Kilauea (Hawaï) : l’épisode éruptif n°15 continue // Eruptive episode 15 continues

Le quinzième épisode de l’éruption du Kilauea a débuté à 12h04 (heure locale) le 25 mars 2025 avec le début de puissants débordements de lave au niveau de la bouche nord. L’éruption se poursuit actuellement avec des fontaines en dôme de 10-15 mètres de hauteur et des débordements de lave. Comme lors de l’épisode 14, on observe une alternance de phases de flux et de reflux de la lave dans la bouche éruptive nord. Au moment où j’écris ces lignes, aucune fontaine de lave spectaculaire n’a encore eu lieu pendant cet épisode.
Vers midi, la bouche sud est également devenue active et a alimenté une coulée de lave sur le fond du cratère. Les coulées en provenance des deux bouches ont recouvert environ 5 % du fond de l’Halema’uma’u. Dans sa dernière mise à jour à 14h00 (heure locale), le HVO indiquait que les grandes fontaines de lave n’avaient pas encore commencé, mais qu’elles devraient suivre l’activité décrite ci-dessus, comme lors de l’épisode 14. Toutefois, il est presque 20h00 (heure locale) et aucune fontaine n’a encore été observée.
Les émissions de SO2 lors des épisodes 13 et 14 ont dépassé 40 000 tonnes par jour, et des quantités similaires devraient accompagner l’épisode 15. Dans un message privé, le HVO m’a indiqué que le volume de lave émis le 18 mars 2025 avait atteint 65,5 millions de mètres cubes (17,3 milliards de gallons), juste avant le début de l’épisode 14.
Source : HVO.
Voici deux captures d’écran de l’épisode 15 :

Dernière mise à jour : Il est une heure du matin ce 26 mars 2025 à Hawaï et l’éruption se poursuit après 13 heures d’activité. Les grandes fontaines de lave prévues par le HVO n’ont pas eu lieu, du moins pour le moment. L’activité consiste en spectaculaires bouillonnements dans la bouche éruptive nord, avec des coulées qui s’épandent sur le plancher du cratère. La lueur émise montre que la bouche sud est également active, mais sans activité effusive en ce moment.

La bouche éruptive nord a cessé de vomir sa lave vers 3h10 du matin (heure locale) et aucune nouvelle activité effusive n’a été visible par la suite sur la webcam. Il ne reste plus qu’à attendre la mise à jour du HVO pour confirmation que l’épisode n°15 est bel et bien terminé…avant d’assister  probablement au 16ème de la série d’ici quelques jours.

La pause d’activité dans la bouche éruptive nord n’a pas duré très longtemps. Après plusieurs épisodes de « gas pistoning » pendant lesquels la lave faisait le yo-yo à l’intérieur de la bouche, la situation s’est accélérée vers 10 h 20 (heure locale) avec l’apparition de fontaines hautes et soutenues qui ont jailli à la fois des bouches nord et sud. Les fontaines ont atteint 180 mètres de hauteur dans la bouche sud et environ 90 mètres dans la bouche nord.

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Episode 15 of the Kilauea eruption began at 12:04 p.m. (local time) on March 25th, 2025 with the onset of vigorous overflows from the north vent and is continuing cycles vigorous overflows, dome fountaining (10-15 meters high) and drainback events. No high fountaining has occurred during this episode at the moment L’m writing this post.

Around noon, the south vent also became active and is feeding a lava flow out onto the crater floor. Flows from both vents have covered about 5% of the floor of Halemaʻumaʻu crater at this time. In its lateest update at 2:00 pm (local time), HVO wrote that high fountaining had not yet begun, but was expected to follow the cyclic fountains and drainbacks as it did during episode 14. It is niw nearly 8:00 pm and no high fountaining has occurred yet.

Emissions of SO2 gas during episodes 13 and 14 have exceeded 40,000 tonnes per day and similar amounts of gas are expected to accompany fountain eruptions during episode 15.  In a private message, HVO told me that the volume of lava emitted on 18 March 2025 reached 17.3 billion gallons (65.5 million cubic meters), just prior to the start of episode 14.

Source : HVO.

Latest update: It is 1:00 a.m. on March 26th, 2025, in Hawaii, and the eruption is still ongoing after 13 hours of activity. The tall lava fountains predicted by HVO have not occurred yet. Activity consists of spectacular bubblings at the northern eruptive vent, with flows spreading across the crater floor. A glow shows that the southern vent is active too, but with no effusive activity at this time.

The northern eruptive vent stopped spewing lava around 3:10 a.m. (local time) and no new effusive activity was visible on the webcam afterward. We just need to wait for the HVO update to confirm that episode #15 is indeed over…beforea likely 16th in the series within a few days.

The pause in the north vent did not last long. After several episodes of gas-pistoning with lava rising and falling within the vent, the situation accelerated around 10:20 (local time) with the onset of sustained high fountains from both the north and south vents. The fountains reached 180 meters high at the south vent and about 90 meters at the north vent.

Glaciers : la hausse de la zone d’accumulation et ses conséquences // Glaciers : the rise of the accumulation zone and its consequences

Les glaciers sont constutués de deux zones principales : la zone d’accumulation et la zone d’ablation. La zone d’accumulation se trouve en amont ; c’est là que la neige de l’hiver s’accumule, se compacte sous son propre poids et se transforme en glace, donnant naissance au glacier. Normalement, la température y reste très froide de sorte que cette partie du glacier reste couverte de neige durant toute l’année.

La deuxième partie, en aval du glacier, est la zone d’ablation. Dans cette partie du glacier, soumise à des températures plus élevée, la neige de l’hiver fond, puis la langue de glace rétrécit, à la fois en épaisseur et en longueur.

La zone d’accumulation et la zone d’ablation sont séparées par une ligne imaginaire, la ligne d’équilibre. Il est relativement aisé de la voir à la fin de l’été. Elle se situe à la limite entre la zone restée blanche, où la neige n’a pas pu fondre, et la zone plus foncée, où la glace apparaît directement.

Pour un glacier en équilibre avec les conditions climatiques, la surface de la zone d’accumulation correspond plus ou moins à deux fois la surface de la zone d’ablation. Toutefois, la position de la ligne d’équilibre varie selon le climat et la position géographique. Plus on monte vers les hautes latitudes, plus la ligne d’équilibre s’abaisse. Elle se situe à 600 m au Groenland et au niveau de la mer en Antarctique. Dans les Alpes suisses, elle se situe, en moyenne, vers 2750 mètres d’altitude, contre 2400 mètres en moyenne dans le massif du Mont Blanc.

Avec le réchauffement climatique, on assiste à une élévation de la zone d’accumulation, Par voie de conséquence, les glaciers sont moins alimentés. Ils reculent et perdent de l’épaisseur. Le phénomène affecte toutes les chaînes de montagnes de la planète, avec des conséquences qui deviendront inévitablement catastrophiques sur le long terme .

Ainsi, le réchauffement climatique et la sécheresse font monter la limite des neiges dans l’Himalaya, ce qui entraîne des incendies de végétation plus fréquents et des pénuries d’eau inquiétantes.
Les images satellite révèlent que l’altitude de la zone d’accumulation dans l’Himalaya s’élève à un rythme anormal. Selon les observations de la NASA, cette élévation inquiète les scientifiques depuis début 2021. Entre le 11 décembre 2024 et le 28 janvier 2025, la limite des neiges s’est élevée de près de 150 mètres ! La seule année récente où la limite des neiges de janvier était proche de ses niveaux habituels était 2022.
Les glaciologues pensent qu’une grande partie de la disparition de la neige dans l’Himalaya est due à la sublimation, et non à la fonte. Cela signifie que davantage de neige s’évapore au lieu de se transformer en eau et de donner naissance à des torrents.
Les scientifiques ne cessent de tirer la sonnette d’alarme car l’élévation de la zone d’accumulation entraîne un risque accru d’incendies de végétation et une réduction de l’approvisionnement en eau pour les communautés voisines. Selon le Nepali Times, la saison des feux de forêt au Népal a commencé plus tôt en 2025. Cela est dû à des sécheresses hivernales prolongées, avec un manteau neigeux anormalement mince. La faible accumulation de neige représente un risque très sérieux de pénurie d’eau, avec des conséquences en chaîne. En effet, ces pénuries d’eau peuvent entraîner de mauvaises récoltes, avec à la clé des pénuries alimentaires.

Source: Yahoo Actualités, NASA.

Crédit photo: UCLA

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Glaciers consist of two main zones: the accumulation zone and the ablation zone. The accumulation zone is located upslope; this is where winter snow accumulates, compacts under its own weight, and transforms into ice, giving rise to the glacier. Normally, the temperature remains very cold, so this part of the glacier remains covered in snow throughout the year.
The second part, downslope of the glacier, is the ablation zone. In this part of the glacier, subject to higher temperatures, the winter snow melts, and then the ice tongue shrinks, both in thickness and length.
The accumulation zone and the ablation zone are separated by an imaginary line, the equilibrium line. It is relatively easy to see it at the end of summer. It is located at the boundary between the white zone, where the snow has not melted, and the darker zone where the ice appears directly. For a glacier in equilibrium with climatic conditions, the surface area of ​​the accumulation zone corresponds roughly to twice the surface area of ​​the ablation zone. However, the position of the equilibrium line varies according to climate and location. The higher one goes towards higher latitudes, the lower the equilibrium line becomes. It is located at 600 m in Greenland and at sea level in Antarctica. In the Swiss Alps, it is located, on average, around 2750 meters above sea level, compared to an average of 2400 meters in the Mont Blanc massif.
With global warming, the accumulation zone is getting higher and higher. As a result, glaciers are less fed. They are retreating and losing thickness. This phenomenon affects all the mountain ranges on the planet, with consequences that will inevitably become disastrous in the long term. For instance, global warming and drought are causing the snowline to rise in the Himalayas, leading to more frequent wildfires and worrying water shortages.
Satellite images reveal that the elevation of the accumulation zone in the Himalayas is rising at an abnormal rate. According to NASA observations, this rise has been worrying scientists since early 2021. Between December 11, 2024, and January 28, 2025, the snowline rose nearly 150 meters! The only recent year when the January snowline was close to its usual levels was 2022.
Glaciologists believe that much of the snow loss in the Himalayas is due to sublimation, not melting. This means that more snow is evaporating instead of turning into water and creating torrents. Scientists are constantly sounding the alarm because the elevation of the accumulation zone leads to an increased risk of wildfires and a reduction in water supplies for neighboring communities. According to the Nepali Times, the forest fire season in Nepal started earlier in 2025. This is due to prolonged winter droughts, with abnormally low snowpack. Low snowpack poses a very serious risk of water shortages, with knock-on effects. Indeed, these water shortages can lead to poor harvests, leading to food shortages.

Source: Yahoo News, NASA.