Hawaï : nouvelle éruption du Kilauea ! // Hawaii : new eruption of Kilauea volcano

23 décembre 2024 – 14 heures (heure française) : L’Observatoire Volcanologique d’Hawaï (HVO) vient de m’envoyer un message indiquant que le Kilauea est en éruption. Une hausse de l’activité sismique sous le sommet a commencé vers 2 heures du matin (heure locale) le 23 décembre 2024. Le HVO a observé l’activité éruptive sur les images des webcams au sommet du volcan. Elles indiquaient qu’une éruption avait commencé dans le cratère de l’Halemaʻumaʻu et la caldeira sommitale.
En conséquence, le niveau d’alerte volcanique est passé de Advisory (surveillance conseillée) à WARNING (Danger) et la couleur de l’alerte aérienne est passée du Jaune ROUGE.
Les images des webcams montrent une ligne de fissures faisant jaillir des fontaines de lave qui alimentent des coulées de lave à la base de l’Halemaʻumaʻu dans Kaluapele, la caldeira sommitale. L’activité se limite à la caldeira sommitale.

Image webcam de l’éruption

++++++++++

23 décembre – 18h00 : Le Kilauea est en éruption dans le cratère de l’Halemaʻumaʻu, dans la caldeira sommitale. L’éruption s’est maintenant stabilisée et il n’y a aucune menace immédiate pour les infrastructures. Le niveau d’alerte volcanique a été abaissé de Warning (Danger) à WATCH (Vigilance) et la couleur de l’alerte aérienne est passée de Rouge à ORANGE.
Les bouches actives continuent d’envoyer de la lave dans la partie sud-ouest de la caldeira sommitale. Le principal risque à l’heure actuelle concerne les gaz volcaniques qui peut avoir des effets négatifs sur de longues distances sous le vent.
Au début de l’éruption, les fontaines de lave oavaient des hauteurs allant jusqu’à 80 mètres. Deux heures plus tard, la lave avait recouvert une superficie estimée à 1800 mètres carrés sur le plancher de la caldeira.
Aucun changement significatif n’a été observé dans les zones de rift.

Une vue en direct du sommet du Kilauea est disponible en cliquant sur ce lien :  https://youtu.be/w0KulR_3wQk

D’autres webcams du Kilauea sont disponibles ici : https://www.usgs.gov/volcanoes/kilauea/webcams

Nouvelle image webcam de l’éruption

++++++++++

23 décembre – 23h00 : Les images des webcams indiquent que la principale bouche active est située dans la partie sud-ouest de la caldeira sommitale du Kīlauea ; elle génère des coulées de lave sur le plancher de l’Halema’uma’u. Entre 2h30 et 4h30 du matin (heure locale), des bouches se sont brièvement ouvertes au nord-est le long du plancherde la caldeira, mais ces bouches ont depuis ralenti leur activité. Actuellement, la bouche éruptive initiale le long de la paroir sud-ouest de la caldeira reste active et constitue la source effusive dominante avec des fontaines de lave de 70 mètres de haut. L’éruption génère un important panache de gaz qui atteint des altitudes estimées à 1 800-2 400 m au-dessus du niveau de la mer. Le HVO estime que les émissions de SO2 jusqu’à présent atteignent probablement 50 000-100 000 t/j.
Source : HVO.

Image thermique du cratère de l’Halema’uma’u

————————————————–

December 23rd, 2024 – 2:00 pm (French time) : The Hawaiian Volcano Observatory (HVO) has just sent me a message indicating that Kīlauea volcano is erupting. An increase in seismic activity beneath the summit began at approximately 2 a.m. (local time) on December 23rd, 2024, HVO observed eruptive activity in Kīlauea summit webcam images, indicating that an eruption has commenced within Halemaʻumaʻu and the summit caldera.
As a consequence, the volcano alert level has been raised from ADVISORY to WARNING and its aviation color code from YELLOW to RED.

Webcam imagery shows a line of fissures erupting lava fountains feeding lava flows at the base of Halemaʻumaʻu within Kaluapele, the summit caldera. The activity is confined to the summit caldera.

++++++++++

December 23rd – 18:00 : Kīlauea is erupting within Halemaʻumaʻu crater in the summit caldera. The eruption has now stabilized and there are no immediate threats to infrastructure. The volcano alert level has been lowered from WARNING to WATCH and the aviation color code from RED to ORANGE.

The active vents are continuing to erupt in the southwest part of the summit caldera. The primary hazard of concern at this time is high levels of volcanic gas which can have far-reaching effects downwind.

At the start of the eruption, lava fountains were observed with heights up to 80 meters. Two hours later, lava had covered an estimated area of 400 acres of the caldera floor.

No significant changes have been observed in the rift zones.

A livestream of Kilauea’s summit is available here: https://youtu.be/w0KulR_3wQk

Other Kilauea webcams are available here: https://www.usgs.gov/volcanoes/kilauea/webcams

++++++++++

December 23rd – 11:00 pm. : Webcam images indicate that the main eruptive vent is located on the southwest side of Kīlauea’s summit caldera, generating lava flows onto Halema‘uma‘u crater floor. Between approximately 2:30 a.m. and 4:30 a.m. (local time), vents briefly opened to the north-east along the caldera floor but these vents have since slowed. Currently the initial vent along the caldera’s southwest wall remains active and is the dominant effusive source with lava fountains 70 meters tall. The eruption is generating a vigorous plume of volcanic gas, which is reaching elevations estimated at 1,800-2,400 m above sea level. HVO estimates that SO2 emissions thus far may be averaging 50,000-100,000 t/d.

Source : HVO.

Hawaï : Un LiDAR au HVO // Hawaii : A LiDAR at HVO

De nos jours, le LIDAR est un instrument précieux dans le domaine de la cartographie topographique. Acronyme de l’anglais LIght Detection And Ranging, autrement dit « détection et télémétrie par la lumière  », c’est une technologie de télédétection qui utilise des faisceaux laser pour mesurer des distances et des mouvements précis en temps réel.

Les données LiDAR permettent de générer un large éventail de supports, des cartes topographiques détaillées aux modèles 3D précis pour guider en toute sécurité un véhicule autonome dans un environnement en perpétuel mouvement. La technologie LiDAR est également utilisée pour évaluer les dangers et les catastrophes naturelles comme les coulées de lave, les glissements de terrain, les tsunamis et les inondations.

L’Observatoire des volcans d’Hawaï (HVO) dispose désormais de son propre système LiDAR, ce qui permettra aux scientifiques de disposer de données cartographiques plus fréquemment qu’auparavant.

Le LiDAR fonctionne en émettant plusieurs milliers d’impulsions laser par seconde, puis en enregistrant avec précision les temps de retour des ondes lumineuses une fois qu’elles ont été réfléchies par différentes surfaces dans l’espace tridimensionnel. Sur les volcans hawaïens,il s’agit le plus souvent de surfaces de coulées de lave. Les temps de retour permettent de calculer automatiquement les distances par rapport à ces surfaces, tout en fournissant leurs coordonnées X, Y et Z lorsque la position de l’instrument est connue avec précision. La compilation de toutes les mesures donne naissance à un « nuage de points » qui décrit la zone étudiée.
Les systèmes LiDAR sont complexes et donc coûteux. C’est la raison pour laquelle les études antérieures sur l’île d’Hawaï ne pouvaient être effectuées qu’en fonction de la disponibilité des fonds et des organismes possédant cet équipement. La situation a changé avec l’adoption de la loi de 2019 sur les crédits supplémentaires pour les secours en cas de catastrophe (Additional Supplemental Appropriations for Disaster Relief Act) par le Congrès américain, ce qui a fourni au HVO les fonds nécessaires pour acheter un système LiDAR. Le nouvel outil est un LiDAR aéroporté Riegl VUX-120 qui peut être monté sur un hélicoptère et permet de réaliser des relevés de zones plus étendues qu’un système terrestre traditionnel.
L’instrument est arrivé en pièces détachées en novembre 2022. Il a été monté et est devenu opérationnel grâce à la collaboration de l’Université d’Hawaï et de l’armée américaine. Les travaux de montage ont été achevés en août 2024.
Un technicien de l’armée américaine est venu au HVO en septembre pour montrer au personnel comment utiliser le VUX-120 et donner des conseils lors de sa première utilisation. Le LiDAR a effectué avec succès son premier vol le 5 septembre à bord d’un hélicoptère sous lequel il avait été monté. Il a été décidé de survoler la zone de l’éruption du 3 juin sur le rift sud-ouest du Kilauea. Ce premier vol a été un succès complet.
Les données ont été capturées avec une densité d’environ 60 points par mètre carré, ce qui a permis la réalisation d’un modèle topographique de haute précision de la zone de l’éruption du 3 juin. La qualité des données pourra être améliorée à l’avenir, ce qui est particulièrement important lorsqu’il s’agit d’évaluer les risques volcaniques.
Le HVO continue de s’appuyer sur des relevés photographiques pour établir une cartographie rapide de la topographie lors des éruptions, mais le VUX-120 fournira des ensembles de données plus précis lorsque le HVO disposera de suffisamment de temps pour effectuer les relevés. Cela n’a pas été possible lors de la récente et brève éruption dans la Middle East Rift Zone du Kīlauea.
Source : USGS / HVO.

Image du haut : un instantané du nuage de points du vol d’essai LiDAR du HVO du 5 septembre le long de la zone de rift sud-ouest du Kīlauea. Les points sont affichés en vraies couleurs grâce à une caméra intégrée au système LiDAR. La largeur de cette vue s’étend sur environ 440 mètres.
Image du bas : presque la même vue depuis un survol en hélicoptère du HVO le 6 février.

—————————————————

Today, LIDAR is a valuable tool in the field of topographic mapping. Acronym for LIght Detection And Ranging, it is a remote sensing technology that uses laser beams to measure precise distances and movements in real time. LiDAR data can be used to generate a wide range of media, from detailed topographic maps to precise 3D models to safely guide an autonomous vehicle in a constantly moving environment. LiDAR technology is also used to assess hazards and natural disasters such as lava flows, landslides, tsunamis and floods.

The Hawaiian Volcano Observatory (HVO) now has a LiDAR system of its own to generate mapping products more frequently than ever before. The LiDAR operates by emitting many thousands of laser pulses per second, then recording the precise return times of the light waves after reflecting off different features in three-dimensional space. On Hawaiian volcanoes, these features are usually the surfaces of lava flows. The return times are used to automatically calculate distances to those features, providing their X, Y and Z coordinates when the instrument’s position is precisely known. Compiling all the individual measurements results in a “point cloud” depicting the surveyed area.

LiDAR systems are complex, and therefore expensive, so prior surveys on Hawaiʻi Island could only be conducted when permitted by the availability of funding and collaborators. That changed with passage of the Additional Supplemental Appropriations for Disaster Relief Act of 2019 by U.S. Congress, providing HVO with funds to purchase a LiDAR system. The new tool is a Riegl VUX-120 airborne LiDAR system which is mountable to a helicopter and enables surveys of more expansive areas than a terrestrial system.

The instrument arrived unoperational in November 2022. It was mounted and became operational thankds to the collaboration of the University of Hawaiʻi and the U.S. Army. The setup work was completed in August 2024.

A U.S. Army technician visited the Observatory in September to teach staff how to use the VUX-120 and assist during its first operation. The system successfully completed its first flight on September 5th aboard a helicopter to the belly os which the LiDAR had been mounted. It was decided to survey the vicinity of the June 3rd Kīlauea Southwest Rift Zone eruption. This first flight was a complete success.

Data were captured at a density of about 60 points per square meter, enabling the construction of a high-accuracy digital elevation model of the June 3rd eruption vicinity. Some lessons were learned to further improve data quality in the future, which is especially important when the resulting models might be used for assessments of volcanic hazards.

HVO continues to rely on photographic surveys for rapid-response mapping of topography during eruptions, but the VUX-120 will provide more definitive datasets when time allows for its slightly longer-duration surveys, which were not possible during the recent brief Kīlauea middle East Rift Zone eruption.

Source : USGS / HVO.

Islande : quelques nouvelles de l’éruption // Iceland : some news of the eruption

L’activité se poursuit sur la fracture éruptive où deux ou trois bouches sont actives à Sýlingarfell et Hagafell, avec des accumulations de lave susceptibles de poser des problèmes dans les prochains jours. Rien n’indique que l’éruption va s’arrêter. Elle ressemble beaucoup à la précédente qui a duré une cinquantaine de jours,
Il existe actuellement trois principales coulées de lave émises par l’éruption. Elle proviennent principalement d’une bouche active au sud et de deux au nord. La lave de l’une des bouches s’écoule vers le sud, comme lors de la dernière éruption. Elle coule également vers l’ouest et le nord. La coulée en direction du sud ne va pas loin, mais la lave s’accumule et forme un lac qu’il faudra surveiller de près. En effet, la lave pourrait déborder et avancer dans les prochains jours. Si c’est le cas, elle se déplacera avec force. Il faudra donc s’assurer que personne ne se trouve à proximité.
Source : Met Office.

Image webcam de la partie active de la fracture éruptive

————————————————–

Activity is going on on the eruptive fissure where two to three previous craters are active at Sýlingarfell and Hagafell, and lava pools have may become a problem in the next fewdays. There is no indication that the eruption will stop in the short term. It is very similar to the last one, that lasted about 50 days,

There are currently three main streams of lava coming from the eruption, mainly originating from one crater in the south and two in the north. The lava from one crater flows to the south in the same way as it did during the last eruption. It is also flowing to the west and north. The flow to the south doesn’t go far, but lava is piling up into a pool that should be closely monitored. Indeed, the lava could overflow from there and advance in the next few days. If lava overflows, it will be with a strong force, so it is important to make sure that no one is near when it happens.

Source : Met Office.

Découverte d’un volcan géant sur Mars // Discovery of a new giant volcano on Mars

Des scientifiques viennent de révéler, lors de la 55ème Conférence scientifique lunaire et planétaire qui s’est tenue au Texas, qu’ils ont découvert un énorme volcan « caché à la vue de tous » sur la planète Mars. Le volcan, qui mesure 450 kilomètres de diamètre, a été découvert à côté d’une possible couche de glace enfouie dans la partie orientale de la province volcanique de Tharsis, près de l’équateur de la planète.
La NASA a donné une description plus détaillée du volcan. La zone centrale du sommet comporte plusieurs mesas en forme d’arc dont les pentes avancent doucement depuis la zone sommitale. Les pentes externes du volcan, quant à elles, s’étirent sur 225 kilomètres dans plusieurs directions. Il existe un vestige de caldeira près du centre de la structure. Des coulées de lave, des dépôts pyroclastiques constitués de matériaux tels que des cendres, de la pierre ponce et des téphra, ont été observés dans plusieurs zones autour de la structure.
Les chercheurs expliquent que le volcan a été temporairement baptisé Noctis en référence à son emplacement au bord du Noctis Labyrinthus (Labyrinthe de la Nuit). Il a été aperçu à plusieurs reprises par le vaisseau spatial de la NASA en orbite autour de Mars depuis 1971, mais il était tellement érodé qu’il était difficilement reconnaissable.
Dans une étude à propos de cette découverte, les scientifiques ont déclaré que la taille du volcan et son histoire complexe laissent supposer qu’il a été actif pendant très longtemps. Dans sa partie sud-est, il existe une zone où la glace est probablement encore présente.
La découverte du volcan a eu lieu alors qu’une équipe de scientifiques étudiait les vestiges présumés d’un glacier et un site d’atterrissage potentiel pour les astronautes à proximité.
L’étude est le fruit d’un effort conjoint de l’Institut SETI et du Mars Institute basé au centre de recherche Ames de la NASA.
Source  : médias scientifiques américains.

 

Image montrant les dernières découvertes sur Mars (Source : NASA)

——————————————————–

Scientists have just revealed at the 55th Lunar and Planetary Science Conference held in Texas that they have discovered an enormous volcano that has been « hiding in plain sight » on Mars for decades. The volcano, which is 450 klometers wide, was found alongside a possible sheet of buried glacier ice in the eastern part of Mars’ Tharsis volcanic province, near the planet’s equator.

NASA has given a more detailed description of the volcano. The central summit area is marked by several elevated mesas which form an arc before sloping downhill away from the summit area. The gentle outer slopes extend out to 225 kilometres in different directions. A caldera remnant can be seen near the centre of the structure. Lava flows, pyroclastic deposits made of volcanic materials such as ash, cinders, pumice and tephra occur in several areas within the structure’s perimeter.

The researchers explain that the volcano, which has been temporarily named the Noctis volcano in honour of its location at the edge of Noctis Labyrinthus (Labyrinth of the Night), had been seen repeatedly by Nasa’s orbiting spacecraft since 1971, but was deeply eroded and could not be easily recognised.

In a study about the discovery, the scientists said the volcano’s size and complex history suggest it has been active for a very long time. In its southeastern part, there is an area where glacier ice is likely still present.

The discovery was made while a team of scientists was studying suspected glacier remnants and a potential landing site for astronauts nearby.

The study was a joint effort between the SETI Institute and the Mars Institute based at NASA Ames Research Centre.

Source : U.S. scientific media.