Les deltas de lave du Kilauea (Hawaï) // Kilauea’s lava deltas (Hawaii)

Dans mon résumé de l’activité volcanique dans le monde le 22 août 2025, j’ai signalé la présence d’une large fissure dans le delta de lave du Kīlauea à Puna (Hawaï). Le delta a été façonné par l’éruption de 2018. Ce pourrait être un signe d’effondrement imminent de cette plateforme. J’ai ajouté que le delta de lave de Kapoho démontre l’instabilité du terrain nouvellement créé par une éruption sur la Grande Île.
Dans un nouvel épisode de la série « Volcano Watch », l’USGS / HVO donne plus d’informations sur les deltas de lave à Hawaï. L’éruption du Kīlauea de 2018 a transformé le district de Puna, où l’arrivée de la lave sur le littoral a formé un delta de 3,5 kilomètres carrés. Même si l’éruption est terminée, le secteur est toujours soumis à des changements soudains et dynamiques, comme le prouvent les dernières fissures découvertes près de Pohoiki.

 

Il existe,de nombreux points communs entre le delta de lave de 2018 et celui, plus ancien qui s’est formé lors de l’éruption du Kilauea en 1960, avec la destruction de Kapoho.
Le delta de lave de 1960 s’est formé dans un environnement côtier semblable à celui de 2018. Lors des deux éruptions, des coulées de lave ont recouvert une plateforme marine peu épaisse avant de se déverser dans les eaux océaniques plus profondes. Les deux deltas de lave sont pleinement exposés à la puissance de l’océan Pacifique, car aucune autre île ni aucun récif corallien ne les protège.

 En raison de l’activité volcanique régulière, 90 % du littoral du Kilauea a moins de 1 000 ans et est dépourvu de récif corallien digne de ce nom. La cartographie par imagerie aérienne montre que le littoral du delta de 1960 s’est érodé vers l’intérieur et a perdu 60 mètres ou plus à de nombreux endroits. La majeure partie de ce recul s’est produite au cours des premières décennies suivant l’éruption, puis le rythme a ralenti. À aucun endroit, le littoral n’a reculé au-delà de son niveau d’origine. Aucun effondrement majeur n’a jamais été signalé le long du delta de lave de 1960. C’est donc l’érosion qui est la cause du recul de la plateforme littorale.
La plupart des deltas de lave sont constitués d’une surface solide reposant sur des débris sous-marins meubles, les hyaloclastites, qui se forment lorsque des fragments de lave en fusion entrent en contact avec l’eau.

 Photos: C. Grandpey

Ce matériau est sujet à l’affaissement en raison du compactage des sédiments au fil du temps et de l’érosion du littoral. En effet, les débris meubles sont emportés sous l’eau par les courants littoraux, ce qui déstabilise la lave solide située au-dessus.

Le delta de lave de 2018 en est probablement aux premiers stades de ce processus. La plage de la baie de Pohoiki est constituée de lave qui s’est fragmentée en 2018 lorsqu’elle a pénétré dans l’océan et a été transportée le long de la côte jusqu’à la baie par les courants littoraux.
Les fissures récemment repérées dans le delta témoignent de l’instabilité de la lave solide le long du littoral, à mesure que les débris hyaloclastites se compactent et s’érodent. Les effondrements de cette lave sont probablement beaucoup plus modestes que ceux des deltas de lave actifs. Bien que ces effondrements dus à l’érosion soient relativement limités, il serait très dangereux de se trouver sur le delta au moment où une petite partie s’effondre dans l’océan.
Ces fissures mettent en évidence la nature changeante et les dangers du littoral le long du delta de lave de 2018. Le HVO précise que les instabilités le long du littoral de 2018 ne constituent pas un signe de regain d’activité volcanique dans la région.
Source : USGS / HVO.

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In my summary of volcanic activity around the world on 22 August 2025, I warned that a large crack had been discovered in the 2018 Kīlauea volcano lava delta in Puna. (Hawaii). It might indicate a sign of imminent collapse. I added the lava delta in Kapoho demonstrates the instability of the newly created land.

In a new episode of the series « Volcano Watch’, the USGS / HVO gives more information about the lava deltas in Hawaii. The 2018 Kīlauea eruption transformed the lower Puna District where 3.5 square kilometers of new land were added in a large lava delta. The area is still subject to sudden, dynamic changes, as evidenced by recent observations of new ground cracks near Pohoiki.

There are many common points between the 2018 lava delta and the older lava delta that was formed during the 1960 eruption of Kilauea which destroyed Kapoho.

The 1960 lava delta was emplaced in a similar coastal environment to the 2018 lava delta, as both eruptions saw lava flows inundate a shallow marine platform before extending into deeper ocean waters. Both lava deltas are exposed to the full force of the Pacific Ocean as no other islands or nearshore coral reefs protect them.

Because of regular volcanic activity, 90% of the coastline along Kīlauea is less than 1,000 years old and lacks a significant fringing reef. Mapping using aerial imagery shows the coastline along the 1960 delta eroded landward 60 meters or more in many places. Most of this retreat occurred in the first few decades after the eruption, with the rate slowing thereafter. In no place has the coastline receded past where it sat before the eruption. No major collapse has ever been reported along the 1960 lava delta, so the erosion is likely more gradual.

Most lava deltas consist of a solid surface atop loose submarine debris known as hyaloclastite, which forms when molten lava fragments hit the water. This material is prone to subsidence because of compaction of the sediments with time and erosion on the coastline because the loose debris is washed away underwater by longshore currents, destabilizing the solid lava above.

The 2018 lava delta is likely in the early stages of the same processes. The beach at Pohoiki Bay is built from lava that fragmented in 2018 when it entered the ocean and was transported along the coast to the bay.

Recently spotted cracks in the delta demonstrate the instability of solid lava along the coastal edge as the hyaloclastite sand debris compacts and erodes away. Collapses of this lava are likely to be much smaller than collapses of active lava deltas. Though these erosional collapses are relatively small, it would be very dangerous to stand on the delta’s coastline if a small section of lava slumps into the ocean.

These growing cracks highlight the changing and hazardous nature of the coastline along the 2018 lava delta. HVO specifies that any signs of instability along the 2018 coastline do not represent an indication of renewed volcanic activity in the area.

Source : USGS / HVO.

Kilauea (Hawaï) : Épisode 32 !

2 septembre 2025 – 3h30 (heure locale – 15h30 heure française). Ces derniers jours, le HVO a indiqué que la réinflation du sommet était en cours, et les modèles de prévision laissaient supposer que l’Épisode 32 se produirait entre le 3 et le 6 septembre, la période la plus probable étant celle du 3 au 5 septembre. L’Observatoire a ajouté que l’Épisode 32 pourrait survenir encore plus tard en cas de ralentissement de l’inflation du sommet.
La situation a évolué plus rapidement que prévu et le HVO indiquait aujourd’hui (2 septembre 2025) que « le début des fontaines de l’Épisode 32 était probable dans les prochaines 24 à 48 heures si le Kīlauea continue de gonfler et que les débordements se poursuivent.»
En fait, l’activité précurseur de l’Épisode 32 a commencé par un bref débordement de la bouche nord vers 3h30 du matin le 2 septembre, suivi d’une série de débordements plus intenses, avec des cascades le long de la pente de la bouche éruptive. Des fontaines de 3 à 5 mètres de haut étaient alors observées dans la bouche.

Image webcam de l’éruption

6h30 (heure locale). Tout s’est ensuite accéléré et les véritables fontaines de lave sont apparues vers 6 h 30, heure locale, suivant un processus observé lors des épisodes précédents. Le spectacle continue… Les webcams permettent d’y assister en direct.

Image webcam de l’éruption

7 heures (heure locale). Comme lors de l’Épisode 31, les fontaines de lave sont inclinées d’environ 45 degrés vers le nord-est. Elles mesurent environ 150 mètres de haut contre plus de 300 mètres pendant les épisodes précédents. Le panache éruptif s’élève actuellement de 2 700 mètres à 6 000 mètres au-dessus du cratère. Si les fontaines restent inclinées, les émissions de cendres et de téphras seront considérablement réduites, mais les fortes émissions de SO2 pourraient affecter les zones au sud et à l’ouest du sommet du Kīlauea.

9 heures (heure locale). Le vent a chassé les gaz et l’immense gerbe de lave arquée est visible dans son intégralité. Du grand spectacle!

Images webcam de l’éruption

10 heures (heure locale). L’Épisode éruptif 32 est très intense. La bouche sud a tendance à se réactiver elle aussi. On verra demain matin (heure française) combien de temps aura duré ce nouveau caprice de Madame Pélé…

Good night everybody!

Image webcam de l’éruption

 

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2 septembre 2025 (19h30, heure locale) – 3 septembre 2025 (07h30, heure française).  Cela fait plus de 13 heures que les fontaines de lave jaillissent de la bouche éruptive nord dans le cratère de l’Halema’uma’u et l’activité ne semble pas faiblir. On sait toutefois, au vu des épisodes précédents, qu’elle peut cesser brutalement. En attendant, on profite du spectacle grâce aux webcams judicieusement installées dans le cratère…

2 septembre 2025 (20 heures, heure locale – 3 septembre, 8 heures, heure française). Le temps de prendre le petit déjeuner et l’Épisode 32 n’est plus qu’un souvenir. Comme lors des épisodes précédents, les fontaines de lave ont disparu brusquement de la bouche nord où elles étaient les plus spectaculaires. Le HVO indique qu’elles ont atteint 150 mètres de hauteur, avec un débit qui a atteint plus de 200 mètres cubes par seconde. L’épisode éruptif a émis quelque 10 millions de mètres cubes de lave . C’est le record depuis que l’on observe ces événements.

La fin de l’épisode éruptif a coïncidé avec une transition rapide de la déflation à l’inflation au sommet du Kilauea et une diminution de l’intensité du tremor. On peut déjà prévoir un 33ème événement.

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September 2, 2025 – 3:30 a.m. (local time – 3:30 p.m. French time). In the last days, HVO wrote that summit reinflation was underway, and forecasting models suggested the window for Episode 32 between September 3rd ans 6th, with September 3rd–5th being the most likely. The Observatory added that Episode 32 might occur even later if there were unexpected slowdowns in the summit inflation rate.

It seems things are going faster than predicted and HVO says today (September 2nd, 2025) that « the onset of Episode 32 fountaining is likely in the next 24-48 hours if Kīlauea continues to inflate and overflows continue. »

Precursory activity for Episode 32 started with a short overflow from the north vent, followed by a series of more vigorous overflows cascading along the slope of the vent. Fountains 3-5 meters high were observed in the vent.

The real lava fountains apperaed at about 6:30 local time, following a process observed in the previous episodes. The show goes on…

As in Episode 31, the lava fountains are inclined approximately 45 degrees to the northeast. The current fountains are approximately 150 meters high. Previous episodes have produced fountains over 300 meters high, and the eruptive plume is currently rising 2,700 meters to 6,000 meters above the crater.  If the fountains remain inclined, ash and tephra emissions will be significantly reduced, but high SO2 emissions could affect areas south and west of Kīlauea’s summit.

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September 2, 2025 (7:30 PM local time) – September 3, 2025 (7:30 AM French time). Lava fountains have been gushing from the northern vent in Halema’uma’u Crater for over 13 hours, and the activity shows no signs of slowing down. However, we know from previous episodes that it can stop abruptly. In the meantime, we’re enjoying the show thanks to the webcams conveniently installed in the crater…

September 2, 2025 (8 p.m. local time – September 3, 8 a.m. French time). By the time I got to breakfast, Episode 32 became a thing of the past. As in previous episodes, the lava fountains abruptly disappeared from the northern vent where they were most spectacular. HVO reports that they reached 150 meters in height, with a flow rate that reached more than 200 cubic meters per second. The eruptive episode emitted approximately 10 million cubic meters of lava. This is the record since these events have been observed.

The end of the eruption was coincident with a rapid change from deflation to inflation at the summit and a decrease in seismic tremor intensity.  We can already predict a 33rd eruptive episode.

Kilauea (Hawaï) : Épisode 31 !

Le HVO indique que l’Épisode 31 de l’éruption du Kilauea a débuté à 14h04 (heure locale) le 22 août 2025 et que des fontaines de lave jaillissent actuellement de la bouche éruptive nord. Selon les services météorologiques, les vents soufflent du nord-est, ce qui signifie que les émissions de gaz et les matériaux volcaniques retombent vers le sud et le sud-ouest de la caldeira sommitale.
L’Épisode 31 a été précédé de l’habituelle activité de spattering dans la bouche nord et suivi de débordements de lave. Des fontaines de lave en arc de cercle d’une trentaine de mètres de hauteur ont ensuite jailli de la bouche nord, alimentant plusieurs coulées de lave.
Au sommet, le tilt est passé de l’inflation à la déflation lorsque les coulées de lave ont commencé à se répandre sur le fond du cratère. Il sera intéressant de voir si un passage de la déflation à l’inflation se produira à la fin de cet épisode, ce qui annoncerait un 32ème événement.
Voici quelques captures d’écran de l’Épisode 31 :

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Il est 2h51 (heure locale) en ce 23 août 2025 et l’Épisode 31 de l’éruption du Kilauea vient de rapidement prendre fin. Il aura duré plus de 12 heures, avec de superbes fontaines de lave et un débit éruptif toujours aussi important.

Le HVO indique que les fontaines de lave émises par la bouche nord ont atteint jusqu’à 100 mètres de hauteur et se sont maintenues à cette hauteur pendant la majeure partie de l’épisode. Les fontaines provenant des bouches sud et intermédiaires sont restées discrètes, inférieures à 10 mètres, la plupart du temps. Quelque 8 400 000 mètres cubes de lave ont été émis, avec un débit moyen de 185 mètres cubes par seconde. Les coulées de lave ont recouvert plus de 75 % du plancher de l’Halemaʻumaʻu.
L’inclinomètre sommital a enregistré une déflation d’environ 22 microradians pendant cet épisode. La fin de l’Épisode 31 a coïncidé avec une transition rapide de la déflation à l’inflation et une diminution de l’intensité du tremor éruptif. Un 32ème épisode est fort probable dans quelques jours.
Source : HVO.

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HVO indicates that Episode 31 of the Kilauea eruption began at 2:04 p.m. (local time) on August 22 2025 and is currently fountaining from the north vent. According to the National Weather Service, winds are blowing from the northeast, which means that volcanic gas emissions and volcanic material may be distributed to the south and southwest of the summit caldera.

Episode 31 was preceded by continuous spattering in the north vent and was followed by lava overflows. Arcuate fountains eemerged at the north vent approximately 30 meters high, feeding multiple lava streams.

Thez tilt at the summit switched from inflationary to deflationary when the lava flows began erupting onto the crater floor. It will be interesting to see if there will be a switch from deflation to inflation at the end of this episode, which would herald a 32nd event.

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It’s 2:51 a.m. (local time) on August 23, 2025, and Episode 31 of the Kilauea’s eruption has just abruptly come to an end. It lasted more than 12 hours, with stunning lava fountains and an eruptive flow that was still very high.

HVO indicates that lava fountains from the north vent reached up to 100 meters and sustained this height during most of this episode. Fountains from the south and intermediate vents remained small, less than 10 meters for most of the time.  Approximately 8,400,000 cubic meters of lava were erupted at an average of 185 cubic meters per second. Lava flows from this episode covered more than 75% of the floor of Halemaʻumaʻu

The summit tiltmeter recorded about 22 microradians of deflationary tilt during this episode. The end of the eruption was coincident with a rapid change from deflation to inflation at the summit and a decrease in seismic tremor intensity. A 32nd episode is quite likely in a few days.

Source : HVO.

Les deux types de tsunamis à Hawaï // The two types of tsunamis in Hawaii

De nombreuses vidéos et autres articles de presse ont été publiés sur le séisme de magnitude M8,8 qui a été enregistré au large du Kamtchatka, avec la menace de tsunamis dévastateurs dans l’océan Pacifique. Les séismes et les tsunamis nous rappellent que nous vivons sur une planète dynamique.. Dans un article de la série Volcano Watch, l’Observatoire Volcanologique d’Hawaï (HVO) fait la différence entre les séismes dont l’épicentre est situé loin d’Hawaï de ceux dont les épicentres se trouvent à proximité de l’archipel. Si les tsunamis générés par de puissants séismes lointains mettent des heures à traverser l’océan Pacifique, les séismes locaux peuvent également générer des tsunamis, mais avec un délai d’alerte beaucoup plus court.

Voici une vidéo diffusée par la NOAA et illustrant la propagation du tsunami du 29 juillet dans l’océan Pacifique :

L’événement de magnitude M8,8 enregistré au large du Kamtchatka à 13 h 24 le 29 juillet 2025, à environ 5 000 kilomètres d’Hawaï, est un exemple de séisme et de tsunami de longue distance. Une alerte tsunami a été émise dans l’archipel à 14 h 43 (heure locale). Le Centre d’alerte aux tsunamis dans le Pacifique (Pacific Tsunami Warning Center) a annoncé que les premières vagues atteindraient les côtes hawaïennes quelques minutes après 19 h.
Plusieurs heures avant l’arrivée éventuelle des vagues de tsunami, les sirènes ont retenti et les téléphones portables ont reçu des messages d’alerte, tandis que les zones côtières devaient être évacuées.
Les vagues du tsunami ont commencé à atteindre l’archipel hawaïen après 19 h, avec une hauteur maximale de 1,70 mètre à Kahului, sur l’île de Maui. Aucun dégât important n’a été signalé à Hawaï, et l’alerte a été levée juste avant 23 h.
Par le passé, de forts séismes lointains ont généré des tsunamis qui ont causé d’importants dégâts et des décès à Hawaï. Un séisme de magnitude M7,9 dans les Aléoutiennes en 1946 a provoqué un tsunami qui a tué 159 personnes à Hawaï, avec une hauteur de vague de 16 mètres mesurée à Pololū Valley, sur la Grande Île d’Hawaï. En 1960, un séisme de magnitude M9,5 au Chili (le plus puissant jamais enregistré) a provoqué un tsunami qui a fait 66 morts à Hilo, avec une hauteur de vague de plus de 10 mètres. En 2011, le séisme de magnitude M9,1 de Tōhoku (Japon) a provoqué un tsunami avec des vagues d’environ 3,60 mètres de hauteur à Hawaï. Malgré des dégâts importants, aucun décès n’a été signalé.
L’amélioration de la détection des séismes et de la surveillance des tsunamis, ainsi que les techniques modernes de communication d’urgence, réduisent aujourd’hui le risque de blessures ou de décès par tsunami. Un autre facteur important est le temps de réaction : les vagues de tsunami générées par des séismes lointains mettent des heures à atteindre Hawaï, ce qui laisse le temps aux populations d’évacuer les zones vulnérables. Cependant, cela suppose que l’évacuation soit gérée correctement, ce qui n’a pas été le cas à Honolulu lors de la dernière alerte tsunami !

Les tsunamis locaux, en revanche, n’ont pas besoin de parcourir de longues distances pour atteindre les côtes hawaïennes, ce qui laisse aux habitants et aux organismes de gestion des urgences un délai d’intervention beaucoup plus court. D’importants mouvements de failles à la base des volcans hawaïens ont par le passé provoqué des séismes dévastateurs, générant des tsunamis locaux, et cela se reproduira certainement à l’avenir. Ces événements laissent peu de temps aux habitants pour se mettre en sécurité.
Des chercheurs de l’Université d’Hawaï ont expliqué qu’un tsunami généré depuis le flanc sud de l’île d’Hawaï peut atteindre la baie d’Hilo 4 à 5 minutes après le séisme, avant de se propager à travers les îles hawaïennes en moins d’une heure.
Un séisme de magnitude estimée à M7,9, s’est produit en 1868 sous le Mauna Loa à Kaʻū, provoquant des glissements de terrain et un tsunami qui a touché toute la côte sud de l’île d’Hawaï et tué près de 100 personnes. En 1975, un séisme de magnitude M7,2, sous le flanc sud du Kilauea, a généré un tsunami dont les vagues ont atteint environ 14 mètres de hauteur. Deux personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées. Même le séisme de magnitude M6,9 de 2018 sous le Kilauea a généré un petit tsunami local avec une hauteur de vague de 4,70 mètres à Hilo.

Effondrement sommital de la caldeira sommitale du Kilauea en 2018 (Source: HVO)

L’article de Volcano Watch propose quelques recommandations. Si des personnes ressentent de fortes secousses lors d’un séisme de forte amplitude, il est important de se rappeler que le laps de temps avant l’arrivée d’un tsunami peut être de quelques minutes. Le retrait des eaux peut être le signe d’un tsunami imminent. Il est déconseillé d’attendre les sirènes ou les messages d’alerte téléphoniques, car le tsunami peut survenir avant que ces alertes ne soient envoyées. Il est conseillé de se diriger immédiatement vers des zones plus élevées et d’attendre que les services de gestion des urgences donnent le signal de fin d’alerte avant de retourner sur le rivage.
Source : USGS / HVO.

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There have been a lot of videos in the media and articles in the newspapers about the M8.8 earthquake that struck offshore from Kamchatka, with tha threat of destructive tsunamis across the Pacific Ocean. Earthquakes and tsunamid are a reminder that we live on a dynamic planet. In an article of the series Volcano Watch, the Hawaiian Volcano Observatory (HVO) makes a difference between earthquakes whose epicenters are located far from Hawaii and those that are triggered close to the archipelago. While tsunamis generated by large, distant earthquakes take hours to traverse the Pacific Ocean, it is important to remember that local earthquakes can also generate tsunamis, but with much less warning.

Ae example of long distance earthquake and tsunami was the M8.8 event that was recorded offshore from Kamchatka at t 1:24 p.m. July 29, 2025,, about 5,000 kilometers from Hawaii. A tsunami warning was issued at 2:43 p.m. for Hawaii, and the Pacific Tsunami Warning Center issued a forecast for the first waves of a tsunami to arrive at Hawaiian shores a few minutes after 7 p.m.

With hours to prepare for the eventual arrival of tsunami waves, sirens sounded and cellphones received multiple alarms as coastal areas were evacuated.

Tsunami waves began moving through the Hawaiian Islands after 7 p.m., with a maximum measurement of 1.70 meters in Kahului, Maui. There was no significant damage in Hawaii, and the warning was canceled just before 11 p.m.

Large distant earthquakes in the past have generated tsunamis that caused significant damage and deaths in Hawaii. An M7.9 Aleutian earthquake in 1946 generated a tsunami that killed 159 people in Hawaii, with a maximum wave run-up height of 16 meters measured at Pololū Valley on Hawaiʻi Island. An M9.5 earthquake in Chile generated a tsunami in 1960 that killed 66 people in Hilo, with a maximum wave run-up height of more than 10 meters. In 2011, the M9.1 Tōhoku earthquake (Japan) generated a tsunami with maximum wave heights of about 3.60 meters in Hawaii. Though there was significant damage, there were no deaths.

Improved earthquake detection and tsunami monitoring, along with modern emergency communication techniques reduce the risk of people being injured or killed by tsunami. Another important factor is response time; tsunami waves generated by distant earthquakes take hours to reach the Hawaiian Islands, giving people time to evacuate vulnerable areas. However, this assumes that the evacuation is managed properly, which was not the case in Honolulu during the last tsunami alert !

Local tsunamis, however, do not need to travel far to reach Hawaiian shores, leaving residents and emergency management agencies a much shorter time to respond. Large fault slips along the bases of Hawaiian volcanoes have historically produced damaging earthquakes that generated local tsunamis, and they will certainly do so again in the future. These events leave residents little time to evacuate to safety.

Researchers at University of Hawai‘i modeled that a tsunami generated from the south flank of the Hawai‘i Island can reach Hilo Bay within 4 to 5 minutes after the earthquake, before propagating through the Hawaiian Islands in less than an hour.

An estimated M7.9 earthquake occurred in 1868 beneath Mauna Loa volcano in Kaʻū, causing landslides and a local tsunami that affected the entire south coast of Hawai‘i Island and killing nearly 100 people. An M7.2 earthquake in 1975 beneath the south flank of Kilauea generated a tsunami with waves up to about 14 meters high. Two people were killed and many more injured. Even the M6.9 earthquake in 2018 beneath Kilauea generated a small local tsunami with a maximum wave height of 4.70 meters in Hilo.

The Volcano Watch article goes on with some recommendationns. If people feel strong shaking from a large earthquake, they should remember that the time they have to respond before a tsunami arrives could be minutes. Receding water could be a sign of an impending tsunami wave to follow. People should not wait for sirens or cellphone alarms because the tsunami could occur before there is time for those alerts to be sent. They should immediately head for higher ground, and wait for emergency management agencies to sound the all-clear before returning to the shoreline.

Source :USGS / HVO.