Explosion phréatique au Salvador // Phreatic explosion in El Salvador

Une puissante explosion phréatique s’est produite au Salvador, à l’ausol de Santa Teresa, dans le canton d’El Barro, à 16h55 (heure locale), le 10 juillet 2025. L’événement a été filmé par une webcam (voir ci-dessous). On y voit une soudaine projection verticale et latérale de vapeur, d’eau et de sédiments. Les autorités ont temporairement fermé l’accès au site et établi une zone d’exclusion de 75 m. Dix-sept résidents ont été évacués par mesure de précaution. Aucun blessé n’a été signalé.
L’ausol de Santa Teresa est la plus grande formation hydrothermale de ce type en Amérique centrale. Son diamètre est d’environ 70 m et sa profondeur de 20 m, avec des températures entre 300 °C et 350 °C. Le champ hydrothermal de Los Ausoles couvre environ 20 km² et contient plus de 130 formations actives, dont des mares de boue, des fumerolles et des bouches de vapeur.
L’ausol de Santa Teresa est déjà entré en éruption en 1989, causant la mort d’au moins 32 personnes. Il demeure le site le plus actif et le plus dangereux du champ hydrothermal de Los Ausoles qui est également ouvert au tourisme rural et à l’exploration géothermique.
Source: The Watchers.

Voici une vidéo de l’explosion :
https://twitter.com/i/status/1943482438199492955

Image extraite de la vidéo

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A powerful phreatic eruption occurred at the Santa Teresa ausol in Cantón El Barro, El Salvador, at 16:55 (local time) on July 10th, 2025. The event was captured by a webcam (see below), showing a sudden vertical and lateral ejection of steam, water, and sediment. Authorities temporarily closed access to the site and established a 75 m exclusion zone around it. Seventeen residents were evacuated as a precaution.

The Santa Teresa ausol is the largest thermal feature of its kind in Central America. It has a diameter of approximately 70 m and a depth of 20 m, with recorded vent temperatures 300°C–350°C. The Los Ausoles geothermal field covers roughly 20 km² and contains over 130 active geothermal features including mud pots, fumaroles, and steam vents. There were no reports of injuries.

The Santa Teresa ausol previously erupted in 1989, resulting in at least 32 fatalities. It remains the most active and hazardous feature within the Los Ausoles geothermal field, which also serves as a site for rural tourism and geothermal energy exploration.

Source : The Watchers.

Here is a video of the explosion :

https://twitter.com/i/status/1943482438199492955

Eruption du Taal (Philippines)

Le PHIVOLCS indique qu’une éruption phréatique s’est produite sur le Taal (Philippines) dans l’après-midi (heure locale) du 1er juillet 2021. L’événement a généré un panache sombre qui s’est élevé jusqu’à 1 km de hauteur (voir photo ci-dessous). Le niveau d’alerte volcanique est passé de 2 à 3.

L’éruption phréatique a probablement été causée par une intrusion magmatique au niveau du cratère principal (Main Crater), de sorte que d’autres éruptions pourraient survenir. Le PHIVOLCS a recommandé que Volcano Island et les barangays d’Agoncillo, Laurel et Batangas soient évacués en raison du risque de coulées pyroclastiques et de tsunami volcanique sur le lac.

Il est conseillé aux communautés riveraines du lac Taal d’être vigilantes face aux éventuelles perturbations de l’eau du lac liées à l’activité volcanique en cours.

Dans ma dernière note sur l’activité volcanique dans le monde, j’ai indiqué que le Taal montrait toujours des signes d’activité avec des panaches de vapeur s’élevant au-dessus du lac dans le cratère, et des émissions de SO2 de 3 000 à 5 600 tonnes/jour au niveau du Main Crater.

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PHIVOLCS indicates that a phreatic eruption occurred at Taal (Philippines) in the afternoon (local time) of July 1st, 2021. The event genated a dark plume that rose up to 1 km (see photo below). The volcano alert level was raised from 2 to 3.

The phreatic eruption may have been caused by a magmatic intrusion at the Main Crater so that more eruptions could be observed.

PHIVOLCS has recommended that Taal Volcano Island and the barangays of Agoncillo and Laurel, Batangas be evacuated due to the risk of pyroclastic flows and volcanic tsunami on the lake.

Communities on the shores of Taal Lake are advised to be vigilant of possible lakewater disturbances related to the ongoing volcanic activity.

In my last post about volcanic activity around the world, I indicated that Taal was still showing signs of activity with steam plumes rising above the crater lake and SO2 emissions averaging 3,000-5,600 tonnes/day at the Main Crater.

Vue de l’éruption du Taal. On remarquera les gerbes cypressoïdes typiques des éruptions phréato-magmatiques (Source : PHIVOLCS)

On ne sait pas prévoir une éruption phréatique ! // A phreatic eruption can’t be predicted!

La volcanologie actuelle ne sait pas prévoir beaucoup d’éruptions; en tout cas les volcanologues ne sont pas en mesure de prévoir un événement comme celui qui s’est produit à White Island. En effet, de telles éruptions hydrothermales ou phréatiques sont soudaines; elles se produisent sans prévenir et sont déclenchées par de la vapeur et du gaz portés à haute température et soumis à de très fortes pressions. Souvent, cette vapeur et ce gaz s’accumulent derrière un bouchon de matériaux, et lorsque ce bouchon ne peut plus résister à la pression des gaz, une éruption explosive se produit.
Les scientifiques pensent que le gaz à l’origine de l’éruption provient probablement d’une source magmatique assez profonde, mais le magma proprement dit n’est pas forcément directement impliqué dans le processus éruptif. L’expansion de l’eau en vapeur se passe à très grande vitesse. Des simulations ont montré que le liquide en se dilatant peut atteindre jusqu’à 1 700 fois son volume d’origine.

La dernière éruption de White Island n’est pas exceptionnelle. L’histoire montre que plus de 60 éruptions de ce type se sont produites sur les volcans de Nouvelle-Zélande au cours du siècle dernier. Parmi les plus récentes figurent celle de 2012 au cratère Te Maari du Tongariro; l’éruption de 2007 au Mont Ruapehu, ou encore une éruption sur Raoul Island en 2006.
On pourrait citer aussi la soudaine éruption du Mt Ontake (Japon) le 27 septembre 2014, avec un panache de cendre et des projections de blocs qui ont pris par surprise des centaines de randonneurs qui se trouvaient sur les flancs du volcan. Les images diffusées sur Internet à l’époque ne laissent guère de doute sur l’origine phréatique ou phréato-magmatique de l’événement. Le bilan fut très lourd, avec une cinquantaine de morts et une quarantaine de blessés souffrant souvent de multiples fractures. L’agence météorologique japonaise a relevé le niveau d’alerte du Mont Ontake à 3 sur une échelle de 1 à 5, mais il était trop tard!

Dans une note publiée le 6 décembre 2019, j’indiquais que, selon les volcanologues de GNS Science, «une activité modérée» continuait à White Island. Des émissions de gaz, de vapeur et des projections de boue étaient observées au niveau d’une bouche situé à l’arrière du lac de cratère. Le niveau d’alerte volcanique restait à 2 et la couleur de l’alerte aérienne était maintenue au Jaune. GNS Science ajoutait que cette activité était présente depuis fin septembre 2019, même si elle était devenue plus fréquente. Aucune cendre volcanique n’était observée. Le tremor volcanique restait à des niveaux modérés, avec quelques variations périodiques correspondant à des épisodes de projections de gaz et de vapeur sous pression et une activité de geyser. La situation présentait quelques similitudes avec celle observée au cours de la période 2011-2016, époque où White Island avait connu une activité volcanique plus intense.
Ce rapport montre qu’il n’y avait donc pas d’inquiétude particulière concernant White Island début décembre et la situation semblait relativement normale. Il n’y avait absolument aucune indication d’une éruption phréatique imminente. Les projections de gaz et de vapeur sous pression semblaient au contraire prouver que cette pression s’évacuait normalement. Si j’avais été en Nouvelle-Zélande à l’époque, j’aurais probablement décidé d’aller visiter White Island!

Source : GNS Science, University of Auckland.

Dernières nouvelles : L’activité volcanique s’est intensifiée à White Island le 10 décembre 2019, ce qui a retardé les tentatives de récupération des corps des huit personnes tuées par l’éruption. GeoNet a déclaré que « le tremor volcanique avait considérablement augmenté, preuve que la pression des gaz reste élevée. » Un drone a été envoyé au-dessus de White Island pour analyser les gaz toxiques, et la police devait s’entretenir avec des scientifiques du GNS avant de décider si la sécurité était suffisante pour retourner sur l’île.

Sur les 47 personnes qui se trouvaient sur l’île au moment de l’éruption, 39 ont été évacuées. Six sont décédées. Huit autres personnes sont toujours portées disparues et sont probablement mortes. Parmi les survivants, 30 sont toujours à l’hôpital – 24 dans les unités de grands brûlés brûlés, tandis que les six autres y seront transférés dès que possible. Trois personnes sont sorties de l’hôpital.
Source: New Zealand Herald.

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20 heures (heure française): Comme on le redoutait, deux personnes hospitalisées suite à l’éruption de White Island viennent de décéder, portant le bilan à 8 morts.

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Current volcanology is not able to predict many eruptions. In any case, it could not have predicted the devastating one that occurred at White Island. Indeed, such hydrothermal, or phreatic, eruptions are sudden; they occur without warning and are triggered by super-heated steam and gas. Often, this steam and gas build up behind a seal of materials, and when the strength of that seal is exceeded by the gas pressure, an explosive eruption is unleashed.

Scientists think the gas driving the eruption probably comes from a deeper source of magma, but the magma itself may not be directly involved. The expansion of water into steam is happening at very high speed. Simulations have shown that the liquid can expand to 1,700 times its original volume.

White Island’s last eruption was not exceptional. There is evidence to show that more than 60 of these blasts occurred at New Zealand volcanoes within the last century. Recent examples included the 2012 events at Mt Tongariro’s Te Maari Crater; the 2007 explosion at Mt Ruapehu, and another eruption on Raoul Island in 2006.

There is also the example of the very sudden eruption of Mt Ontake (Japan) on September 27th, 2014, with a plume of ash and blocks that  took by surprise hundreds of hikers who were on the flanks of the volcano. The images posted on the Internet left little doubt about the phreatic or phreato-magmatic origin of the event. The toll was very heavy, with about 50 dead and forty wounded, often suffering from multiple fractures. Japan’s Meteorological Agency raised the alert level for Mount Ontake to 3 on a scale of 1 to 5, but it was too late!

In a post released on December 6th, 2019, I indicated that, according to GNS Science volcanologists, “moderate volcanic unrest” continued at White Island, with substantial gas, steam and mud bursts observed at the vent located at the back of the crater lake. The volcanic alert level remained at 2, and the aviation colour code was kept at Yellow.

GNS Science added that this activity had been present since late September 2019, although it was occurring more frequently now. No volcanic ash was observed. The volcanic tremor remained at moderate levels, with some periodic variations corresponding with episodes of increased gas-steam jetting and geysering. The situation bore some similarities with the one observed during the 2011-2016 period when White Island went through stronger volcanic activity.

This report shows that there were no special worries about White Island in early December where the situation looked fairly normal. There was absolutely no indication of an upcoming phreatic eruption. The “gas-steam jetting” rather seemed to prove that pressure was evacuated normally. Had I been in New Zealand at the time, I would probably have decided to go and visit White Island!

Source: GNS Science, University of Auckland.

Latest news: Volcanic activity on White Island increased on December 10th, 2019, which delayed authorities’ attempts to retrieve the eight bodies still on the island. GeoNet said that « volcanic tremor has significantly increased, indicating that volcanic gas pressure remains high. » A drone has been sent over White Island to test for toxic gas, and police were expected to speak with GNS scientists before deciding whether it was safe to return to the island.

Of the 47 people who were on the island at the time of the eruption, 39 have been brought off the island. Six of those have been confirmed dead. A further eight people are still missing on the island and are presumed dead. Among the survivors, 30 are still in hospital – 24 in regional burns units, while the other six will be transferred as soon as possible. Three have been discharged.

Source: New Zealand Herald.

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20:00 (French time): As was feared, two more victims of the White Island eruption have died overnight in hospital, taking the official toll to eight.

Cette photo diffusée par le Helicopter Rescue Trust montre la violence de l’explosion qui a balayé le cratère de White Island

Vue du Mt Ontake (Japon) après l’éruption du 27 septembre 2014

[Source: JMA]

Des éruptions phréatiques sur le Mayon (Philippines) // Phreatic eruptions on Mayon Volcano (Philippines)

Dans un bulletin publié le 26 novembre 2018 à 10h15, le PHIVOLCS indique que deux éruptions phréatiques ont été observées entre 7h59 et 8h05 sur le Mayon. Les événements ont généré des panaches de cendre grisâtre qui se sont élevés jusqu’à 300 – 500 mètres au-dessus du sommet avant de s’étirer vers le sud-ouest. Les émissions de SO2 atteignaient une moyenne de 1943 tonnes par jour le 25 novembre. On observe actuellement une inflation de l’édifice volcanique dans le secteur sud-est, tandis que le secteur nord montre une déflation à court terme par rapport à la période du 30 août au 3 septembre 2018.
Le niveau d’alerte est maintenu à 2.
Source: PHIVOLCS.
Il convient de noter que de telles explosions phréatiques se produisent de temps en temps sur le Mayon mais ne sont pas le signe qu’une éruption majeure est sur le point de se produire.

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In a bulletin released on 26 November 2018 at 10:15 a.m., PHIVOLCS indicates that two phreatic eruptions were observed between 7:59 and 8:05 on Mayon Volcano. The events generated greyish ash plume that rose 300 to 500 metres above the summit before drifting southwest. SO2 emission reached an average of 1943 tonnes/day on November 25th. There is currently an inflation of the edifice in the southeast sector while the north sector indicates short-term deflation relative to August 30th to September 3rd, 2018.

The alert level is kept at 2.

Source: PHIVOLCS.

It should be noted that such phreatic explosions occasionally occur on Mayon but are not the sign that a major eruption is about to happen.

Crédit photo: Wikipedia