La fonte inquiétante du glacier Ventina (Italie) // The worrying melting of the Ventina glacier (Italy)

En Italie, le glacier Ventina est l’un des plus grands du nord de la Lombardie. Situé près de Sondrio, dans la région qui accueillera certaines épreuves des Jeux olympiques d’hiver de 2026, il a tellement fondu en raison du réchauffement climatique que les géologues ne sont plus en mesure de le mesurer comme ils le font depuis 130 ans.

Après les vagues de chaleur de cette année, les géologues ont découvert que les jalons utilisés comme repères pour mesurer le recul du glacier chaque année sont désormais enfouis sous des éboulements. Les débris ont rendu le terrain trop instable et donc trop dangereux pour permettre de futures visites par des géologues.
Le Service glaciologique de Lombardie vient d’annoncer qu’il utilisera désormais l’imagerie par drone et la télédétection pour suivre le recul du glacier. Les géologues expliquent que le glacier Ventina a perdu 1,7 kilomètre de longueur depuis la mise en place des premiers repères de mesure à l’avant du glacier en 1895.

Source: Servizio Glaciologico Lombardo

La fonte s’est accélérée ces dernières décennies. Le glacier a perdu 431 mètres au cours des dix dernières années, dont près de la moitié depuis 2021. Cela montre à quel point le réchauffement climatique fait fondre et rétrécir les glaciers européens, avec de nombreux impacts environnementaux et autres.
Les glaciers italiens, répartis dans les Alpes et les Dolomites au nord, ainsi que le long des Apennins au centre du pays, reculent depuis des années en raison de chutes de neige insuffisantes en hiver et des record de chaleur en été. Le phénomène est le même pour tous les glaciers du monde : ils fondent toujours en été et cet eau de fonte alimente les ruisseaux et les rivières. Le problème, c’est que les étés chauds ne garantissent plus la survie du manteau neigeux hivernal qui maintient le glacier en bon état. Pour se régénérer et maintenir son équilibre, une certaine quantité de neige résiduelle de l’hiver doit rester à la surface du glacier à la fin de l’été, mais cela se produit de moins en moins fréquemment.
Selon le Service glaciologique de Lombardie, les Alpes constituent « un point chaud climatique » car on y enregistre des hausses de température deux fois supérieures à la moyenne mondiale depuis l’ère préindustrielle. Cela a eu pour conséquence la perte de plus de 64 % du volume des glaciers alpins. En février 2025, la revue Nature a publié une étude montrant que dans le monde les glaciers ont perdu environ 231 milliards de tonnes de glace par an entre 2000 et 2011. Ce chiffre s’est accéléré pour atteindre environ 314 milliards de tonnes par an au cours de la décennie suivante.
Source : Euronews et médias italiens.

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Italy’s Ventina glacier is one of the biggest in northern Lombardy. Located near Sondrio, in the same general area that is hosting some 2026 Winter Olympics events, it has melted so much due to global warming that geologists can no longer measure it the way they have for the past 130 years.

After this year’s hot summer, geologists discovered that the simple stakes used as benchmarks to measure the glacier’s retreat each year are now buried under rockslides. Debris has made the terrain too unsteady for future in-person visits.

The Lombardy Glaciological Service has just said that it will now use drone imagery and remote sensing to keep track of the ongoing shrinkage of the glacier. Geologists say that the Ventina glacier has already lost 1.7 kilometres in length since the first measuring benchmarks were positioned at the front of the glacier in 1895.

The melting has accelerated in recent years, with the glacier losing 431 metres in the last 10 years, nearly half of that since 2021. It’s another example of how accelerating global warming is melting and shrinking Europe’s glaciers, causing a host of environmental and other impacts.

Italy’s mountain glaciers, which are found throughout the Alps and Dolomites in the north and along the central Apennines, have been receding for years, because of inadequate snowfall in the winter and record-setting hot summers. The story is the same for all glaciers in the world : they always melt some in summer, with the runoff fueling mountain streams and rivers. But the hot summers are no longer able to guarantee the survival of the winter snowpack which keeps the glacier intact. In order to regenerate and remain in balance, a certain amount of residual snow from the winter must remain on the glacier’s surface at the end of the summer, but this is happening less and less frequently.

According to the Lombardy service, the Alps represent a climate hotspot, recording double the global average of temperature increases since pre-industrial times, resulting in the loss of over 64 per cent of the volume of Alpine glaciers. In February, the journal Nature reported on a study showing the world’s glaciers lost ice at the rate of about 231 billion tonnes annually from 2000 to 2011, but that quickened to about 314 billion tonnes annually over about the next decade.

Source : Euronews and Italian news media.

Une carotte de glace géante pour mieux comprendre le climat de l’Antarctique // A giant ice core to better understand Antarctica’s climate

Une carotte de glace, vieille de plus de 1,5 million d’années, est arrivée au Royaume-Uni. Les scientifiques vont la faire fondre afin d’obtenir des informations cruciales sur le climat de la Terre. Ce cylindre, qui contient la glace la plus ancienne de la planète, a été foré dans la calotte glaciaire, près de la base Concordia, dans l’est de l’Antarctique. À l’intérieur, des milliers d’années de nouvelles informations sont conservées, ce qui, selon les scientifiques, pourrait révolutionner nos connaissances sur le réchauffement climatique.

Le forage a eu lieu à environ 40 km de la station de recherche franco-italienne Concordia (Source : British Antarctic Survey). Source: BAS.

La carotte de glace est conservée dans une chambre froide à -23 °C dans les bâtiments du British Antarctic Survey à Cambridge. Pendant sept semaines, les scientifiques feront lentement fondre la glace, libérant ainsi une poussière ancienne, des cendres volcaniques et même des diatomées emprisonnées à l’intérieur lorsque l’eau s’est transformée en glace. Ces matériaux peuvent renseigner les scientifiques sur les régimes de vent, la température et le niveau de la mer il y a plus d’un million d’années. Des tubes alimenteront en liquide les machines d’un laboratoire voisin, l’un des seuls au monde à pouvoir effectuer ces manipulations.

L’extraction de la carotte de glace a nécessité un effort multinational colossal, qui a coûté des millions de dollars. La glace a été découpée en blocs d’un mètre et transportée par bateau, puis dans un véhicule frigorifique jusqu’à Cambridge.

Crédit photo: BAS

Deux institutions, en Allemagne et en Suisse, ont également reçu des coupes transversales de la carotte qui mesure 2,8 km. Les équipes scientifiques ont pu trouver les témoignages d’une période remontant à plus de 800 000 ans, où les concentrations de dioxyde de carbone étaient, pour des causes purement naturelles, probablement aussi élevées, voire plus élevées, qu’aujourd’hui. Cela pourrait permettre aux chercheurs de comprendre l’avenir de notre planète face aux gaz à effet de serre emprisonnés dans notre atmosphère. Un membre de l’équipe scientifique a expliqué que « notre système climatique a connu tellement de changements différents qu’il est absolument nécessaire de remonter dans le temps pour comprendre ces différents processus et les différents points de basculement.» La différence entre aujourd’hui et les époques précédentes, marquées par de fortes émissions de gaz à effet de serre, réside dans le fait que l’activité humaine est aujourd’hui responsable de l’augmentation rapide des gaz à effet de serre observée au cours des 150 dernières années. Cela nous mène en terrain inconnu, mais les scientifiques espèrent que les traces de l’histoire environnementale de notre planète, conservées dans la glace, pourront nous éclairer.

L’équipe scientifique identifiera des isotopes chimiques dans le liquide de fonte de la carotte de glace. Ils pourraient nous renseigner sur les régimes de vents, les températures et les précipitations sur une période comprise entre 800 000 et 1,5 million d’années, voire plus. Les chercheurs utiliseront un spectromètre de masse à plasma à couplage inductif (ICPMS) capable de détecter les métaux et plusieurs non-métaux à des concentrations très faibles. Ainsi, ce spectromètre pourra mesurer plus de 20 éléments et métaux traces. Parmi ceux-ci figurent des terres rares, des sels et des éléments marins, ainsi que des indicateurs d’éruptions volcaniques passées. Ces travaux aideront les scientifiques à comprendre la transition du Pléistocène moyen, il y a 800 000 à 1,2 million d’années, lorsque les cycles glaciaires de la planète ont soudainement changé. La transition des ères glaciaires chaudes aux ères glaciaires froides, lorsque la glace recouvrait une plus grande partie de la Terre, se produisait tous les 41 000 ans, mais elle est soudainement passée à 100 000 ans.

La calotte glaciaire analysée par les scientifiques pourrait contenir des traces d’une époque où le niveau de la mer était bien plus élevé qu’aujourd’hui et où les calottes glaciaires de l’Antarctique étaient plus petites. La présence de poussière dans la glace devrait permettre aux chercheurs de comprendre pourquoi et comment les calottes glaciaires ont rétréci et contribué à l’élévation du niveau de la mer, une préoccupation majeure de notre siècle.

Source : BBC News via Live Science et Yahoo News.

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An ice core that may be older than 1.5 million years has arrived in the UK where scientists will melt it to unlock vital information about Earth’s climate. The cylinder is the planet’s oldest ice and was drilled from deep inside the Antarctic ice sheet. Frozen inside is thousands of years of new information that scientists say could « revolutionise » what we know about global warming.

The ice core is kept inside the -23°C freezer room at the British Antarctic Survey in Cambridge.

For seven weeks, scientists will slowly melt the ice, releasing ancient dust, volcanic ash, and even diatoms that were locked inside when water turned to ice. These materials can tell scientists about wind patterns, temperature, and sea levels more than a million years ago. Tubes will feed the liquid into machines in a lab next door that is one of the only places in the world that can do this science.

It was a huge multinational effort to extract the ice cores close to the Concordia base in eastern Antarctica, at a cost of millions. The ice was chopped into one-meter blocks and transported by boat and then in a cold van to Cambridge.

Two institutions in Germany and Switzerland also have received cross-sections of the 2.8- km core. The scientific teams could find evidence of a period of time more than 800,000 years ago when carbon dioxide concentrations may have been naturally as high or even higher than they are now.This could help them understand what will happen in our future as our planet responds to warming gases trapped in our atmosphere. A member of the team explained that « our climate system has been through so many different changes that we really need to be able to go back in time to understand these different processes and different tipping points. »

The difference between today and previous eras with high greenhouse gases is that now humans have caused the rapid rise in warming gases in the last 150 years. That is taking us into unchartered territory, but the scientists hope that the record of our planet’s environmental history locked in the ice could give us some guidance.

The scientific team will identify chemical isotopes in the liquid that could tell us the wind patterns, temperatures, and rainfall for a period of time between 800,000 and up to 1.5 million years ago or possibly more.

The researchers will use an instrument called an inductively couple plasma mass spectrometer (ICPMS) to measure over 20 elements and trace metals. That includes rare earth elements, sea salts and marine elements, as well as indicators of past volcanic eruptions.The work will help scientists understand the Mid-Pleistocene Transition 800,000 to 1.2 million years ago when the planet’s glacial cycles suddenly changed. The transition from warmer eras to cold glacial eras, when ice covered a lot more of Earth, had been every 41,000 years but it suddenly switched to 100,000 years.

The cores may have evidence of a time when sea levels were much higher than they are now and when the vast Antarctic ice sheets were smaller. The presence of dust in the ice will help researchers understand how the ice sheets shrunk and contributed to sea level rise, something that is a major concern this century.

Source : BBC News via Live Science and Yahoo News..

Grande inquiétude pour les glaciers d’Asie // Great concern for Asian glaciers

Comme je le répète régulièrement sur ce blog et au cours de ma conférence « Glaciers en péril », les glaciers de l’Himalaya sont un véritable château d’eau pour les populations asiatiques. Le problème, c’est que, comme ailleurs dans le monde, ils subissent les assauts du réchauffement climatique et fondent à vue d’œil. Il est facile d’imaginer les conséquences qu’une telle fonte pourra avoir pour cette région du monde.

Alors que la glace fond un peu partout dans le monde, la région du Pamir et du Karakoram, en Asie centrale semblait plus ou moins épargnée. Les glaciers de ces montagnes semblaient vouloir rester stables malgré des températures mondiales en hausse. Les scientifiques allaient jusqu’à parler d’anomalie Pamir-Karakoram.

 

Malheureusement, une équipe internationale menée par l’Institut autrichien des sciences et technologies (Ista) rapporte aujourd’hui dans la revue Communications Earth & Environment que cette situation inédite a pris fin en 2018. C’est ce que révèlent les mesures fournies par une station climatique installée à un peu moins de 3 400 mètres d’altitude, sur le glacier Kyzylsu, au centre du Tadjikistan. Les collectes de données n’ont commencé qu’en 2021, mais des données de réanalyse climatique injectées dans des modèles informatiques permettent de simuler le comportement de ce glacier sur la période 1999-2023. Les chercheurs ont constaté un point de basculement important en 2018. Depuis cette année, la diminution des chutes de neige a modifié le comportement du glacier et affecté sa santé.

 

Les chercheurs soulignent tout de même qu’il faut rester prudent avant d’employer le terme de « point de non-retour » car leurs données sont encore parcellaires et leurs travaux ne portent que sur un bassin versant spécifique, mais les premiers résultats sont très inquiétants.

Pour garantir le fonctionnement de leurs instruments dans les années à venir, les chercheurs ont partagé des connaissances avec les populations locales. Ainsi, les habitants devraient être en mesure de remplacer les batteries des équipements ou de collecter les données sur des clés USB. Déjà, l’équipe raconte comment les bergers ont appris à ne pas perturber les mesures.

La fonte des glaciers serait d’autant plus dramatique que l’Asie centrale est une région semi-aride fortement dépendante de l’eau de fonte des neiges et des glaces pour son approvisionnement en eau douce en aval. Depuis 2018, l’eau de fonte des glaciers, devenue plus abondante, a pu compenser environ un tiers de la perte de ressources en eau due à la baisse des précipitations. Mais le phénomène ne semble pas durable.

Les scientifiques rappellent que le bassin versant du Kyzylsu contribue au bassin versant de l’Amou-Daria, l’un des principaux fleuves d’Asie centrale. Son eau provient presque entièrement des glaciers. L’Amou-Daria est également un ancien affluent de la mer d’Aral.

 

La Mer d’Aral est aujourd’hui en grande partie asséchée après avoir souffert du détournement, depuis des décennies, de ses deux principaux affluents pour l’irrigation des champs de coton créés à l’époque soviétique. Les chercheurs précisent qu’il ne faut pas se faire d’illusions : même si le glacier Kyzylsu et probablement d’autres glaciers du Pamir semblent fondre plus vite et injecter davantage d’eau dans le système, il est peu probable qu’ils remplissent à nouveau ce qui reste de la mer d’Aral.

Source : Futura Sciences.

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As I regularly repeat on this blog and during my lecture « Glaciers en Péril, » the Himalayan glaciers are a water tower for Asian populations. The problem is that, like elsewhere in the world, they are suffering from global warming and are melting eapidly. It’s easy to imagine the consequences this melting could have for this region of the world.
While ice is melting almost everywhere around the world, the Pamir and Karakoram region of Central Asia seemed more or less spared. The glaciers in these mountains seemed to remain stable despite rising global temperatures. Scientists even spoke of a ‘Pamir-Karakoram anomaly’.
Unfortunately, an international team led by the Austrian Institute of Science and Technology (ISTA) reports today in the journal Communications Earth & Environment that this unprecedented situation ended in 2018. This is revealed by measurements provided by a climate station installed at an altitude of just under 3,400 meters on the Kyzylsu Glacier in central Tajikistan. Data collection only began in 2021, but climate reanalysis data fed into computer models can simulate the glacier’s behaviour over the period 1999–2023. The researchers observed a significant tipping point in 2018. Since that year, reduced snowfall has altered the glacier’s behaviour and affected its health.
The researchers nevertheless emphasize that caution is needed before using the term « point of no return » because their data are still fragmented and their work only focuses on a specific watershed. However, the initial results are very worrying.
To ensure the operation of their instruments in the coming years, the researchers have shared their knowledge with local populations. Thus, residents have been asked to replace the equipment’s batteries or collect data on USB sticks. The team already describes how herders have learned not to disrupt the measurements.
The melting of the glaciers would be all the more dramatic as Central Asia is a semi-arid region heavily dependent on snow and ice melt for its freshwater supply. Since 2018, the more abundant glacial meltwater has been able to compensate for about a third of the loss of water resources due to the decline in precipitation. But the phenomenon will not last for ever. Scientists point out that the Kyzylsu watershed contributes to the Amu Darya watershed, one of the main rivers in Central Asia. Its water comes almost entirely from glaciers. The Amu Darya is also a former tributary of the Aral Sea.
Today, the Aral Sea is largely dry after suffering from the diversion, over decades, of its two main tributaries to irrigate cotton fields created during the Soviet era. Researchers caution that there should be no illusions: even if the Kyzylsu Glacier and probably other Pamir glaciers appear to be melting faster and injecting more water into the system, it is unlikely that they will replenish what remains of the Aral Sea.
Source: Futura Sciences.

Un avenir prometteur pour la ville de Nome (Alaska) // A promising future for Nome (Alaska)

Avec la fonte de la calotte glaciaire et de la banquise, plusieurs pays comme la Russie et la Chine s’intéressent à l’Arctique. La fonte des glaces ouvrira de nouvelles voies de navigation. En fondant chaque été, la banquise polaire permettra aux grands navires de relier l’Asie à l’Europe par le célèbre passage du Nord-Ouest, avec un gain considérable de temps et d’argent pour les compagnies maritimes qui n’auront plus à emprunter le canal de Panama.

Le président Donald Trump souhaite protéger les États-Unis des intrusions étrangères. Sa politique pourrait changer le destin de Nome, sur la côte ouest de l’Alaska. La ville, pas très connue de nos jours, a eu son heure de gloire pendant la Ruée vers l’or au 19ème siècle. Sa population a alors atteint 30 000 habitants, contre 3 000 aujourd’hui. De nos jours seule une poignée de commerces et de restaurants servent les habitants de Nome, et la population chute considérablement pendant le long hiver. La ville est également connue pour être la ligne d’arrivée de l’Iditarod, la célèbre course de chiens de traîneau qui commémore le parcours héroïque de 1 600 kilomètres effectué en 1925 pour transporter des doses de vaccin contre la diphtérie malgré l’absence de routes.

À Nome, l’administration Trump s’apprête à lancer la construction du premier port en eaux profondes des États-Unis dans l’Arctique, ce qui aura des conséquences importantes pour la sécurité militaire et le tourisme. Nome est située au bord de la mer de Béring, à moins de 300 kilomètres de la Russie.
Les autorités fédérales prévoient le lancement des travaux du nouveau port de 400 millions de dollars en 2026 avec fin des travaux en 2029. Le port pourra accueillir les brise-glaces des garde-côtes, les barges de transport et les navires de guerre de la Marine, ainsi que les navires de croisière transportant des touristes au nord du cercle polaire arctique. Actuellement, le port ne peut accueillir que des navires ayant un tirant d’eau inférieur à 5,40 mètres. Cela signifie que les grands brise-glaces, les cargos et les navires de croisière ne peuvent pas y accoster et doivent soit jeter l’ancre au large, soit naviguer vers l’île Kodiak, à environ 2 000 kilomètres. Le gouvernement fédéral envisage l’agrandissement du port depuis au moins 2015 et justifie en partie cette nécessité par le réchauffement climatique. En effet, la montée des eaux océaniques menace les villages côtiers, qui auront besoin d’un meilleur accès aux équipements et matériaux lourds pour se protéger.

Vue du port de Nome (Crédit photo: Wikipedia)

Une douzaine de croisières avaient prévu de faire escale à Nome cette année, et les agences de voyage confirment qu’il existe une forte demande pour davantage de croisières dans les eaux arctiques. La plupart des touristes en Alaska viennent déjà en bateau, mais les plus gros navires ne peuvent pas encore faire escale à Nome, car ils risquent de s’échouer près des côtes. [NDLR : Il n’est, bien sûr, fait aucune allusion à l’impact que ces croisières auront inévitablement sur l’environnement].

Bien que l’Alaska soit depuis longtemps un lieu clé pour le contrôle de l’Arctique, il lui manquait un port en eau profonde dans le Nord. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée a construit son port en eau profonde le plus septentrional près d’Anchorage, à Whittier, mais a dû percer un tunnel de 20 kilomètres de long pour le relier à la voie ferrée.

Les responsables fédéraux considèrent depuis longtemps l’Alaska comme un élément clé de la sécurité nationale, et les inquiétudes grandissent à mesure que la Russie et la Chine cherchent à accroître leur influence dans la région.
Trump a plaidé en faveur d’une présence américaine renforcée dans l’Arctique, et le gouvernement fédéral a récemment approuvé un projet d’expansion de la flotte de brise-glaces des garde-côtes. Comme je l’ai indiqué précédemment, les États-Unis sont très en retard sur la Russie. Trump a également évoqué le rôle que le Groenland et le Canada pourraient jouer dans la sécurité des États-Unis.
Adapté d’un article publié dans USA Today via Yahoo News.

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With the melting of the ice cap and the sea ice, several countries like Russia and China are interested in the Arctic. The melting sea ice will open new shipping routes. Increasingly, polar sea ice has been melting enough each summer to permit large ships to travel from Asia to Europe via the famous Northwest Passage, saving time and money for shippers who would otherwise have to use the Panama Canal.

President Donald Trump wants to protect the U.S. against foreign intrusions. His policy might change the fate of Nome on Alaska’s west coast. The town became very popular during the Gold Rush in the 19th century. Its population reached 30,000 versus 3,000 today. Only a handful of stores and restaurants serve people in Nome today, and the population drops dramatically during the long winter. The town is also known as the finish line of the famed Iditarod sled dog race, which commemorates the 1,000-mile rush in 1925 to deliver diphtheria treatment despite the lack of roads.

In Nome, the Trump administration is poised to begin building America’s first Arctic deepwater port, with significant implications for military security and tourism. The town lies on the edge of the Bering Sea, less than 300 kilometers from mainland Russia.

Federal officials are preparing to begin work on a new $400 million harbor in 2026 and it is expected to be completed in 2029. The federal government has envisioned expanding the port since at least 2015, and has partly justified the need on the basis of global warming: rising water levels are threatening coastal villages that will need better access to heavy equipment and materials to protect themselves. The new port could accommodate Coast Guard icebreakers, cargo barges and Navy warships, along with cruise ships to carry tourists north of the Arctic Circle. Today, the port can only accommodate ships that have a draft of less than 5.40 meters. That means large icebreakers, cargo ships and cruise vessels cannot dock there, and must either anchor offshore or sail to Kodiak Island, about 2,000 kilometers away.

About a dozen cruise ship visits were scheduled for Nome this year, and tourism experts say there’s strong demand for even more cruising in Arctic waters. Most tourists to Alaska already come by ship, but the largest ships cannot yet stop in Nome because they might hit bottom near shore.

Although Alaska has long been a key location for Arctic power, it’s lacked a convenient deepwater port in the north. During World War II, the military constructed its northernmost deepwater port near Anchorage in Whittier but had to blast a 20-kilometer-long tunnel through a mountain to link it to railroad tracks.

Federal officials have long seen Alaska as key to the nation’s national security, with concerns rising as both Russia and China seek greater influence in the region.

Trump has been pushing for a stronger U.S. presence in the polar region, and the federal government recently approved plans for a major expansion of the Coast Guard’s icebreaker fleet. Trump has also told about the role Greenland and Canada might play in U.S. security.

Adapted from an article published in USA Today via Yahoo News.