Du magma sous le Mont Edgecumbe (Alaska) // Magma beneath Mt Edgecumbe (Alaska)

Le 6 avril 2021, j’ai écrit une note intitulée « La fausse éruption du Mont Edgecumbe (Alaska) ». L’histoire qui s’est déroulée à Sitka (Alaska) le 1er avril 1974 s’inscrit dans la longue tradition des tours que les gens ont l’habitude de jouer le 1er avril.

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2021/04/06/la-fausse-eruption-du-mont-edgecumbe-alaska-mt-edgecumbes-fake-eruption-alaska/

La note que j’écris aujourd’hui est très sérieuse. En lisant une étude publiée le 10 octobre 2022 dans la revue Geophysical Research Letters. nous apprenons qu’en utilisant une nouvelle méthode, les scientifiques de l’Observatoire Volcanologique de l’Alaska (AVO) ont observé une ascension du magma sous le Mont Edgecumbe, un volcan endormi depuis longtemps. Une modélisation informatique basée sur l’imagerie satellite montre que le magma est remonté jusqu’à environ 10 km sous la surface depuis sa source à une profondeur d’une vingtaine de kilomètres. Cette ascension a provoqué des séismes et d’importantes déformations en surface. Les scientifiques disent que c’est « la déformation volcanique la plus rapide qu'[ils] ont actuellement observé en Alaska. Et bien qu’il ne soit pas rare que les volcans se déforment, l’activité de l’Edgecumbe est intéressante car la réactivation des systèmes volcaniques en sommeil est rarement observée ».
L’AVO a collaboré avec l’Alaska Satellite Facility, une autre unité de l’Institut de Géophysique, pour traiter les données dans le cloud. Le cloud computing utilise des serveurs à distance pour stocker des données et fournir des services informatiques afin qu’un chercheur n’ait pas à télécharger et à trier des données pour les traiter, ce qui peut prendre des semaines ou des mois.
L’équipe scientifique a commencé ses travaux dès qu’un essaim sismique a été détecté sur le Mont Edgecumbe le 11 avril 2022. Les chercheurs ont analysé la déformation du sol pendant les 7,5 années précédentes à l’aide des données radar des satellites. Le 15 avril, ils avaient déjà un résultat préliminaire : c’était une intrusion de nouveau magma qui provoquait les séismes. Un petit nombre de secousses ont commencé sous l’Edgecumbe en 2020, mais la cause est restée floue jusqu’à ce que les résultats des déformation soient connus. L’AVO a informé le public le 22 avril, moins de deux semaines après la détection du dernier essaim sismique sur l’Edgecumbe.
Le Mont Edgecumbe culmine à 976 m sur l’île Kruzof, dans la partie ouest du Détroit de Sitka. Il fait partie du Champ volcanique du Mont Edgecumbe. Ce qui a le plus étonné les chercheurs, c’est une zone de soulèvement du sol au sud de l’île Kruzof; elle avait 17 km de diamètre et était centrée à 2,5 km à l’est du volcan. Le soulèvement a commencé brusquement en août 2018 et s’est poursuivi à un rythme de 8,5 cm par an, pour atteindre 27 cm au début de l’année 2022. Une modélisation informatique ultérieure a indiqué que la cause du soulèvement était l’intrusion d’un nouveau magma.
La dernière analyse basée sur la déformation du sol permettra une détection plus précoce de l’activité volcanique. En effet, la déformation du sol est l’un de ses premiers indicateurs de cette activité. Elle peut se produire sans s’accompagner d’activité sismique. L’AVO applique désormais la nouvelle approche à d’autres volcans de l’Alaska, comme le volcan Trident, à environ 50 km au nord de Katmai Bay. Le volcan a récemment montré des signes d’activité (voir ma note du 30 septembre 2022).
Le Mont Edgecumbe ne montre actuellement aucun signe d’éruption imminente. L’intrusion magmatique dure depuis plus de trois ans maintenant. Avant une éruption, on observera une plus forte sismicité, plus de déformations, ainsi que des fluctuations dans les schémas de sismicité et de déformation.
Les chercheurs pensent que le magma a atteint probablement une chambre supérieure en empruntant un conduit presque vertical. Ils pensent également que le magma est empêché de se déplacer plus haut par un magma épais déjà présent dans la chambre supérieure.

Source: Alaska Volcano Observatory information Statement, USGS – 22 Avril 2022.

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On April 6th, 2021, I wrote a post entitled « Mt Edgecumbe’s fake eruption (Alaska). » The story that happened in Sitka (Alaska) on April 1st, 1974 belongs to the long tradition of playing tricks on April 1st, also called April Fools’ Day by the Anglo-Saxons.

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Today, my post is quite serious. According to research published on October 10th, 2022 in the journal Geophysical Research Letters. we learn that, using a new method, Alaska Volcano Observatory (AVO) scientists revealed that magma beneath long-dormant Mount Edgecumbe volcano has been moving upward through Earth’s crust. Computer modeling based on satellite imagery shows magma is rising up to about 10 km from a depth of about 20 km. This ascent caused earthquakes and significant surface deformation. Scientists say it is « the fastest rate of volcanic deformation that [they] currently have in Alaska. And while it is not uncommon for volcanoes to deform, the activity at Edgecumbe is unusual because reactivation of dormant volcanic systems is rarely observed. »

The Alaska Volcano Observatory collaborated with the Alaska Satellite Facility, another Geophysical Institute unit, to process data in the cloud. Cloud computing uses remote servers to store data and provide computing services so a researcher does not have to download and sort data to process it, something that can take weeks or months.

The research team began its work as soon as a swarm of earthquakes was noticed at Mount Edgecumbe on April 11th, 2022. Researchers analyzed the previous 7.5 years of ground deformation detected in satellite radar data. On April 15th, they had a preliminary result : An intrusion of new magma was causing the earthquakes. A small number of earthquakes began under Edgecumbe in 2020, but the cause was ambiguous until the deformation results were produced. The Alaska Volcano Observatory informed the public on April 22nd, less than two weeks after the latest series of Edgecumbe earthquakes was reported.

Mount Edgecumbe, at 976 m, is on Kruzof Island on the west side of Sitka Sound. It is part of the Mount Edgecumbe Volcanic Field. Most striking for the researchers was an area of ground uplift on southern Kruzof Island 17 km in diameter and centered 2.5 km east of the volcano. The upward deformation began abruptly in August 2018 and continued at a rate of 8.5 cm annually, for a total of 27 cm through early 2022. Subsequent computer modeling indicated the cause was the intrusion of new magma.

The new deformation-based analysis will allow for earlier detection of volcanic unrest, because ground deformation is one of its earliest indicators. Deformation can occur without accompanying seismic activity, making ground uplift a key symptom to watch. AVO is applying the new approach to other volcanoes in Alaska, including Trident Volcano, about 50 km north of Katmai Bay. The volcano is showing signs of elevated unrest (see my post of September 30th, 2022).

Mount Edgecumbe is not showing signs of an imminent eruption. The current magma intrusion has been going on for more than three years now. Prior to an eruption, more seismicity, more deformation, together with changes in the patterns of seismicity and deformation are observed.

The researchers think magma is likely reaching an upper chamber through a near-vertical conduit. But they also believe the magma is precluded from moving further upward by thick magma already in the upper chamber.

Source: Alaska Volcano Observatory information Statement, USGS – 22 Avril 2022.

Vue du Mt Edgecumbe (Crédit photo: Wikipedia)

30ème anniversaire de l’Observatoire des Volcans d’Alaska! // The Alaska Volcano Observatory celebrates its 30th anniversary!

L’Observatoire des Volcans d’Alaska (AVO) est l’une des structures avec lesquelles je suis en contact pour obtenir les dernières nouvelles sur l’activité volcanique à travers le monde. L’AVO m’envoie régulièrement des courriers électroniques quand quelque chose d’anormal se passe dans les Aléoutiennes et ailleurs dans l’État.
Cette année, l’Observatoire des Volcans d’Alaska célèbre son 30ème anniversaire. L’Observatoire est le fruit d’une collaboration entre l’Université d’Alaska à Fairbanks, l’USGS et l’Alaska Division of Geological and Geophysical Surveys.

Quelque 90 volcans sont entrés en éruption en Alaska au cours des 10 000 dernières années, assez récemment pour qu’ils soient considérés comme actifs. L’Observatoire surveille essentiellement les volcans proches des zones habitées ou des couloirs aériens.
L’AVO existait depuis un peu plus d’an quand le Redoubt est entré en éruption en 1989. Cette éruption a marqué les esprits car un avion qui faisait la liaison entre Tokyo et Amsterdam via Anchorage, a frôlé la catastrophe en volant trop près du nuage de cendre du Redoubt et ses moteurs ont brusquement cessé de fonctionner. Depuis cette époque, les pilotes se méfient des éruptions volcaniques. Le réseau de surveillance de l’AVO le long des volcans de la chaîne des Aléoutiennes n’est pas forcément essentiel pour les zones habitées, mais il est important pour le trafic aérien. En effet, au moins 50 000 personnes par jour survolent la région et même un volcan isolé peut constituer un risque pour les avions.
L’AVO a débuté en 1988 avec des stations de surveillance sur le Mt. Redoubt, le Mt. Spurr, l’Augustine et le Katmai, mais le réseau de surveillance s’est développé au fil du temps. Les capteurs utilisés par les volcanologues pour étudier les volcans et essayer de prévoir les éruptions sont semblables à ceux utilisés pour détecter les séismes, mais ils doivent être très proches du volcan pour détecter la moindre activité sismique avant une éruption. Ainsi, les scientifiques qui installent ou assurent la maintenance des équipements utilisent un hélicoptère pour s’approcher de la zone où ils installeront les équipements dans un local en fibre de verre.
Certains sites sont plus faciles que d’autres. L’Augustine est relativement facile à visiter, tandis que des volcans comme L’Iliamna et le Mont Spurr sont plus difficiles à approcher sur le plan logistique.
Le 30ème anniversaire de l’Observatoire des Volcans d’Alaska coïncide avec le centenaire du Parc National du Katmai. Le parc a été créé en 1918 pour protéger une zone dévastée par l’éruption de Novarupta, la plus grande éruption volcanique du 20ème  siècle. Des retombées de cendre ont affecté l’Ile Kodiak pendant 60 heures, avec une couche de 30 centimètres. Le nuage de cendre s’est étendu jusqu’à Puget Sound dans l’État de Washington trois jours après le début de l’éruption et a fait chuter la température moyenne d’environ 2 degrés Fahrenheit (1,1°C) dans l’hémisphère nord pendant plus d’un an.
Les chercheurs de l’Alaska Volcano Observatory surveillent également d’autres sites volcaniques dans l’Etat. Ils effectuent des cartographies géologiques des volcans d’Alaska dans le but de comprendre le comportement de ces volcans dans le passé, et d’essayer de prévoir ce qu’ils vont faire dans le futur. Ainsi, sur la Péninsule du Kenai, on peut creuser un trou ou regarder une coupe géologique le long d’une route et détecter des couches de cendre du Redoubt ou de l’Augustine …
L’émergence de nouvelles technologies a permis d’améliorer la surveillance volcanique. L’AVO a installé un capteur de gaz en continu au sommet de l’Augustine – le seul en Alaska – et espère étendre cette technologie dans les années à venir. L’imagerie par satellite a également contribué de manière significative à la détection des nuages de gaz. Les scientifiques commencent également à explorer les volcans en utilisant des drones. Comme l’a dit un chercheur: « Les choses changent constamment ».
Source: Peninsula Clarion.

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The Alaska Volcano Observatory (AVO) is one of the structures I am in touch with to get the latest news about volcanic activity around the world. AVO regularly sends me e-mails when something unusual happens in the Aleutians and elsewhere in the State.

This year, the Alaska Volcano Observatory marks its 30th anniversary. The Observatory  is a collaborative effort between the University of Alaska Fairbanks, the U.S. Geological Survey and the Alaska Division of Geological and Geophysical Surveys.

About 90 volcanoes have erupted in Alaska in the last 10,000 years, recently enough to be considered active. The observatory essenially monitors the volcanoes which are close to people or travel routes.

AVO had only existed for about a year when Mt. Redoubt erupted in 1989. That eruption is often noted because of the near-tragedy of a jet plane flying from Tokyo to Amsterdam via Anchorage, which went briefly into freefall as it flew too close to the ash cloud from the erupting volcano and its engines shut down. Since then, planes have been careful to take volcanic eruptions into account. The observatory’s monitor network along the Aleutian chain volcanoes may not necessarily be applicable for nearby residents, but it is important for air traffic. As many as 50,000 people a day are flying those routes, so even a remote volcano may pose a risk to those flights.

The observatory started out with monitoring stations on Mt. Redoubt, Mt. Spurr, Mt. Augustine and Katmai, but has grown its network over time. The sensors the volcanologists use to study volcanoes and predict eruptions are very similar to the sensors used to detect earthquakes, but they have to be very close to the volcano to detect the subtle seismic activity before an eruption. So the scientists installing or maintaining equipment will fly a helicopter to the volcanoes and look for an area to mount the equipment and a fiberglass hut to house it.

Some sites are easier than others. Mt. Augustine is a relatively easy to site for the researchers, while volcanoes like Mt. Iliamna and Mt. Spurr are more logistically challenging.

The Alaska Volcano Observatory’s 30th anniversary coincides with Katmai National Park’s centennial. The park was established in 1918 in part to protect an area on the Alaska Peninsula devastated by the eruption of Novarupta, the largest known volcanic eruption in the 20th century. Stretched over three days, ash rained down in Kodiak for 60 hours, burying the town in a foot of ash. The ash cloud stretched all the way to Puget Sound in Washington State three days after the eruption began and lowered the average temperatures by about 2 degrees Fahrenheit (1.1°C) in the Northern Hemisphere for more than a year.

The researchers at the Alaska Volcano Observatory do similar work with other volcanic sites around the State. The researchers do basic geological mapping of Alaskan volcanoes, with the goal of understanding what these volcanoes have done in the past, and what they will do in the future. On the Kenai Peninsula, one could go dig a hole or look at a road cut and see layers of Redoubt, Augustine…

The emergence of new technology has helped with monitoring as well. The Alaska Volcano Observatory keeps a continuous gas sensor at the summit of Mt. Augustine, the only one in Alaska, and hopes to expand that technology in the future. Satellite imaging has also helped significantly with detecting chemical dispersions. Scientists are also starting to explore volcanoes by using drones. As one researcher said: “Things are always changing.”

Source: Peninsula Clarion.

Mt Redoubt

Augustine

Vallée des 10 000 Fumées (Parc National du Katmai)

(Photos: C. Grandpey)

 

L’Observatoire des Volcans de l’Alaska // Alaska Volcano Observatory

drapeau-francaisDans le cadre du Mois de la Sensibilisation aux Volcans, l’Observatoire des Volcans d’Hawaii (HVO) – géré par l’USGS – a consacré un article à l’Observatoire des Volcans de l’Alaska (AVO).
Le rôle de cet observatoire est essentiel car l’Alaska possède le plus grand nombre de volcans de tous les États-Unis. Sur les 169 volcans actifs de ce pays, 90 se trouvent en Alaska. Les éruptions sont monnaie courante et certains volcans restent actifs, même s’ils ne sont pas forcément en éruption

L’éruption de l’Augustine en 1986 a mis l’accent sur la nécessité d’un système de surveillance des volcans en Alaska. Elle a également donné naissance à l’AVO, créé en 1988. L’Observatoire travaille en collaboration avec trois organismes: l’USGS, l’Institut de Géophysique de l’Université d’Alaska à Fairbanks et le département d’études géologiques et géophysiques de l’Alaska. Ces trois institutions sont en charge des observations, mais au final les bulletins d’alerte sont émis par l’USGS qui fédère et a la responsabilité de l’ensemble des rapports.
L’AVO n’a pas eu à attendre longtemps après sa création pour montrer son utilité. Le 14 décembre 1989, le Redoubt est entré en éruption. Le lendemain, le vol KLM 867, entre Amsterdam et Tokyo, avec à son bord 231 passagers, s’apprêtait à faire escale à Anchorage. Le Boeing a traversé le panache de cendre du Redoubt, avec pour effet immédiat la mise à l’arrêt de ses quatre moteurs. L’avion a fait une chute de plus de 3000 mètres, cinq minutes avant que les pilotes réussissent à redémarrer les moteurs et atterrir en toute sécurité à Anchorage. Les quatre moteurs ont dû être remplacés, avec des dégâts qui se sont élevés à environ 80 millions de dollars. L’éruption du Reboubt a continué jusqu’au début du mois de juin 1990.
Il existe une différence importante entre l’AVO en Alaska et le HVO à Hawaï. À Hawaï, les scientifiques se concentrent principalement sur les risques volcaniques au sol, tels que les coulées de lave, alors qu’en Alaska ils doivent gérer à la fois les risques terrestres et aériens. La zone de contrôle – et donc de responsabilité – de l’AVO est également beaucoup plus vaste que celle du HVO. Elle s’étend du sud-est de l’Alaska à Anchorage, le long de la péninsule de l’Alaska, et le long la chaîne des Aléoutiennes vers la péninsule du Kamchatka en Russie.
Néanmoins, l’AVO utilise des méthodes de surveillance volcanique semblables à celles employées par le HVO, avec des webcams, des stations sismiques, le GPS et la cartographie géologique. Le travail sur le terrain n’est pas évident en raison de l’environnement hostile de l’Alaska et de l’éloignement d’un grand nombre de volcans, de sorte que les données satellitaires sont essentielles et largement utilisées. Comme on l’a vu récemment à propos du Bogoslof (Iles Aléoutiennes), les rapports des pilotes d’aéronefs sont également des sources importantes d’information sur les volcans d’Alaska
Depuis sa fondation, l’AVO a fait d’énormes progrès dans la cartographie des volcans les moins connus de l’Alaska afin de mieux comprendre leur histoire et leur potentiel éruptif. Certains des volcans éloignés des îles Aléoutiennes occidentales ont été instrumentés pour suivre leur activité et détecter les éruptions qui pourraient présenter un danger pour le trafic aérien. Il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine car bon nombre de volcans des Aléoutiennes – comme le Bogoslof – sont dépourvus d’équipements et il faut s’appuyer sur les stations sismiques voisines ou sur les rapports de pilotes pour suivre leur activité
L’AVO a développé des outils de haute technologie pour interpréter les données satellitaires susceptibles de détecter les panaches de cendre et les anomalies thermiques. Certains de ces outils ont été exportés vers Hawaï, où les scientifiques du HVO les utilisent pour améliorer leur surveillance des volcans Kilauea et Mauna Loa.
Source: USGS / HVO.

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drapeau-anglaisAs part of Volcano Awareness Month, the USGS Hawaiian Volcano Observatory (HVO)has dedicated an article to the Alaska Volcano Observatory (AVO).

The role of this observatory is essential as Alaska has the largest number of volcanoes of all the United States. Of the nation’s 169 active volcanoes, 90 are located in Alaska. Eruptions there are common and some volcanoes are in a semi-constant state of low-level activity.

The 1986 eruption of Augustine volcano emphasized the need for volcano monitoring and research in Alaska. It also prompted the establishment of AVO which was founded in 1988. The observatory is a partnership between three organizations: USGS, the Geophysical Institute of the University of Alaska Fairbanks, and the Alaska Division of Geological and Geophysical Surveys. These three groups contribute to observatory operations, although hazards notifications are issued by the USGS, which has federal responsibility for such declarations.

AVO did not have to wait long after its establishment for showing its utility. On December 14th, 1989, Redoubt volcano erupted. The next day, KLM flight 867, carrying 231 passengers from Amsterdam to Tokyo with a stop in Anchorage, flew through a Redoubt ash plume, causing all four engines to fail. The aircraft dropped more than 3 km in altitude within five minutes before the flight crew managed to restart the engines and land the plane safely in Anchorage. All four engines on the aircraft had to be replaced, with damages totaling about $80 million. The Redoubt eruption continued through early June 1990.

There is a significant difference between AVO in Alaska and HVO in Hawaii. In Hawaii, the scientists focus primarily on ground-based volcanic hazards such as lava flows, whereas Alaska has both ground and airborne concerns. AVO’s area of responsibility is also much broader than that of HVO, extending from southeast Alaska to Anchorage, along the Alaska Peninsula and then out the chain of Aleutian Islands towards Russia’s Kamchatka Peninsula—a distance of over 3000 km!

Nevertheless, AVO uses volcano monitoring methods similar to those employed by HVO, including webcams, seismic and GPS stations, and geological mapping. Ground-based monitoring and research field work are considerable challenges owing to Alaska’s harsh environment and the remoteness of so many volcanoes, so satellite data are used extensively. As we recently saw it about Bogoslof, aircraft pilot reports are also important sources of information about Alaskan volcanoes

Since its founding, AVO has made tremendous strides in mapping the largely unknown volcanoes of Alaska to better understand their eruptive histories and future eruptive potential. Even some of the remote volcanoes of the western Aleutian Islands have been instrumented to track unrest and detect eruptions that might be hazardous to aircraft.

AVO has also developed state-of-the-art tools for viewing the abundance of available satellite observations that can detect ash plumes and thermal anomalies. Some of these tools have been exported to Hawaii, where HVO scientists use them to enhance their monitoring of Kilauea and Mauna Loa volcanoes.

Source : USGS / HVO.

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L’Iliamna et les volcans de Cook Inlet (Source: AVO)

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Volcan Iliamna et glaciers.

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Vue du Redoubt.

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Vue de l’Augustine.

(Photos: C. Grandpey)

L’AVO travaille sur le volcan Okmok (Ile Umnak / Aléoutiennes / Alaska) // AVO is working on Okmok volcano (Umnak Island / Aleutians / Alaska)

drapeau-francaisAujourd’hui, de nouvelles technologies sont utilisées pour mieux comprendre les volcans et, si possible, savoir ce que cachent leurs entrailles. La tomographie muonique a récemment été utilisée par les Japonais pour visualiser la structure interne de volcans comme le Mt Asama, le Mt Iwate ou encore le Mt Satsuma-Iojima. Les scientifiques français ont également utilisé la tomographie muonique dans le projet DIAPHANE sur le volcan de la Soufrière à la Guadeloupe. Des équipes du CNRS ont installé des capteurs de muons cosmiques sur les flancs du volcan. J’ai écrit sur ce blog plusieurs notes à ce sujet entre novembre 2015 et juillet 2016
Cet été, des scientifiques de l’Alaska Volcano Observatory (AVO) se sont rendus sur le volcan Okmok, sur l’île Umnak dans les Aléoutiennes, dans le but de réaliser une image de l’intérieur de ce volcan. Au cours de l’été 2015, l’équipe avait installé un ensemble de sismomètres sur et autour du volcan. Comme les sismomètres mesurent la vitesse à laquelle se déplacent les ondes sismiques à travers la terre, les scientifiques peuvent avoir une idée du type de matériaux à l’intérieur de l’Okmok. En effet, les ondes sismiques se propagent plus vite à travers les roches denses et plus lentement à travers des éléments liquides comme le magma et l’eau.
Des travaux antérieurs ont révélé qu’il y avait une chambre magmatique peu profonde sous l’Okmok. Les nouvelles données aideront à savoir s’il y a d’autres chambres plus profondes dans la croûte. Elles pourraient également aider les scientifiques à comprendre les éruptions futures.
En 2008, Okmok a connu un nouveau type éruptif, différent de ceux du passé, et les scientifiques ont été pris au dépourvu. Les dernières observations – avec une image de la structure profonde du volcan – pourraient apporter des explications sur cette éruption inhabituelle et donner plus d’informations sur les éruptions futures.
A côté de l’Okmok, les scientifiques de l’AVO étudient également le Cleveland, et concentrent leurs efforts sur l’activité tectonique à Unalaska.
Ces observations permettront une approche plus complète de l’environnement sismique dans les Aléoutiennes.
Source: Alaska Volcano Observatory.

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drapeau-anglaisToday, new technologies are being used to better understand volcanoes and, if possible, know what their inner parts look like. Muon tomography has recently been used by the Japanese to visualize the internal structure of volcanoes like Mt Asama, Mt Iwate or Mt Satsuma-Iojima. French scientists have also used muon tomography in the DIAPHANE project on the Soufriere volcano in Guadeloupe. CNRS teams installed cosmic muon sensors on the flanks of the volcano. I have written several notes about this technology between November 2015 and July 2016

This summer, scientists from the Alaska Volcano Observatory (AVO) have visited Okmok volcano on Umnak Island in the Aleutians with the aim to create an image of the inside of this volcano. Last summer, the team set out an array of seismometers on and around the volcano. As the seismometers measure the speed at which seismic waves travel through the earth, scientists can get an idea of what kind of material might make up the inside of Okmok. Seismic waves travel faster through dense rock, and slower through liquids like magma and water.

Previous work revealed there was a shallow magma chamber. The new data will help to know if there are other chambers deeper in the crust. It could also help scientists understand future eruptions.

In 2008, Okmok erupted in an entirely new way, breaking a historical pattern and surprising scientists. The team’s latest observations – with an image of the deeper structure – might shed more light on that unusual eruption and give more information about future eruptions..

Beside Okmok, AVO is also studying Mount Cleveland, and measuring tectonic activity on Unalaska.

These observations will allow to create a more complete picture of the seismic environment in the Aleutians.

Source: Alaska Volcano Observatory.

Okmok

Vue du cratère de l’Okmok (Photo: USGS / Alaska Volcano Observatory)