Webcams volcaniques // Webcams on volcanoes

En 30 ans, l’approche visuelle du phénomène volcanique a été bouleversée par les nouvelles technologies. Dans les années 1990, les information sur l’activité volcanique étaient diffusées au compte-gouttes, au gré des bulletins fournis par la presse et par les voyageurs qui se rendaient sur le terrain. A l’époque, l’approche d’un volcan était beaucoup moins verrouillée qu’aujourd’hui et le principe de précaution était beaucoup moins présent. On pouvait déambuler librement sur la zone sommitale de l’Etna et bivouaquer dans des nids faits de blocs de basalte au sommet du Stromboli. Les images étaient réalisées sur pellicule et on déclenchait avec parcimonie. Cette époque est malheureusement révolue.

Aujourd’hui, tout a changé. Ceux qui vont sur les volcans mitraillent à tour de bras avec les inévitables smartphones et, dans le tas, certains clichés sont de bonne, voire très bonne qualité. En revanche, l’accès aux zones les plus chaudes est devenu beaucoup plus compliqué sur des volcans comme l’Etna ou le Stromboli. A La Palma un périmètres de 2 km a été mis en place autour de la zone éruptive. Certains font fi de ces interdictions d’accès, mais c’est à leurs risques et périls. C’est particulièrement vrai à Hawaii où les rangers ne badinent pas avec la loi.

Les webcams fournissent de superbes images des éruptions, parfois en haute définition comme on a pu le constater avec l’éruption islandaise et en ce moment avec l’éruption à La Palma. Ces caméras sont en général judicieusement placées, parfois dans les lieux difficiles d’accès. Il leur arrive de se faire détruire par une coulée de lave. De plus en plus souvent, ce ne sont pas des clichés ponctuels, à intervalle régulier, qui sont diffusés, mais des images en streaming qui permettent de suivre les événements en direct. Les fontaines de lave et les panaches de cendre de l’Etna apparaissent dans toute leur splendeur, parfois illuminés par les rayons du soleil.A La Palma en ce moment, on perçoit même les grondements des explosions.

Certaines captures d’écran réalisées à partir de ces images ont quasiment la qualité photo. De plus, avec Internet, les paramètres qui permettent de contrôler l’activité volcanique sont souvent en ligne et figurent parfois – comme à La Palma – au bas des images des webcams.

On peut donc, depuis son fauteuil visualiser la sismicité et le tremor des éruptions en Islande, sur l’Etna, à La Palma ou à Hawaii. Certes, il manque l’ambiance et surtout les odeurs qui envahissent un site éruptif, mais le cerveau de ceux qui ont fréquenté ces lieux peut facilement les imaginer….

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Over 30 years, the visual approach to volcanic phenomena has been deeply changed by new technologies. In the 1990s, information on volcanic activity was disseminated in small quantities, according to occasional reports provided by the press and by travellers who went to the field. At the time, the approach to a volcano was much easier than today and the precautionary principle was much less present. You could wander freely on the summit area of Mt Etna and leep in stone nests at the summit of Stromboli. The images were on films and the photos were taken sparingly. Those days are unfortunately over.
Today everything has changed. Those who visit volcanoes take innumbrable photos with their smartphones and some pictures are of good, even very good quality. On the other hand, access to the hottest areas has become much more complicated on volcanoes such as Mt Etna or Stromboli. In La Palma, a perimeter of 2 km has been set up around the eruptive zone. Some ignore these access bans, but it is at their own risk. This is especially true in Hawaii where rangers don’t mess around with the law.
The webcams provide great images of the eruptions, sometimes in high definition as with the Icelandic eruption and now with the eruption in La Palma. These cameras are generally judiciously placed, sometimes in spots that are difficult to access. Sometimes they get destroyed by a lava flow. More and more often, they do not provide one-off snapshots, at regular intervals, but streaming images that make it possible to follow events live. Mt Etna’s lava fountains and ash plumes appear in all their splendor, sometimes illuminated by the rays of the sun, and in La Palma right now, you can even hear the roar of the explosions.
Some screenshots taken from these images are almost photo quality. In addition, with the Internet, the parameters that control volcanic activity are often online and sometimes appear – as in La Palma – at the bottom of webcam images.
One can therefore, from one’s armchair, get information about the seismicity and the tremor of the eruptions in Iceland, on Mt Etna, in La Palma or in Hawaii. Sure, these documents lack the atmosphere and especially the odours that pervade an eruptive site, but the brains of those who have visited these places can easily imagine them …

Voici quelques captures d’écrans // Here are a few screenshots of Mt Etna,Fagradalsfjall and Cumbre Vieja:

 

Islande : webcams et autres images de l’éruption

Dans une note précédente, je félicitais les Islandais pour la qualité des images de l’éruption fournies par les webcams. En ce moment (21 août 2021), deux de ces caméras permettent d’observer le site. C’est, bien sûr, celle installée sur la colline de Langihryggur qui fournit – en streaming et haute définition – les images les plus spectaculaires. L’autre, dans la vallée de Natthagi a, au moins pour le moment, un intérêt secondaire.

Ce matin, un opérateur ajustait la caméra de Langihryggur et j’ai pu me rendre compte de la puissance du zoom. En observant la lave qui bouillonne dans le cratère et les coulées sur les pentes du volcan, on a l’impression que la caméra se trouve à une centaine de mètres du site éruptif. Que nenni ! La carte ci-dessous montre que la webcam a été installée loin du cratère. Les touristes qui passent devant l’objectif – en ne se privant pas de saluer ou te faire des auto-portraits – bénéficient tout de même d’une bonne vue de l’éruption. Toutefois, comme lors d’un match de foot ou de rugby dans un grand stade, le téléspectateur dans son fauteuil dispose d’une meilleure vue de l’événement. Bien sûr, s’agissant de l’éruption, manquent l’ambiance, le bruit et les odeurs. Mais ça coûte aussi moins cher qu’un voyage en Islande. … !

A côté des webcams, des appareils photo proposent à intervalle régulier, des images fixes du secteur.

Je pense que c’est la première fois que l’on peut observer, en direct et depuis le début, une éruption avec autant de confort, même si des webcams de très bonne qualité en streaming sont également installées sur l’Etna et le Stromboli en Sicile.

 

Le « vog » du Kilauea perturbe la vie jusqu’à Kona // Kilauea’s « vog » disturbs life as far as Kona

Le Hualalai est le volcan le plus proche de Kona dans l’ouest de la Grande Ile d’Hawaï mais il est inactif en ce moment. Malgré cette inactivité, la ville est enveloppée d’un voile de vog, ou brouillard volcanique, produit par l’éruption du Kilauea dans la Lower East Rift Zone. En conséquence, la qualité de l’air a atteint un niveau «malsain» dans la région de Kona.
Selon les services sanitaires, Kona a connu une journée «rouge» le 29 mai 2018. Depuis l’installation d’un capteur de qualité de l’air à Kona en 2009, les autorités disent que c’est la première fois que la région de West Hawaii atteint un niveau « malsain » qui signifie que la population peut commencer à ressentir des effets sur la santé et que les personnes sensibles peuvent être davantage incommodées.
Depuis le début de l’éruption le 3 mai, la condition de l’air est devenue préoccupante dans les districts de Puna et de Ka’u à cause des gaz nocifs et des nuages de cendre. Maintenant, c’est au tour de la région de West Hawaii d’être envahie par le vog.
Selon le Département des Sciences de l’Atmosphère de l’Université d’Hawaï, 2 500 tonnes d’émissions gazeuses étaient enregistrées quotidiennement dans l’atmosphère avant l’activité volcanique de ce mois-ci. Depuis le 3 mai, ce chiffre est passé à 35 000 ou 40 000 tonnes. Malgré le fait que les concentrations chutent rapidement loin de sa source, Kona reçoit en ce moment 15 à 20 fois la quantité normale de gaz.
La fluctuation de la concentration de gaz est liée aux conditions météorologiques. Un léger changement de direction ou de vitesse du vent peut faire varier considérablement les concentrations de SO2 dans l’air et il n’est pas impossible que l’île d’Oahu soit, elle aussi, affectée par le vog.
Les instruments mesurent deux types de particules: les PM2,5 et les PM10, qui dépendent de la taille des particules. Les PM2.5 sont contenues dans la brume ou la fumée, tandis que les PM10 sont des particules plus grosses dans les nuages de cendre ou de poussière.
La qualité de l’air à Kona au cours de la semaine dernière a été particulièrement médiocre et beaucoup de gens qui ne sont généralement pas gênés par le vog en ressentent les effets en ce moment. Les services sanitaires sont en train de recenser les sites propices à l’installation de capteurs de particules à Kona. Ils essayent aussi de trouver des solutions pour alerter la population les jours où la qualité de l’air est mauvaise.
Les participants à plusieurs événements sportifs comme la course de qualification à l’ Ironman 70.3 ou la King Kamehameha Day Regatta  qui auront lieu dans les prochaines semaines sont inquiets.
Les récits de la situation à Hawaii dans les médias ont eu un impact négatif sur l’île, en particulier quand il s’est dit que les navires de croisière comme Pride of America avaient annulé les escales à Hilo et à Kona.
Source: Presse hawaiienne.

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Hualalai is the nearest volcano to Kona in West Hawaii but it is inactive at the moment. Despite this inactivity, the town is covered with a shroud of vog, or volcanic fog, produced by the current Kilauea eruption in the Lower East Rift Zone. As a consequence, air quality has reached “unhealthy” levels in the area.

According to the Department of Health, Kona was a “red” air day throughout May 29th, 2018. Since the installation of the air quality monitor in Kona in 2009, health officials say this is the first time they have seen West Hawaii reach these unhealthy levels. “Unhealthy” means that people may begin to experience health effects and members of sensitive groups may experience more serious health effects.

Since the beginning of the eruption on May 3rd, conditions have become hazardous in areas of Puna, the Ka‘u District because of noxious gases and ashfall. Now, it is up to West Hawaii to be bombarded with clouds of vog.

According to the University of Hawaii’s Department of Atmospheric Sciences, 2,500 tons of emissions were released into the atmosphere daily before this month’s volcanic activity. Since May 3rd, between 35,000 and 40,000 tons have been released. Concentrations drop down quickly away from its source, but Kona is getting 15-20 times the amount of normal.

Concentration fluctuation has to do with weather patterns. A small shift in wind direction or speed can cause very different outcomes whenever it comes to the concentrations of SO2 in the air. There is a chance of vog-related air making its way to Oahu.

There are two types of particulate matter measured: PM2.5 and PM10, which relate to the size of the particles. PM2.5 is haze or smoke, while PM10 are bigger particles such as ash or dust.

Conditions in Kona during the past week have been severe and there are a lot of people feeling the effects who are not usually bothered by the vog. The Health Department is looking at sites to set up more particle sensors in Kona, as well as trying to figure out how they can alert the community when these poor air quality days occur.

Participants in several sporting events like the Ironman 70.3 Hawaii qualifier race or the King Kamehameha Day Regatta due to take place in the coming weeks are worried.

The media exposure has had a negative impact on the island, especially when they said that cruise ships like Pride of America had cancelled stops in Hilo and Kona.

Source : Local newspapers.

Crédit photo: USGS