Nouvelle éruption de l’Anak Krakatau (Indonésie) // New eruption of Anak Krakatau (Indonesia)

Comme cela se produit de temps en temps, l’Anak Krakatau est entré en éruption le 10 juin 2023, avec une colonne de cendres de 3 kilomètres de hauteur. Le volcan a connu au moins sept épisodes éruptifs depuis le 9 juin.
Le dernier événement a été le plus long depuis l’effondrement de l’Anak Krakatau qui a provoqué un tsunami meurtrier en 2018. Depuis cet événement qui a causé la mort de 430 personnes, le volcan n’a plus qu’un quart de sa taille d’origine.
Aucune victime n’a été signalée lors de la dernière éruption du 10 juin et aucun ordre d’évacuation n’a été émis. Le village le plus proche est à 16 km.
Le niveau d’alerte 2 (sur une échelle de quatre niveaux) est maintenu depuis 2018.
Source : CVGHM.

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As this happens from time to time, Anak Krakatau erupted on June 10th, 2023, spewing ash as high as 3 kilometers above the summit. The volcano has erupted at least seven times since June 9th.

The last event was the longest eruption since the collapse of Anak Krakatau that caused a deadly tsunami in 2018. Since that event that caused the death of 430 people, the volcano is now only about a quarter of its original size.

There were no casualties reported in the latest eruption and no evacuation order was issued. The nearest settlement is 16 km away.

Alert level 2 (on a scale of four levels) has remained in place since 2018.

Source : CVGHM.

Vue de l’éruption du 10 juin 2023 (Source: CVGHM)

Retour sur l’éruption du Kilauea (Hawaii) en 2018 // Back to the Kilauea eruption (Hawaii) in 2018

Dans son article hebdomadaire « Volcano Watch », l’Observatoire de Volcans d’Hawaii – le HVO – rappelle au public les principaux moments de l’éruption du Kilauea en 2018. Il y a cinq ans, l’activité volcanique a radicalement changé lorsque le magma a pénétré dans la partie inférieure de la zone de rift est – Lower East Rift Zone (LERZ).
Les événements de 2018 ont mis fin à l’éruption du Pu’uO’o qui durait depuis 35 ans, ainsi qu’à l’éruption sommitale qui durait depuis 10 ans. Le lac de lave sommital s’est vidangé, tout comme une partie du magma stocké à faible profondeur sous le sommet, ce qui a provoqué un effondrement et un affaissement progressif du plancher de la caldeira sommitale.
Tout a commencé le 30 avril 2018, lorsque le plancher du cratère du Pu’uO’o s’est effondré au moment où le magma a commencé à migrer vers aval. Au cours des jours suivants, les données sismiques et de déformation ont permis de suivre la progression du dike dans l’East Rift Zone.
La première éruption dans la LERZ en 58 ans a commencé le soir du 3 mai lorsqu’une fissure s’est ouverte dans la subdivision des Leilani Estates. En fin de journée le 4 mai, six fissures s’étaient ouvertes dans la LERZ et un séisme de M 6,9 a secoué la côte sud de la Grande Île.
Le niveau du lac de lave sommital a commencé à baisser lorsque le magma a migré vers la LERZ, et des pans du cratère sont tombées dans le lac, déclenchant de petits événements explosifs. Le Parc national des volcans d’Hawaï a fermé ses portes au public le 11 mai et le personnel de l’Observatoire a quitté ses bureaux le 16 mai en raison de l’augmentation des explosions accompagnées de panaches de cendres, de l’activité sismique et des dégâts subis par les bâtiments.
Cependant, du début mai à la fin août, le personnel de l’Observatoire a maintenu une présence sur le terrain 24 heures sur 24 et l’analyse des données pour surveiller l’éruption et communiquer tout changement au public et aux autorités chargées de la sécurité.
L’éruption de 2018 a été la plus destructrice des 200 dernières années à Hawaii, avec l’ouverture de 24 fissures couvrant une superficie de plus de 35 kilomètres carrés, et l’ajout de 3,5 kilomètres carrés de nouvelles terres au-delà de l’ancien littoral.
Plus de 700 structures et quelque 50 km de routes ont été recouvertes par la lave, avec l’évacuation de nombreux habitants. Les émissions de gaz ont atteint les niveaux les plus élevés jamais enregistrés sur le Kilauea et ont affecté une grande partie de l’État d’Hawaï et des régions aussi éloignées que l’île de Guam.
La zone sommitale du Kilauea a subi 62 événements d’effondrement au cours de l’éruption. Chacun de ces événements quasi quotidiens a libéré une énergie à peu près équivalente à un séisme de M 5,3. Les secousses ont endommagé les structures voisines, ainsi que les routes et les infrastructures du Parc national, ainsi que l’ancien bâtiment du HVO. Les retombées de cendres volcaniques générées par les explosions de mai et les émissions de gaz ont également eu un impact sur les zones sous le vent dans le district de Ka’u.
Une politique est en cours pour venir en aide aux localités de la Grande Île touchées par l’éruption de 2018 et pour reconstruire l’Observatoire. La loi de 2019 – Additional Supplemental Appropriations for Disaster Relief Act (H.R. 2157) – sur les crédits accordés en cas de catastrophe a permis à l’Observatoire de renforcer ses capacités de surveillance des éruptions et d’améliorer la recherche pour mieux comprendre les volcans hawaiiens.
L’Observatoire dispose désormais d’équipements de pointe pour analyser la sismicité, les déformations du sol, les gaz, la gravité, les niveaux des lacs de lave et les fluctuations de la surface. Du matériel de laboratoire permettant d’analyser les caractéristiques physiques et chimiques des échantillons de cendres, de scories et de lave, et donc de fournir des informations sur les processus éruptifs, a également été acquis grâce à la loi de 2019
De nouvelles recherches effectuées sur le Kilauea ont permis d’améliorer la compréhension du système d’alimentation et la structure magmatique du volcan, son passé éruptif et les risques associés.
Depuis 2018, l’Observatoire des Volcans d’Hawaii a eu l’occasion d’appliquer les leçons apprises en 2018 au cours de plusieurs éruptions sommitales du Kilauea et au cours de la première éruption du Mauna Loa depuis 38 ans.
Source : USGS/HVO.

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  In its weekly article « Volcano Watch », the Hawaiian Volcano Observatory (HVO) reminds the public of the main moments of the Kilauea 2018 eruption. Five years ago, volcanic activity at Kilauea dramatically changed when magma intruded into the Lower East Rift Zone (LERZ).

The 2018 events ended the 35-year-long Pu’uO’o eruption, along with the 10-year summit eruption. The summit lava lake drained, as did some of the shallow magma stored beneath the summit, which in turn triggered collapse and gradual caving of the summit caldera floor.

The sequence of events began on April 30th, 2018, when the Pu’uO’o crater floor collapsed as magma began intruding downrift. Over the next several days seismic and deformation data tracked the dike as it migrated underground farther down the East Rift Zone.

The first LERZ eruption in 58 years began on the evening of May 3rd when a fissure opened in the Leilani Estates subdivision. By the end of May 4th, six fissures had opened in the LERZ and an M 6.9 earthquake struck the south coast of the Big Island.

The summit lava lake level began to drop as magma moved into the LERZ, and sections of the unsupported crater walls fell into the lake, triggering small explosive events. Hawai‘i Volcanoes National Park closed to the public on May 11th, and Hawaiian Volcano Observatory staff vacated its office on May 16th due to increased ash explosions, seismic activity and building damage.

However, from early May to late August, the observatory staff maintained a 24-hour field presence and data watch to monitor the eruption and communicate any changes to the public and emergency authorities.

The 2018 eruption was the most destructive over the past 200 years in Hawaii, with 24 fissures covering an area of over 35 square kilometers, including the addition of 3.5 square kilometers of new land beyond the old coastline.

More than 700 structures and about 50 km of roads were covered, displacing many residents. Gas emissions were at the highest levels ever recorded at Kilauea and impacted much of the State of Hawaii and areas as far away as Guam.

The summit region experienced 62 total collapse events during the eruption. Each of these near-daily occurrences released energy roughly equivalent to an M 5.3 earthquake. Shaking from these events caused damage to nearbystructures, along with Hawaii Volcanoes National Park roads and infrastructure, and the former Hawaiian Volcano Observatory building. Volcanic ashfall from explosions in May, and gas emissions, also impacted downwind communities in the District of Ka’u..

Recovery efforts are still underway for Big Island communities impacted by the 2018 eruption, and for the observatory. The Additional Supplemental Appropriations for Disaster Relief Act of 2019 (H.R. 2157) has provided new opportunities for the observatory to bolster monitoring and eruption response abilities and is supporting research that will help to better understand Hawaiian volcanoes.

Some of the observatory’s new monitoring capabilities include cutting edge field equipment for tracking seismicity, ground deformation, gas, gravity, lava lake levels and surface changes. Lab equipment that can analyze physical and chemical characteristics of ash and cinder and lava samples, providing insights on eruptive processes, has also been acquired due to the supplemental funding.

New research has also been taking place at Kilauea to help improve the understanding of the volcano’s magma plumbing system and structure, eruptive past and hazards.

In the years since 2018, the Observatory has had the opportunity to apply lessons learned during 2018 to several Kilauea summit eruptions and the first Mauna Loa eruption in 38 years.

Source : USGS / HVO.

Crédit photo: USGS / HVO

Nouvelles découvertes sur les volcans des Comores // New discoveries on Comoros volcanoes

Un jour de 2018, un visiteur de mon blog m’a contacté pour me demander ce qui se passait à Mayotte. Sa fille, médecin à l’hôpital, était inquiète car l’île était régulièrement secouée par des séismes qui provoquaient des crises d’angoisse chez les patients venus la consulter. En fait, l’île de Mayotte connaissait une crise sismique inédite qui a fait se poser beaucoup de questions au monde scientifique. Personne ne connaissait vraiment la cause des secousses. Ce n’est que plusieurs mois plus tard que le navire de recherche Marion Dufresne arriva enfin sur zone. Les scientifiques à bord se rendirent compte que la source de la sismicité se trouvait au fond de l’océan, à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Mayotte. Un énorme volcan sous-marin venait d’apparaître sur le plancher océanique, avec d’abondantes émissions de lave. La vidange de la chambre magmatique provoquant un affaissement de la caldeira, l’île de Mayotte basculait vers l’Est, accentuant l’angoisse au sein de la population.

En 2018, au moment de ces événements, on pensait que l’archipel des Comores, dont fait partie Mayotte, était d’origine volcanique, potentiellement liée à un point chaud. Or, cette hypothèse a été démentie par les récentes études sur la région. Elles ont permis d’acquérir de nouvelles données permettant de mieux caractériser la nature de la croûte océanique dans cette zone. Les mesures recueillies ont permis d’établir que le volcanisme des Comores n’est certainement pas lié à une activité de point chaud. Elles mettent en lumière la complexité de la croûte terrestre dans la zone, et notamment la présence d’une très ancienne croûte océanique, d’environ 170 millions d’années.

Les dernières données révèlent la présence d’un immense corridor volcanique s’étendant tout le long de l’archipel des Comores, jusqu’à Madagascar. Plus de 2 200 volcans sous-marins ont été identifiés sur une zone de 200 kilomètres de large et 600 kilomètres de long. Ces volcans semblent s’aligner au niveau de la jonction entre les plaques tectoniques Somalie et Lwandle. En plus du nouveau volcan, siège de la dernière éruption, les scientifiques pensent qu’il y a eu plusieurs épisodes volcaniques récents le long de ce corridor. En conséquence, l’archipel des Comores serait un haut lieu d’activité volcanique, ce qui n’avait pas été imaginé jusqu’à présent.

Comme à l’accoutumée, ces observations sont post-éruptives. Personne n’avait anticipé le réveil du volcan sous-marin à l’est de Mayotte. Les dernières découvertes permettront-elles de prévoir la prochaine éruption de ce volcan ? A voir !

Source : Futura Sciences.

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One day in 2018, a visitor to my blog contacted me to ask me what was happening in Mayotte. His daughter, a doctor at the hospital, was worried because the island was regularly shaken by earthquakes which caused anxiety among the patients who came to consult her. In fact, the island of Mayotte was experiencing an unprecedented seismic crisis which raised many questions in the scientific world. No one really knew what caused the tremors. It was only several months later that the research vessel Marion Dufresne finally arrived in the area. The scientists on board realized that the source of the seismicity was at the bottom of the ocean, about fifty kilometers east of Mayotte. A huge underwater volcano had just appeared on the ocean floor, with profuse lava emissions. The draining of the magma chamber was also causing a subsidence of the caldera, so that the island of Mayotte was tilting eastward, accentuating the anxiety within the population.
In 2018, at the time of these events, it was thought that the Comoros archipelago, of which Mayotte is a part, was of volcanic origin, potentially linked to a hot spot. However, this hypothesis has been contradicted by recent studies of the region. They have made it possible to acquire new data to better characterize the nature of the oceanic crust in this area. The measurements established that the volcanism of the Comoros was certainly not linked to hot spot activity. They highlighted the complexity of the earth’s crust in the area, and in particular the presence of a very old oceanic crust, around 170 million years old.
The latest data reveal the presence of a huge volcanic corridor extending all along the Comoros archipelago, as far as Madagascar. More than 2,200 submarine volcanoes have been identified over an area 200 kilometers wide and 600 kilometers long. These volcanoes appear to line up at the junction between the Somalia and Lwandle tectonic plates. In addition to the new volcano, the site of the last eruption, scientists believe there have been several recent volcanic episodes along this corridor. As a result, the Comoros archipelago is probably a focus of volcanic activity, which had not been imagined until now.
As usual, these observations are post-eruptive. No one had anticipated the awakening of the underwater volcano east of Mayotte. Will the latest discoveries help predict the next eruption of this volcano? Not so sure !
Source: Futura Sciences.

Carte montrant les volcans sous-marins le long de la limite entre les plaques Somalie et Lwandle, Geoscience Proceedings.

Le dioxyde de soufre du Mauna Loa (Hawaii) // Mauna Loa’s sulphur dioxide (Hawaii)

Lorsque le Mauna Loa est entré en éruption en novembre 2022, l’une des principales préoccupations des scientifiques du HVO a été de savoir quelle direction prendrait la lave. Les gaz émis ont été un autre souci pour les scientifiques. Comme cela se passa au cours de toutes les éruptions, des tonnes de gaz ont été émises par les bouches actives pendant l’éruption du Mauna Loa.
En général, les gaz volcaniques émis lors des éruptions comprennent de la vapeur d’eau, du dioxyde de carbone (CO2) et du dioxyde de soufre (SO2). Les quantités de SO2 émis par un volcan sont un paramètre important car elles peuvent donner une idée du débit effusif et de la quantité de vog – brouillard volcanique – susceptible d’affecter les zones sous le vent. Les scientifiques du HVO mesurent les émissions de dioxyde de soufre à l’aide d’un spectromètre ultraviolet monté sur un véhicule qu’ils conduisent jusque sous le panache volcanique.
Sur le Kilauea, les alizés ont tendance à envoyer le panache du sommet dans une seule direction. C’est pourquoi un réseau permanent de spectromètres a été mis en place pour mesurer le SO2 sur le volcan, et il n’est pas nécessaire de beaucoup se déplacer dans un véhicule. Malgré tout, le déplacement avec un véhicule sur la Chain of Craters Road pour l’éruption du Pu’uO’o et sur la route 130 pour l’éruption dans la Lower East Rift Zone en 2018 a permis à l’Observatoire de mesurer le panache émis par les sites éruptifs du Kilauea et poussé par les alizés.
Le Mauna Loa culmine à une altitude beaucoup plus élevée que le Kilauea et connaît des régimes de vent différents. Les vents ont été très variables lors de la dernière éruption. Parfois, les mesures des panaches à haute altitude peuvent être effectuées relativement facilement en dirigeant un avion ou un hélicoptère sous le panache. S’agissant du Mauna Loa, le panache contenait non seulement de fortes concentrations de gaz, mais également des particules, comme les cheveux de Pelé, qui pourraient nuire à un avion volant en dessous.
Au cours de l’éruption de deux semaines du Mauna Loa, les vents ont emporté le panache dans de nombreuses directions, notamment vers la Saddle Road, Ocean View, Pāhala, Puna, Hilo, Kailua-Kona et Captain Cook. Il a donc fallu que l’équipe scientifique parcoure environ 4 800 km ! En fin de compte, tous ces trajets ont porté leurs fruits car les scientifiques ont réussi à obtenir des mesures sur 10 jours. Cela a permis au HVO d’informer le public et aux prévisionnistes d’alerter sur la présence de vog pendant l’éruption.
Le traitement préliminaire des données montre que le Mauna Loa a émis plus de deux millions de tonnes de dioxyde de soufre entre le 28 novembre et le 12 décembre. Cela ne prend pas en compte un important volume de SO2 émis lors l’ouverture de la fissure dans la caldeira sommitale pendant la nuit entre le 27 et le 28 novembre, phénomène montré par les images satellitaires. La lumière ultraviolette est nécessaire pour effectuer ces mesures à partir d’un véhicule, ce qui signifie qu’elles ne peuvent être réalisées que pendant la journée.
On estime que les émissions quotidiennes de SO2 ont varié de 200 000 à 500 000 tonnes par jour au début de l’éruption et ont été légèrement supérieures à 100 000 t/j les jours suivants. Le 8 décembre, les émissions ont chuté de manière significative avec seulement 30 000 t/j. Environ 2 000 t/j étaient émises le 10 décembre et, le 12 décembre les émissions n’étaient pratiquement pas détectables, même au sol, près du cône de la Fissure 3.
Ces valeurs sont semblables à celles enregistrées lors de l’éruption dans la Lower East Rift Zone du Kilauea en 2018, qui a également émis du dioxyde de soufre à raison d’environ 200 000 t/j pendant une partie de l’éruption. Le total de SO2 émis par l’éruption de 2018 était environ cinq fois supérieur à celui émis pendant la dernière éruption du Mauna Loa, en partie à cause de la durée plus longue de l’éruption.
Les émissions de dioxyde de soufre pendant l’éruption du Mauna Loa en 1984 atteignaient environ 100 000 à 200 000 t/j, comme l’ont révélé les données satellitaires. Cependant, la technologie utilisée à l’époque n’était pas aussi performante que les spectromètres modernes et a probablement sous-estimé les émissions. En 1984, elles étaient vraisemblablement semblables à celles de 2022.
Source : USGS / HVO.

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When Mauna Loa erupted in November 2022, one of the main concerns for HVO scientists was the lava and to know where it would flow. Another concern was the gases. As with all other volcanic eruptions, many tonnes of volcanic gases were emitted from the active vents during the Mauna Loa eruption.

Volcanic gases emitted during eruptions include water vapor, carbon dioxide (CO2) and sulfur dioxide (SO2). SO2 emission rates are a key parameter to measure because they can be used as a proxy for lava effusion rate and they dictate how much vog, or volcanic smog, there is downwind. HVO scientists measure sulfur dioxide emission rates using a vehicle-mounted ultraviolet spectrometer, which they drive beneath the plume.

At Kilauea, the trade winds tend to blow the summit plume in a single direction. This why a permanent array of spectrometers has been set up to measure SO2 on the volcano, and there is no need to drive a lot. Driving on Chain of Craters Road for the Pu’uO’o eruption and on Highway 130 for the 2018 Lower East Rift Zone eruption were the Observatory’s common means of measuring the plume in the trade wind direction for the Kilauea eruptive sites.

Mauna Loa, however, is at a much higher altitude than Kilauea and experiences different wind patterns. Winds were very variable during the eruption. Sometimes measurements of high-altitude plumes can be made relatively easily by flying an airplane or a helicopter beneath the plume instead of driving. But the Mauna Loa plume had not only high concentrations of gases, but also contained particles, like Pele’s hair, which could adversely affect an aircraft flying under it.

Over the course of the two-week eruption, the winds took the plume in many directions, including over Saddle Road, Ocean View, Pāhala, Puna, Hilo, Kailua-Kona and Captain Cook. This meant that the gas team had to drive about 4,800 km ! Ultimately, all the driving paid off and the scientists succeeded in measuring emission rates on 10 days. This allowed HVO to report these emission rates to the public and to vog forecasters during the eruption.

Preliminary data processing suggests that Mauna Loa emitted more than two million tonnes of sulfur dioxide between November 28th and December 12th. This does nott include a large volume of SO2 that satellite images show was emitted with the initial fissure opening between Nov.ember 27th and 28th. Ultraviolet light is needed to make these driving measurements, which means they can only be conducted during daylight hours.

Daily SO2 emission rates are estimated to have ranged from 200,000 to 500,000 tonnes per day early in the eruption and were just over 100,000 t/d lin the following days. By December 8th, emissions dropped significantly to only about 30,000 t/d. Only about 2,000 t/d were emitted on December 10th, and by December 12th emissions were essentially not detectable, even on the ground near the Fissure 3 cone.

These emission rates are very similar to those measured during the 2018 Lower East Rift Zone eruption of Kilauea, which also emitted sulfur dioxide at a rate of nearly 200,000 t/d for a portion of the eruption. The total SO2 emitted by the 2018 eruption was roughly five times more than Mauna Loa’s total, owing in part to the longer eruption duration.

Sulfur dioxide emission rates reported for the 1984 eruption of Mauna Loa were roughly 100,000 to 200,000 t/d, as revealed by satellite data. However, the technology used at the time was not as sophisticated as our modern spectrometers and likely underestimated those emission rates. So Mauna Loa’s 1984 SO2 emissions were probably similar to those in 2022.

Source : USGS / HVO.

Panaches de gaz pendant l’éruption du Mauna Loa en 2022 (Photos: HVO)