Selon une nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Communications, la chute de l’Egypte ancienne il y a plus de 2 000 ans pourrait avoir été provoquée par des éruptions volcaniques.
En se référant à des textes historiques et à des documents géologiques, une équipe internationale de scientifiques a trouvé un lien entre d’importantes éruptions et la révolte sociale du Royaume ptolémaïque (305-30 av. J.-C.), la puissante dynastie qui a régné à la suite des campagnes d’Alexandre le Grand. Le Royaume est tombé pendant le règne de Cléopâtre dont la légende dit qu’elle a mis fins à ses jours en se faisant mordre par un aspic.
L’étude examine plus spécialement comment les éruptions volcaniques ont pu avoir un impact sur le Nil. Les anciens Egyptiens dépendaient presque exclusivement des inondations du Nil provoquées par la mousson d’été en Afrique de l’Est pour avoir de bonnes récoltes. En raison de cette dépendance, tout changement majeur dans le comportement du Nil avait une influence directe sur la société. S’il y avait pénurie de cultures, les prix des aliments augmentaient et les gens en souffraient. En raison du perfectionnement de la civilisation ptolémaïque, avec la présence de documents relatifs à l’économie et aux révoltes, les scientifiques ont pu savoir exactement quand se sont déroulées les périodes de troubles sociaux. Cela a jeté les bases pour comprendre quels facteurs environnementaux avaient causé des problèmes au Nil.
Les chercheurs ont analysé les carottes de glace, ce qui leur a fourni des informations sur les époques où se sont produites de grandes éruptions volcaniques dans le monde. Elles ont peut-être eu lieu dans les régions tropicales ou dans les hautes latitudes; les chercheurs ne le savent pas vraiment. Ils ont également examiné le Nilomètre islamique qui fournit un historique des niveaux d’eau dans le Nil.
Les résultats de ces recherches ont révélé que les éruptions volcaniques ont eu un impact direct sur le Nil. Les gaz sulfureux libérés dans l’atmosphère ont eu des répercussions sur les pluies de mousson dans les hautes terres éthiopiennes et ont réduit le débit d’eau vers le fleuve.
En comparant l’activité volcanique à des rapports d’agitation sociale, les chercheurs ont trouvé une corrélation entre les deux situations: Au cours des années influencées par des éruptions volcaniques, les inondations du Nil étaient généralement réduites, ce qui provoquait des tensions sociales pouvant avoir des conséquences politiques et économiques.
Comme l’a expliqué un chercheur, « l’Egypte et le Nil sont très sensibles au changement climatique, et l’Egypte représente un laboratoire historique unique pour étudier la vulnérabilité sociale et les réactions aux événements volcaniques soudains. C’est la première fois dans l’histoire ancienne que l’on peut commencer à parler d’une compréhension dynamique de la société. »
Les auteurs de l’étude expliquent que les résultats de leur travail ne sont pas sans relation avec le monde d’aujourd’hui. Bien que nous n’ayons pas connu d’éruption volcanique modifiant le climat depuis un certain temps, il y a de fortes chances pour qu’un tel événement se produise un jour ou l’autre. Les chercheurs expliquent que la chute du Royaume ptolémaïque offre un récit édifiant pour toutes les régions qui dépendent actuellement de la mousson, soit 70% de la population mondiale.
Source: Presse internationale.
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According to a new research, published in Nature Communications, the fall of ancient Egypt over 2,000 years ago may have been triggered by volcanic eruptions.
Referring to historical texts and geological records, an international team of scientists has found a link between massive eruptions and social revolt in the Ptolemaic Kingdom (305–30 BC), the powerful dynasty that ruled following the campaigns of Alexander the Great. The kingdom fell during the reign of Cleopatra. Legend says she took her own life by getting an asp to bite her.
The research looks specifically at how volcanic eruptions would have impacted the Nile. Ancient Egyptians depended almost exclusively on Nile summer flooding brought by the summer monsoon in east Africa to grow their crops. Because of this dependence, any major change to the Nile would have had a direct influence on society. If there were crop shortages, food prices would rise and people would suffer. Because of the sophistication of the Ptolemaic civilization, with records relating to the economy and revolts, experts have been able to know exactly when periods of social unrest took place. This laid the foundation for understanding what environmental factors had caused problems at the Nile.
The researchers analyzed ice core records, providing them with information on when major volcanic eruptions were taking place around the globe. These may have occurred in tropical regions or in higher latitudes; the researchers are not sure. They also looked at the Islamic Nilometer, which provides a history of water levels at the Nile.
Findings showed volcanic eruptions had a direct impact on the Nile. Sulfurous gases released into the atmosphere impacted monsoon rainfall in the Ethiopian highlands and depleted the flow of water to the river.
By comparing volcanic activity to records of social unrest, the researchers found a correlation between the two: In years influenced by volcanic eruptions, Nile flooding was generally diminished, leading to social stress that could have political and economic consequences.
As one researcher explained, « Egypt and the Nile are very sensitive instruments for climate change, and Egypt provides a unique historical laboratory in which to study social vulnerability and response to abrupt volcanic shocks. This is the first time for ancient history that we can begin to talk about a dynamic understanding of society.”
The authors of the study explain that the findings are relevant to the world today. While we have not experienced a climate-altering volcanic eruption for some time, there is little doubt we will again in the future. They say the fall of the Ptolemaic Kingdom offers a cautionary tale for all regions that currently depend on monsoons, an estimated 70 percent of the world’s population.
Source : International press.
Source: Wikipedia