Avec les très fortes températures et les épisodes de canicule enregistrés dans l’hémisphère nord, il n’est guère surprenant de constater une accélération de la fonte de la glace de mer arctique. Après un ralentissement de cette fonte vers la mi-juin, le déclin saisonnier s’est accéléré à la fin du mois, et ce rythme rapide continue à l’heure actuelle. La superficie de la glace de mer arctique se situe à présent sous la courbe de 2012, année où l’on avait enregistré la plus faible extension en septembre.
En juin, la circulation atmosphérique a favorisé l’établissement de très hautes pressions au nord du continent américain avec un maximum de pression au-dessus du Groenland, associé à un début de saison de fonte très rapide. On se souvient que des records de température ont été battus en Alaska. De la même façon, le 14 juillet 2019 la base canadienne d’Alert, le lieu habité le plus au nord de la planète à 817 km du pôle nord, a battu son record absolu de température avec 21,0°C. Le précédent record datait du 8 juillet 1956, avec 20,0°C. Il s’agit également de la température la plus élevée dans le monde à une latitude supérieure à 80° Nord.
Les basses pressions sur le côté eurasiatique ont contribué à faire remonter de l’air chaud du côté de la mer de Laptev, qui a connu un excédent de température particulièrement élevé. Cette situation ressemble à celle observée pendant l’été 2007, à l’origine d’une baisse spectaculaire de la glace de mer à l’époque, avec le record du minimum le plus bas. Les trois étés précédents avaient été concernés par des conditions relativement dépressionnaires et relativement fraîches qui avaient limité la fonte.
Le début d’été 2019 est marqué par des conditions particulièrement anticycloniques et douces sur le bassin arctique. Toutefois, depuis le week-end du 14 juillet, la situation est en train de changer avec l’apparition d’un minimum froid centré sur l’Arctique, mais la conséquence de cette évolution climatique sur la glace de mer est encore difficile à déterminer. On peut assister à l’arrivée d’une masse d’air plus froide et plus humide qui limiterait le réchauffement de l’air dans les basses couches ; il peut aussi se produire une dispersion et une fragilisation de la glace de mer dues aux vents liés à ces dépressions arctiques.
Toujours est-il que depuis une vingtaine de jours, le taux de fonte s’est accéléré, avec une perte de glace de plus de 2,2 millions de km2 entre le 22 juin et le 11 juillet 2019, soit plus que la superficie du Groenland (2,17 millions de km2). Cette fonte en 20 jours correspond à une perte de plus de 110 000 km2 par jour, alors que la perte normale sur la période est de 57 000 km2 par jour. Au 11 juillet, en moyenne sur 5 jours, la superficie de la glace de mer était de 8,19 millions de km2, un record de faiblesse pour la période, sous la valeur de 2012 à la même date (8,25 millions de km²). En 2018 à la même époque, cette superficie était de 9,08 millions de km2. La normale sur la période 1981-2010 est de 10 millions de km2.
Source : Météo France.
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With the very high temperatures and heat waves recorded in the northern hemisphere, it is hardly surprising to see an acceleration in the melting of Arctic sea ice. After a slowdown in mid-June, the seasonal decline accelerated at the end of the month, and this rapid pace continues at this time. The area of Arctic sea ice is now below the 2012 curve, the year in which the smallest expansion was recorded in September.
In June, atmospheric circulation favoured the establishment of very high pressures in the north of the American continent with maximum pressure over Greenland, associated with a very rapid start of the melt season. We remember that temperature records were beaten in Alaska. Un the same way, on July 14th, 2019, the Canadian base of Alert, the most northerly inhabited place in the world at 817 km from the North Pole, broke its absolute temperature record with 21.0°C. The previous record was July 8, 1956, at 20.0°C. It is also the highest temperature in the world at a latitude greater than 80° North.
Low pressure on the Eurasian side helped send warm air toward the Laptev Sea which experienced a particularly high temperature excess. This situation is similar to that observed during the summer of 2007, causing a dramatic decline in sea ice at the time, with the record of the lowest minimum. The previous three summers had been affected by relatively low and relatively cool conditions that had limited melting.
The early summer of 2019 is marked by particularly mild and mild conditions in the Arctic Basin. However, since the weekend of July 14th, the situation is changing with the appearance of a cold minimum centered on the Arctic, but the consequence of this climate change on the sea ice is still difficult to determine. The arrival of a cooler and moister air mass may limit the warming of the air in the lower layers; there can also be a dispersion and weakening of the sea ice due to the winds associated with these arctic depressions.
The fact remains that, over the last twenty days, the melting rate has accelerated, with an ice loss of more than 2.2 million km2 between June 22nd and July 11th, 2019, more than the area of Greenland (2.17 million km2). This melting in 20 days corresponds to a loss of more than 110 000 km2 per day, while the normal loss over the period is 57 000 km2 per day. On July 11th, on average over 5 days, the sea ice surface was 8.19 million km2, a record of weakness for the period, below the value of 2012 at the same date (8.25 million km²). ). In 2018 at the same time, this area was 9.08 million km2. The normal over the 1981-2010 period is 10 million km2.
Source: Météo France.
Etendue de la glace de mer le 10 juillet 2019 (Source: Université de Brême)
Niveau de la glace de mer dans le Bassin Arctique les 8-9 juillet 2019 (Source : Université de Hambourg)