Etude inquiétante sur le glacier Thwaites (Antarctique de l’Ouest) // Disturbing study on the Thwaites Glacier (West Antarctica)

J’ai écrit plusieurs notes sur ce blog à propos du glacier Thwaites en Antarctique occidental. C’est le glacier le plus large au monde avec un front de 120 km, et il a à peu près la même taille que la Floride.

Toutes les études s’accordent pour dire que la perte de glace s’accélère de façon spectaculaire depuis les années 1970. Toutefois, comme les données satellitaires ne remontent qu’à quelques décennies, personne ne savait exactement quand une fonte significative avait commencé. Il existe aujourd’hui une réponse à cette question ; elle est apportée par une étude publiée fin février 2024 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.
En analysant des carottes de sédiments extraites du fond de l’océan, les chercheurs ont découvert que le glacier Thwaites avait commencé à reculer considérablement dans les années 1940. Ce phénomène a probablement été déclenché par un très fort épisode de réchauffement El Niño, semblable à celui qui a affecté la Terre au cours des derniers mois. Depuis cette époque, le glacier n’a pas pu se rétablir et continue à fondre, ce qui prouve l’impact croissant du réchauffement climatique d’origine anthropique.

Crédit photo: NASA

Ce qui se passe sur le Thwaites aura des conséquences à l’échelle mondiale. Le glacier contribue déjà à 4 % à l’élévation du niveau de la mer en déversant des milliards de tonnes de glace chaque année dans l’océan. Sa disparition pourrait faire monter le niveau de la mer de plus de 60 centimètres. Le Thwaites joue également un rôle essentiel dans la stabilité de la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental en retenant la vaste étendue de glace située en amont. La disparition du glacier mettrait en péril la stabilité de la calotte glaciaire qui contient suffisamment d’eau pour élever le niveau de la mer d’au moins 3 mètres, avec à la clé des inondations catastrophiques sur la Terre entière. La fonte du Thwaites s’est également accélérée à cause du réchauffement de l’Océan Austral qui mine le glacier par en dessous.

Source: British Antarctic Survey

Les résultats de la dernière étude vont dans le sens de recherches antérieures sur le glacier de Pine Island qui se trouve à proximité. C’est, l’une des plus grandes rivières de glace de l’Antarctique. Les scientifiques ont découvert que ce glacier a également commencé à reculer rapidement dans les années 1940. Cela signifie que ce qui arrive sur le Thwaites n’est pas spécifique à un seul glacier, mais s’inscrit dans le contexte plus large du réchauffement climatique.

Pour dresser un tableau de l’évolution du Thwaites au cours des 12 000 dernières années, les scientifiques ont embarqué à bord d’un brise-glace et se sont approchés du front du glacier pour collecter des carottes de sédiments océaniques à différentes profondeurs. Chaque couche à l’intérieur de la carotte fournit des informations sur l’océan et la glace jusqu’à il y a des milliers d’années. En scannant et en datant les sédiments, les scientifiques ont pu déterminer le moment où une importante fonte a commencé.
À partir de ces informations, ils ont conclu que le recul du Thwaites a été déclenché par un El Niño extrême qui s’est produit à un moment où le glacier était probablement déjà dans une phase de fonte, accentuant son déséquilibre. Le constat est inquiétant car il montre qu’une fois que de grands changements sont déclenchés, il est très difficile de les arrêter. Il montre qu’une fois amorcé le retrait de la calotte glaciaire, il peut se poursuivre pendant des décennies, même si le phénomène qui l’a déclenché a disparu.
Des reculs glaciaires semblables se sont déjà produits dans le passé, mais la calotte glaciaire s’est rétablie et a recommencé à croître. En revanche, l’étude montre que le Thwaites et le Pine Island ne montrent aucun signe de rétablissement, ce qui est probablement dû à l’influence croissante du réchauffement climatique d’origine humaine.
L’Antarctique est parfois appelé le « géant endormi », car les scientifiques tentent encore de comprendre à quel point ce continent glacé et isolé est affecté par le réchauffement de l’atmosphère et des océans causé par les activités humaines. Cette étude est importante et inquiétante car elle montre ce qui pourrait arriver à la glace dans cette partie de l’Antarctique. Même si le déclencheur d’une fonte glaciaire rapide n’existe plus, cela ne signifie pas pour autant que le phénomène va s’arrêter.
Source : CNN via Yahoo Actualités.

Fonte de l’Antarctique depuis 1992 (Source: Ice Sheet Mass Balance Inter-comparison Exercise)

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I have written several posts on this blog about the Thwaites Glacier in West Antarctica. It is the world’s widest glacier with a front of 120 kilometers, with roughly the size of Florida. Reserach shows it has been losing ice at an accelerating rate since the 1970s, but because satellite data only goes back a few decades, nobody knew exactly when significant melting began. Today, there is an answer to this question, according to a study published late February 2024 in the journal Proceedings of the National Academy of Sciences.

By analyzing marine sediment cores extracted from beneath the ocean floor, researchers found the glacier began to significantly retreat in the 1940s. This phenomenon was likely kicked off by a very strong El Niño event, the warming phenomenon that has affected Earth in the past months. Since then, the glacier has been unable to recover, which may reflect the increasing impact of human-caused global warming.

What happens to Thwaites will have global consequences. The glacier already contributes 4% of sea level rise as it sheds billions of tons of ice a year into the ocean. Its complete collapse could raise sea levels by more than 60 centimeters. Thwaites also plays a vital role in the stability of the West Antarctic Ice Sheet by holding back the vast stretch of ice behind it. The collapse of the glacier would undermine the stability of the ice sheet, which holds enough water to raise sea levels by at least 3 meters, causing catastrophic global flooding.

The study’s findings match previous research on the neighboring Pine Island Glacier, one of the largest ice streams in Antarctica. Scientists have found that this glacier started retreating rapidly in the 1940s too. This means that what is happening to Thwaites is not specific to one glacier, but part of the bigger context of a warming climate.

To build a picture of Thwaites’ life over the past nearly 12,000 years, the scientists took an icebreaker vessel up close to the edge of the glacier to collect ocean sediment cores from a range of depths. Each layer yields information about the ocean and ice going back thousands of years. By scanning and dating the sediments, the scientists were able to pinpoint when the substantial melting began.

From this information, they believe Thwaites’ retreat was set off by an extreme El Niño that happened at a time when the glacier was likely already in a phase of melting, knocking it off balance. The findings are alarming because they suggest that once big changes are triggered, it is very hard to stop them. They show that once an ice sheet retreat is set in motion it can continue for decades, even if what started it gets no worse.

While similar retreats have happened much further back in the past, the ice sheet recovered and regrew. The study concludes that these glaciers show no signs of recovery, which likely reflects the growing influence of human-caused global warming.

Antarctica is sometimes called the “sleeping giant,” because scientists are still trying to understand how vulnerable this icy, isolated continent may be as humans heat up the atmosphere and oceans.This study gives important and alarming context for what might happen to the ice in this vital stretch of Antarctica. It shows that even if a trigger for rapid melting has ended, that does not mean the response stops.

Source :CNN via Yahoo News.

Grosses inquiétudes pour le glacier Thwaites en Antarctique // Major concerns for Thwaites Glacier in Antarctica

Le glacier Thwaites, parfois appelé ‘glacier de l’apocalypse’, est une immense rivière de glace de l’Antarctique Occidental qui se jette dans la baie de Pine Island. Tout comme le glacier de Pine Island, il est étroitement surveillé car on sait que sa fonte et sa disparition  pourraient faire s’élever considérablement le niveau des océans.

En ce moment, la glace qui s’échappe par vêlage du glacier Thwaites et termine sa course dans la Mer d’Amundsen représente environ 4% de l’élévation du niveau de la mer dans le monde. La crainte des glaciologues, c’est que le Thwaites s’écroule* et disparaisse, faisant s’élever d’environ 65 cm le niveau des océans en fondant. Ce n’est pas tout. Comme je l’ai signalé à plusieurs reprises, l’écroulement du glacier Thwaites aurait probablement un effet domino et déclencherait un écroulement glaciaire en chaîne dans la partie occidentale de l’Antarctique, ce qui pourrait entraîner une élévation du niveau de la mer pouvant atteindre 1,80 mètre. Ce serait bien sûr catastrophique pour les villes côtières dans le monde. Selon le directeur du programme de glaciologie antarctique à l’America’s National Science Foundation, le glacier Thwaites est la clé de voûte des autres glaciers en Antarctique Occidental. «S’il s’écroule, les autres glaciers feront de même et commenceront à partir dans l’océan.»
Ce qui inquiète les glaciologues, c’est que le glacier Thwaites perd de plus en plus de glace et le processus semble s’accélérer. La grande question est de savoir à quel moment il va perdre sa stabilité. Des équipes de scientifiques effectuent des forages dans le glacier pour savoir s’il est sur le point de commencer à s’écrouler.
Il faut savoir que le glacier est immense. Sa taille est celle de la Grande-Bretagne et on pense qu’il est particulièrement sensible au réchauffement climatique. Au cours des 30 dernières années, la quantité de glace vêlée par le Thwaites et les glaciers voisins a presque doublé.
Ils ne sont probablement pas près d’arrêter de fondre. En effet, le pôle Sud s’est réchauffé trois fois plus rapidement que les autres régions du globe au cours des trois dernières décennies. Des études publiées dans la revue Nature Climate Change indiquent que les températures ne cessent de grimper au pôle Sud depuis 1989, avec une hausse de 0,6 degrés par décennie, soit trois fois la hausse pour le reste de la planète.
Les chercheurs pensent que cette hausse des températures est certes due à une augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, mais aussi à des changements météorologiques naturels sous les tropiques. Cependant, les concentrations de CO2 provenant des activités humaines semblent être la principale cause de la situation actuelle en Antarctique.
Source: Presse scientifique américaine.

* L’‘écroulement’ d’un glacier fait référence à un vêlage de très grande ampleur comme celui du glacier Helheim au Groenland : https://youtu.be/7tyfSlnMe8E

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Thwaites Glacier, sometimes referred to as the Doomsday Glacier, is a huge glacier of West Antarctica flowing into the Pine Island Bay. Like Pine Island Glacier, it is closely watched for its potential to raise sea levels.

Even now, ice draining from Thwaites Glacier into the Amundsen Sea accounts for about 4% of global sea-level rise, but scientists fear it could collapse and then raise sea levels about 65cm as it melts. What is more, the collapse of the Thwaites Glacier could trigger a runaway collapse across the western half of Antarctica that could lead to a sea level rise of up to 1.80 metres. Such a rise would be catastrophic for coastal cities around the world. According to the programme director for Antarctic glaciology at America’s National Science Foundation, Thwaites is a keystone for the other glaciers around it in West Antarctica. “If you remove it, other ice will potentially start draining into the ocean too.”

What worries glaciologists is that Thwaites Glacier is losing ice faster and faster, and that the process seems to be accelerating. The big question is how quickly it becomes unstable.

Teams of scientists are drilling into Thwaites Glacier to find out if it is about to collapse.

The glacier is the size of Great Britain, and thought to be particularly susceptible to climate change. Over the past 30 years, the amount of ice flowing out of Thwaites and its neighbouring glaciers has nearly doubled.

It looks as if Thwaites Glacier is not about to stop melting. The South Pole, the most remote place on the planet, has warmed three times faster than other areas over the past three decades. Research published in Nature Climate Change indicates that temperatures lave rocketted upwards at the South Pole since 1989, with a rise of 0.6 degrees per decade, three times the rate for the rest of the planet.

Researchers believe the high temperatures are being fuelled not just by a rise in greenhouse gases, but also by natural weather shifts in the tropics. However, CO2 concentrations from human activities seem to be the main cause of the current situation in Antarctica.

Source: American scientific press.

* The ‘collapse’ of a glacier refers to large scale calving like the one observed on Helheim Glacier in Greenland : https://youtu.be/7tyfSlnMe8E

Source: Wikipedia

Processus de fonte des glaciers en Antarctique (Source: British Antarctic Survey)

Antarctique: L’eau chaude fait fondre le glacier Thwaites // Antarctica: Warm water causes the melting of Thwaites Glacier

Cela fait pas mal de temps que les glaciologues étaient persuadés que le glacier Thwaites, le plus important de l’Antarctique Occidental fondait par en dessous, à cause d’un apport d’eau chaude en provenance de l’Océan Austral. Ils viennent d’en avoir la preuve au cours d’une mission organisée dans la cadre de l’ITGC (International Thwaites Glacier Collaboration), un projet conjoint Royaume-Uni / Etats-Unis sur le continent antarctique.

Les scientifiques ont découvert cette température anormale dans la zone d’ancrage du Thwaites, là où il repose sur le substrat rocheux. D’une manière générale, il s’agit d’une zone cruciale pour la stabilité des glaciers de l’Antarctique. Les chercheurs y ont observé des eaux chaudes atteignant plus de deux degrés au-dessus du point de congélation.

Cette découverte explique pourquoi au cours des 40 dernières années, les glaciers qui s’écoulent dans le secteur de la mer d’Amundsen ont fondu à un rythme accéléré. Plusieurs modèles numériques laissent entendre qu’un retrait inexorable de la ligne d’échouage des glaciers de la région est en cours. Des eaux océaniques plus chaudes érodent particulièrement les glaciers de l’Antarctique Occidental et la situation du Thwaites est l’une des plus préoccupantes.

La disparition du glacier Thwaites à elle seule pourrait avoir un impact significatif à l’échelle mondiale. Il couvre 192 000 kilomètres carrés, une superficie de la taille de la Grande-Bretagne. Au cours des 30 dernières années, la quantité de glace s’écoulant du Thwaites et des glaciers voisins a presque doublé. Le Thwaites représente déjà 4% de l’élévation du niveau de la mer au niveau global. Son effondrement augmenterait à lui seul le niveau de la mer de 65 centimètres. Comme je l’ai expliqué précédemment, la situation est d’autant plus inquiétante que ces glaciers sont interconnectés. Si l’un d’entre eux s’enfuit dans l’océan, les autres feront de même.

Bien que le recul du glacier ait été observé au cours de la dernière décennie, les causes du changement n’avaient pas été prouvées auparavant. C’est maintenant chose faite avec la mesure directe de la température de l’eau. Le relevé de deux degrés au-dessus du point de congélation est considérable, mais il se pourrait que d’autres régions soient affectées par une eau encore plus chaude. Les scientifiques estiment que le phénomène est récent, sinon le glacier n’aurait pas pu rester en place.

Pour mesurer la température de l’eau, cinq équipes scientifiques ont travaillé sur le glacier Thwaites dans des conditions particulièrement difficiles. Deux de ces équipes ont utilisé de l’eau chaude pour forer entre 300 et 700 mètres à travers la glace jusqu’à l’océan. Un appareil de détection a permis de mesurer les eaux se déplaçant sous la surface du glacier. À la mi-janvier, le robot Icefin est parti à près de deux kilomètres du site de forage, jusqu’à la zone d’échouage du Thwaites pour mesurer, imager et cartographier la fonte et la dynamique de cette partie critique du glacier. L’appareil a mesuré la turbulence de l’eau, donc son efficacité à faire fondre la glace, ainsi que d’autres propriétés telles que la température. C’est la première fois que l’activité océanique sous le glacier Thwaites est accessible par un trou de sonde et qu’un instrument scientifique est déployé. Le trou a été ouvert les 8 et 9 janvier 2020 et les eaux sous le glacier ont été mesurées les 10 et 11 janvier.

Source : global-climat.

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Glaciologists have believed for quite a long time that Thwaites Glacier, the largest in Western Antarctica, is melting from below, due to the warm water coming from the Southern Ocean. They have just had proof of this during a mission organized within ITGC (International Thwaites Glacier Collaboration), a joint United Kingdom / United States project on the Antarctic continent.
Scientists have discovered this abnormal temperature in the stranding area of ​​the Thwaites Glacier, where it rests on the bedrock. More globally, it is a crucial area for the stability of Antarctic glaciers. The researchers have observed warm water reaching more than two degrees above the freezing point.
This discovery explains why over the past 40 years the glaciers flowing in the Amundsen Sea area have melted at an accelerated rate. Several digital models suggest that an inexorable withdrawal from the area’s glacier grounding line is underway. Warmer ocean waters are particularly eroding the glaciers of Western Antarctica, and the situation of Thwaites is one of the most worrying.
The disappearance of the Thwaites Glacier alone could have a significant impact on a global scale. It covers 192,000 square kilometres, an area the size of Great Britain. Over the past 30 years, the amount of ice flowing from Thwaites and nearby glaciers has almost doubled. Thwaites already accounts for 4% of the rise in sea level around the world. Its collapse alone would raise sea level by 65 centimetres. As I explained earlier, the situation is all the more worrying as these glaciers are interconnected. If one of them flows into the ocean, the others will follow.
Although the retreat of the glacier has been observed over the past decade, the causes of the change had not been proven before. This is now done with direct measurement of the water temperature. The two degree rise above freezing is considerable, but other regions may be affected by even warmer water. Scientists believe the phenomenon is recent, otherwise the glacier could not have remained in place.
To measure the water temperature, five scientific teams worked on the Thwaites glacier under particularly difficult conditions. Two of these teams used hot water to drill 300 to 700 metres through the ice to the ocean. A detection device made it possible to measure the water moving under the surface of the glacier. In mid-January, the Icefin robot was sent almost two kilometres from the drilling site, up to the Thwaites’ stranding area to measure, image and map the melt and dynamics of this critical part of the glacier. The device measured the turbulence of the water, thus its effectiveness in melting ice, as well as other properties such as temperature. This is the first time that ocean activity under the Thwaites Glacier has been accessible through a borehole and a scientific instrument has been deployed. The hole was opened on January 8th and 9th, 2020 and the waters under the glacier were measured on January 10th and 11th.
Source: global-climat.

Vue des glaciers de l’Antarctique Occidental (Source : Jet Propulsion Laboratory de la NASA)

Les volcans font fondre les glaciers de l’Antarctique // Volcanoes are melting Antarctic glaciers

drapeau francaisDans une note publiée le 17 mai 2014, j’expliquais que la fonte des glaciers de l’Ouest Antarctique est en train de s’accélérer. Aujourd’hui, une nouvelle étude montre que les volcans sous-glaciaires et d’autres «points chauds» géothermiques contribuent à la fonte du glacier Thwaites. Des parties du glacier situées à proximité de zones géologiques d’origine volcanique fondent plus vite que les régions qui sont plus éloignées des points chauds. Cette fonte pourrait affecter de manière significative la perte de glace dans l’Ouest Antarctique.
Les chercheurs savent depuis longtemps que des volcans se cachent sous la glace de l’Antarctique occidental. Il s’agit d’une région sismiquement active, où l’Est et l’Ouest s’écartent l’un de l’autre. En 2013, une équipe scientifique a même découvert un volcan sous la calotte glaciaire de l’Antarctique Ouest (voir ma note du 21 Novembre, 2013).
L’ouest de l’Antarctique est également en train de perdre sa glace à cause du changement climatique et des études récentes ont suggéré qu’il n’existe aucun moyen d’inverser le recul des glaciers de cette région du globe. Toutefois, le délai de leur disparition est incertain: des centaines d’années? Des milliers d’années? Il est important de connaître la réponse, étant donné que l’eau de fonte de la calotte glaciaire de l’Antarctique Ouest contribue directement à l’élévation du niveau de la mer.
Les scientifiques utilisent des modèles informatiques pour tenter de prédire l’avenir de la couche de glace mais, jusqu’à présent, ils n’avaient pas réussi à comprendre le processus qui anime l’énergie géothermique sous-glaciaire. En effet, le volcanisme n’est pas uniforme et les points chauds géothermiques font fondre certaines régions plus rapidement que d’autres.
Pour essayer de comprendre le comportement de l’énergie géothermique sous-glaciaire, les chercheurs se sont appuyés sur une étude publiée en 2013 qui avait cartographié le système de chenaux sous le glacier Thwaites. En utilisant les données radar fournies par les satellites en orbite, ils ont pu déterminer les zones où ces flux sous-glaciaires étaient trop importants pour être expliqués par le seul flux en provenance de l’amont. Ils ont ensuite analysé la géologie sous-glaciaire de la région et ont constaté que les points où la glace fondait le plus vite se situaient essentiellement près des volcans connus ou supposés connus de l’Ouest Antarctique, ou à proximité d’autres points chauds. L’un d’eux se trouve à côté du Mont Takahe, un volcan qui émerge de la couche de glace.
Le flux thermique moyen minimum sous le Glacier Thwaites est de 114 milliwatts par mètre carré, avec quelques zones où l’on relève 200 milliwatts par mètre carré ou plus. En comparaison, le flux de chaleur moyen du reste des continents est de 65 milliwatts par mètre carré.
La fonte de la glace produite par les volcans sous-glaciaires pourrait accélérer l’écoulement de l’eau dans la mer. Pour comprendre à quel point les volcans sont responsables de cet écoulement et ce que cela signifie pour l’avenir de la calotte glaciaire de l’Antarctique Ouest, les glaciologues et les climatologues devront inclure dans leurs modèles ces nouveaux paramètres qui sont plus précis que ceux en leur possession jusqu’à présent.

Source : Fox News.

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drapeau anglaisIn a note released on May 17th, 2014, I explained that the melting of West Antarctica glaciers was accelerating. Now, a new study finds that subglacial volcanoes and other geothermal « hotspots » are contributing to the melting of Thwaites Glacier. Areas of the glacier that sit near geologic features thought to be volcanic are melting faster than regions farther away from hotspots. This melting could significantly affect ice loss in the West Antarctic.

Researchers have long known that volcanoes are hiding under the ice of West Antarctica. This is a seismically active region, where East and West Antarctica are rifting apart. In 2013, a team of scientists even found a volcano beneath the West Antarctic Ice Sheet (see my note of November 21st, 2013).

West Antarctica is also losing its ice because of the climate change, and recent studies have suggested there is no way to reverse the retreat of West Antarctic glaciers. However, the timing of this retreat is still in question : Hundreds of years? Thousands of years? It is important to understand which, given that meltwater from the West Antarctic Ice Sheet contributes directly to sea level rise.

Scientists use computer models to try to predict the future of the ice sheet, but up to now, they had failed to understand the process of subglacial geothermal energy. Indeed, volcanism isn’t uniform as geothermal hotspots influence melting more in some areas than in others.

To try and understand subglacial geothermal energy, the researchers built on a previous study published in 2013 that mapped out the system of channels that flows beneath the Thwaites Glacier. Using radar data from satellites, they were able to figure out where these subglacial streams were too full to be explained by flow from upstream. Next, they checked out the subglacial geology in the region and found that fast-melting spots were disproportionately clustered near confirmed West Antarctic volcanoes, suspected volcanoes or other presumed hotspots. One of them is next to Mount Takahe, which is a volcano that sticks out of the ice sheet.

The minimum average heat flow beneath Thwaites Glacier is 114 milliwatts per square metre, with some areas giving off 200 milliwatts per square metre or more. In comparison, the average heat flow of the rest of the continents is 65 milliwatts per square metre.

The melt caused by subglacial volcanoes could lubricate the ice sheet from beneath, hastening its flow toward the sea. To understand how much the volcanic melt contributes to this flow and what that means for the future of the West Antarctic Ice Sheet, glaciologists and climate scientists will have to include the new, more accurate findings in their models.

Source : Fox News.

Glaciers-Antarctique

Source:  British Antarctic Survey.