Dans son article hebdomadaire « Volcano Watch », l’Observatoire de Volcans d’Hawaii – le HVO – rappelle au public les principaux moments de l’éruption du Kilauea en 2018. Il y a cinq ans, l’activité volcanique a radicalement changé lorsque le magma a pénétré dans la partie inférieure de la zone de rift est – Lower East Rift Zone (LERZ).
Les événements de 2018 ont mis fin à l’éruption du Pu’uO’o qui durait depuis 35 ans, ainsi qu’à l’éruption sommitale qui durait depuis 10 ans. Le lac de lave sommital s’est vidangé, tout comme une partie du magma stocké à faible profondeur sous le sommet, ce qui a provoqué un effondrement et un affaissement progressif du plancher de la caldeira sommitale.
Tout a commencé le 30 avril 2018, lorsque le plancher du cratère du Pu’uO’o s’est effondré au moment où le magma a commencé à migrer vers aval. Au cours des jours suivants, les données sismiques et de déformation ont permis de suivre la progression du dike dans l’East Rift Zone.
La première éruption dans la LERZ en 58 ans a commencé le soir du 3 mai lorsqu’une fissure s’est ouverte dans la subdivision des Leilani Estates. En fin de journée le 4 mai, six fissures s’étaient ouvertes dans la LERZ et un séisme de M 6,9 a secoué la côte sud de la Grande Île.
Le niveau du lac de lave sommital a commencé à baisser lorsque le magma a migré vers la LERZ, et des pans du cratère sont tombées dans le lac, déclenchant de petits événements explosifs. Le Parc national des volcans d’Hawaï a fermé ses portes au public le 11 mai et le personnel de l’Observatoire a quitté ses bureaux le 16 mai en raison de l’augmentation des explosions accompagnées de panaches de cendres, de l’activité sismique et des dégâts subis par les bâtiments.
Cependant, du début mai à la fin août, le personnel de l’Observatoire a maintenu une présence sur le terrain 24 heures sur 24 et l’analyse des données pour surveiller l’éruption et communiquer tout changement au public et aux autorités chargées de la sécurité.
L’éruption de 2018 a été la plus destructrice des 200 dernières années à Hawaii, avec l’ouverture de 24 fissures couvrant une superficie de plus de 35 kilomètres carrés, et l’ajout de 3,5 kilomètres carrés de nouvelles terres au-delà de l’ancien littoral.
Plus de 700 structures et quelque 50 km de routes ont été recouvertes par la lave, avec l’évacuation de nombreux habitants. Les émissions de gaz ont atteint les niveaux les plus élevés jamais enregistrés sur le Kilauea et ont affecté une grande partie de l’État d’Hawaï et des régions aussi éloignées que l’île de Guam.
La zone sommitale du Kilauea a subi 62 événements d’effondrement au cours de l’éruption. Chacun de ces événements quasi quotidiens a libéré une énergie à peu près équivalente à un séisme de M 5,3. Les secousses ont endommagé les structures voisines, ainsi que les routes et les infrastructures du Parc national, ainsi que l’ancien bâtiment du HVO. Les retombées de cendres volcaniques générées par les explosions de mai et les émissions de gaz ont également eu un impact sur les zones sous le vent dans le district de Ka’u.
Une politique est en cours pour venir en aide aux localités de la Grande Île touchées par l’éruption de 2018 et pour reconstruire l’Observatoire. La loi de 2019 – Additional Supplemental Appropriations for Disaster Relief Act (H.R. 2157) – sur les crédits accordés en cas de catastrophe a permis à l’Observatoire de renforcer ses capacités de surveillance des éruptions et d’améliorer la recherche pour mieux comprendre les volcans hawaiiens.
L’Observatoire dispose désormais d’équipements de pointe pour analyser la sismicité, les déformations du sol, les gaz, la gravité, les niveaux des lacs de lave et les fluctuations de la surface. Du matériel de laboratoire permettant d’analyser les caractéristiques physiques et chimiques des échantillons de cendres, de scories et de lave, et donc de fournir des informations sur les processus éruptifs, a également été acquis grâce à la loi de 2019
De nouvelles recherches effectuées sur le Kilauea ont permis d’améliorer la compréhension du système d’alimentation et la structure magmatique du volcan, son passé éruptif et les risques associés.
Depuis 2018, l’Observatoire des Volcans d’Hawaii a eu l’occasion d’appliquer les leçons apprises en 2018 au cours de plusieurs éruptions sommitales du Kilauea et au cours de la première éruption du Mauna Loa depuis 38 ans.
Source : USGS/HVO.
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In its weekly article « Volcano Watch », the Hawaiian Volcano Observatory (HVO) reminds the public of the main moments of the Kilauea 2018 eruption. Five years ago, volcanic activity at Kilauea dramatically changed when magma intruded into the Lower East Rift Zone (LERZ).
The 2018 events ended the 35-year-long Pu’uO’o eruption, along with the 10-year summit eruption. The summit lava lake drained, as did some of the shallow magma stored beneath the summit, which in turn triggered collapse and gradual caving of the summit caldera floor.
The sequence of events began on April 30th, 2018, when the Pu’uO’o crater floor collapsed as magma began intruding downrift. Over the next several days seismic and deformation data tracked the dike as it migrated underground farther down the East Rift Zone.
The first LERZ eruption in 58 years began on the evening of May 3rd when a fissure opened in the Leilani Estates subdivision. By the end of May 4th, six fissures had opened in the LERZ and an M 6.9 earthquake struck the south coast of the Big Island.
The summit lava lake level began to drop as magma moved into the LERZ, and sections of the unsupported crater walls fell into the lake, triggering small explosive events. Hawai‘i Volcanoes National Park closed to the public on May 11th, and Hawaiian Volcano Observatory staff vacated its office on May 16th due to increased ash explosions, seismic activity and building damage.
However, from early May to late August, the observatory staff maintained a 24-hour field presence and data watch to monitor the eruption and communicate any changes to the public and emergency authorities.
The 2018 eruption was the most destructive over the past 200 years in Hawaii, with 24 fissures covering an area of over 35 square kilometers, including the addition of 3.5 square kilometers of new land beyond the old coastline.
More than 700 structures and about 50 km of roads were covered, displacing many residents. Gas emissions were at the highest levels ever recorded at Kilauea and impacted much of the State of Hawaii and areas as far away as Guam.
The summit region experienced 62 total collapse events during the eruption. Each of these near-daily occurrences released energy roughly equivalent to an M 5.3 earthquake. Shaking from these events caused damage to nearbystructures, along with Hawaii Volcanoes National Park roads and infrastructure, and the former Hawaiian Volcano Observatory building. Volcanic ashfall from explosions in May, and gas emissions, also impacted downwind communities in the District of Ka’u..
Recovery efforts are still underway for Big Island communities impacted by the 2018 eruption, and for the observatory. The Additional Supplemental Appropriations for Disaster Relief Act of 2019 (H.R. 2157) has provided new opportunities for the observatory to bolster monitoring and eruption response abilities and is supporting research that will help to better understand Hawaiian volcanoes.
Some of the observatory’s new monitoring capabilities include cutting edge field equipment for tracking seismicity, ground deformation, gas, gravity, lava lake levels and surface changes. Lab equipment that can analyze physical and chemical characteristics of ash and cinder and lava samples, providing insights on eruptive processes, has also been acquired due to the supplemental funding.
New research has also been taking place at Kilauea to help improve the understanding of the volcano’s magma plumbing system and structure, eruptive past and hazards.
In the years since 2018, the Observatory has had the opportunity to apply lessons learned during 2018 to several Kilauea summit eruptions and the first Mauna Loa eruption in 38 years.
Source : USGS / HVO.
Crédit photo: USGS / HVO