Islande : nouvelles de l’éruption // Iceland : news of the eruption

24 novembre 2024 – 8 heures (heure française) : L’éruption se poursuit sur la péninsule de Reykjanes. L’une des webcams montre qu’elle est essentiellement alimentée par deux bouches bien actives sur la fissure éruptive. Sur le site de Svartsengi, la lave continue de s’écouler le long des digues de protection en formant une couche qui ne cesse de s’épaissir. C’est la raison pour laquelle les engins sont à l’oeuvre en permanence pour rehausser le plus possible ces murailles de protection.

Comme je l’ai rappelé hier, pour des raisons de sécurité que les gens ont du mal à comprendre, l’accès au site de l’éruption n’est pas autorisé. Cette interdiction a provoqué hier soir des frictions avec la police. Les incidents se sont produits à l’intersection entre la Grindavíkurvegur et le Reykjanesbraut. Ce carrefour est particulièrement dangereux de nuit car les automobilistes ne voient pas les gens sur ou le long de ces routes car leurs vêtements ne sont pas équipés d’éléments réfléchissants. De plus, il est extrêmement dangereux de stationner dans ce secteur. Par bonheur, il n’y a pas eu d’accidents jusqu’à présent.

Le Blue Lagoon qui est fermé depuis le début de l’éruption devrait rouvrir le vendredi29 novembre car il n’est pas menacé par la lave. Le parking a été détruit, mais des solutions de stationnement alternatives sont à l’étude. Le Blue Lagoon est un important pôle touristique en Islande où …money is money !

La lave envahit le parking du Blue Lagoon tandis que la digue de terre protège les infrastructures (Capture écran webcam)

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24 novembre 2024 – 16h00 (heure française) : L’éruption se poursuit sur la péninsule de Reykjanes, mais les webcams montrent que l’activité diminue significativement au niveau des bouches actives sur la fissure éruptive. Cela devrait entraîner une diminution du débit de lave dans le secteur de Svartsengi et du Blue Lagoon. Cependant, par précaution, depuis le 23 novembre au soir, des canons à eau sont utilisés pour refroidir la lave qui s’accumule contre lesdigues de terre. Cette stratégie avait déjà été utilisée le 22 novembre pour protéger les infrastructures électriques. Ces mêmes remparts ont stoppé la lave à l’approche de la centrale de Svartsengi et du Blue Lagoon. Comme je l’ai écrit précédemment, ils sont en permanence renforcés et rehaussés.
La conduite qui achemine l’eau géothermique de Svartsengi vers la ville de Reykjanesbær reste opérationnelle malgré le passage de la lave au-dessus du tuyau. En février, une éruption avait endommagé cette conduite, et des milliers d’habitants se sont retrouvés sans eau chaude. On peut dire que globalement les opérations ont été couronnées de succès jusqu’à présent et la quantité de lave le long des digues de terre n’a pas augmenté.
Une hausse de la pollution de l’air a été détectée à Grindavík. Les niveaux pourraient être dangereux pour les personnes souffrant de problèmes respiratoires. Les habitants de la région sont priés de fermer leurs fenêtres, d’éteindre les appareils de climatisation et d’éviter toute activité physique intense en plein air. Les autorités ont une fois de plus conseillé au public de rester à l’écart de la zone de l’éruption.

Source : Iceland Review.

Baisse d’activité sur la fracture éruptive (image webcam)

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24 November – 08:00 am (French time) :The eruption continues on the Reykjanes peninsula. One of the webcams shows that it is mainly fed by two very active vents on the eruptive fissure. At the Svartsengi site, lava continues to flow along the protective dikes, forming a layer that continues to thicken. This is why the machines are constantly working to raise these protective walls as much as possible.

As I mentioned yesterday, for security reasons that people have difficulty understanding, access to the eruption site is not authorized. This ban caused friction with the police last night. The incidents occurred at the intersection between Grindavíkurvegur and Reykjanesbraut. This intersection is particularly dangerous at night because motorists cannot see people on or along these roads because their clothing is not equipped with reflective elements. In addition, it is extremely dangerous to park in this area. Fortunately, there have been no accidents so far.
The Blue Lagoon which has been closed since the beginning of the eruption is expected to reopen on Friday, November 29th as it is not threatened by the lava. The parking lot has been destroyed, but alternative parking solutions are being studied. The Blue Lagoon is a major tourist attraction in Iceland where … money is money!

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November 24th, 2024 – 4:00 pm (French time) :The eruption is going on on the Reykjanes Peninsula, but the webcams show that acticity is decreasing significantly at the active vents on the eruptive fissure. This should result in less lava flow towards Svartsengi and the Blue Lagoon. However, as a precaution, since November 23rd in the evening, water cannons have been used to cool the lava as it accumulates against protective barriers in the area, This strategy had already been used on November 22nd to protect electrical infrastructure. Furthermore, the protective barriers have halted the lava as it approached Svartsengi power plant and the Blue Lagoon. As I put it before, they are also being reinforced and heightened.

The pipeline that delivers geothermal water from Svartsengi to the town of Reykjanesbær remains intact despite being hit by lava. The pipeline was impacted by an eruption in February, with thousands of locals affected by the hot water shortage. Globally, the operations have been successful so far and the lava surrounding the protective barrier has not risen.

Air pollution has been detected in the nearby town of Grindavík. The levels could be dangerous for those who are sensitive to air pollution. People in nearby areas are urged to close their windows, shut of air conditioning devices and avoid strenuous outdoor activity. Authorities have once again advised the public to stay away from the eruption area.

Source : Iceland Review.

COP29, un amer goût d’échec

Comme on s’y attendait, la COP29 de Bakou s’est terminée avec un goût d’échec et rien n’a été décidé pour freiner la progression du réchauffement climatique. Dans le texte final, les pays développés se sont engagés à financer davantage les pays pauvres. L’engagement est d’augmenter de 100 milliards aujourd’hui à « au moins 300 milliards de dollars » annuels d’ici 2035 leurs prêts et dons aux pays en développement. Les pays les plus pauvres de la planète et les îles du Pacifique, des Caraïbes ou d’Afrique demandaient le double ou plus.

Dans le même temps, 2024 est en passe d’être l’année la plus chaude de tous les temps. Neuf ans après l’Accord de Paris, qui vise à limiter à 1,5°C le réchauffement de la planète par rapport à l’ère pré-industrielle, l’humanité va encore brûler plus de pétrole, de gaz et de charbon que l’année passée.

Rendez-vous en novembre 2025 à Belém, au Brésil, pour la COP30.

Surveillance volcanique à Mayotte

Avant toute chose, il est bon de rappeler que Mayotte est un département français, au même titre que la Gironde ou la Haute Vienne. Il doit donc être traité de la même façon par le gouvernement français.

Pour surveiller l’activité du volcan sous-marin Fani Maoré, entré en éruption entre 2018 et 2020, une plateforme de surveillance vient d’être installée sur le lac Dziani à Petite-Terre. Son but est d’étudier les gaz d’origine volcanique qui ont fortement augmenté depuis l’éruption du Fani Maore, à une cinquantaine de kilomètres au large de Mayotte et à 3.500 mètres sous le niveau de la mer, A noter que la quantité de gaz émis reste toutefois stable depuis 2021.

Une caméra a été installée sur la plateforme par une équipe du réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (Revosima) créé en 2019 suite à la découverte du Fani Maore. La plateforme a été pensée et conçue par l’OVPF à La Réunion spécialement pour le lac Dziani où on peut voir des zones de bullages dues à des remontées de gaz volcanique, principalement du CO2. Le gaz s’échappe en continu des zones de stockage de magma présentes à plusieurs kilomètres ou dizaines de kilomètres de profondeur.

Outre la caméra, la plateforme se compose de capteurs immergés pour suivre les paramètres physico-chimiques de l’eau et des gaz, ainsi que d’une station météorologique et d’un GPS RTK pour suivre le niveau de l’eau. Ces équipements permettront d’analyser en temps réel l’activité du lac. Ils sont en permanence connectés à l’OVPF. Le réseau, financé par l’État, est chapeauté par l’IPGP.

En plus des données sur les bullages, les instruments permettront d’en savoir plus sur le lac Dziani au sens large. Le bon fonctionnement de la plateforme reste un défi, car l’intervention des équipes qui ne sont pas sur zone reste difficile. De plus, les conditions météorologiques peuvent impacter le matériel, tout comme la salinité de l’eau du lac qui est 1,5 à deux fois plus salée que l’eau de mer.

Les premiers résultats fournis par la plateforme seront publiés dans un an au minimum dans les bulletins mensuels du Revosima.

En parallèle du lac Dziani, la mission scientifique a installé trois stations sismiques supplémentaires sur les îlots d’Handréma, Mogné Amiri et M’bouini. Les informations ainsi obtenues sont numérisées et transmises à l’OVPF à La Réunion.

Vue du lac Dziani (Crédit photo : Wikipedia)

À côté du lac Dziani, au début du mois de novembre 2024, des stations de surveillance ont par ailleurs été installées sur Mayotte par le REVOSIMA pour un meilleur suivi à long-terme de l’activité sismo-volcanique du Fani Maoré. Le Réseau a déployé des stations de mesure des paramètres géophysiques et chimiques à Mayotte et sur l’île Grande Glorieuse. Les données de ces stations sont transmises chaque jour, 24h/24, et sont analysées par les scientifiques du Réseau. À chaque alerte, le Revosima informera la Préfecture de Mayotte dans les plus brefs délais.

Pour traquer le moindre frémissement du Fani Maoré, les scientifiques utilisent 8 sismomètres et 2 accéléromètres. Les déplacements du sol sont surveillés par 10 stations GPS. Les émanations de gaz sont enregistrées par un point de mesure du dégazage diffus de CO2 par le sol. En plus de ces instruments, trois stations magnéto-telluriques permettent de fournir une image mensuelle de certaines caractéristiques des profondeurs du sous-sol notamment en relation aux zones profondes de stockage des magmas localisées jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres.

Malgré tous ces instruments, une scientifique reconnaît qu’« on ne peut pas prédire une éruption, c’est impossible. Le volcan fait ce qu’il veut quand il veut. » En revanche, « il est possible de détecter plusieurs signes annonciateurs. »

Source : Mayotte la 1ère.

Image du Fani Maoré