Réchauffement climatique : hausse des températures et multiplication des événements extrêmes

C’est vrai que nous venons de traverser une période pluvieuse et relativement fraîche en France. Il n’en faut pas plus pour que des voix s’élèvent pour dire que le réchauffement climatique est une illusion de l’esprit. C’est l’occasion de rappeler qu’il faut regarder plus loin que le bout de son nez et ne pas confondre météo et climat.

Pendant que le climat en France a été mitigé pendant la deuxième quinzaine d’avril et en ce début du mois de mai, d’autres pays subissent les conséquences du réchauffement climatique. On vient d’apprendre que la Corée du Sud a connu son mois d’avril le plus chaud en un demi-siècle, avec un record de 14,9°C depuis le début des relevés en 1973. Le précédent record de température en avril était de 14,7°C en 1998, donc déjà en période de réchauffement climatique. Le mois d’avril 2024 a aussi dépassé la moyenne de tous les mois d’avril de 1991 à 2020 qui s’établit à 12,1°C. Ne pas oublier que janvier et février 2024 ont déjà été les plus chauds de tous les temps à travers le monde.

Une vague de chaleur exceptionnelle affecte actuellement l’Asie du Sud et du Sud-Est, où des records ont été battus aux Philippines et en Birmanie. L’Inde a connu des vagues de chaleur ces dernières semaines, avec des températures avoisinant les 40 °C. Le Bangladesh, le Myanmar et la Thaïlande font partie des autres pays touchés, avec la fermeture des écoles et la perturbation des activités économiques et agricoles. Plus frappant encore, les inondations aux Émirats arabes unis ont fait la une des journaux du monde entier. Plusieurs années de précipitations sont tombées en quelques heures à la mi-avril. L’aéroport international de Dubaï a été fermé et les routes se sont transformées en torrents déchaînés.

D’autres événements extrêmes, typiques du réchauffement de la planète ont été observés au Kenya et en Tanzanie en Afrique, mais aussi en Amérique du Sud où les inondations causent des dégâts considérables et des pertes humaines au Brésil, comme on peut le voir sur cette vidéo de la BBC :

https://youtu.be/h1l_J-ixpOU

A côté des inondations dans certains pays, la sécheresse pose des problèmes dans d’autres régions du monde. On a vu que la Catalogne espagnole se tourne vers la solution du dessalement de l’eau de mer pour son alimentation en eau potable.

 

Usine de dessalement du Barcelone

Selon les experts, le réchauffement climatique se traduit par des vagues de chaleur plus fréquentes, plus intenses et plus longues. L’Organisation météorologique mondiale explique que l’Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale. Comme je l’ai écrit précédemment, cette hausse des températures a un impact sur la chaîne himalayenne dont les glaciers constituent un château d’eau pour toute la région.

Certains attribuent ces événements climatiques au phénomène de réchauffement El Niño dans le Pacifique oriental. Or, El Niño est en train de s’affaiblir considérablement et rien ne dit que La Niña, son équivalent de refroidissement, changera la situation.

 

Shéma illustrant El Niño et La Niña

La cause de la hausse des températures et des événements extrêmes qui en découlent est donc à rechercher dans le réchauffement climatique d’origine anthropique.

Source : presse internationale.

Les COP, une inutilité planétaire !

Quelle hypocrisie ! Que ne dirait-on pas pour sauver la face ? Les pays participant à la COP 28 se sont mis d’accord, mercredi 13 décembre 2023, sur un texte final qui appelle à une « transition hors des énergies fossiles » pour lutter contre le réchauffement climatique. Ce texte vise à accélérer l’action « dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 ».

On remarquera, bien sûr, que le texte ne parle pas de « sortie« , réclamé par les pays les plus ambitieux, mais refusé par des pays producteurs de pétrole, Arabie saoudite en tête.

Le président de la COP 28, Sultan Al Jaber, a un certain culot quand il salue un accord « historique ». Il faudrait lui rafraîchir la mémoire. Ce monsieur, qui est par ailleurs directeur d’Adnoc, la compagnie pétrolière nationale des Émirats Arabes Unis, a mis en doute, le 3 décembre 2023, la nécessité de sortir des énergies fossiles pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C : « Aucune étude scientifique, aucun scénario, ne dit que la sortie des énergies fossiles nous permettra d’atteindre 1,5°C […] Montrez-moi la feuille de route d’une sortie des énergies fossiles qui soit compatible avec le développement socio-économique, sans renvoyer le monde à l’âge des cavernes. » Comme l’ont dit certains scientifiques, on est « à la limite du déni climatique ».

Sultan al-Jaber s’en tient à la même ligne à chaque prise de parole depuis le mois de juin. Selon lui, la réduction des fossiles est inévitable, mais il faut d’abord construire le système énergétique de demain avant de débrancher les fossiles, et les pays développés doivent montrer l’exemple.

Au cours de la COP 28, de nombreux pays et entreprises ont annoncé des engagements pour réduire leur utilisation d’énergies fossiles comme le gaz et le charbon qui sont responsables de l’accélération du réchauffement climatique. 116 pays se sont engagés à tripler les capacités d’énergie renouvelable (éolienne, solaire, hydroélectrique…) dans le monde d’ici à 2030. La production mondiale atteindrait 11 000 gigawatts. Reste à savoir si ces belles paroles seront suivies d’effets, étant donné que rien n’est contraignant dans ces COP qui se limitent à des promesses ou des engagements. Au final, chaque État fait comme bon lui semble.

La COP 28 montre bien que ces Conférences des Parties sont un marché de dupes et de la poudre aux yeux. A côté des discours officiels, il se passe des tas de choses en coulisse. A côté des propos polémiques de Sultan al-Jaber, il faut savoir que les pays pétroliers n’ont pas attendu cette COP pour entraver tout effort diplomatique visant à limiter l’expansion lucrative de leur secteur. Ils n’ont eu de cesse de pratiquer l’obstruction pendant les séances afin d’empêcher que des réserves soient émises quant à la production et l’utilisation des hydrocarbures. Pendant 26 ans, les pays producteurs de pétrole sont parvenus à éviter que les énergies fossiles apparaissent nommément dans les textes adoptés à l’issue des COP, même si elles sont la principale cause du réchauffement climatique. Ce n’est qu’à la COP de Glasgow, en 2021, que mention a été faite officiellement de l’objectif d’une réduction de l’usage du charbon. Par contre, au terme de la COP27, aucune mention n’a été faite des hydrocarbures qu’Emmanuel Macron a d’ailleurs sciemment oubliés dans son discours d’entrée de la COP 28.

Quand la stratégie de l’obstruction ne fonctionne pas, les pays producteurs de pétrole feignent d’accepter la transition de leur économie, mais en s’assurant qu’ils pourront continuer à produire l’or noir le plus longtemps possible.

Contrairement à ce que disent et pensent certains, l’âge d’or du pétrole ne touche pas à sa fin. Avec le réchauffement climatique, la fonte des glaces et le dégel du permafrost arctiques, de nouveaux gisements vont devenir exploitables comme vient de le démontrer l’accord d’exploitation signé par Joe Biden dans le nord de l’Alaska.

Après les Émirats Arabes Unis cette année, c’est l’Azerbaïdjan qui devrait accueillir la COP 29 en 2024. Au cas où vous ne le sauriez pas, l’économie de ce pays dépend des hydrocarbures ! Le plus scandaleux, c’est qu’il y a eu un consensus général, au cours de la COP 28, autour de la candidature de l’Azerbaïdjan pour accueillir la COP 29. A noter que cette candidature a été appuyée par l’émissaire russe pour le climat.

Quand je vous disais que les COP sont une véritable escroquerie…

Source : Presse française, dont France Info.

Bilan de la première journée de la COP 28

Alors que la COP 28 vient de débuter à Dubaï, les médias nous expliquent que la première journée s’est conclue par un grand événement : la concrétisation du fonds destiné à aider les pays vulnérables à réparer les «pertes et dommages» climatiques qu’ils subissent.

En fait, cette promesse d’aider les pays les plus exposés au réchauffement climatique n’est que la suite de ce qui avait été dit lors de la COP 27 en Egypte (qui ne restera pas dans les annales car rien de vraiment concret n’y a été décidé pour lutter contre les conséquences du réchauffement climatique.)

Au final, la COP 27 avait accouché au forceps d’un texte sur l’aide aux pays pauvres impactés par le réchauffement climatique. Le dossier des « pertes et dommages » climatiques des pays pauvres avait failli faire dérailler la conférence, avant de faire l’objet d’un texte de compromis de dernière minute.

Les pays pauvres, souvent parmi les plus exposés mais qui sont généralement très peu responsables du réchauffement, réclamaient depuis des années un financement des « pertes et dommages » qu’ils subissent. A l’issue de la COP 27, il a été décidé que les détails opérationnels seraient définis pour adoption à la COP, 28.

La COP 28 a donc décidé que le fonds d’aide aux pays vulnérables n’oblige personne mais incite, ce que souhaitaient notamment les Etats-Unis. [NDLR : on reste dans le domaine des décisions non contraignantes des COP !]. Le texte «exhorte» simplement les pays développés à débloquer des financements, sur la base du volontariat, sans donner d’objectif chiffré. Les pays en développement qui le peuvent sont eux aussi «encouragés» à donner. Cela pourrait concerner la Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre et deuxième puissance économique mondiale

Reste aussi à décider d’un objectif financier global. Des pays en développement ont réclamé une somme plancher de 100 milliards de dollars annuels (92 milliards d’euros) d’ici à 2030 pour ce nouveau fonds. Mais les besoins estimés sont bien plus importants car les pertes pourraient atteindre 580 milliards de dollars (532 milliards d’euros) par an. Le 30 novembre 2023, les Emirats ont annoncé une contribution de 100 millions de dollars. L’Union européenne devrait donner 225 millions d’euros. La France, la Norvège et le Danemark pourraient aussi annoncer une première mise de départ de quelques centaines de millions de dollars. Les Etats-Unis promettent seulement 17,5 millions de dollars, tandis que le Japon n’est prêt à débourser que 10 millions de dollars. Le Royaume-Uni, de son côté, met 50 millions de dollars sur la table.

Reste à savoir sous quelle forme ces sommes seront attribuées.

Source : presse française.

Nouvelle mise en garde avant la COP 28 // New warning before COP 28

C’est aujourd’hui que s’ouvre la COP 28 à Dubaï. Rappelez-vous : en 2015, nos gouvernants se sont réunis à Paris pour la COP 21 et ont convenu de limiter le réchauffement de la planète bien en dessous de 2 degrés Celsius et si possible à 1,5°C. Les efforts pour atteindre cet objectif ont été totalement insuffisants jusqu’à présent et un rapport de l’ONU publié en 2022 a révélé que la planète était en passe de se réchauffer d’environ 2,8 degrés Celsius d’ici 2100, par rapport à l’époque préindustrielle. Un récent rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement a révélé qu’il est prévu d’extraire et produire sur Terre deux fois la quantité de combustibles fossiles qui serait nécessaire pour maintenir les températures mondiales à 1,5°C.
Comme je l’ai fait remarquer à plusieurs reprises sur ce blog, en 2023, les scientifiques ont observé une série de signes inquiétants au niveau de la banquise et des glaciers. La glace de mer antarctique a atteint son niveau le plus bas depuis que les scientifiques ont commencé les mesures en 1979. Les glaciers suisses ont perdu environ 10 % de leur masse restante au cours des deux dernières années. Le Groenland a connu la deuxième fonte de surface la plus élevée de son histoire. Qui plus est, les scientifiques ont prévenu une fois de plus que la disparition de la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental semble inévitable et que les glaciers du Groenland fondent cinq fois plus vite qu’il y a 20 ans.
Alors que nos gouvernants se réunissent à nouveau pour la COP 28 à Dubaï, un rapport publié le 16 novembre dernier par l’International Cryosphere Climate Initiative, un réseau d’experts en politique et de chercheurs, exhorte les chefs d’états ou leurs représentants à tenir compte de leurs mises en garde lors de cette nouvelle conférence sur le climat. Plus de 60 scientifiques ont contribué à la rédaction du rapport qui indique que si les températures globales s’établissent à 2 degrés Celsius au-dessus de la moyenne préindustrielle, la planète pourrait être confrontée à une élévation du niveau de la mer de plus de 1,20 mètre, ce qui chamboulerait les populations et leur mode de vie dans le monde entier. Cela obligerait de nombreuses personnes à fuir les régions côtières.
Le nouveau rapport explique également comment la fonte des glaciers de montagne menace les approvisionnements hydroélectriques et met en danger les sources d’eau potable, comment le pergélisol pourrait intensifier le réchauffement climatique en libérant de fortes quantités de méthane, et comment les eaux polaires deviennent de plus en plus acides, ce qui menace la survie des coquillages.et de nombreuses espèces.
Dans sa conclusion, le rapport prévient que sans un changement radical de politique climatique, l’humanité pourrait se trouver « confrontée à une vitesse d’élévation du niveau de la mer bien en dehors de la plage d’adaptabilité ».
Source  : NBC News via Yahoo Actualités.

D’après une enquête de la BBC, Sultan al-Jaber qui va présider la COP 28 a profité de son poste pour conclure des marchés dans les énergies fossiles!

Dernière minute: le Pape, grippé, n’ira pas à Dubaï….

————————————————-

COP 28 is opening today in Dubai. Remember : in 2015, world leaders met in Paris for COP 21 and agreed to limit warming to well below 2 degrees Celsius and also to aim for 1.5 degrees. But efforts to reach this goal have been totally insufficient up to now.and a 2022 U.N. report found the planet was on track to warm about 2.8 Celsius above preindustrial times by 2100. A recent United Nations Environment Programme report found that world leaders plan to extract and produce twice the amount of fossil fuels needed to keep global temperatures from exceeding 1.5°C.

In 2023, scientists have observed a series of concerning signs for the world’s ice. I have mentioned most of them on this blog. Antarctic sea ice reached its lowest-ever maximum since scientists began measuring in 1979. Swiss glaciers lost about 10% of their remaining mass in the past two years. Greenland experienced the second-highest surface melt in recorded history. What is more, scientists warned one more time that the collapse of the West Antarctic Ice Sheet might already be inevitable and that Greenland’s glaciers are melting at five times the rate they were 20 years ago.

As world leaders are meeting for COP 28 in Dubai, a report released on November 16th, 2023 from the International Cryosphere Climate Initiative, a network of policy experts and researchers, pleads with world leaders to heed their warnings as they gather for the climate conference. More than 60 scientists contributed to the report which says that if global average temperatures settle at 2 degrees Celsius above the preindustrial baseline, the planet could be committed to more than 1,20 meter of sea-level rise, which would reshape societies across the globe. It would force many to flee coastal communities.

The new report also outlines how the declining mass of mountain glaciers threatens hydropower supplies and endangers drinking water sources, how permafrost could intensify warming by releasing massive amounts of methane, and how polar waters are becoming increasingly acidified, which threatens the survival of shell-building creatures and numerous species.

In its conclusion, the report warns that without a dramatic turn in the pace of climate action, those factors could leave humanity “facing rates of sea-level rise way outside the range of adaptability.”

Source : NBC News via Yahoo News.

According to a BBC investigation, Sultan al-Jaber, who will chair COP 28, took advantage of his position to conclude deals in fossil fuels!

Last minute: the Pope has the flu’ and will not go to Dubai…