Nouvelle bouche effusive sur l’Etna (Sicile) // New effusive vent on Mt Etna (Sicily)

L’INGV indique qu’une bouche effusive s’est ouverte au cours de la matinée du 10 août 2025, avec émission d’une coulée de lave à environ 3 000 m d’altitude sur le flanc sud de la Bocca Nuova. La coulée de lave se déplace vers le sud. Au niveau des paramètres, aucun changement sismique significatif n’a été signalé. La source du tremor volcanique se situe à 2 800 m d’altitude, entre la Voragine et le cratère Nord-Est. La couverture nuageuse ne permet pas en ce moment de faire de bonnes observations.

20 heures : D’après les derniers relevés effectués par l’INGV, la coulée de lave se situe dans la dépression entre la Bocca Nuova et le cratère Sud-Est. À 14h00, le front de lave se trouvait à 3 070 m d’altitude. La coulée avait parcouru 125 m en direction sud-ouest, et l’activité effusive était faiblement alimentée. Le cratère Sud-Est était en proie à une activité explosive, avec projection de matériaux qui retombaient sur la lèvre du cratère et sporadiquement sur les pentes du cône.

Bouche effusive sur l’Etna (Photo: C. Grandpey)

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INGV reports that an effusive vent opened during the morning of August 10, 2025, emitting a lava flow at an altitude of approximately 3,000 m on the southern flank of Bocca Nuova. The lava flow is travelling south. No significant seismic changes have been reported. The source of the volcanic tremor has been located at an altitude of 2,800 meters a.s.l., between Voragine and the Northeast Crater. Cloud cover currently does not allow for good observations. To be continued.

8:00 pm : According to the latest measurements taken by INGV, the lava flow is located in the sella between the Bocca Nuova and the Southeast Crater. At 2:00 p.m., the lava front was at an altitude of 3,070 m. The flow had traveled 125 m in a southwesterly direction, and the effusive activity was weak. The Southeast Crater was going through explosive activity, with material being thrown onto the crater rim and sporadically onto the slopes of the cone.

Réchauffement climatique : toujours des records // Global warming : more records set

Selon le service Copernicus sur le changement climatique (C3S), juillet 2025 a été le troisième mois de juillet le plus chaud en Europe, avec une température moyenne de l’air en surface de 16,68°C, soit 0,45°C de plus que la moyenne de juillet de 1991 à 2020. Juillet 2025 a également dépassé de 1,25°C la moyenne de 1850 à 1900 utilisée comme référence pour le niveau préindustriel.
La température moyenne sur les terres en Europe en juillet 2025 a été de 21,12°C, soit 1,30°C de plus que la moyenne de juillet de 1991 à 2020, ce qui en fait le quatrième mois de juillet le plus chaud jamais enregistré.
La température moyenne de la surface de la mer en juillet 2025 entre les latitudes 60 °S et 60 °N a été de 20,77°C, soit la troisième valeur la plus élevée jamais enregistrée pour le mois ; c’est 0,12°C de moins que le record de juillet 2023.

L’étendue de la banquise arctique était inférieure de 10 % à la moyenne ; elle se classe au deuxième rang des plus faibles étendues pour un mois de juillet depuis les 47 ans d’archives satellitaires, pratiquement à égalité avec 2012 et 2021.
En juillet 2025, les précipitations ont été supérieures à la moyenne sur la majeure partie de l’Europe centrale, le nord de la France, l’est du Royaume-Uni et le sud de l’Irlande, le sud de la Scandinavie, certaines régions du nord-est de l’Europe, le nord de l’Italie et les côtes nord de l’Adriatique, le nord de l’Islande, l’est de l’Espagne et l’ouest de la Russie. À l’inverse, le temps a été plus sec que la moyenne sur le reste du continent. De nombreuses régions ont connu des incendies de forêt.

À l’échelle de la planète, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) indique que juillet 2025 a été le troisième mois de juillet le plus chaud jamais enregistré, derrière ceux de 2023 et 2024. Les vagues de chaleur ont particulièrement touché la Suède et la Finlande, qui ont connu des périodes inhabituellement longues de températures supérieures à 30°C. L’Europe du Sud-Est a également été confrontée à des vagues de chaleur et à des incendies de forêt. La Turquie a enregistré un nouveau record national extrême de 50,5°C.

En Asie, les températures ont largement dépassé la moyenne dans l’Himalaya, en Chine et au Japon en juillet, et la chaleur extrême s’est poursuivie en août. Au Japon, un nouveau record national de température de 41,8°C a été établi le 5 août 2025, battant le précédent record de 41,2°C établi une semaine auparavant.
Le Canada connaît l’une des pires saisons d’incendies de forêt de son histoire. À deux reprises cet été, la fumée des incendies canadiens a traversé l’Atlantique, affectant le ciel d’Europe occidentale. D’immenses incendies de forêt brûlent en ce moment le sud de la Californie et ont entraîné la fermeture de deux parcs nationaux américains.

Dans son dernier rapport, l’OMM ajoute que les températures extrêmes ont causé environ 489 000 décès liés à la chaleur chaque année entre 2000 et 2019, dont 36 % en Europe et 45 % en Asie. Les effets de la chaleur sur la santé sont particulièrement graves dans les villes en raison de ce que l’on appelle l’« effet d’îlot de chaleur urbain », c’est-à-dire la surchauffe des zones urbaines denses par rapport aux zones rurales. Ce phénomène aggrave inévitablement les problèmes au fur et à mesure que l’urbanisation se poursuit.

Pour compléter ce tour d’horizon on peut ajouter que l’isotherme 0 °C est prévu à 4 900 mètres d’altitude dans les Alpes les 10, 11 et 12 août 2025, tandis que le Mont Blanc culmine à 4 810 mètres. Sale temps pour les glaciers !

Source : Copernicus, OMM.

Images illustrant les températures de surface en Europe et l’étendue de la banquise arctique en juillet 2025. Plus d’informations et de schémas sur le site  Copernicus : https://climate.copernicus.eu/climate-bulletins

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According to the Copernicus Climate Change Service (C3S), July 2025 was the third-warmest Jul in Europe, with an average surface air temperature of 16.68°C, 0.45°C above the 1991-2020 average for July.  July 2025 was also 1.25°C above the 1850-1900 average used to define the pre-industrial level.

The average temperature over European land for July 2025 was 21.12°C, 1.30°C above the 1991-2020 average for July, making the month the fourth-warmest July in the record.
The average sea surface temperature for July 2025 over 60°S–60°N was 20.77°C, the third-highest value on record for the month, 0.12°C below the July 2023 record.
Arctic sea ice extent was 10% below average, ranking joint second-lowest for July in the 47-year satellite record, virtually tied with 2012 and 2021.
In July 2025, precipitation was above average over most of central Europe, northern France, eastern UK and southern Ireland, southern Scandinavia, regions of north-eastern Europe, northern Italy and the northern Adriatic coasts, northern Iceland, eastern Spain, and western Russia. Conversely, it was drier than average in the rest of the continent. Many regions experienced wildfires.

At the scale of the whole planet, the World Meteorological Organization (WMO) specifies that July 2025 was the third-warmest July ever recorded, behind those in 2023 and 2024. Heatwaves especially impacted Sweden and Finland, which experienced unusually long spells of temperatures above 30°C. Southeast Europe also faced heatwaves and wildfire activity, with Türkiye recording an extreme new national high of 50.5°C. In Asia, temperatures soared above average the most across the Himalayas, China and Japan in July, with extreme heat continuing into August. In Japan, a new national temperature record of 41.8°C was set on 5 August 2025, breaking the previous record of 41.2°C set a week prior.

Canada experiences one of its worst wildfire seasons on record. Twice this summer, smoke from Canadian fires crossed the Atlantic, affecting skies over Western Europe. Huge wildfaires are also burning Southern California and forced the closure of two U.S. national parks.

In its latest report, WMO adds that extreme temperatures caused approximately 489,000 heat-related deaths annually between 2000 and 2019, with 36 per cent occurring in Europe and 45 per cent in Asia.

The health impacts of heat are especially severe in cities due to the so-called ‘urban heat island effect’, the over-heating of dense city areas compared with their rural surroundings. This is magnifying problems as urbanisation continues.

To coblude, one could add that the 0°C isotherm is expected at an altitude of 4900 meters in the Alps on August 10, 11 and 12, 2025,whereas Mont Blac peaks at 4810 meters. This is not good news for the glaciers !

Source : Copernicus, WMO.

Le sommeil du Piton de la Fournaise (Île de la Réunion)

Les « fous du volcan » sur l’île de la Réunion doivent commencer à sérieusement s’impatienter. Rien à se mettre sous la dent depuis l’éruption survenue du 2 juillet au 10 août 2023 qui , selon l’OVPF, a marqué, la fin d’un cycle éruptif. Personnellement, je préfère parler de ‘période’ éruptive car la notion de cycle n’a jamais été vraiment prouvée en volcanologie. Un volcan se manifeste tout simplement quand les conditions sont réunies. Les cycles que les volcanologues ont cru détecter sur certains volcans ont le plus souvent été rompus par des reprises soudaines d’activité… ou se sont prolongés par une absence totale d’activité qui fait dire à certains que le volcans est « en retard » (overdue, en anglais).

Toujours est-il que le Piton de la Fournaise est entré dans une phase de repos prolongée qui, selon l’Observatoire « semble liée à l’épuisement progressif du matériel mantellique fertile. » L’OVPF explique que les études géochimiques ont permis d’identifier une évolution des rapports isotopiques (du strontium, par exemple) dans les laves au fil du temps. On observe des valeurs élevées en début de période éruptive, plus faibles en fin de période, témoignant de la vidange progressive du réservoir profond. Les laves émises lors de l’éruption de juillet-août 2023 présentent des rapports isotopiques parmi les plus bas jamais enregistrés, ce qui confirme, d’un point de vue géochimique, qu’il s’agissait vraisemblablement de la phase terminale d’une période éruptive.

Aujourd’hui, tous les paramètres indiquent un état stable du volcan : très faible activité sismique, absence de déformation et aucun signe de pressurisation du réservoir magmatique superficiel.

Il est bien sûr impossible de dire combien de temps durera cette phase de repos du Piton de la Fournaise. Historiquement, on remarque qu’elles peuvent s’étendre entre trois et six ans, parfois davantage. En juin 2025, l’OVPF a identifié un signal de CO₂ à grande profondeur, mais qui ne signifie pas une remontée imminente du magma. Pas une bonne nouvelle pour les « fous du volcan » !

Source : OVPF.

Important : Comme je l’ai indiqué précédemment, l’Enclos est actuellement fermé pour une durée indéterminée  car un éboulement survenu sur l’escalier empêche son accès. Les sentiers Kapor et Rivals sont également fermés. Il est donc conseillé aux touristes de se renseigner avant de se rendre au Pas de Bellecombe.

Aux dernières nouvelles, selon l’Office national des Forêts (ONF) Réunion, il faudra au moins deux ou trois jours de travaux avant que le sentier soit à nouveau accessible.

Photos: C. Grandpey