuated by a series of pointy and flat-topped blocks that were either rotated or uplifted during the collapse. The extensive networks of narrow, overlapping lava flows are proof of an extremely active volcanic past. The lava spilled down the slopes of the volcano, spreading out into broad fans as it reached the scarp and plains below.

The small impact craters in this scene shows that it is relatively young compared with more heavily cratered regions elsewhere on Mars – the older the surface, the greater the exposure time to impact events by asteroids or comets.

The volcanic region hosting Olympus Mons and several other large volcanoes is thought to have been active until tens of millions of years ago, relatively recent on the planet’s geological timescale that spans 4.6 billion years.

Olympus-Mons-2

Avec l’aimable autorisation de l’Agence Spatiale Européenne