J’ai écrit plusieurs notes sur les dernières découvertes à Pompéi, la cité romaine détruite par l’éruption du Vésuve en octobre 79 de notre ère. Les dernières fouilles, menées grâce à un financement européen sous l’égide du Ministère italien de la Culture, révèlent des trésors presque chaque mois.
Des archéologues ont découvert une maison qui témoigne des derniers instants de la civilisation romaine. Dans la Casa di Elle e Frisso, également connue sous le nom de Maison d’Elle et Phrixus, sur la Via del Vesuvio, les scientifiques ont découvert les squelettes de quatre personnes, dont un adolescent. Un lit avait été poussé contre le chambranle d’une porte pour empêcher la lave d’entrer dans la maison lors de l’éruption du volcan.

Structure du lit emprisonné dans la cendre (Source : Parc archéologique)
Les victimes ont été retrouvées en position de panique, signe qu’elles ont vu leur fin approcher. Le corps de l’adolescent était orné d’une bulla de bronze, une amulette qui marquait chez les Romains le passage de l’enfance à l’âge adulte et qui n’était retirée qu’à l’âge adulte.
Comme l’a si bien dit le directeur du parc archéologique de Pompéi : « Fouiller et visiter Pompéi, c’est se confronter à la beauté de l’art, mais aussi à la précarité de nos vies.» Dans la petite maison magnifiquement décorée, les archéologues ont retrouvé les traces des habitants qui ont tenté de se sauver. La maison a été découverte en 2018, mais les chercheurs n’ont terminé leur travail que récemment. Lors de leurs analyses, ils ont constaté que les lapilli étaient entrés par l’ouverture du toit de l’atrium, et risquaient d’envahir l’espace. Il est évident que cette famille a tenté de se barricader dans la chambre, mais sans succès. Finalement, la coulée pyroclastique est arrivée et un puissant flot de cendres brûlantes a envahi toutes les pièces. Les séismes avaient déjà provoqué l’effondrement de nombreux bâtiments.
Les récentes fouilles de la Casa di Elle e Frisso ont révélé des pièces bien préservées, dont un atrium avec impluvium, une chambre et une salle de banquet aux murs richement décorés. La maison doit son nom à une fresque mythologique découverte dans son triclinium, et représentant l’histoire de Phrixos et Hellé.

Source : Parc archéologique
Les fouilles ont également mis au jour des objets ménagers tels que des amphores utilisées pour conserver le garum, une sauce de poisson fermentée, et un service de table en bronze, comprenant une louche, une cruche à une anse, un vase en forme de panier et une coupe en forme de coquillage. Ces objets du quotidien témoignent d’une vie brutalement interrompue par l’éruption. Certains éléments, tels que les seuils retirés, l’absence de décoration à certains endroits et les traces de découpes de maçonnerie à l’entrée de la maison, laissent supposer que la Casa di Elle e Frisso était en cours de rénovation au moment de l’éruption. Cependant, la maison était toujours occupée par ses habitants qui,surpris par l’éruption, ont préféré rester sur place pour se protéger mais ont trouvé la mort.
Source : Parc archéologique de Pompéi et médias italiens.
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I have written several posts about the latest discoveries at Pompeii, the Roman city that was destroyed by the eruption of Mt Vesuvius in October 79. The latest excavations performed thanks to Europeans funding under the auspices of the Italian Ministry of Culture are revealing treasures nearly every month.
Archaeologists with the Pompeii Archaeological Park have discovered a home which serves as a snapshot of the ancient civilization’s final moments. Within the Casa di Elle e Frisso, also known as the House of Elle and Phrixus, along Via del Vesuvio, the scientists found the skeletal remains of four people, including an adolescent child. A bed was pushed up against a doorframe in an effort to avoid the volcanic lava from the volcano’s explosion (see photo above).
The victims were found in panic positions, indicating they lived through those moments and saw their end approaching.The child’s body was adorned with a bronze bulla, an amulet which commonly marked the passage from childhood to adulthood and was not removed until the child reached adulthood.
As the Director of Pompeii Archaeological Park aptly said, “excavating and visiting Pompeii means coming face to face with the beauty of art but also with the precariousness of our lives.” In the small, wonderfully decorated house, archaeologists found traces of the inhabitants who tried to save themselves. The home was discovered in 2018, but researchers have only recently finished their inspection. During their analysis, they found that the lapilli were entering through the opening of the atrium’s roof, risking invasion of the space. It is clear the family attempted to barricade themselves in the bedroom, but there was no escape. In the end, the pyroclastic flow arrived and the violent flow of very hot ash filled every room. The earthquakes had already caused many buildings to collapse.
The recent excavation of the Casa di Elle e Frisso has revealed well-preserved rooms, including an atrium with an impluvium, a bedroom, and a banquet hall with richly decorated walls. The house is named for a mythological fresco found in its triclinium that depicts the tale of Phrixus and Helle (see photo above).
Excavations also uncovered household items such as amphorae used for storing garum, a fermented fish sauce, and a set of bronze tableware, including a ladle, a one-handled jug, a basket-shaped vase, and a shell-shaped cup. These everyday objects signal a life that was abruptly interrupted by the eruption.
Some elements, such as the removed thresholds, the absence of decoration in some areas, and the traces of cutting portions of masonry at the entrance of the house, suggest that the Casa di Elle e Frisso was undergoing renovation at the time of the eruption. However, the house continued to be occupied by its inhabitants, who, caught by the eruption, preferred not to leave the building and found death there.
Source : Pompeii Archaeological Park and Italian news media.










