Glaciers en péril (1ère partie)// Glaciers at risk (part 1)

Les glaciers du monde entier fondent à un rythme très inquiétant, et les conséquences ne se limitent pas à la montée du niveau des océans ; cela modifie aussi en temps réel les cartes et les paysages. Les glaciers ne sont pas de simples blocs de glace immobiles ; la réalité est tout autre : ce sont des rivières de glace extrêmement sensibles aux variations de température. Dans mon livre Glaciers en Péril (2018), j’avais déjà alerté sur la situation des glaciers et du pergélisol à travers le monde. Un article publié sur le site Bolde a sélectionné 14 glaciers en voie de disparition. Voici quelques observations personnelles à propos de certains d’entre eux que j’ai survolés ou visités

Glacier Jakobshavn, Groenland
Le glacier Jakobshavn recule extrêmement vite et contribue de manière significative à la montée du niveau de la mer. Selon une étude du National Snow and Ice Data Center (NSIDC), le Jakobshavn perd environ 35 milliards de tonnes de glace chaque année. Cette perte d’eau contribue largement à l’élévation du niveau des océans. Le recul du glacier est si important qu’il modifie les cartes. En survolant le Groenland en 2017, j’ai rapidement compris les conséquences d’une fonte massive de la calotte glaciaire et des glaciers de l’île. Ce serait une catastrophe de grande ampleur.
L’une des causes de la fonte du glacier est l’infiltration d’eau océanique plus chaude sous la langue de glace, ce qui érode sa base, déstabilise la calotte glaciaire et accélère le processus de fonte. Ce phénomène est également observé en Antarctique, comme le montre le schéma ci-dessous.

Photo: C. Grandpey

Source: BAS

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Glacier Columbia, Alaska
En Alaska, j’ai visité le glacier Columbia à trois reprises et j’ai été impressionné à chaque fois par la rapidité de sa fonte. Elle est plus rapide que prévu. Situé dans la baie du Prince-William, ce glacier recule depuis les années 1980 et a perdu plus de la moitié de son épaisseur. Son recul modifie profondément le paysage et crée même de nouveaux chenaux dans le fjord, comme on peut le voir sur les images satellite de la NASA ci-dessous.
Ce qui rend le glacier Columbia particulièrement intéressant, c’est l’accélération de sa fonte durant les mois d’été. La hausse des températures entraîne une augmentation de la quantité d’eau de fonte, ce qui lubrifie la base du glacier et accélère son recul. Le glacier Columbia montre parfaitement que le réchauffement climatique n’est pas un problème futur ; c’est déjà une réalité.

Source: NASA

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Mer de Glace, France
J’ai écrit plusieurs articles sur la Mer de Glace, le plus grand glacier de France, car il rétrécit à un rythme alarmant, comme le confirment les indicateurs de niveau le long de l’escalier qui descend vers la grotte creusée chaque année dans la glace. La Mer de Glace a perdu plus de 120 mètres d’épaisseur au cours du siècle dernier.
Le réchauffement climatique et la diminution des chutes de neige expliquent le recul du glacier. La zone d’accumulation n’est plus suffisamment alimentée. De plus, la fonte du glacier expose davantage de roche, qui absorbe la chaleur et accélère le processus de fonte.

Photos C & G Grandpey

La Mer de Glace vue par la webcam

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Glacier Pasterze, Autriche
La route du Grossglockner menant au glacier Pasterze est l’une des plus belles d’Autriche. Le Pasterze est le plus grand glacier du pays. Je l’ai visité à deux reprises, dans les années 1980 et en 2020. Le changement du paysage y est à la fois spectaculaire et impressionnant. Le glacier a connu un recul considérable au cours des dernières décennies. Situé au pied du Grossglockner, le plus haut sommet d’Autriche, le Pasterze est une attraction touristique populaire. De ce fait, il permet de sensibiliser les visiteurs à l’accélération du réchauffement climatique. Des panneaux pédagogiques ont été installés sur la plateforme d’observation. Ils montrent où se trouvait le glacier par le passé.
Comme à la Mer de Glace, la hausse des températures et la diminution des chutes de neige expliquent le recul de Pasterze, la zone d’accumulation n’étant plus alimentée.

Photos: C. Grandpey

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Glacier Athabasca, Canada
Dans les Rocheuses canadiennes, le glacier Athabasca est – ou plutôt était – l’un des glaciers les plus accessibles d’Amérique du Nord. C’est aussi l’un de ceux qui reculent le plus rapidement, perdant plus de 5 mètres de glace chaque année. L’Athabasca a perdu plus de la moitié de son volume au cours du siècle dernier. Les repères le long de la route d’accès témoignent de la rapidité de son recul ces dernières années. Lors de ma première visite en 2006, j’ai pu marcher directement sur la glace. En 2014, cela n’était plus possible, une rivière de fonte empêchant d’aller plus loin.

Photos: C. Grandpey

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Glaciers around the globe are melting at an alarming rate, and it is not just causing sea levels to rise, it is actually changing the maps in real time and the landscapes too. Glaciers are not just massive, unmovable ice blocks ; the reality isdifferent : they are incredibly sensitive to temperature changes. In my book Glaciers en Péril (2018), I have already alerted to the situation of glaciers and the permafrost around the world. An article published on the website Bolde has chosen 14 glaciers that are disappearing. I have visited them and I am able to make some comments.

Jakobshavn Glacier, Greenland

Jakobshavn Glacier has been receding at an alarming pace, contributing significantly to global sea-level rise. According to a study by the National Snow and Ice Data Center (NSIDC), Jakobshavn has been losing around 35 billion tons of ice each year. This water has largely contributed to rising sea levels. The glacier’s retreat is so significant that it is altering maps. When I flew above Greenland in 2017, I quickly realised what would happen if the icecap and the glaciers on the island happened to melt. It would be a large-scale disaster.

One cause of the glacier’s melting is the warmer ocean water that is creeping underneath the glacier, eating away at its base. This makes the ice sheet unstable and speeds up the melting process.

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Columbia Glacier, Alaska

In Alaska, I have visited the Columbia Glacier three times and each time I was impressed at the rapidity of its melting. It is faster than anyone anticipated. Located in Prince William Sound, this glacier has been retreating since the 1980s and has lost over half its thickness. As the glacier recedes, it leaves behind a drastically altered landscape and even opens up new channels in the fjord. This not only affects the local ecosystem but also has broader implications for sea-level rise.

What makes Columbia Glacier particularly interesting is how its melting accelerates during the summer months. Warmer temperatures lead to more meltwater, which in turn lubricates the glacier’s base and speeds up its retreat. The Columbia Glacier is a vivid indicator that global warming is not a future problem; it is happening now.

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Mer de Glace, France

I have written several posts about Mer de Glace, France’s largest glacier because it is is shrinking at an alarming rate, as shown by the level indicators posted along the staircase that goes down to the ice cave. Mer de Glace has lost over 120 meters in thickness in the last century.

Warmer temperatures and reduced snowfall account for the glacier’s retreat. Moreover, as the glacier melts, it exposes more rock, which absorbs heat and accelerates the melting process.

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Pasterze Glacier, Austria

The Grossglockner Road road leading to Pasterze Glacier is one of the most beautiful in Austria. Pasterze is the largest glacier of the country. I visited twice, in the 1980s and in 2020. The change in the landscape was both spectacular and impressive. The glacier has been retreating dramatically over the past several decades. Situated at the foot of the Grossglockner, Austria’s highest mountain, Pasterze is a popular tourist attraction. As such, it can alert visitors to the racceleration of global warming. The glacier’s retreat is so significant that it’s altering the maps of the area. Educational panels have been set up on the viewing platform that allows to see where the glacier was in the past.

Like at Mer de Glace, rising temperatures and less snowfall account for Pasterze’s retreat as the accumulation zone is no longer fed.

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Athabasca Glacier, Canada

In the Canadian Rockies, Athabasca Glacier is one of the most accessible glaciers in North America. Iy is also one of the fastest-receding, losing more than 5 meters of ice each year. Athabasca has lost over half its volume in the last century. The landmarks along the access road show how fast the glacier has been retreating in the past years. When I fist visited it in 2006, one could walk directly on the ice. In 2014, this was no longer possible as a melt river prevented me from going any further.

Source : Bolde via Yahoo News.

Dernières nouvelles du Mont Rainier (Etats Unis) // Latest news of Mount Rainier (United States)

Dans un message reçu le 25 août 2025, l’Observatoire Volcanologique des Cascades (CVO) explique que l’activité sismique sur le mont Rainier (État de Washington) est revenue à la normale, après l’essaim qui avait débuté le 8 juillet 2025. Le niveau d’alerte volcanique et la couleur de l’alerte aérienne sont restés respectivement à NORMAL et VERT tout au long de l’essaim, car l’activité était liée au système hydrothermal du volcan et ne justifiait donc pas une modification des niveaux d’alerte. Au cours de l’essaim, le CVO a enregistré plus de 1 350 événements, ainsi que des milliers d’autres, trop faibles pour être localisés. La profondeur moyenne des séismes était d’environ 4,5 km sous le sommet du volcan. Le séisme le plus significatif de l’essaim a atteint M2,42 le 11 juillet 2025.
Lorsque l’essaim a commencé, il a rapidement atteint une fréquence maximale d’environ 40 événements par heure, avant de décliner au cours des semaines suivantes. Il se peut que les processus hydrothermaux soupçonnés d’être à l’origine de l’essaim se poursuivent à des niveaux trop faibles pour générer une sismicité détectable. Par conséquent, il est peu probable que l’activité sismique sous le volcan augmente dans les jours ou les mois à venir.
De plus, en coordination avec le Parc national du Mont Rainier, les scientifiques du CVO ont effectué une étude des gaz sur le volcan par hélicoptère le 4 août 2025. Les résultats montrent que la composition et le volume d’émission des gaz par les bouches actives n’ont pas varié par rapport aux mesures précédentes. De même, le réseau géodésique n’a enregistré aucune inflation ou déflation inhabituelle du volcan pendant l’essaim sismique.

L’Observatoire Volcanologique des Cascades fournit des informations complémentaires sur le Mont Rainier qui est un stratovolcan actif recouvert de glace. Il est situé à environ 73 km au sud-est de Tacoma et à 100 km au sud-sud-est de Seattle.

Les phénomènes les plus dangereux sur le mont Rainier sont les lahars, dont beaucoup ont atteint les basses terres du Puget Sound, aujourd’hui densément peuplées. Les autres risques incluent les retombées de cendres, les coulées pyroclastiques et les coulées de lave.

Photos: C. Grandpey

Le mont Rainier est considéré comme un volcan à très haut risque par le Système national d’alerte précoce (NVEWS) de l’USGS. Il dispose d’un vaste réseau de surveillance.
A part quelques exceptions météorologiques ; la totalité des lahars se sont formés lors d’éruptions. Aucune preuve physique ne permet de confirmer une éruption signalée – mais très controversée – en 894. Il n’existe pas, non plus, de confirmation d’éruptions qui auraient eu lieu aux 18ème et 19ème siècles. L’éruption la plus récente dont les preuves géologiques sont solides remonte à environ 1 000 ans.

Photo: C. Grandpey

Il convient de noter que, comme ailleurs dans le monde, les glaciers du mont Rainier fondent rapidement. Cela signifie que le risque de lahars destructeurs provoqués par une activité éruptive diminue avec le temps.

Couloir de lahar sur le Mt Rainier (Photo: C. Grandpey)

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In a message sent to me on 25August 2025, the Cascades Volcano Observatory (CVO) explains that seismic activity at Mount Rainier (Washington State) has returned to normal rates of seismicity, after the earthquake swarm that began on July 8, 2025.  The Volcano Alert Level and Aviation Color Code for the volcano remained at NORMAL/GREEN throughout the swarm, as the activity was related to the volcano’s hydrothermal system. The swarm resulted in over 1,350 events and thousands of additional earthquakes too small to locate. The average depth of the earthquakes was about 4.5 km beneath the summit of the volcano. The largest earthquake of the swarm reached M2.42 on July 11, 2025.

When the swarm began, it quickly reached a maximum rate of about 40 earthquakes per hour. Over the next several weeks, the rate decreased. The hydrothermal processes that are believed to have caused the swarm may be continuing at levels too small to generate detectable seismicity. Therefore, there is a small chance of brief increases in seismic activity under the volcano in future days to months.

Additionally, in coordination with Mount Rainier National Park, CVO scientists conducted a helicopter gas survey of Mount Rainier on August 4, 2025. The results showed that the compositions and emission rates of gases emitted from active steam vents on the volcano were broadly consistent with previous measurements. Similarly, the geodetic network did not record any unusual inflation or deflation at the volcano during the earthquake swarm.

The Cascades Volcano Observatory provides some additional information about Mount Rainier. Mount Rainier is an active, ice-clad stratovolcano geographically within the Mount Rainier National Park. It is located about73 km southeast of Tacoma and 100 km south-southeast of Seattle.

The most hazardous phenomena from Mount Rainier are lahars, many of which reached as far as the now densely inhabited Puget Sound lowland. Other hazards include ashfall, pyroclastic flows, and short lava flows, however these stay well within the present limits of the National Park. Mount Rainier is considered a Very High Threat volcano according to the USGS National Volcano Early Warning System (NVEWS). The volcano has a widely distributed network of monitoring devices.

Nearly all of Mount Rainier’s far-traveled lahars formed during times of eruptions. No physical evidence exists to confirm a reported but disputed eruption in 1894, nor eruptions earlier in the 18th and 19th centuries.  The most recent eruption with strong geologic evidence was about 1,000 years ago.

It should be noted that like elsewhere in the world, the glaciers on Mount Rainer are melting rapidly. This means that the risk of dreadful lahars that would be caused by eruptive activity is decreasing with time.

Accélération de la fonte des glaciers (suite) // Acceleration of glacier melting (continued)

Selon un article publié sur le site web de Tula, une fondation caritative indépendante implantée en Colombie-Britannique, des Rocheuses canadiennes aux Alpes suisses, l’accélération de la fonte des glaciers est spectaculaire partout.
L’article s’appuie sur une étude publiée dans les Geophysical Research Letters le 25 juin 2025. Elle révèle que les glaciers de l’ouest du Canada, des États-Unis et de la Suisse ont perdu environ 12 % de leur glace entre 2021 et 2024. Une étude de 2021 publiée dans la revue Nature avait déjà montré que la fonte des glaciers a doublé entre 2010 et 2019 par rapport à la première décennie du 21ème siècle. Cette nouvelle étude montre que, depuis cette époque, la perte de masse  des glaciers s’est poursuivie à un rythme alarmant.

 

Schémas issus de la nouvelle étude et illustrant la perte de masse glaciaire.

Au cours des quatre dernières années, les glaciers ont perdu deux fois plus de glace que pendant la décennie précédente. Les conditions climatiques plus chaudes et plus sèches sont une cause majeure des pertes de glace dans les zones étudiées, tout comme les impuretés envoyées dans l’atmosphère qui ont entraîné un assombrissement des glaciers et une accélération de leur fonte. En Suisse, la principale cause d’assombrissement ces derniers temps a été la poussière en provenance du désert désert du Sahara ; en Amérique du Nord, ce sont les cendres, ou le carbone noir,générés par les gigantesques incendies de forêts qui ont impacté les glaciers.

 

Noircissement de la glace dans l’Arctique (Crédit photo: USGS)

Les scientifiques ont combiné les relevés aériens précis avec les observations au sol de trois glaciers de l’ouest canadien, de quatre glaciers du nord-ouest des États-Unis et de 20 glaciers suisses. Tous ont un rôle important pour la culture, le tourisme et l’alimentation en eau, et ils fondent tous rapidement.
Lorsqu’elles ne sont pas masquées par des particules sombres, la neige et la glace réfléchissent l’énergie du soleil par l’effet d’albédo. Les chercheurs ont utilisé l’imagerie satellitaire et des données de réanalyse pour analyser les baisses d’albédo. Ils ont constaté que l’albédo a diminué en 2021, 2023 et 2024, mais que les baisses les plus importantes ont eu lieu en 2023, la pire saison de feux de forêt de l’histoire du Canada. Contrairement à la neige dont la blancheur réfléchit la lumière du soleil, un glacier recouvert de carbone noir absorbe davantage de rayonnement solaire. Cela réchauffe les glaciers et accélère leur fonte, comme sur le glacier Haig, dans les Rocheuses canadiennes où l’assombrissement de la glace a été responsable de près de 40 % de la fonte entre 2022 et 2023. Pourtant, malgré ces preuves, les processus physiques comme l’albédo ne sont actuellement pas intégrés aux prévisions climatiques relatives à la fonte des glaciers. Cela signifie que ces masses de glace fondent probablement plus vite qu’on ne le pense.

Vue du glacier Haig (Crédit photo : Radio Canada)

Dans les zones couvertes par la nouvelle étude, l’impact de la perte de glace sur l’élévation du niveau de la mer est faible, mais une diminution à long terme du ruissellement glaciaire pourrait avoir des répercussions sur les écosystèmes humains et aquatiques, notamment en période de sécheresse. À court terme, l’accélération de la fonte augmente certains risques géologiques tels que les crues soudaines provenant de la vidange de lacs glaciaires nouvellement formés. J’ai rédigé plusieurs notes sur ce phénomène dans les Alpes françaises. Cette situation glaciaire préoccupante soulève des questions sur la manière dont les autorités locales doivent réagir et planifier un avenir avec moins de glace.
L’étude complète est disponible à cette adresse:

https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1029/2025GL115235

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According to an article published on the website of Tula, an independent charitable foundation, rooted in British Columbia, from the Canadian Rockies to the Swiss Alps, the acceleration of glacial melt is observed everywhere, due to warm, dry conditions and the phenomenon of glacial darkening.

The article is based on a study published in Geophysical Research Letters on 25 June 2025. It reveals that glaciers in western Canada, the United States, and Switzerland lost around 12 percent of their ice between 2021 and 2024. A 2021 study in Nature showed that glacial melt doubled between 2010 and 2019 compared with the first decade of the twenty-first century. This new study shows that in the years since, glacial melt continued at an alarming pace.

Over the last four years, glaciers lost twice as much ice compared to the previous decade. Warm, dry conditions were a major cause of loss across the study areas, as were impurities from the environment that led to glacial darkening and accelerated melt. In Switzerland, the main cause of darkening was dust blown north from the Sahara Desert; in North America, it was ash, or black carbon, from wildfires.

The research combined extensive aerial surveys with ground-based observations of three glaciers in western Canada, four glaciers in the US Pacific Northwest, and 20 glaciers in Switzerland, all of which are important for culture, tourism, and cool fresh water, and all of which are melting rapidly.

Snow and ice, when not obscured by dark particles, reflect back energy from the sun in the albedo effect. The researchers used satellite imagery and reanalysis data to look at declines in albedo. They found that albedo dropped in 2021, 2023, and 2024, but the biggest declines occurred in 2023, the worst wildfire season in Canadian history.

In contrast to reflective white snow, a glacier covered in black carbon will absorb more radiation from the sun. This heats up glaciers and accelerates melting. At Haig Glacier in Canada’s Rocky Mountains, glacial darkening was responsible for nearly 40 percent of the melting between 2022 and 2023. Yet despite such evidence, physical processes like the albedo effect are not currently incorporated into climate predictions for glacier loss, so these masses of ice could be melting faster than we realize.

In the areas covered by the new study, the impact of glacier loss on sea level rise is small, but a longer-term decline in glacial runoff could impact human and aquatic ecosystems, especially in times of drought. In the shorter term, increased melting raises the risk of geohazards like outburst floods from newly formed glacier lakes. I have written several posts about this phenomenon in the French Alps. All of this poses questions around how communities should respond as well as plan for a future with less ice.

The whole study can be found at this address.

https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1029/2025GL115235

Crue glaciaire redoutée en Alaska // Feared glacial outburst flood in Alaska

Les habitants et les autorités de Juneau, capitale de l’Alaska, se préparent à l’éventualité d’une crue glaciaire. Ces dernières années, de telles crues ont emporté des maisons, inondé plusieurs centaines de foyers et érodé la rivière qui est alimentée par le glacier Mendenhall. Les autorités locales ont organisé une réunion d’information pour présenter les mesures à prendre et appeler le public à se préparer.
La menace d’une crue glaciaire est une préoccupation annuelle dans certains secteurs de Juneau depuis 2011. Comme les autres glaciers de l’État, le Mendenhall s’amincit et recule, mais il reste une attraction touristique majeure dans le sud-est de l’Alaska. Il joue le rôle de barrage pour une retenue qui se remplit chaque printemps et chaque été avec l’eau de pluie et de fonte. Ce bassin s’est formé suite au recul d’un glacier voisin, plus petit. Lorsque l’eau du bassin atteint une pression suffisante, elle se fraie un chemin sous ou autour du barrage de glace formé par le glacier Mendenhall ; elle se déverse ensuite dans le lac Mendenhall, puis dans la rivière Mendenhall. Le niveau d’eau du bassin continue de monter et n’est plus qu’à 1,50 mètre du rebord de la retenue. L’eau monte à un rythme imprévisible et il est impossible de prédire avec précision le moment où l’eau débordera.
Certaines années, les rues et les propriétés proches du lac ou de la rivière sont inondées de façon limitée. Mais 2023 et 2024 ont été marquées par des inondations record. La rivière a atteint en août 2024 un niveau de 4,90 mètres, soit une trentaine de centimètres de plus que le précédent record établi l’année précédente, et les inondations sont allées plus loin dans la vallée de Mendenhall. Près de 300 résidences ont été endommagées par les inondations.
Il est demandé à la population de rester à l’écart pendant les crues, car des troncs d’arbres et autres débris dans la rivière représentent un réel danger. Si le niveau d’eau du barrage devient une menace, la ville mettra en place une ligne d’assistance téléphonique pour fournir des informations.
Une crue majeure peut libérer jusqu’à 48 milliards de litres d’eau, soit l’équivalent de près de 23 000 piscines olympiques. Afin de réduire les risques, une digue temporaire a été érigée sur environ 4 kilomètres de berges afin de prévenir des inondations à grande échelle. De plus, l’installation d’environ 10 000 barrières de 1,20 mètre de haut vise à protéger plus de 460 propriétés contre des niveaux d’inondation similaires à ceux de 2024.
Les crues soudaines se poursuivront tant que le glacier Mendenhall agira comme un barrage et permettra la formation du bassin, ce qui, selon les chercheurs, pourrait durer encore 25 à 60 ans.
Source : Anchorage Daily News.

Vue du glacier Mendenhall (Photo: C. Grandpey)

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Residents and officials in Juneau, Alaska’s capital city, are preparing for the possibility of glacial flooding that in past years has swept away houses, swamped several hundred homes and eroded the river fed by the popular Mendenhall Glacier. Local officials held a briefing to outline steps and to issue pleas to the public to be prepared.

The threat of glacier outburst flooding has become an annual concern in parts of Juneau since 2011. The Mendenhall Glacier, a thinning, retreating glacier that is a major tourist attraction in southeast Alaska, acts as a dam for a basin that fills each spring and summer with rainwater and snowmelt. The basin itself was left behind when a smaller, nearby glacier retreated. When the water in the basin creates enough pressure, it forces its way under or around the ice dam created by the Mendenhall Glacier, entering Mendenhall Lake and eventually the Mendenhall River.The water level in the basin continues to rise and is just 1.5 meters from topping the ice dam. The basin has been rising at an unpredictable rate, so there is no way to pinpoint when water would overflow.

In some years, there has been limited flooding of streets or properties near the lake or river. But 2023 and 2024 marked successive years of record flooding, with the river in August 2024 cresting at 4.90 meters, about 30 centimeters over the prior record set a year earlier, and flooding extending farther into the Mendenhall Valley. Nearly 300 residences were damaged in the flooding.

People have been asked to stay away during flood stages because logs and other debris in the river can put would-be rescuers “at extreme peril.” Once the water tops the dam, the city will set up a hotline where people can get information.

A large flood event can release up to 15 billion gallons of water. That’s the equivalent of nearly 23,000 Olympic-size swimming pools. To reduce the risks, a temporary levee has been erected along roughly 4 kilometers of riverbank in an attempt to guard against widespread flooding. The installation of about 10,000 1.2-meter tall barriers is intended to protect more than 460 properties from flood levels similar to last year.

Outburst floods are expected to continue as long as the Mendenhall Glacier acts as an ice dam to seal off the basin, which could span another 25 to 60 years, according to the researchers.

Source : Anchorage Daily News.