Paluweh (Indonésie): Baisse du niveau d’alerte // The alert level has been lowered

drapeau francaisSuite à un déclin de l’activité, le niveau d’alerte du Paluweh a été abaissé à 2 (sur une échelle de 1 à 4), le 7 avril 2014. Entre janvier et début avril, l’activité consistait principalement en panaches fumerolliens blancs et gris qui atteignaient une hauteur maximale d’une centaine de mètres au-dessus du dôme de lave. La morphologie du dôme de lave n’a pas changé entre septembre 2013 et mars 2014. La sismicité a diminué en novembre 2013 et est restée faible depuis cette époque; le nombre d’avalanches a diminué également.
Il faut garder à l’esprit que l’éruption a commencé en octobre 2012 et a entraîné l’évacuation d’environ 3000 personnes. Les coulées pyroclastiques ont tué six personnes lors d’un violent épisode éruptif en août 2013.
Le Paluweh, également connu sous le nom de Rokatenda, avait déjà causé la mort de 226 personnes en 1928. Cette éruption est décrite dans mon livre « Killer Volcans« . (Voir la colonne de gauche de ce blog si vous voulez l’acheter).

Source: Global Volcanism Network.

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drapeau anglaisDue to a decrease in activity, the alert level of Paluweh was lowered to 2 (on a scale 1-4) on April 7th.  Between January and early April, activity mainly consisted of white and grey fumarolic plumes rising at most 100 metres above the lava dome. The lava dome has not changed between September 2013 and March 2014. Seismicity decreased in November 2013 and remained low; the number of avalanches decreased too.

Let’s keep in mind that the eruption started in October 2012 and led to the evacuation of about 3,000 persons. Pyroclastic flows killed 6 people during a violent eruptive episode in August 2013.

Paluweh, also known as Rokatenda, had already caused the deaths of 226 persons in1928.

Source: Global Volcanism Network.

Paluweh (Indonésie) [suite] // [continued]

drapeau francaisVoici quelques détails supplémentaires au sujet de l’éruption meurtrière du Paluweh. Selon un rapport de l’agence Associated Press, les six personnes emportées et tuées par une coulée pyroclastique avaient refusé de quitter la zone menacée.
Plus de 500 habitants de l’Île de Palua qui avait auparavant refusé de quitter la zone d’exclusion de 3 kilomètres ont été évacués après l’éruption de samedi vers l’île voisine de Flores où 138 personnes sont arrivées dimanche dans la ville de Maumere. Onze d’entre elles, dont deux femmes enceintes et des personnes handicapées, ont été conduites à l’hôpital en raison de blessures subies lors de l’éruption. Parmi les gens qui sont morts figurent trois adultes et deux enfants. L’âge de la sixième personne n’est pas connu. Les autorités locales ne sont pas optimistes quant à la récupération des corps des enfants, car ils ont été ensevelis sous des matériaux encore très chauds.

Les six victimes de ce week-end figurent parmi les habitants qui avaient refusé de partir l’année dernière lorsque la zone de sécurité a été établie. Beaucoup de ceux qui sont restés ont cru en de vieilles coutumes qui exigent leur présence pour empêcher la lave de détruire les villages. Pendant les éruptions du passé, depuis les années 1930, la lave avait coulé le plus souvent vers le sud mais cette fois-ci les coulées pyroclastiques se sont dirigées vers le nord en direction des plages où les victimes dormaient.

Environ un quart des 12.000 personnes de Palua ont été déplacées vers Flores quand le volcan est entré en éruption en Octobre dernier et le gouvernement a accepté de construire de nouvelles maisons pour les personnes évacuées*.
L’éruption avait baissé d’intensité lundi. De petites explosions pouvaient encore être entendues en provenance du cratère qui expulsait de la cendre et des gaz jusqu’à 600 mètres de hauteur.
En plus de l’éruption, un séisme de M 6,0 a été enregistré au large côte orientale de l’Indonésie lundi à environ 870 km au nord du Paluweh. Il n’est pas fait état de dégâts ou de victimes. Le séisme a été localisé à 90 km de profondeur et l’épicentre se trouvait à 180 km à l’ouest nord-ouest de la ville de Saumlaki, dans la province de Maluku.

La petite vidéo en accéléré accessible via ce lien montre bien l’instabilité du dôme du Paluweh:

https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=8KN0uXEOhWU

*Un article paru dans le Jakarta Post explique aujourd’hui que les autorités ont évacué de Palue Island d’autres personnes, y compris celles qui ont d’abord ignoré les ordres d’évacuation, suite à l’éruption samedi du mont Rokatenda (Paluweh).
Selon le responsable de l’Agence de Gestion des Catastrophes, « il y a au total 5.315 personnes résidant dans la zone rouge, dans un rayon de trois kilomètres du cratère du volcan. Nous avons évacué 1.337 personnes lundi. Elles ont d’abord refusé parce que leur culture ne leur permet pas de quitter leur terre. Nous avons finalement réussi à les persuader de partir « .
Le samedi, les autorités ont évacué quelque 3.000 habitants de l’île.
1,417 habitants avaient déjà trouvé refuge à Ropa, dans le district de Ende, lorsque le volcan est entré en éruption en Février.

 

drapeau anglaisHere are a few more details about the deadly eruption of Paluweh volcano. According to an Associated Press report, the six people swept up and killed by a pyroclastic flow had refused to leave the area for safer ground.

More than 500 Palua Island residents who had earlier refused to leave the 3-kilometre exclusion zone were evacuated after Saturday’s eruption to the neighbouring island of Flores where 138 persons arrived on Sunday in the town of Maumere. Eleven people, including two pregnant women and two disabled people, were taken to a hospital due to injuries sustained during the eruption. The people who died included three adults and the two children. The age of the sixth person is not clear. Local authorities are not optimistic about recovering the children’s bodies since they were buried under hot volcanic material.

The eruptions were smaller on Monday. Small explosions could still be heard coming from the crater which was still spewing ash and gas up to 600 metres into the sky.

About a quarter of Palua’s 12,000 people moved to Flores after the volcano began erupting last October and the government has agreed to build new houses for the displaced*.

The six victims this weekend were among residents who had refused to leave last year when the safety zone was established. Many who stayed believed in old customs that requires their presence to keep lava from destroying villages. During past eruptions dating to the 1930s, lava had typically flowed south, but this time it moved north toward the beaches where the victims slept.

This short time lapse video shows the instability of Paluweh’s lava dome:

https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=8KN0uXEOhWU

*An article in the Jakarta Post today explains that the authorities have evacuated more people, including those who initially ignored evacuation orders, from Palue Island following the eruption of Mount Rokatenda (Paluweh volcano) on Saturday.
According to the chief of the Disaster Management Agency “there are a total of 5,315 residents living in the red zone, a radius of three kilometres from the volcano crater. We evacuated 1,337 people on Monday. They initially refused because their culture does not allow them to leave their land. We managed to persuade them to leave.”
On Saturday, the authorities evacuated some 3,000 residents from the island.
1,417 residents had already taken refuge in Ropa, Ende regency, when the volcano erupted in February.

Paluweh (Indonésie): Une éruption tue 6 personnes // An eruption kills 6

drapeau francaisSelon plusieurs organes de presse, le Paluweh (aussi connu sous le nom de Rokatenda) a tué 6 personnes aujourd’hui samedi au cours d’un violent épisode éruptif qui a débuté à 4h27 (heure locale). En plus d’un panache de cendre de 1,5 – 2 km de hauteur, le volcan a émis des coulées pyroclastiques entre Woje Wubi et Punge Beach dans le village de Rokirole. Trois adultes et deux enfants seulement ont été retrouvés. Une sixième personne n’a pas encore été identifiée. Les autorités locales ont pris un certain nombre de mesures et ont évacué la population vers des zones plus sures. Il est demandé aux habitants de ne pas s’approcher à moins de 3 km du cratère.

drapeau anglaisAccording to several news reports, a large-scale eruption of Paluweh (also known as Rokatenda) killed at least five people early on Saturday morning. The eruption took place at 4:27 a.m. (local time) and aside from spewing an ash plume up to 1,500-2,000 metres high, it also discharged pyroclastic flows from Woje Wubi to Punge beach in Rokirole village. Only three adults and two children have been recovered. A sixth victim has not yet been identified. The local administration has taken a number of emergency measures by evacuating the victims to safer areas. The residents have been asked to go to a radius of at least 3 kilometers from the crater.

Paluweh-10-aout

Le Paluweh le 10 août 2013  (Crédit photo:  ABC News)

Le rôle essentiel des satellites en volcanologie // Satellites are essential in volcanology

drapeau francais   Grâce à de nouveaux instruments et, surtout, aux images satellites, nous obtenons des informations de plus en plus précises sur l’activité volcanique dans le monde. La confirmation a été donnée par les images de la NASA mises en ligne le 29 avril 2013 lors de l’éruption du Paluweh en Indonésie.

Tandis que le système d’imagerie Operational Land Imager (OLI) détectait le nuage blanc de vapeur et de gaz qui se dirigeait vers le NO,  le capteur infrarouge thermique Thermal Infrared Sensor (TIRS) à bord du satellite Landsat Data Continuity Mission (LDCM) captait les détails thermiques de l’éruption, en particulier un point très chaud à l’intérieur de la caldeira.

L’image obtenue (voir ci-dessous) montre la capacité du satellite à faire la différence entre les zones chaudes et les zones froides et donc la limite entre la lave chaude et la cendre plus froide sans que, pour autant, le signal émis par la zone chaude vienne perturber les pixels correspondant à la zone plus froide tout autour. Pour obtenir un tel degré de précision, les ingénieurs de la NASA ont testé et calibré l’instrument pixel par pixel avant le lancement du satellite. Sans ce niveau de précision, les images du Paluweh auraient probablement été surexposées, avec des taches et des halos dans les zones où l’image aurait dû être sombre.

Le satellite est capable de détecter des variations de températures dans l’atmosphère ou à la surface de la terre avec une marge d’erreur de 0,1°C seulement. Cela signifie que les scientifiques peuvent acquérir des mesures de plus en plus fiables de la température de notre planète. Les deux bandes thermiques différentes du satellite permettent de faire abstraction plus facilement du ‘bruit’ atmosphérique qu’avec les modèles utilisés jusqu’à maintenant. En effet, les scientifiques qui estimaient la température de surface avec les satellites à bande thermique unique avaient besoin de données ou de mesures supplémentaires sur les conditions atmosphériques. Dans la mesure où l’atmosphère affecte chaque bande thermique différemment, une image thermique est, en général, plus sombre que l’autre. Les chercheurs de la NASA utilisent cette différence pour compenser les effets atmosphériques et produire une mesure plus précise de la température de la Terre.

Sources : Live Science ; The Red Orbit.

drapeau anglais   Thanks to new instruments and above all satellite images, we get more and more accurate information about volcanic activity around the world. This was recently confirmed during the eruption of Paluweh volcano in Indonesia with NAS’s images taken on April 29th.

While the Operational Land Imager (OLI) detected the white cloud of smoke and ash drifting NW, the Thermal Infrared Sensor (TIRS) on the Landsat Data Continuity Mission (LDCM) satellite picked up thermal details of the eruption, including the white-hot speck in the volcano’s caldera.

The image (see below) shows the satellite’s ability to distinguish the contrast between hot and cold and the boundaries between the hot volcanic activity and the cooler volcanic ash without the signal from the hot spot disturbing the pixels showing the cooler surrounding areas. To reach this degree of image refinement, TIRS engineers tested and calibrated the instrument pre-launch, pixel-by-pixel. Without this degree of fine tuning, the images from Paluweh may have come out overexposed – showing spots and halos where the images should be dark.

The satellite can detect shifts in temperature in the atmosphere or surface as small as 0.1 degrees Celsius, meaning it should help give scientists a more accurate measure of the Earth’s temperature. The satellite’s two different thermal bands enable an easier removal of atmospheric ‘noise’ than other previous models. To estimate surface temperatures before, scientists that used single thermal band satellites needed additional measurements or data about atmospheric conditions. Because the atmosphere affects each thermal band a bit differently, one thermal image is typically darker than the other. The NASA scientists use this difference to compensate for atmospheric effects and generate a more exact temperature measurement of the Earth’s surface.

Sources : Live Science ; The Red Orbit.

Paluweh-satellite

Image satellite du Paluweh le 29 avril 2013  (Avec l’aimable autorisation de la NASA)