Comme je l’ai indiqué à plusieurs reprises, les morses et les ours polaires sont victimes du réchauffement climatique dans l’Arctique.
Les communautés qui vivent dans la mer de Béring voient depuis plusieurs années une forte baisse de la population de morses qui constituent une part importante de leur nourriture. La vente de l’ivoire sculpté à partir des défenses des morses, légale uniquement pour les autochtones d’Alaska, apporte un revenu supplémentaire à ces communautés où le taux de chômage est élevé. La hausse des températures a fait fondre la glace sous laquelle les morses avaient l’habitude de plonger et sur laquelle ils venaient se reposer. Ils ont migré vers des espaces situés plus au nord.
Les ours polaires sont eux aussi les victimes de la réduction de la banquise. Selon l’USGS, la population d’ours polaires a diminué d’environ 40% au cours de la décennie écoulée. Dans une étude publiée au début du mois de février dans la revue Science, les scientifiques expliquent que les ours polaires ont des besoins énergétiques beaucoup plus élevés que prévu. Il leur faut beaucoup de phoques pour satisfaire un métabolisme 1,6 fois plus important que celui avancé par de précédentes estimations.
Les biologistes ont suivi neuf femelles en Arctique dans la mer de Beaufort en équipant les plantigrades de caméras-colliers et en comparant leur urine et prise de sang à plusieurs jours d’intervalle. L’étude s’est déroulée entre avril et juillet, époque où les ours chassent le plus activement et emmagasinent la graisse dont ils ont besoin pour subsister toute l’année. Parmi les ours étudiés, quatre ont perdu 10% ou plus de leur masse corporelle en l’espace de 8 à 11 jours.
De précédentes hypothèses avaient induit les scientifiques en erreur sur le métabolisme des plantigrades. Des chercheurs pensaient que leur technique de chasse, qui consiste essentiellement à attendre la proie, les conduisait à dépenser peu d’énergie pour se nourrir. Ils pensaient aussi qu’ils pouvaient ralentir leur métabolisme lorsqu’ils n’attrapaient pas assez de phoques.
L’Arctique se réchauffe deux fois plus rapidement que le reste de la planète et la fonte de la glace contraint les ours à parcourir de plus grandes distances pour trouver les jeunes phoques qui sont leur nourriture de prédilection. La glace à travers l’Arctique diminue de 14% par décennie, ce qui va probablement réduire l’accès des ours à leurs proies. Plusieurs d’entre eux ont été repérés en train de plonger pendant plus de trois minutes, ce qui est beaucoup plus longtemps que d’habitude. Normalement les ours remontent à la surface pour reprendre leur souffle et ils utilisent la banquise pour se reposer et se dissimuler quand ils chassent les phoques. Avec la disparition de la glace, ils poursuivent les phoques plus longtemps sous l’eau, la plupart du temps en ratant leurs cibles. Il s’ensuit un risque évident d’épuisement, puis de famine.
Sources : USGS & France Info.
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As I have repeated it many times, walruses and polar bears are victims of global warming in the Arctic.
Communities living in the Bering Sea have for many years seen a sharp decline in the walrus population, which is an important part of their diet. The sale of carved ivory from walrus tusks, legal only for Alaska natives, provides additional income for those communities where the unemployment rate is high. Rising temperatures melted the ice under which walruses used to dive and on which they came to rest. They migrated to areas further north.
Polar bears are also victims of the reduction of the sea ice. According to USGS, the polar bear population has declined by about 40% over the past decade. In a study published in early February in the journal Science, scientists explain that polar bears have much higher energy needs than expected. They need a lot of seals to satisfy a metabolism 1.6 times higher than that put forward by previous estimates.
Biologists followed nine females in the Beaufort Sea by equipping the plantigrades with camera-collars and comparing their urine and blood samples several days apart. The study took place between April and July, when bears hunt the most actively and store the fat they need to survive all year. Of the bears studied, four lost 10% or more of their body weight in 8 to 11 days.
Previous hypotheses had misled scientists about the metabolism of plantigrades. Researchers thus thought that their hunting technique, which essentially consisted of waiting for the prey, led them to spend little energy to feed themselves. They also thought they could slow down their metabolism when they did not catch enough seals.
The Arctic is warming twice as fast as the rest of the world and melting ice forces bears to travel further to find the young seals that are their favourite food. Ice across the Arctic is decreasing by 14% per decade, which is likely to reduce bear access to prey. Several of them have been spotted diving for more than three minutes, which is much longer than usual. Normally, bears come to the surface to catch their breath and they use the ice to rest and hide when they hunt seals. With the disappearance of the ice, they pursue seals longer underwater, often missing their targets. There follows a clear risk of exhaustion, then famine.
Sources: USGS & France Info.
Capture d’image de la webcam de Round Island
Photo: C. Grandpey