Les volcans victimes de l’Administration Trump // Volcanoes Victims of the Trump Administration

  Lorsque le mont Spurr en Alaska a commencé à montrer une hausse d’activité en octobre 2024 (voir mes notes précédentes sur ce volcan), l’Observatoire Volcanologique d’Alaska (AVO) a relevé son niveau d’alerte pour s’assurer que les zones habitées à proximité et les pilotes d’avions seraient suffisamment avertis en cas d’éruption.

Source: AVO

Le problème, c’est que la campagne de réduction des coûts décidée par l’administration Trump a mis ce travail en péril. Les cartes de crédit utilisées par les employés de l’AVO pour payer leurs déplacements et subvenir aux autres dépenses ont été gelées. Ces dépenses comprennent les services de télécommunications sur lesquels l’Observatoire s’appuie pour transmettre les données de ses systèmes de surveillance volcanique. Si les dépenses continuent d’être limitées, ces services pourraient vite être interrompus. Cela signifierait une perte d’informations en temps réel sur l’activité volcanique et une atteinte à la sécurité des personnes.
Par ailleurs, si les employés ne peuvent pas payer leurs déplacements, ils ne pourront pas se rendre sur le terrain en hélicoptère et en bateau pour réparer et entretenir les équipements de surveillance. Ce sera un problème pour les volcans des Aléoutiennes. Ces îles sont en grande partie inhabitées, mais elles se trouvent sur la trajectoire de vol des avions entre l’Amérique et l’Asie. Si l’un des volcans de ces îles devait envoyer des panaches de cendres, cela pourrait devenir un véritable problème pour les pilotes et leurs passagers. Il suffit de se rappeler la catastrophe qui a été évitée de justesse lors de l’éruption du Mont Redoubt le 15 décembre 1989. Un Boeing 747 qui volait vers Anchorage a traversé un nuage de cendres émis par une petite éruption du volcan. Les quatre moteurs se sont arrêtés et l’avion a décroché pendant 8 minutes et perdu 4 000 mètres avant que les pilotes réussissent à redémarrer les réacteurs.
Une grande partie des équipements de surveillance des Aléoutiennes se trouve dans des environnements isolés et accidentés, où ils sont exposés aux tempêtes et à des conditions hivernales extrêmes. La perte des données de surveillance des volcans de la région serait un désastre.
Ces dernières semaines, l’administration Trump s’est empressée de faire des coupes sombres et de licencier à tout va dans des agences fédérales comme la NOAA. Un récent décret signé par le président Trump a autorisé le ministère de l’Efficacité gouvernementale, dirigé par Elon Musk, à examiner les dépenses des employés fédéraux. Le décret a mis en œuvre un gel de 30 jours des cartes de crédit émises par le gouvernement, tout en faisant des exceptions pour les secours en cas de catastrophe et « d’autres services essentiels ». Jusqu’à présent, cependant, les cartes de crédit destinées aux employés de l’Observatoire Volcanologique d’Alaska ne semblent pas avoir été exemptées.
L’Observatoire Volcanologique d’Alaska est géré conjointement par l’USGS, l’université d’Alaska Fairbanks et l’Alaska Division of Geological and Geophysical Surveys. Pour l’instant, l’AVO continue à surveiller le mont Spurr pour détecter des signes d’une éventuelle éruption. Des séismes superficiels ont été détectés. Des émissions de vapeur ont été observées dans la zone sommitale du volcan. À côté du mont Spurr, Great Sitkin, situé sur une île de la chaîne des Aléoutiennes, montre une activité éruptive dans son cratère sommital depuis 2021. D’autres volcans des Aléoutiennes pourraient entrer en éruption sans prévenir. Une absence de surveillance pourrait vite virer a u drame. .
Source : U.S. News media via Yahoo News.

Vue du Mont Spurr (Crédit photo: AVO)

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When Alaska’s Mount Spurr started showing signs of increased activity in October 2024 (see my previous posts about this volcano), the Alaska Volcabo Observatory (AVO) raised its alert level to ensure that nearby communities and passing airplanes would have ample warning of any eruption.

However, the Trump administration’s cost-cutting campaign has put this work in jeopardy. The credit cards that employees at AVO use to pay for travel and other expenses have been frozen. Those expenses include the telecommunications services that the observatory relies on to transmit data from its monitoring systems on the volcanoes. If spending continues to be restricted, these services could be shut off. That might mean a loss of real-time information about volcanic activity and people’s security.

What’s more, if employees can’t pay for travel, they won’t be able to go into the field by helicopter and boat to repair and maintain their monitoring equipment. This will be a problem for volcanoes in the Aleutians. These islands are largely unhabited but they lie on the flight path of planes between America nad Asia. Should one volcano on these islands send ash plumes, it might become a real problem to the pilots and their passengers. We just need to remember the catastrophe that was nearly avoided when Mt Redoubt erupted on December 15th, 1989. A Boeing 747 that was descending into Anchorage passed through an ash cloud of a small eruption of Mount Redoubt. All four engines stopped and the plane was without power for 8 minutes and dropped 4,000 meters before the pilots could restart the engines.

Much of the monitoring equipment in the Aleutians sits in remote, rugged environments, where it is vulnerable to damage from storms and extreme winter conditions. Losing volcano monitoring data from the region would be a disaster.

In recent weeks, the Trump administration has moved swiftly to enact cost cuts and layoffs across federal agencies like NOAA. A recent executive order signed by President Trump has empowered the Department of Government Efficiency, led by Elon Musk, to scrutinize federal employees’ spending. The order implements a 30-day freeze on government-issued credit cards while making exceptions for disaster relief and “other critical services.”

So far, though, the credit cards issued to workers at the Alaska Volcano Observatory don’t appear to have been exempted.

TheAlaska Volcano Observatory is run jointly by the U.S. G.S., the University of Alaska Fairbanks and the Alaska Division of Geological and Geophysical Surveys. For now, the observatory is still monitoring Mount Spurr for signs that it is moving closer to erupting. Small, shallow earthquakes have been detected. Steam has been seen in the summit area. Beside Mount Spurr, Great Sitkin Volcano, which sits on an island in the Aleutian chain, has been slowly erupting from the summit crater since 2021. Other volcanoes of the Aleutians may erupt without warning. The lack of monitoring might soon become a disaster.

Source : U.S. News media via Yahoo News.

Problèmes en vue dans les parcs nationaux aux États Unis cet été // Trouble ahead in U.S. National Parks this summer

Si je peux vous donner un conseil d’ami, c’est de ne pas vous rendre dans les parcs nationaux aux États Unis cet été, au risque de vous retrouver confrontés à un sacré bazar.

Avec Donald Trump à la Maison Blanche, dans ce qui a été appelé le Massacre de la Saint Valentin, quelque 2 000 employés qui venaient d’être récemment embauchés ont été licenciés du jour au lendemain dans le Service des Eaux et Forêts et 1 000 autre emplois ont été supprimés dans le Service des Parcs Nationaux. Cette décision, qui fait partie d’une politique plus large visant à réduire la bureaucratie et les dépenses fédérales, a laissé les fonctionnaires fédéraux perplexes et inquiets quant à l’avenir de la gestion des terres publiques.

Avec la réduction de leurs effectifs, les rangers expliquent que cette réduction du nombre d’employés entraînera inévitablement de longues files d’attente à l’entrée des parcs, des toilettes sales et des conditions de visite potentiellement dangereuses pour les randonneurs et les campeurs pendant la haute saison touristique.
A la suite des manifestations et de la menace d’innombrables poursuites judiciaires, l’administration Trump a rétabli les emplois d’une cinquantaine d’employés du Service des parcs nationaux et embauché près de 3 000 travailleurs saisonniers supplémentaires, mais le compte n’y est pas.
Les avocats et les groupes de défense des droits affirment que ces licenciements à grande échelle sont une erreur et une menace pour la sécurité publique. Un parc du Colorado a d’ores et déjà annoncé sur les réseaux sociaux qu’il fermerait ses portes deux jours par semaine en raison d’un manque de personnel.
Des travailleurs saisonniers sont régulièrement recrutés pendant les mois d’été, quand l’affluence est à son maximum, pour venir en aide à plus de 325 millions de visiteurs qui affluent chaque année dans les 433 parcs, sites historiques et autres attractions du pays. Les réductions de personnel vont laisser des centaines de parcs nationaux – y compris certains des plus connus et des plus fréquentés – en sous-effectif et confrontés à des décisions difficiles concernant les heures d’ouverture, la sécurité publique et la protection des ressources. J’imagine facilement la cohue dans le Parc National de Yellowstone, déjà surfréquenté en temps normal, pour lequel on parlait de quotas de visiteurs ces dernières années. Ces quotas sont déjà en vigueur dans le Parc National des Arches.

Il faut s’attendre à une très longue attente pour visiter Yellowstone cet été ((photo: C. Grandpey)

Le Parc national de Saguaro, à Tucson (Arizona), a annoncé la fermeture de ses deux centres d’accueil le lundi à partir du 24 février. Au Parc national de Yosemite, les responsables ont annoncé qu’ils suspendaient les réservations pour 577 emplacements de camping cet été. Les visiteurs d’autres parcs constatent également des problèmes de personnel, notamment au Parc national du Grand Canyon, où les mesures de la Maison Blanche réduisent considérablement les effectifs des postes d’entrée, ce qui entraîne de longues files de véhicules qui vont s’aggraver avec la saison touristique qui approche.

Jour de fermeture au Visitor Center du Pac de cactus de Saguaro (Photo: C. Grandpey)

Des offres d’emploi à des milliers de travailleurs saisonniers ont été annulées ces derniers jours, et tous ne seront pas réembauchés. Certains employés permanents qui ont été licenciés travaillaient dans les ressources humaines et auraient été impliqués dans l’embauche et la formation des employés saisonniers. Comme l’a dit un ranger : « Les parcs nationaux sont quelque chose que tous les Américains chérissent, et les personnes qui prennent les décisions sont déconnectées de la réalité. » Un discours que j’ai déjà entendu quelque part…

Source : presse outre-atlantique.

Longues files d’attente à prévoir également pour visiter le Grand Canyon (Photo: C. Grandpey)

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Take this piece of advice from me : avoid visiting Amerivcan National Parks this summer ! If you cross the Atlantic, you may be confronted with a huge mess.

With Donlad Trump at the White House, in what has been dubbed the Valentine’s Day Massacre, around 2,000 recently hired employees were fired at the U.S. Forest Service and an additional 1,000 jobs were slashed at the National Park Service. The decision, which is part of a broader push to cut federal bureaucracy and spending, have left federal workers bewildered and worried about the future of public lands. As their ranks diminish, park rangers say fewer employees could mean long entry lines, dirty bathrooms and potentially unsafe conditions for hikers and campers during the busy tourist season.

Following the protests and the threat of countless lawsuits, the Trump administration is restoring jobs forabout 50 National Park Service employees and hiring nearly 3,000 additional seasonal workers, but this won’t be sufficient.

Lawmakers and advocacy groups have criticized the widespread layoffs as unnecessary and a threat to public safety. A Colorado park announced on social media that it will close two days a week due to “lack of staffing.”

Seasonal workers are routinely added during warm-weather months to serve more than 325 million visitors who descend on the nation’s 433 parks, historic sites and other attractions yearly. Park advocates say the permanent staff cuts will leave hundreds of national parks — including some of the most well-known and most heavily visited sites — understaffed and facing tough decisions about operating hours, public safety and resource protection. I can easily imagine the crush in Yellowstone National Park, where there has been talk of visitor quotas in recent years. Similar quotas have already been enforced in Arches National Park. Saguaro National Park in Tucson (Arizona) announced that it was closing its two visitors centers on Mondays starting February 24th. At Yosemite National Park, officials announced they are halting reservations for 577 camping spots this summer. Visitors to other parks are also noting staffing problems, including at Grand Canyon National Park, where the White House measures cut deeply into the employees who staff the entrance stations, leading to long lines of vehicles that will get much worse with the coling tourist season. .

Job offers to thousands of seasonal workers were rescinded in recent days, and not all of them will be rehired. Some permanent employees who were laid off were in human resources and would have been involved in hiring and training seasonal employees. Said one ranger :“National parks are something that all Americans cherish, and the people making the decisions are disconnected from that reality.” These are words I’ve heard somewhere before…

Source: overseas press.