Mémoires volcaniques // Volcanic memories

Dans un récent article « Volcano Watch », les scientifiques de l’Observatoire des volcans d’Hawaï nous expliquent que l’on peut comprendre le comportement d’un volcan actif en analysant les séismes, les déformations du sol, les émissions de gaz et les coulées de lave.
La tâche devient beaucoup plus compliquée si un volcan ne s’est pas manifesté pendant des centaines, voire des milliers d’années. Dans ce cas, la tradition orale peut être d’un grand secours. Depuis des temps immémoriaux, nos ancêtres enregistrent des événements dans leurs mémoires et les transmettent à travers des histoires, des poèmes et des chansons. C’est ainsi que naissent des mythes, des légendes ou des traditions orales.
Les meilleures histoires trouvent généralement leurs source dans des événements réels. Les traditions orales hawaïennes regorgent d’histoires passionnantes, comme celle des deux chefs de Kahuku qui sont devenus les deux collines de Nāpuʻuapele. Elles sont parfois en relation directe avec des éruptions ayant vraiment existé.
Ailleurs dans le monde, le temps et l’embellissement artistique ont dissimulé de nombreuses éruptions volcaniques dans les traditions orales. En Australie, les histoires du peuple Bungandidj (Boandik) racontent comment un géant nommé Craitbul a parcouru le sud-est du pays avec sa famille, à la recherche d’une maison. Ils se sont d’abord installés sur le mont Muirhead. Ils ont creusé leur four de cuisson et se préparaient à passer la nuit lorsqu’ils ont été réveillés par un bullin, un oiseau local qui hurlait pour les avertir de la présence d’un esprit maléfique. La famille a décidé de fuir et a construit un nouveau four sur le Mont Schank. Malheureusement, le bullin a de nouveau crié et a chassé la famille qui est repartie. Finalement, ils se sont installés sur le Mont. Gambier. Tout fut paisible jusqu’au jour où l’eau a percé le sol et a détruit le feu utilisé pour la de cuisine. De nouveaux fours furent creusés, mais chaque fois l’eau éteignait les flammes, laissant des trous béants là où se trouvaient les fours. Craitbul et sa famille déménagèrent une dernière fois et s’installèrent définitivement dans une grotte à flanc de montagne. Cette histoire rappelle plusieurs éruptions qui se soldèrent par la formation de quatre lacs de cratère sur un volcan de type maar, le Mont Gambier qui entra en éruption dans le sud-est de l’Australie il y a environ 4 500 ans. De nombreux récits de l’est de l’Australie décrivent des éruptions volcaniques dont les aborigènes ont été témoins, avec des récits transmis de génération à génération pendant des millénaires.
Une autre légende, transmise oralement depuis des siècles en Islande raconte la grande rivalité entre le dieu Thor et le géant Hrungnir. L’histoire commence par un martèlement de sabots au moment où, invité par le père de Thor, Odin, Hrungnir part de Jötunheim, le pays des géants, pour se rendre à Asgard, le pays des dieux. Les dieux ont invité Hrungnir à un festin, mais bientôt ce dernier devient brutal et violent, menaçant de tuer les dieux. Il défie Thor en duel, et les deux personnages s’affrontent brutalement dans la nuit. À un moment donné, Hrungnir essaie de se protéger en se dressant au sommet de son grand bouclier de pierre, certain que Thor allait l’attaquer sous la Terre. Au lieu de cela, Thor lance d’en haut son puissant marteau qui entre collision avec la pierre à aiguiser de Hrungnir. Les coups pleuvent dans les airs avec un bruit de tonnerre, une pluie d’étincelles et de fragments brisés…comme pendant une éruption !
Les événements terrestres comme les éruptions volcaniques disparaissent de la mémoire en une génération ou deux, mais les grandes histoires deviennent des mythes, des légendes ou des traditions orales dont on se souvient beaucoup plus longtemps. Les auteurs de cet article « Volcano Watch » pensent qu’il faut écouter les histoires que nos ancêtres nous ont transmises pour obtenir des indices sur l’histoire de la Terre.
Il y a quelques années, j’ai écrit un livre intitulé « Mémoires volcaniques » avec mon ami Jacques Drouin. L’ouvrage ne se trouve plus en librairie mais nous avons encore quelques exemplaires à bas prix. Il suffit de m’envoyer un e-mail si vous êtes intéressé(e) : grandpeyc@club-internet.fr

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In a recent « Volcano Watch » article, scientists at the Hawaiian Volcano Observatory explain us that we can understand the behaviour of an active volcano through earthquakes, deformation, gas emissions and lava flows.

The task becomes far more difficult if a volcano has not been active for hundreds or even thousands of years. In that case, oral history can be of a great help. Since time out of mind, our ancestors have been recording events in their memories and passing them down through stories, poetry and song. Today, we call them myths, legends or oral traditions.

Good stories are usually rooted in real events. Hawaiian oral traditions are full of riveting stories, like the one about the two chiefs of Kahuku who became the two hills of Nāpuʻuapele. They can be traced in some cases directly to the eruptions they record.

In other parts of the world, time and artistic embellishment have disguised many volcanic eruptions in oral traditions. In Australia, the dreaming stories of the Bungandidj (Boandik) people tell of a giant named Craitbul who travelled across the southeastern part of the country with his family in search of a home. First, they settled at Mt. Muirhead. They dug their cooking oven and were settled in for the night when they were awakened by a shrieking bullin (bird) warning them of an evil spirit. They fled their home and built a new cooking oven at Mt. Schank.Again, the bullin shrieked and chased the family from their rest. Eventually, they settled at Mt. Gambier. All was peaceful until one day water rose from the ground and destroyed their cooking fires. They dug their ovens again and again and each time water rose to douse the flames, leaving gaping holes where their ovens once were. Finally, Craitbul and his family moved one last time and settled for good in a cave on the side of the peak. This dreaming recalls several eruptions, ending with the formation of four crater lakes at a maar volcano, Mt. Gambier in southeast Australia, about 4,500 years ago. Many dreaming stories from eastern Australia describe volcanic eruptions that Aboriginal people had witnessed and passed down in story for thousands of years.

Another legend, passed down orally for hundreds of years in Iceland recounts a great duel between the god Thor and giant Hrungnir. It begins with the pounding of hooves as Thor’s father Odin raced Hrungnir from Jötunheim, the land of the giants, to Asgard, the land of the gods. The gods invited Hrungnir for a feast, but soon he became loud and boastful, saying that he would kill the gods. He challenged Thor to a duel, and the two clashed brutally into the night. At one point, Hrungnir tries to protect himself by standing atop his great stone shield, thinking Thor would attack him from beneath the Earth. Instead, Thor hurled his mighty hammer from above. It collided with Hrungnir’s whetstone in mid-air with a thunderclap, showering the land with sparks and shattered fragments.

Rumbling hooves, bellowing giants on enormous stone shields, sparks and shattered stone raining from above sounds like an eruption.

Earth events fade from memory within a generation or two, but great stories become myths, legends or oral traditions that are remembered far longer. The authors of this « Volcano Watch » article think it is wise to listen to stories that our ancestors have passed to us for clues about Earth’s history.

Some years ago, I wrote a book entitled « Mémoires volcaniques – Volcanic memories – with my friend Jacques Drouin. The book can no longer be found in bookshops but we still have a few copies. Just send me an e-mail if you are interested (grandpeyc@club-internet.fr).

Elfes et trolls en Islande // Elves and trolls in Iceland

Les légendes font partie de la culture islandaise. Les elfes et les trolls sont particulièrement présents dans la vie de ce peuple nordique. « Le petit peuple caché » ou « Huldufolk » est une tradition qui dérive directement de l’ère viking. Tout le monde ne peut pas voir ces êtres mystérieux. Les Islandais disent que ce sont les elfes qui décident qui peut les voir et qui ne le peut pas.

Les elfes habitent souvent dans les rochers ou les cavernes, ils plantent des céréales, élèvent du bétail, aiment la pêche… Ces petits êtres ne sont pas immortels, mais ils ont une espérance de vie beaucoup plus longue que la moyenne des êtres humains.
Le Huldufolk est très respecté en Islande. Pour beaucoup de gens, les elfes sont bien réels. Même s’ils ne peuvent pas les voir, ils ressentent souvent leur présence. En fait, peu d’Islandais sont prêts à nier leur existence. Dans une étude effectuée en 2007 par l’Université d’Islande, 80% des personnes interrogées ont refusé de nier l’existence réelle des elfes. Certaines personnes croient tellement aux elfes qu’elles construisent des jolies maisons miniature dans lesquelles ils peuvent venir vivre. On peut voir de telles maisons dans le parc Hellisgerdi à Hafnafjödur, près de Reykjavik. C’est un lieu de résidence des elfes bien connu en Islande.

Une femme que j’ai rencontrée dans le parc m’a dit que les elfes y vivent dans les grottes et les rochers et ne doivent pas être dérangés… Elle m’a également expliqué qu’elle laissait une lumière allumée à l’entrée de sa maison afin que les elfes puissent trouver leur chemin la nuit, mais j’ai aussi lu qu’ils n’aiment pas l’électricité…
Les histoires d’elfes entravant des projets de construction sont monnaie courante en Islande. Cela se produit, par exemple, si un projet de construction de route pénètre par mégarde dans un territoire elfique.

Le long d’une piste de l’intérieur de l’Islande, il est conseillé de déposer une pierre sur ce cairn pour s’attirer les bonnes grâces des elfes…..

Le mot islandais « troll » vient du verbe « Trylla » qui a deux sens. Le premier est de rendre quelqu’un fou et le second est de charmer quelqu’un. Le mot était initialement réservé aux mauvais esprits, mais il a rapidement été adopté pour nommer les trolls.
Les trolls et les elfes sont différents. Les trolls ressemblent aux humains mais dans une version beaucoup plus grande et plus rude. Le folklore islandais est riche en légendes et histoires sur ces géants, créatures à la fois voraces et sages. Ils vivent et se cachent généralement dans les montagnes et ne sortent que la nuit pour chercher de la nourriture. Le soleil leur est fatal et les transforme en rochers. Cependant, s’ils échappent à cette menace, leur vie est éternelle. Les guides racontent que si on souhaite vraiment voir des trolls, il faut explorer les montagnes isolées et loin de tout. C’est ce que j’ai fait et j’ai découvert un troll en train de dormir sur le flanc d’une colline !

Certains trolls ont été transformés en pierre comme sur le site bien connu de Reynisdragnar. C’est un endroit assez extraordinaire avec de hautes falaises de basalte et l’immense plage de sable noir de Reynisfjara. Il se raconte que les trolls étaient occupés à essayer de tirer un trois-mâts dans la baie. Ils étaient tellement absorbés qu’ils ont perdu la notion du temps. Le soleil s’est levé et les trolls ont été transformés en pierre. Ce sont les îlots qui se dressent devant les superbes colonnes de basalte.

Photos: C. Grandpey

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Legends are part of the Icelandic culture. Elves and trolls are especially present in the lives of Icelandic people. « The hidden people. » or « Huldufolk » is a tradition that derives directly from the Viking era. Not everyone can see them. Icelanders say that it is the elves who get to decide who can see them and who cannot. Elves often dwell in rocks, they plant grain, raise livestock, love fishing, among many other things. The Hudulfolks are not immortal, but they do have a much longer lifespan than the average human being.

The Hidden People are remarkably respected in Iceland. For many people, elves are very real. Although we can’t see them as such, they are often sensed. In fact, few Icelandic people would be willing to deny that they exist. In a 2007 study by the University of Iceland 80% of those surveyed refused to deny that elves are real. Some people believe so much in the elves that they construct perfect miniature houses for them to come and live in. Such houses can be seen in Hellisgerdi Park in Hafnafjödur, close to Reykjavik. (see photos above)

I was told by a woman I met in the park that the elves live in the caves and should not be disturbed…. She also explained me that she leaves a light on at the entarnce of her home so that the elves might find their way at night, but I have also read that thaey dislike electricity…

Stories of elves disrupting construction projects are commonplace in Iceland. This will happen, for instance, if a road-building project unwittingly strays into an elfish territory.

The Icelandic word « troll » comes from the verb „Trylla” which has two meanings. The first one is to make someone go crazy, and the second to charm someone. The word was initially reserved for evil spirits, but it soon became useful to name trolls.

Trolls an elves are different. Trolls resemble humans but in a much bigger and more robust version. Icelandic troll folklore is rich in legends and stories about those giants, greedy, but wise creatures. They usualy live and hide in the mountains and only go out at night to look for food. Sunshine is fatal to them and turns them into rocks. If they escape that menace, however, they will live forever. Guidebooks say that if you really wish to see some trolls, you need to explore the remote mountains. This is what I did and I discovered a troll sleeping on the flank of a hill ! (see photos above)

Some trolls were turned into stone, and you can now see them as the Reynisdragnar rock formation. It is an amazing place with high basalt cliffs and a huge swathe of black sand. (see photo above) Folklore tells that the trolls were busy trying to drag a three-mast ship into the bay. They were distracted by the effort and didn’t realize the time. The sun came up and the trolls were caught out in the open and turned into stone.

Lacs et légendes sur le Kilauea (Hawaii) // Lakes and legends on Kilauea Volcano (Hawaii)

Après la dernière éruption du Kilauea en 2018, un lac d’eau souterraine est apparu au fond du cratère de l’Halema’uma’u et a remplacé le lac de lave qui existait depuis plusieurs années. Le HVO explique qu’il s’agit du premier lac d’eau souterraine observé au fond du cratère depuis près de 200 ans. Afin d’en savoir plus sur de tels lacs dans l’histoire du volcan, le personnel du HVO s’est tourné vers les légendes hawaiiennes susceptibles de faire état d’un lac de cratère, et a essayé de comprendre si un tel lac était associé à des éruptions explosives.
L’existence d’un lac n’est pas mentionnée explicitement dans les légendes hawaiiennes, mais les Hawaiiens racontent des histoires où Pelehonuamea redoutait la noyade de ses épanchements de lave sur le Kilauea.

Dans l’une des légendes, Pele et sa sœur Namakaokaha’i, l’aînée d’une famille de nombreux frères et sœurs, étaient dotées de pouvoirs différents; Pele régnait sur les volcans et les éruptions alors que Namakaokaha’i régnait sur les mers et les plages.
Namaka, comme ses amis l’appelaient, détestait quand Pele répandait de la lave sur les plages et pénétrait dans l’océan. Pele n’appréciait pas non plus que Namaka essaie de retirer la lave des côtes. Elles se battaient fréquemment. Même aujourd’hui, on peut voir ces deux sœurs continuer à se battre au travers des explosions spectaculaires chaque fois que la lave pénètre dans l’océan.

Kamapua’a, la divinité porcine d’O’ahu, qui s’est rendue un jour sur le Kilauea pour courtiser Pele et la prendre pour épouse, est au centre d’une autre légende dans laquelle l’eau est présente. Pele a constamment rejeté les avances de Kamapua’a, l’insultant et essayant même de le tuer. L’empressement de Kamapua’a s’est transformé en colère et le porc a inondé d’eau le cratère de Pele, dans l’espoir d’y éteindre le feu du volcan. Heureusement, le frère de Pele avait caché les bâtons de feu et les a utilisés pour faire réapparaître la lave.

Certaines versions de cette légende décrivent Pelé en train de poursuivre Kamapua’a jusqu’à la mer sous la forme d’une coulée de lave ou d’une projection de roches incandescentes; d’autres récits font se terminer le conflit par un bref mariage.

Une légende plus connue est celle qui fait entrer Hi’iakaikapoliopele, la plus jeune sœur de Pele. Il s’agit d’une longue histoire en grande partie centrée sur le voyage de Hi’iaka entre le cratère du Kilauea et Kaua’i où elle avait l’intention de retrouver Lohi’au, l’amant de Pele et de le prendre pour époux. En chemin, Hi’iaka est devenue une femme puissante.
Le voyage a été long et Pelé craignait que Lohi’au lui soit infidèle. Elle avait raison de ressentir cette crainte. Quand Hi’iaka est arrivée au bord du cratère du Kilauea en compagnie de Lohi’au, son nouveau mari, Pele est entrée dans une colère noire et a ordonné à ses frères et sœurs de tuer Lohi’au en guise de punition. Hi’iaka s’est mise elle aussi en colère et elle a décidé de récupérer l’esprit de son époux pour le ramener à la vie ; Elle décida aussi de se venger et de détruire Pele en inondant le cratère du Kilauea avec de l’eau.
Hi’iaka est entrée sur le plancher du cratère et, ne trouvant pas l’esprit de son mari, elle a violemment frappé le sol du pied, faisant s’ouvrir la première couche du Kilauea. Elle regarda dans l’ouverture qui s’était formée et, ne voyant toujours pas son mari, elle frappa de nouveau le sol. Elle traversa plusieurs couches sans trouver l’esprit de Lohi’au. Les secousses produites par les piétinements répétés de Hi’iaka pour s’enfoncer à l’intérieur du cratère ressemblent étrangement à la forte activité sismique qui a accompagné l’effondrement de l’Halema’uma’u en 2018. Hi’iaka a finalement atteint la cinquième couche, celle qui retenait l’eau qui, si elle était libérée, inonderait le cratère et transformerait le Kilauea en un lac qui éteindrait à jamais le feu de Pelé. Au dernier moment, Hi’iaka a décidé de ne pas mettre à exécution son projet destructeur et elle s’est finalement réconciliée avec sa sœur.
Hi’iaka cherchait l’eau souterraine, la même que l’on peut voir aujourd’hui au fond de l’Halema’uma’u. Des études géophysiques au cours des 30 à 40 dernières années ont montré la présence d’une nappe phréatique à environ 600-800 mètres au-dessus du niveau de la mer, sous le plancher de la caldeira. Les scientifiques du HVO sont persuadés que le lac actuellement en formation est alimenté par cette eau souterraine qui revient à son ancien niveau après l’effondrement sommital de 2018.
Les géologues du HVO pensent que la légende de Hi’iaka et de Pele peut avoir été inspirée par un effondrement de la caldeira du Kilauea vers l’année 1500. Bien que dans la plupart des versions de ces légendes – que ce soit le déluge de Kamapua’a qui n’a pas provoqué d’explosions, ou la courroux d’Hi’iaka qui n’a jamais fait déferler d’eau souterraine – l’’étude géologique des dépôts de matériaux après l’effondrement de l’Halema’uma’u laisse supposer qu’il y a eu au moins une fois la présence intermittente d’un lac dans le cratère.

Ces légendes ne sont que quelques exemples de la richesse de la littérature hawaïenne sur Pelehonuamea et ses volcans. Parallèlement aux études géologiques, ces récits peuvent aider à mieux comprendre le paysage volcanique en constante évolution sur le Kilauea.
Source: USGS / HVO.

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After Kilauea’s last eruption in 2018, a groundwater lake appeared at the bottom of Halema’uma’u Crater and replaced the lava lake that existed for several years. HVO explains it is the first lake of groundwater observed on the crater floor in nearly 200 years. In order to know more about similar lakes in the volcano’s history, HVO staff looked to Hawaiian chants for mention of a crater lake and tried to understand whether it was associated with explosive eruptions.

A lake is not mentioned explicitly in Hawaiian legends, but Hawaiians did tell a few stories where Pelehonuamea faced the threat of water drowning her volcanic fires at Kilauea.

In one of the legends, Pele and her older sister Namakaokaha’i, the eldest in a family of many siblings, were imbued with different powers; Pele reigned over volcanoes and eruptions wheras Namakaokaha’i ruled the seas and beaches.

Namaka, as her friends used to call her, hated when Pele spread lava over beaches and intruded land into the ocean. Pele did not appreciate either Namaka trying to remove lava from the coasts. They fought frequently. Even today, we can see these two sisters continuing to fight with spectacular explosive displays each time lava enters the ocean.

Another Pele story involving water features Kamapua’a, the pig deity from O’ahu, who travelled to Kilauea to woo Pele and take her for his wife. Pele persistently spurned his advances, insulting him and even trying to kill him. Kamapua’a’s infatuation turned into anger, and the pig-man flooded Pele’s crater with water to put out her volcanic fires.

Fortunately, Pele’s brother hid her firesticks and used them to reignite the volcanic flames. Some versions of this story describe Pele chasing Kamapua’a to the sea as either a lava flow or ejected hot rocks; other versions resolve the conflict in a brief marriage.

A better-known story is the saga of Hi’iakaikapoliopele, Pele’s youngest sister. It’s a long story mostly focused on Hi’iaka’s journey from Kilauea Crater to Kaua’i to retrieve Pele’s lover, Lohi’au. Along the way, Hi’iaka developed into a powerful woman.

The journey was long, and Pele became suspicious that Lohi’au was being unfaithful to her.

When Hi’iaka arrived at the Kilauea Crater rim with her new husband, Lohi’au, Pele was incensed and ordered her siblings to kill him as punishment. This enraged Hi’iaka and she decided to retrieve Lohi’au’s spirit to revive him, and to seek revenge and destroy Pele by flooding Kilauea Crater with water.

Hi’iaka jumped down to the crater floor, and not finding the spirit of her husband, stomped her feet and the first layer of Kilauea cracked open. She looked down, but still not seeing her husband, she stomped again. She continued stomping through several layers without finding her husband’s spirit. The described effects of Hi’iaka repeatedly stomping to get deeper beneath the crater floor are eerily like the continuous strong shaking of the 2018 collapse events. Hi’iaka finally got down to the fifth layer that was holding back water, which, if released, would rise and flood the crater, turning Kilauea into a lake and putting out Pele’s fires forever. At the last instant, Hi’iaka was dissuaded from her destructive task and reconciled with her sister.

Hi’iaka was seeking groundwater like that which can be seen in Halema’uma’u today. Geophysical studies over the past 30-40 years showed the presence of a water table, elevated about 600-800 m above sea level, beneath the caldera floor. HVO scientists hypothesize that the currently growing lake is an exposure of this groundwater returning to its former level following the 2018 summit collapse.

HVO geologists think this Hi’iaka story may have been inspired by an earlier Kilauea caldera collapse about 1500 CE. Although in most versions of the story Kamapua’a’s deluge did not result in explosions and Hi’iaka never unleashed subterranean water, geologic study of post-collapse explosive deposits suggests at least an intermittent presence of a lake.

These legends are but a few from the rich Hawaiian literature on Pelehonuamea and her volcanoes. Along with geologic studies, they can provide insight to understanding the ever-changing volcanic landscape of Kilauea.

Source: USGS / HVO.

Photos: C. Grandpey

Le célèbre orteil de Dawson City // The celebrated toe of Dawson City

J’adore les légendes issues de l’Arctique et l’histoire qui entoure l’orteil de Dawson City épouse l’esprit des histoires racontées par Jack London et qui ont bercé mon adolescence. Dawson City est une ville du Yukon canadien qui a connu son heure de gloire au moment de la Ruée vers l’Or du Klondike à la fin du 19ème siècle.

Dick Stevenson, l’inventeur du «Sourtoe Cocktail», un petit verre de whisky contenant un orteil humain momifié dans le bar du Downtown Hotel depuis des décennies, vient de mourir à l’âge de 89 ans.
Les gens se rendent au Downtown Hotel de Dawson City pour affronter le « Sourtoe cocktail » depuis 1973, année où Dick Stevenson a trouvé un orteil humain gelé dans un pot qui traînait dans la cabane qu’il venait d’acheter. Il a alors eu l’idée de proposer un breuvage contenant ledit orteil, convaincu que cela pourrait être un excellent moyen d’attirer les touristes. D’une certaine manière, il a eu raison. Depuis cette époque, on estime que plus de 100 000 personnes sont devenues membres du Sourtoe Cocktail Club.
Pour rejoindre le club, il n’est pas besoin d’avaler l’orteil, ni même de l’introduire dans la bouche, mais vous devez obéir à un règlement: « Vous pouvez boire rapidement ou lentement, mais vos lèvres doivent toucher le gros orteil. » Il s’agit bien d’un véritable orteil, momifié et de couleur quasiment noire. Vous aurez une amende de 500 dollars si vous avalez l’orteil et serez accusé de cannibalisme ! Le doigt de pied est conservé dans un pot de sel pour qu’il ne s’abîme pas. Il y a actuellement deux orteils en réserve pour remplacer ceux qui, à la longue, vont se décomposer et devenir des moignons inutilisables.

La fille de Dick Stevenson a déclaré que son père voulait faire don de ses deux gros orteils au Sourtoe Cocktail Club, demande immédiatement acceptée par le Downtown Hotel.
L’un des orteils en réserve a été offert par un concurrent de la Yukon Arctic Ultra, qui a dû être évacué de la course en février 2018. Il souffrait de gelures profondes. Il faisait si froid que ses cils étaient collés et que ses paupières ne pouvaient plus se fermer. Les médecins lui dirent qu’il faudrait l’amputer de trois de ses orteils. Une infirmière lui raconta qu’il existait peut-être une solution pour qu’il ne les perde pas complètement. Elle lui demanda s’il avait déjà entendu parler du Sourtoe Cocktail. L’homme pensait qu’il s’agissait un verre de whisky. « En quelque sorte », lui dit l’infirmière qui lui en expliqua le principe. Le coureur a immédiatement accepté de devenir l’ingrédient principal de l’une des boissons les plus originales et les plus repoussantes au monde. Ses orteils sont arrivés au bar par la poste quelques jours plus tard.
Un jour, le fameux orteil a été volé, mais il a vite été rendu à son propriétaire légitime, accompagné d’une lettre d’excuses. La police de Dawson City a rapidement localisé un suspect et essayé  le contacter, mais l’homme s’est rapidement rendu. Il a expliqué à la police qu’il avait placé l’orteil dans une enveloppe à l’adresse du Downtown Hotel. Le doigt de pied est arrivé en bon état et l’homme n’a pas été poursuivi en justice.
Source: Presse canadienne.

Voici une petite vidéo  illustrant parfaitement le sujet…

 https://youtu.be/0xqq0sCP5zw

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 I love legends from the Arctic and the toes of Dawson City in the Canadian Yukon marry the spirit of stories told by Jack London and rocked my teenage years.

We have just been told that Dick Stevenson, the inventor of the “Sourtoe Cocktail” that delighted and disgusted patrons at a hotel bar in the Yukon for decades, has died at the age of 89.

People have been venturing to Dawson City’s Downtown Hotel to throw back the Sourtoe Cocktail since 1973, when Dick Stevenson discovered a human toe in a pot in a cabin he had just bought. He then thought turning it into a drinking challenge might be a great way to draw tourists. Somehow, it was. Since then, it is estimated that more than 100,000 people have become members of the Sourtoe Cocktail Club. More than 10 toes have been donated to the cause.  .

To join the club, you don’t have to swallow the toe, or even put it in your mouth. But there is one rule: « You can drink it fast. You can drink it slow. But your lips must touch the gnarly toe. » The toe is mummified, dry and blackish-brown. The toe is real. So is the $500 fine for swallowing it. It is stored in a jar of salt for preservation.

Stevenson’s daughter said that her father wanted his toes preserved and donated to the Sourtoe Cocktail club, a wish the Downtown Hotel said it will honour.

One toe was donated by a competitor of the Yukon Arctic who had to be evacuated from the race by snowmobile in February 2018. He was suffering from deep frostbite. It was so cold that his eyes were frozen open, his eyelashes stuck together and his lids un-blinkable. The doctors soon informed him that three of his toes would have to go. But still, a nurse assured him, he didn’t really have to lose them, at least not completely. Had he ever heard of the Sourtoe Cocktail? she asked. The man thought it was a whiskey drink. Sort of, the nurse said and she explaines the principle of the Sourtoe Cocktail. The man readily accepted the chance to become the main ingredient of one of the world’s most famous drinking experiences. His toes arrived by mail at the bar the next days.

One day, the famous toe was stolen but soon returned to its rightful owner, accompanied by a letter of apology. Mounties in Dawson City quickly developed a suspect following the theft of the toe and made efforts to contact him. But the alleged suspect quickly reached out to the Mounties. He told them he’d « placed the toe in the mail, addressed to the Downtown Hotel. The toe was in good condition and the man was not sued. . »

Source : Canadian press..

Here is a short video that illustrates the topic :

https://youtu.be/0xqq0sCP5zw

Photos: C. Grandpey

Crédit photo: Downtown Hotel