Islande : l’éruption va-t-elle durer encore longtemps ? // Iceland : will the eruption last much longer ?

Le 4 décembre 2024, cela faisait deux semaines que l’éruption sur la chaîne de cratères de Sundhnúkagígar avait commencé. Il s’agit de la sixième éruption cette année et de la septième depuis décembre 2023.
Comme je l’ai écrit précédemment, les données de déformation montrent un équilibre entre le flux de magma entrant dans le réservoir sous Svartsengi et le flux de magma sortant du cratère actif. Le Met Office a remarqué que le débit de lave lors de cette éruption est plus stable que lors des dernières éruptions au cours desquelles il avait diminué rapidement. Le responsable des mesures de déformation au Met Office islandais a déclaré qu’il n’y a aucun signe indiquant que la séquence d’événements à Sundhnúkagígar est en passe de se terminer. Il a ajouté qu’« il faudra probablement attendre un peu plus longtemps pour l’éruption actuelle ». Il a peut-être raison dans sa prévision, mais il s’est trompé en novembre lorsqu’il a déclaré que l’éruption n’aurait pas lieu avant la fin du mois et probablement pas avant Noël.

A propos de la difficulté de prévoir le comportement d’un volcan, il rappelle ce qui s’est passé sur le volcan Krafla dans les années 1990. Les volcanologues ont attendu longtemps la dernière éruption qui n’a jamais eu lieu. J’étais en Islande à cette époque. La sismicité était élevée et le soulèvement du sol était important. Cependant, la lave n’a jamais percé la surface. Quelques semaines plus tard, le regretté Maurice Krafft m’expliquait que l’éruption avait avorté.

°°°°°°°°°°

6 décembre 2024, 11 heures (heure française) : Ce n’est peut-être que provisoire, mais depuis quelques heures l’éruption au niveau du cône actif sur la fracture éruptive de Sundhnúkagígar semble beaucoup moins vaillante et la coulée de lave semble, elle aussi, beaucoup moins fringante. Il se pourrait bien que l’on approche de la fin de l’éruption. Comme au mois de novembre, je ne suis pas trop d’accord avec le scientifique du Met Office. Selon lui, l’éruption devrait encore durer un certain temps. Selon moi, en suivant le même raisonnement et les mêmes calculs qu’en novembre, ce laps de temps devrait être relativement court et d’ici 4 ou 5 jours maximum (le 10 décembre?), tout devrait être terminé…

La lave coulera-t-elle encore à Noël? (Capture écran webcam)

°°°°°°°°°°

6 décembre 2024, 14 heures (heure française) : La situation s’accélère sur le site éruptif et il paraît de plus en plus évident que l’éruption qui avait commencé le 20 novembre est en train de vivre ses dernières heures. Le Met Office ne dit rien, mais les images de la webcam braquée vers la fracture éruptive montrent que l’activité sur le seul cône actif décline rapidement. Il faudra attendre probablement plusieurs heures pour avoir confirmation de cette fin de l’éruption, mais l’affaire semble entendue.

En ce moment, aucun signe de nouvelle inflation n’apparaît au niveau de Svartengi. Il faut attendre encore un peu pour voir si le réservoir magmatique montre de nouveaux signes de remplissage, ou si cette éruption sera la dernière de la série.

Le cône éruptif le 5 décembre vers 23 heures…

…dans la matinée du 6 décembre...

…dans l’après-midi du 6 décembre (images webcam)

°°°°°°°°°°

6 décembre 2024,16h30 (heure française) : Dans une mise à jour publiée cet après-midi, le Met Office confirme que l’activité éruptive a progressivement diminué ces derniers jours. Le tremor volcanique a lentement diminué. La coulée de lave active n’a fait aucune avancée notable.
Plus intéressant, les dernières données de déformation GPS indiquent que le soulèvement du sol a repris à Svartsengi. Les images satellites ICEYE confirment les signaux reçus des balises GPS.
Malgré la réduction de l’activité volcanique, la pollution gazeuse persiste sur la péninsule de Reykjanes. Les zones affectées varient en fonction de la direction du vent.
Source : Met Office.

Image InSAR montrant la déformation du sol entre le 30 novembre et le 4 décembre 2024

°°°°°°°°°°

Avec la nuit, on se rend compte que l’éruption n’a guère évolué par rapport au 5 décembre au soir, même s’il n’y a plus de projections de lave au niveau du cône actif. Ma prévision de la fin de l’éruption vers le 10 décembre tient donc toujours la route…

——————————————-

December 4th, 2024 marked two weeks since the eruption of the Sundhnúkagígar crater row began. It is the sixth eruption this year and the seventh since December 2023.

As I put it before, deformation data show a balance between the flow of magma entering the reservoir beneath Svartsengi and the flow of magma flowing out of the active crater. The Met Office has noticed that the flow in this eruption is more stable than in recent eruptions, which have decreased rapidly. The head of deformation measurements at the Icelandic Met Office said there are no signs that the sequence of events at the Sundhnúkagígar crater row is ending. He added that “we will likely have to wait a little longer for the current eruption.” He may be right in his prediction, but he was wrong in November when he said the eruption would not happen before the end of the month and probably not before Christmas.

About the difficulty to predict a volcano’s behaviour, he remembers the Krafla volcano in the 1990s. Volcanologists waited a long time for the last eruption that never came. I was in Iceland by that time. Seismicity was high and ground uplift was significant. However lava never pierced the surface. A few weeks later, the late Maurice Krafft explained me that the eruption had aborted.

°°°°°°°°°°

December 6th, 2024, 11:00 AM (French time): It may only be temporary, but for the past few hours the eruption at the active cone on the Sundhnúkagígar eruptive fracture seems much less vigorous and the lava flow seems much less lively as well. We may be nearing the end of the eruption. As in November, I do not really agree with the Met Office scientist. According to him, the eruption will last some time. In my opinion, following the same reasoning and calculations as in November, this period of time should be relatively short and in 4 or 5 days at the most (on December 10th?), the eruption should be over…

°°°°°°°°°°

December 6th, 2024, 2:00 PM (French time) : The situation is accelerating at the eruption site and it seems increasingly clear that the eruption that began on November 20th is living its final hours. The Met Office is not saying anything, but images from the webcam directed at the eruptive fracture show that activity on the only active cone is declining rapidly. It will probably take several hours to confirm this end of the eruption, but the case seems closed.

At the moment, there is no sign of new ground uplift at Svartengi. We will have to wait a little longer to see if the magma reservoir shows new signs of filling, or if this eruption will be the last in the series.

°°°°°°°°°°

December 6th, 2024, 4:30 PM (French time) :In an update released this afternoon, the Met Office confirms that eruptive activity has been gradually decreasing in recent days. The volcanic tremor has been slowly declining. The active lava flow has made no noticeable advancement.

Most interesting, the latest deformation data provided by GPS instruments indicate that land uplift has resumed in Svartsengi. Satellite images from ICEYE confirm the signals received from GPS instruments.

Despite the reduced volcanic activity, gas pollution persists on the Reykjanes Peninsula. The affercted areas vary according to the wind direction.

Source : Met Office.

°°°°°°°°°°

With the night, one can see that the eruption has not much changed compared to the evening of December 5th, even if there are no more lava projections from the active cone. My prediction of the end of the eruption around December 10th is therefore still valid…

 

 

 

Islande : Péninsule de Reykjanes et volcan Krafla // Iceland : Reykjanes Peninsula and Krafla Volcano

Les modélisations montrent que l’accumulation de magma continue sous le secteur de Svartsengi à un rythme constant. Lors des éruptions de décembre 2023, janvier et février 2024, l’intrusion magmatique a débouché sur une éruption lorsque le volume de magma accumulé a atteint 8 à 13 millions de mètres cubes. Le volume total accumulé a déjà atteint ce seuil. La probabilité d’une nouvelle intrusion magmatique, voire d’une éruption dans les prochains jours, se fait de plus en plus précise. Une éruption pourrait survenir avec un préavis très court, peut-être moins de 30 minutes.
La sismicité est actuellement globalement faible sur la péninsule de Reykjanes. L’événement le plus significatif a eu lieu le 8 mars 2024 avec une magnitude M 2,8, à une profondeur de 5 km, juste au SE de Þorbjörn.
Le Met Office explique que le comportement de l’intrusion magmatique du 2 mars, avec une éruption avortée, a différé des intrusions précédentes. Cela peut indiquer que des changements se sont produits dans le rythme habituel de l’accumulation magmatique à Svartsengi et dans celui des des intusions et éruptions à répétition.
Je suis personnellement ravi de voir que le Met Office fait référence aux événements survenus sur le volcan Krafla (nord de l’Islande) après 1975. Le Met Office rappelle que sur une période de 10 ans, 20 intrusions magmatiques se sont produites, 9 d’entre elles ont abouti à une éruption volcanique, tandis que les autres ont débouché sur des éruptions avortées. Lors du cafouillage qui a précédé l’éruption de décembre 2023 sur la péninsule de Reykjanes, j’ai rappelé qu’une éruption avortée s’était produite sur le Krafla dans les années 1990. Le Met Office précise que lors de la période d’activité du Krafla, le magma a toujours emprunté le même dike, mais à des échelles de grandeur différentes. Il faut aussi noter que les éruptions du Krafla n’ont pas suivi un schéma aussi régulier que celui observé jusqu’à présent le long de la chaîne de cratères de Sundhnúkar sur la péninsule de Reykjanes.
Source : Met Office islandais.

Graphique tendant à montrer que le comportement du magma a changé depuis l’éruption avortée du 2 mars 2024. Personne ne sait si la situation actuelle se limitera à une intrusion ou débouchera sur une éruption.  (Source: Met Office)

Reykjanes et Krafla : intrusions magmatiques, éruptions effectives et éruptions avortées (Image webcam et Wikipedia)

—————————————————

Model calculations show that magma accumulation at Svartsengi continues at a steady rate. In previous events a magma intrusion formed when the volume of accumulated magma reached 8 to 13 million cubic meters. The total volume accumulated now has already reached this threshold. Pressure buildup therefore continues to increase in the magma chamber and likelihood of a new dike intrusion and even an eruption in the next days is increased. An eruption could occur with very short notice, possibly less than 30 minutes.

Seismicity is currently globally low on the Reykjanes Peninsula. The largest event was M2.8 on March 8th, 2024, at a depth of 5km, just SE of Þorbjörn.

The Met Office explains that the behaviour of the dike propagation on March 2nd differed in some ways to the previous dike formations. It may indicate possible changes to the unusually rythmic pattern of unrest with magma accumulation at Svartsengi and repeated dyke intusions and eruptions.

I am personally pleased to see that the Met Office refers to the events that occurred at Krafla volcano (northern Iceland) after 1975. During a period of 10 years, 20 magma intrusions occurred with 9 of them culminating in a volcanic eruption, while the others led to aborted eruptions. During the mess that preceded the December eruption on the Reykjanes Peninsula, I reminded that an aborted eruption has occurred at Krafla in the 1990s. The Met Office specifies that in the Krafla unrest magma always intruded into the same dike, but at different scales of magnitude. However, the eruptions did not follow a similarly regular pattern as observed so far in the Sundhnúkar crater row.

Source : Icelandic Met Office.

Islande : la géothermie au cœur d’un volcan // Iceland : geothermy at the heart of a volcano

Des chercheurs et des scientifiques ont élaboré un projet visant à repousser les limites de l’énergie renouvelable en forant au cœur de la chambre magmatique d’un volcan. Initié en 2014, l’ambitieux projet, baptisé Krafla Magma Testbed (KMT), vise à exploiter la chambre magmatique du Krafla, dans le nord de l’Islande, d’ici 2026.

Pour mener le projet à son terme, KMT recherche un financement de 100 millions de dollars et prévoit de commencer les forages d’ici 2027. KMT est une alliance internationale qui vise à réaliser « la première entreprise de recherche sur le magma pour effectuer des études et des expériences de pointe ». Le projet est porté par des scientifiques et des ingénieurs de 38 instituts de recherche et entreprises de onze pays dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France. Si elle réussit, cette stratégie permettra une production d’énergie géothermique sans précédent et ouvrira la voie à une alimentation énergétique illimitée dans toute l’Islande.
Le Krafla présente une caldeira volcanique d’une dizaine de kilomètres de diamètre et une zone de fissures de 90 kilomètres de long. Le volcan est l’un des systèmes géothermiques les plus étudiés. C’est le site de la première centrale géothermique du pays.

La chambre magmatique du Krafla se trouve à une profondeur relativement faible, entre 1,5 et 3 km seulement sous la surface, avec des températures atteignant 1 300°C. Elle  a attiré l’attention de manière tout à fait inattendue en 2009 lors d’un projet de forage géothermique pour le compte de la société Landsvirkjun. Un trépan a rencontré par hasard une poche magmatique près du Krafla, à 2,1 km de profondeur. L’incident n’a pas provoqué d’éruption volcanique, ce qui montre qu’un forage directement dans le magma peut être effectué en toute sécurité. A des kilomètres sous terre, la roche atteint des températures si extrêmes que les fluides rencontrés sont dits « supercritiques », c’est-à-dire au comportement intermédiaire entre l’état liquide et gazeux. L’énergie produite y est cinq à dix fois plus importante qu’avec un puits conventionnel. Lors de l’accident de 2009, la vapeur remontant à la surface a atteint 450°C. Deux puits supercritiques suffiraient pour atteindre la puissance de 60 mégawatts, ce que génère la centrale actuellement avec 18 puits conventionnels.
Le financement de 100 millions de dollars permettra d’accélérer l’avancement de ce projet grâce à l’acquisition des équipements de forage les plus performants, capables de résister à des températures extrêmement élevées. KMT a également l’intention de déployer un ensemble de capteurs haute technologie pour surveiller en permanence différents paramètres du magma, notamment sa température. L’équipe KMT s’est fixé un calendrier ambitieux, visant à exploiter la chambre magmatique du Krafla d’ici 2026.
D’un coût de 25 millions de dollars, la première phase de forage prévoit plusieurs trous d’exploration autour  du magma. Le forage, maintenu ouvert, permettra ensuite d’atteindre le magma et de prélever des échantillons. Grâce à cette exploration directe, les scientifiques de KMT espèrent améliorer leur compréhension du magma et de ses propriétés. KMT prévoit de procéder ensuite à un deuxième forage pour examiner la faisabilité de l’exploitation de l’énergie géothermique.
L’énergie géothermique est utilisée en Islande depuis plusieurs années grâce à un processus qui suppose des forages dans des régions dont le sous-sol est à haute température afin d’exploiter la chaleur naturelle de la Terre. La chaleur en provenance de l’intérieur de la Terre chauffe l’eau des réservoirs souterrains et la transforme en vapeur. Cette vapeur est ensuite canalisée à l’aide d’une tuyauterie vers des turbines reliées à des générateurs qui convertissent l’énergie en électricité. En Islande, cette stratégie s’est avérée efficace pour produire de l’électricité et répondre à une grande partie des besoins énergétiques de la population.

Avec la réussite du projet, l’Islande anticipe un bouleversement de son paysage énergétique. Le projet KMT pourrait non seulement transformer la production d’énergie en Islande, mais aussi servir de modèle pour d’autres régions volcaniques à travers le monde, tant sur terre qu’en mer.
Source  : Interesting Engineering.
Remarque personnelle : le projet KMT est ambitieux, mais il ne devra pas oublier que le Krafla est un volcan actif dont les éruptions peuvent être très spectaculaires. Le choix des emplacements des forages et des infrastructures devra se faire avec le plus grand soin pour éviter leur destruction par un accès de colère du volcan.

Photos: C. Grandpey

—————————————————

Researchers and scientists have worked out a project to transform the renewable energy landscape by drilling into the heart of a volcano’s magma chamber. Initiated in 2014, the ambitious Krafla Magma Testbed (KMT) project aims to tap into the magma chamber of Krafla in northern Iceland by 2026.

To make this vision a reality, KMT is actively seeking 100 million dollars in funding, with plans to begin drilling by 2027. KMT is an international initiative that seeks to construct the « world’s first magma research facility for advanced studies and experiments. » The project is led by scientists and engineers from 38 research institutes and companies from eleven countries including the United States, the United Kingdom and France. If successful, this strategy would allow for unparalleled geothermal energy output, opening the path to provide a limitless energy supply to houses across Iceland.

Krafla evinces a volcanic caldera with a diameter of around ten kilometers and a 90-kilometer-long fissure zone. It is recognized as one of the most extensively studied geothermal systems. It is the site of the country´s first geothermal power station.

Krafla’s magma chamber is located at a relatively short depth of only 1.5 – 3 km below the surface, with temperatures reaching 1,300°C.

The shallow depth of Krafla’s magma chamber gained attention unexpectedly in 2009 during a geothermal drilling project for the Iceland energy company Landsvirkjun. The project unexpectedly encountered a magma chamber near the Krafla volcano, at a depth of 2.1 km. The fact that the crew was not immediately faced with a volcanic eruption provided reassuring evidence that drilling into magma could be done safely. Kilometers underground, the rock reaches temperatures so extreme that the fluids encountered are called « supercritical », that is to say with intermediate behavior between the liquid and gaseous state. The energy produced there is five to ten times greater than in a conventional well. During the 2009 accident, the steam rising to the surface reached 450°C. Two supercritical wells would be enough to reach the power of 60 megawatts that the plant currently generates with 18 conventional wells.

The 100-million-dollar funding will expedite the advancement of this project by enabling the acquisition of advanced drilling equipment capable of withstanding higher temperatures.  KMT also intends to deploy a set of high-tech sensors to continually monitor different magma parameters, including temperature.

The first phase of drilling should be carried out by 2026 or 2027. Costing $25 million, it includes several exploration holes around and below the magma. The drilling, kept open, will make it possible to reach the magma and take samples.

The first borehole is likely to be drilled by either 2026 or 2027. Through this direct exploration, KMT scientists aim to enhance their understanding of magma and its properties. Following this, KMT plans to drill a second borehole to examine the feasibility of harnessing geothermal energy.

Geothermal energy has been utilized in Iceland for several years through a process that involves drilling into hot underground regions to tap into the Earth’s natural heat. The heat from the Earth’s interior causes water in these underground reservoirs to become hot and turn into steam. This steam is then channeled to drive turbines connected to generators, converting the energy into electricity. In Iceland, this strategy has proven effective in producing power and meeting a large amount of the country’s energy requirements.

As the project unfolds, Iceland anticipates a revolutionary shift in its energy landscape, harnessing the power of volcanoes to provide a renewable and sustainable source of electricity for homes and industries. The KMT project could not only transform energy production in Iceland, but also serve as a model for other volcanic regions around the world, both on land and at sea.

Source : Interesting Engineering.

Personal note: the KMT project is ambitious, but it should not forget that Krafla is an active volcano whose eruptions can be very spectacular. The choice of drilling and infrastructure locations should be made with the greatest care to avoid their destruction by the volcano’s anger.

Une éruption en Islande pour la nouvelle année ? // An eruption in Iceland for the new year ?

Que réserve l’intrusion magmatique sur la péninsule de Reykjanes pour la nouvelle année ? C’est la question que tous les Islandais se posent. Il est évident que le magma continue de s’accumuler sous le secteur de Svartsengi et qu’une nouvelle éruption pourrait se produire à court terme. Cette hypothèse est évoquée par Páll Einarsson, professeur émérite au département des Sciences de la Terre de l’Université d’Islande. Cependant, le scientifique ajoute : « Il n’est pas nécessairement certain qu’il y aura une éruption, mais il est clair que la chambre magmatique est en phase de remplissage. »
Comme je l’ai écrit précédemment, le sol a recommencé à se soulever à Svartsengi peu de temps après la fin de l’éruption du 18 décembre. Le jour de Noël, le soulèvement était au même niveau que les 11 et 12 décembre, une semaine avant la dernière éruption,
Páll Einarsson explique que l’on ne peut pas savoir si les événements sismiques indiqueront une prochaine éruption ou une nouvelle intrusion magmatique. Au début de l’éruption du 18 décembre, les fontaines de lave ressemblaient à celles observées sur le Krafla entre 1975 et 1984. Au cours de ces années, une vingtaine d’arrivées de magma se sont produites sur le Krafla, et neuf se sont soldées par une éruption. Selon le scientifique, « nous ne savons toujours pas si cette région de la péninsule de Reykjanes suivra la même trajectoire ».
En d’autres termes, nous savons que quelque chose pourrait se produire tôt ou tard sur la péninsule de Reypjanes, mais la prévision volcanique actuelle ne permet pas de dire s’il s’agira simplement d’une nouvelle intrusion magmatique ou du début d’une nouvelle activité éruptive.
En ce qui concerne Grindavik (3 800 habitants), la situation sera réévaluée entre Noël et le Nouvel An et, en fonction des événements, la police de Suðurnes expliquera à la population ce qu’il y a lieu de faire.
Source  : médias d’information islandais.

Fontaines de lave au début de la dernière éruption sur la péninsule de Reykjanes (capture d’écran webcam)

Fontaines de lave sur le Krafla dans les années 1980 (Source: Wikipedia)

—————————————————–

What has the magma intrusion on the Reykjanes Peninsule in store for the new year ? It is obvious that magma keeps accumulating under the Svartsengi area and another eruption might occur in the short term. This is confirmed by Páll Einarsson, professor emeritus at the University of Iceland’s Earth Sciences department. However, the scientist adds :“It’s not necessarily certain that there will be an eruption, but it’s quite clear that the magma chamber is collecting magma.”

As I put it before, land started rising again at Svartsengi soon after the December 18th eruption. On Christmas Day, crustal uplift by Svartsengi was at the same level as it was on December 11th and 12th, a week before the last eruption,

Páll Einarsson says that it is not possible to determine whether the earthquakes will result in an eruption rather than a magma-run. At the start of the last eruption, the lava fountains were similar to the behaviour of the Krafla-fires, which occurred between 1975 and 1984. In those years, about 20 magma-runs occurred in Krafla, nine of which ended in an eruption. According to the scientist, “we still don’t know how exactly this region on the Reykjanes peninsula follows this pattern.”

In other words, we know that something might happen sooner or later on the Reypjanes Peninsula, but the current volcanic prediction does not allow to say whether it will only be a new magma intrusion or the start of neweruptive activity.

As far as Grindavik (pop. 3,800) is concerned, the situation is expected to be reassessed between Christmas and New Year’s Eve and, depending on what happens, the Suðurnes Police Commissioner will decide what the population needs to do.

Source : Icelandic news media.