Les coulées de lave du Kilauea // Kilauea’s lava flows

drapeau francaisLe HVO vient de publier un article très intéressant montrant les différences entre la lave de la coulée actuelle du 27 juin qui a récemment menacé Pahoa et celle qui a détruit Kalapana en 1990. Voici le lien vers l’article…
http://bigislandnow.com/2015/04/03/volcano-watch-comparing-lava-flows/

….et voici sa traduction intégrale :

Pour un observateur occasionnel, il y a de fortes chances que la lave qui a récemment atteint les abords de Pahoa ressemble à celle qui a frôlé le village de Kalapana en novembre 1986 avant de le détruire totalement en 1990. Pourtant, ces coulées de lave en provenance du Kilauea  sont fort différentes.
En théorie, la distance couverte par la lave et sa vitesse de progression sont régies essentiellement par trois facteurs: le débit éruptif, la température de la lave (donc sa « cristallinité » au moment de l’éruption) et la topographie.
La cristallinité fait référence à la quantité et au type de phénocristaux (cristaux qui se développent dans le magma avant qu’il atteigne la surface) et de micro-phénocristaux (minuscules cristaux qui apparaissent dans une coulée de lave au fur et à mesure qu’elle avance et se refroidit) présents dans la lave.
L’olivine, le premier minéral à apparaître dans le magma lorsqu’il sort du réservoir magmatique au sommet du Kilauea, cristallise à une température inférieure à 1215 ° C. A des températures plus basses, inférieures à 1150 ° C, le pyroxène et le plagioclase cristallisent également à côté de l’olivine.
Lorsque la lave est émise, des micro-phénocristaux de plagioclase et de pyroxène se forment dans la roche en fusion qui s’écoule à la surface du sol et se refroidit. Comme la cristallinité augmente, la lave devient plus visqueuse ; elle finit pas s’immobiliser puis se solidifier.
De 1986 à 1992, les coulées de lave ont été émises au niveau du Kupaianaha, une bouche active à moins de 12 km de Kalapana. A cette époque, la température de la lave variait de1155 à 1170 ° C. Cette lave contenait peu de cristaux d’olivine, d’environ 1 mm. Aidés par la forte pente, les tunnels au départ du Kupaianaha ont transporté la lave le long du versant sud du Kilauea. Ils ont acheminé un volume estimé à 300 000 – 400 000 mètres cubes de lave par jour vers la plaine côtière, avec des températures de 1145-1160° C. Avec de telles températures, la lave qui s’écoulait à l’intérieur des tunnels et qui atteignit Kalapana était encore relativement fluide et pauvre en cristaux. C’est ce qui explique les coulées pahoehoe qui avançaient rapidement et qui ont submergé le village de  Kalapana avant de recouvrir la plage de sable noir de Kaimu Bay en 1990.
De leur côté, les différents bras de la coulée du 27 juin, née sur le flanc nord-est du Pu’uO’o, avancent actuellement le long de la partie supérieure de l’East Rift Zone et se dirigent vers Pahoa, à plus de 20 km de la source. Depuis 2011, on estime que le volume de lave émis a atteint une moyenne de 175 000 mètres cubes par jour, le plus faible au cours de la trentaine d’années que dure l’éruption du Kilauea. Les températures enregistrées sont en moyenne de 1140 à 1145 ° C.
La coulée de lave du 27 juin contient un mélange d’olivine et de plagioclase, ainsi que des phénocristaux de pyroxène, souvent en groupes d’une taille allant de 1 à 5mm. En revanche, les coulées qui ont détruit Kalapana et dont la température était plus élevée ne contenaient que des phénocristaux d’olivine.
Malgré ses températures plus basses et son débit éruptif plus faible, la coulée du 27 juin a couvert une distance deux fois plus longue que la coulée qui a atteint Kalapana en 1986 et 1990. Il est vrai que la lave de Kalapana a vu son trajet interrompu par l’océan et on ignore quelle distance elle aurait parcouru sans cet obstacle.
De la même façon que les coulées de Kalapana se sont brutalement arrêtées en 1986, le front de la coulée du 27 juin s’est immobilisé quand de nouvelles sorties de lave pahoehoe sont apparues plus en amont, à proximité du Pu’uO’o. On ne sait pas si la température de la lave, sa cristallinité, le débit éruptif et la topographie sont responsables de cette immobilisation du front de coulée. On ne sait pas non plus si une nouvelle arrivée de lave permettrait de dépasser la distance déjà atteinte par la coulée du 27 juin.
Au vu des récentes analyses de la coulée de lave du 27 juin effectuées par le HVO, le scénario de Kalapana 1986 et 1990 est peu susceptible de se reproduire. Il faut toutefois garder à l’esprit que les conditions de l’éruption – le débit éruptif, la température de la lave, et l’emplacement des bouches éruptives – peuvent changer à tout moment. Pour cette raison, le HVO continue de surveiller étroitement le Kilauea et d’informer le public de toute modification importante dans le déroulement de l’éruption.

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drapeau anglaisHVO has just released a very interesting article showing the differences between the lava of the current June 27th flow that recently threatened Pahoa and the lava that destroyed Kalapana in 1990. Here is the link to the article:

 http://bigislandnow.com/2015/04/03/volcano-watch-comparing-lava-flows/

To the casual observer, lava that recently flowed into the outskirts of Pahoa might look a lot like the lava that grazed the village of Kalapana in November 1986 and completely overran it in 1990. In fact, these Kilauea flows were significantly different.

Theoretically speaking, the surface extent and advance rate of lava is regulated primarily by three factors: eruption rate; lava temperature and, therefore, “crystallinity,” at the time of eruption; and topography.

Crystallinity refers to the abundance and types of phenocrysts (crystals that grow in magma before it erupts to the surface) and micro-phenocrysts (minute crystals that grow in a lava flow as it advances and cools) in lava.

Olivine, the first mineral to grow in magma as it rises into Kilauea’s summit reservoir system, crystallizes at a temperature below 1215°C. At lower temperatures, below 1150°C, the minerals pyroxene and plagioclase also crystallize along with olivine.

When lava is erupted, micro-phenocrysts of plagioclase and pyroxene form within the molten rock as it flows over the ground and cools. As crystallinity increases, the flow becomes more viscous and eventually stalls and solidifies.

From 1986 to 1992, lava flows were erupted from Kupaianaha, an active vent less than 12 km from Kalapana. During that time, eruption temperatures ranged from 1155 to 1170°C and the lava contained few olivine crystals, about 1 mm in size.

Lava tubes from Kupaianaha carried lava down the steep southern flank of Kilauea. These tubes enabled efficient delivery of 300,000–400,000 cubic metres of lava per day to the coastal plain at temperatures of 1145–1160°C. At those temperatures, the tube-fed flows that reached Kalapana were still relatively fluid and crystal-poor. This resulted in the fast-moving pahoehoe flows that quickly spread through Kalapana and covered the black sand beach at Kaimu Bay in 1990.

In contrast, the June 27th lava flows erupted from the northeast flank of Pu’uO’o are moving down the crest of Kilauea’s East Rift Zone toward Pahoa, more than 20 km away. Since 2011, eruption rates have been estimated at about 175,000 cubic metres per day, the lowest sustained rate in over 30 years of eruption, and the eruption temperatures have been 1140–1145°C.

The June 27th lava flows contain a mix of olivine, plagioclase, and pyroxene phenocrysts, often as crystal clusters 1–5mm in size. In contrast, the higher temperature Kalapana flows contained only olivine phenocrysts.

Despite its cooler temperatures and lower eruption rates, the June 27th lava flow travelled nearly twice the distance of the 1986 and 1990 Kalapana flows. But, the Kalapana flows were cut short when they flowed into the ocean, so how much farther they could have travelled is not known.

As with the abrupt termination of the 1986 Kalapana-bound flows, the leading edge of the June 27th  flow stagnated when lava was tapped to supply pahoehoe breakouts at higher elevations near Pu’uO’o. The relative contribution of lava temperature, crystallinity, eruption rate, and topography to this stagnation is now the subject of ongoing research. Whether additional lava will advance farther than the distance the June 27th flow has already reached remains to be seen.

Based on HVO’s recent analyses of the June 27th lava flow, current eruption conditions do not favour a Kalapana-like scenario. However, one must keep in mind that eruption conditions—for instance, eruption rate, lava temperature, and vent location—can change unexpectedly.  Because of this, HVO continues to closely monitor Kilauea and will notify the public of any significant changes in the eruption.

Coulée-Hawaii-web

Photo:  C.  Grandpey

Séismes hawaiiens // Hawaiian earthquakes

drapeau francaisUn séisme de magnitude M 4 a secoué la Grande Ile d’Hawaii lundi matin vers 08h30. Il a été localisé à 13 km à l’ouest-sud-ouest du village de Volcano, à une profondeur de 13 km. Le Centre d’Alerte aux Tsunamis dans le Pacifique a indiqué que la secousse ne causerait pas de raz-de-marée. L’événement avait son épicentre à environ 8 km à l’ouest-sud-ouest du sommet du Kilauea mais il n’a pas entraîné de changements significatifs dans le comportement du volcan ou des autres volcans actifs sur la Grande Ile. Cinq répliques ont été enregistrées. La plus forte d’entre elles atteignait seulement M 1.
De tels séismes sont monnaie courante sur l’archipel hawaïen. Alors que la plupart passent inaperçus, d’autres peuvent être destructeurs. L’année dernière, Hawaï a enregistré 10 000 tremblements de terre. La plupart d’entre eux étaient si faibles que la population ne les a pas ressentis mais, dans le passé, certains d’entre eux ont détruit et même tué.
Selon le HVO, il y a trois principaux types de séismes à Hawaï :
La première catégorie comprend les séismes d’origine volcanique (« volcanic earthquakes ») qui se produisent lorsque le magma se déplace dans la chambre magmatique et dans les conduits lors de sa remontée vers la surface. Il exerce alors des contraintes sur la croûte qui se trouve autour. Ce mouvement de magma provoque la plupart des séismes à Hawaii, mais ils sont si faibles que la population ne les ressent pas et ils ne causent pas beaucoup de dégâts.
Pour vraiment comprendre ce qui provoque les séismes les plus destructeurs et donc les plus dangereux  à Hawaï, il faut plonger sous la surface et aller jusqu’à la base du volcan proprement dit. Les deux autres types de séismes sont causés par la taille volumineuse des volcans sur la Grande Ile.
Certains séismes se produisent à la frontière entre l’ancien plancher océanique et les édifices volcaniques qui se trouvent au-dessus. Ces séismes se produisent parce que la gravité exerce une pression sur le volcan, ce qui le force à s’étaler. Ils sont connus sous le nom de « boundary earthquakes ». Les tremblements de terre de 1975 et 1989 à Kalapana en sont de parfaites illustrations. Ils peuvent causer des dégâts importants, voire un tsunami.
Le dernier type inclut les séismes qui se produisent au niveau du manteau (« mantle earthquakes »). Le manteau se trouve sous le volcan, sous le plancher océanique, jusqu’à une trentaine de km de profondeur et il est en relation avec la présence du volcan dans ce secteur. Le manteau doit bouger un peu pour créer effectivement des séismes, afin d’évacuer la pression du volcan qui se trouve au-dessus. En raison du poids des îles, ces « mantle earthquakes » peuvent se produire n’importe où le long du chapelet hawaiien. Un bon exemple de « mantle earthquakes » est celui qui a secoué Kiholo en 2006 sur la Grande Ile. Le séisme, d’une magnitude de M 6,7, juste au nord de Kailua-Kona, a été ressenti dans tout l’État et a même entraîné une panne d’électricité sur l’île d’Oahu.
Une carte des risques sismiques à Hawaii (voir ci-dessous) montre que le sud de Big Island est le plus exposé et les scientifiques expliquent que le risque est le même que sur la célèbre Faille de San Andreas.

Source: KITV.COM.

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drapeau anglaisAn M 4 earthquake shook Hawaii Island on Monday morning at about 8:30. The quake was located 13 km W-SW of Volcano at a depth of 13 km. The Pacific Tsunami Warning Center said no tsunami is expected from the earthquake. The event was centered about 8 km west-southwest of the summit of Kilauea, but it caused no detectable changes on Kilauea or other active volcanoes on the Big Island. Five aftershocks have been recorded. The strongest of them was M 1.

Similar earthquakes are a common occurrence on the Hawaiian archipelago. While most are not noticeable, others can be destructive. Just last year, Hawaii recorded 10,000 earthquakes. Most of them were so small people could not feel them, but in the past some of them were deadly and destructive

According to HVO, there are three basic types of Hawaii earthquakes.

The first category includes volcanic earthquakes which occur when magma is moving through conduits and through magma chambers towards the surface. As a consequence, magma puts the stress on the crust around it. This magma movement causes most of the earthquakes in Hawaii, but they are so small people don’t feel them and they don’t cause much damage.

But to truly understand what causes Hawaii’s most destructive and dangerous earthquakes, you have to go below the surface to the base of the volcano itself. The other two types of earthquakes are caused by the large size of the volcanoes on the Big Island.

The first one occurs right along the boundary between the old ocean floor, and the pile above it. They happen because gravity pushes down on the volcano causing it to spread out. Such earthquakes are known as “boundary earthquakes”. The 1975 and 1989 quakes in Kalapana are examples. They can cause substantial damage and possibly a tsunami.

The last type includes the mantle earthquakes. The mantle is below the volcano and deep below the ocean floor down around 30 km deep and it’s essentially due to the volcano in that area. The mantle has to move a bit to actually create earthquakes to release the stress of the volcano on top of it. Because of the weight of the islands, these mantle quakes can occur anywhere along the island chain. An example of a mantle earthquake is the 2006 Kiholo earthquake on the Big Island. The M 6.7 quake just north of Kailua-Kona could be felt statewide and caused a blackout on Oahu.

A map with the earthquake hazards in the state (see below) shows Southeast Big Island has the greatest hazard and scientists say it’s similar to living on the San Andreas Fault.

Earthquake-Hawaii

Sources:  HVO & KITV.

Kalapana (1990) & Pahoa (2014)

drapeau francaisAlors que le front de la coulée du 27 juin reste immobile à quelques dizaines de mètres de Pahoa Village Road, des voix se font entendre pour comparer la coulée de lave actuelle avec celle qui a détruit Kalapana en 1990. Il semble que les deux coulées aient beaucoup de points communs, mais elles présentent aussi quelques différences.

Les géologues indiquent que les similitudes qui existent dans le comportement des deux coulées en provenance du  Kilauea conduisent à une seule conclusion : le secteur de Pahoa est en réel danger. Il y a eu beaucoup de pauses et de reprises d’activité pendant l’écoulement  de la lave vers Kalapana, tout comme cela se produit avec la coulée actuelle. Les interruptions qui empêchent la lave d’atteindre le front de coulée peuvent avoir plusieurs causes comme des variations d’alimentation au niveau du volcan ou bien des obstructions dans le réseau de tunnels.
Il faut garder à l’esprit que les coulées pahoehoe sont actives sur toute leur longueur, même si elles paraissent parfois inertes. S’agissant de la coulée actuelle, le Pu’uO’o continue à déverser la lave dans les tunnels, même si le front de coulée s’est immobilisé à 140 mètres de la Route 130. De nouveaux débordements de lave continuent en amont et la coulée continue à épaissir avec de nouvelles arrivées. Il est possible que d’ici quelques semaines ou quelques mois, la coulée du 27 juin se ramifie, ce qui lui permettrait de couvrir de plus grandes étendues de terre. Au fil des mois ou des années, la coulée pourrait submerger presque tout sur son passage.
A Kalapana, pendant deux mois en 1990, de nombreuses pauses dans l’écoulement de la lave se sont soldées par l’arrivée de nouvelles coulées qui ont emprunté des chemins différents en couvrant une superficie encore plus vaste, pour finalement engloutir la ville. Alors que la plupart des dégâts se sont produits en 1990, il ne faudrait pas oublier que la lave avait fait son apparition dans le secteur de Kalapana en 1986 ; elle avait alors recouvert des routes et incendié 17 maisons. Moins de quatre ans plus tard, des obstructions dans les tunnels qui véhiculaient lave vers la mer à l’ouest de Kalapana ont fait dévier la coulée vers la localité sur la côte. Des pauses dans l’écoulement de la lave ont contribué à faire apparaître de nouvelles coulées qui ont pris cette direction. Finalement, la lave a d’abord contourné Kalapana avant de pénétrer au cœur même de la ville. Entre avril 1990 et février 1991, la lave a brûlé les maisons et les jardins et enseveli la localité sous quelque 18 mètres de lave.
Bien qu’il y ait beaucoup de similitudes entre la coulée qui a détruit Kalapana et la coulée actuelle du 27 juin, il existe aussi quelques différences :
Avec plus de 21 kilomètres, la coulée du 27 juin est la plus longue depuis l’entrée en éruption du Kilauea en 1983. Un réseau de fractures de 5 kilomètres a contribué à canaliser la lave et à la faire avancer plus en aval en suivant un chemin étroit.
Une autre différence importante est la quantité de lave qui s’écoule dans le réseau de tunnels. En 1990, environ 350 000 mètres cubes de lave circulaient quotidiennement tandis que l’éruption actuelle ne génère qu’environ 100.000 mètres cubes par jour.
Il faut toutefois garder à l’esprit que l’éruption la plus longue jamais observée sur le Kilauea a duré plus de 50 ans au 15ème siècle. Elle a fait se répandre la lave à travers un vaste réseau de tunnels. Cette lave a recouvert  une vaste zone dans ce qui est aujourd’hui le District de Puna, avec des communautés comme Hawaiian Acres, Ainaloa, Hawaiian Paradise Park et Hawaiian Beaches.
Comme je l’ai écrit auparavant, aucune prévision fiable ne peut être faite à propos de la coulée du 27 juin. Seule Madame Pelé connaît la réponse…
Adapté d’un article de presse dans le Honolulu Star Advertiser.

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drapeau anglaisWhile the leading edge of the June 27th lava flow remains stalled a few tens of metres from Pahoa Village Road, voices are heard that compare the current lava flow with the one that destroyed Kalapana in 1990. It looks as if both flows have many similarities, but they also present some differences.

Geologists warn that similarities in the behaviour of the two Kilauea flows suggest the Pahoa area is highly vulnerable. There were lots of stops and starts during the Kala­pana flow, just like during the current one. The interruptions in the amount of lava reaching the front of a flow can be caused by changes in both the volcano’s output of lava supply or by blockages in the lava tube system.

The entire length of pa­hoe­hoe flows must be considered active, no matter how dead they appear. As far as the current flow is concerned, Pu’uO’o continues to feed lava into the tube system, even though the front of the flow remains stalled 140 metres from Highway 130. New breakouts of lava continue upslope, and the flow continues to thicken with new lava. It is possible that over weeks to months the June 27th flow could branch out, allowing it to cover larger swaths of ground. And over months or years, the flow could overwhelm almost anything in its way.

At Kalapana over two months in 1990, multiple pauses resulted in new flows that spread out over different paths, covering an ever wider area and eventually engulfing the town. While most of the damage occurred in 1990, lava first made its way into the Kala­pana area in 1986, covering roads and torching 17 homes. Less than four years later, blockages in the lava tubes that were carrying lava to the sea west of Kala­pana started diverting the flow toward the coastal community. Pauses in the flow also helped to create new rivers of lava flowing in that direction. Eventually, lava oozed past the outskirts of Kala­pana and right through the heart of town. From April 1990 to February 1991, lava burned homes and gardens and finally buried the entire community under some 18 metres of lava.

While there are plenty of similarities between Kala­pana and the June 27th flow, there are some differences as well.

With more than 21 kilometres in length, the June 27th flow is already the longest one since Kilauea started erupting again in 1983. A 5-kilometre system of cracks has helped to channelize the flow and move it farther within a narrow path.

Another significant difference is the amount of lava flowing through the tube system. In 1990 roughly 350,000 cubic metres per day of lava were flowing, while this eruption so far is generating only about 100,000 cubic metres per day.

However, one should keep in mind that Kilauea’s longest known eruption lasted more than 50 years, spreading lava through a lengthy network of lava tubes in the 15th century. It covered a vast area of Puna now occupied by neighbourhoods such as Hawaiian Acres, Aina­loa, Hawaiian Paradise Park and Hawaiian Beaches.

As I put it before, no reliable prediction can be made about the future of the June 27th lava flow. Madame Pele is the only one who has got the answer…

Adapted from a press article in the Honolulu Star Advertiser.

Kalapana-blog

Voici ce qu’il restait de Kalapana le 6 juin 1980  (Crédit photo:  USGS / HVO)

La Route de la Chaîne des Cratères (Hawaii): Une histoire mouvementée ! // Chain of Craters Road (Hawaii): A chequered history !

drapeau francaisAvec la coulée de lave du 27 juin et la menace qu’elle représente pour le district de Puna, on parle beaucoup de la Chain of Craters Road, autrement dit la Route de la Chaîne des Cratères,  qui pourrait revoir le jour et servir de voie de secours pour les habitants de Puna si la lave décidait de les isoler du reste de la Grande Ile.

La route actuelle mesure une trentaine de kilomètres. Elle est entièrement asphaltée et comporte de nombreux dégagements et parkings tout au long de son parcours. Comme elle est coupée par la lave à son extrémité méridionale, elle nécessite de rebrousser chemin, ce qui fait que son parcours total est d’une soixantaine de kilomètres.

La Route de la Chaîne des Cratères a une histoire mouvementée. La première section de la route voit le jour en 1928. Elle part alors de la route qui fait le tour de la caldeira du Kilauea et se termine au niveau du cratère de Makaopuhi situé au sud-est.

Il est décidé en 1959 de la prolonger afin de rejoindre le village de Kalapana. Elle mesure alors 37 kilomètres.

Entre 1969 et 1974, elle est coupée sur près de quinze kilomètres de longueur par une coulée de lave en provenance du Mauna Ulu.

Elle est à nouveau ouverte à la circulation en 1979 mais subit les assauts de la lave cette même année ainsi qu’en 1980. Elle est à nouveau réparée, mais la lave la recouvre une fois de plus en 1989 et le Parc des Volcans décide alors de ne pas la reconstruire.

Depuis cette époque, les neuf derniers kilomètres de la route disparaissent sous la lave. Ainsi, pour rejoindre Kalapana depuis le sommet du volcan, il est nécessaire d’emprunter la Highway 11 en direction de Hilo, puis la Highway 130 – menacée actuellement – en direction de Pahoa et Kalapana.

Dernière minute: Les autorités hawaiiennes viennent de décider que la Route de la Chaîne des Cratères sera rétablie avec deux voies circulation au départ de la partie méridionale du District de Puna (secteur de Kalapana), en prévision d’une coupure des voies d’accès à cette partie de l’île par la coulée du 27 juin.
Le Service des Parcs Nationaux  – qui s’est d’abord montré réticent devant le projet d’une route à deux voies de circulation – a maintenant accepté de rétablir la Chain of Craters Road avec sa largeur initiale de 6,70 mètres, avec une surface en terre battue. Elle correspondra ainsi à la largeur de la chaussée de la route non recouverte par la lave et située à l’intérieur du Parc des Volcans. La nouvelle route va permettre une circulation à double sens sur toute sa longueur. Cette annonce intervient à un moment particulièrement important dans la mesure où le front de la coulée du 27 juin se trouve à moins de1,6 km de la bourgade de Paoha.

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drapeau anglaisWith the June 27th lava flow and the threat it poses to the Puna district, there is much talk about Chain of Craters Road which could have a new life and serve as an emergency road for the people of Puna if lava decided to isolate them from the rest of the Big Island.

The current road is about thirty kilometres long. It is fully paved and has many pullouts and parkings along the way. As it is cut by lava at its southern end, one needs to turn back, so that the whole journey is about sixty kilometres.

Chain of Craters Road has a chequered history. The first section of the road was created in 1928. It then started from the road that goes around the caldera of Kilauea and ended close to Makaopuhi crater to the southeast.
It was decided in 1959 to extend the road to reach the village of Kalapana. It was then 37 kilometres long.
Between 1969 and 1974, it was cut over nearly fifteen kilometres by a lava flow from Mauna Ulu.
It was reopened in 1979 but was invaded by lava that same year and in 1980. It was repaired again but lava covered it again in 1989 and the Park decided not to rebuild it.
Since that time, the last nine kilometres of the road have disappeared under the lava. Thus, to reach Kalapana from the top of the volcano, you need to take Highway 11 to Hilo and then Highway 130 – currently under threat – toward Pahoa and Kalapana.

Last minute: It has just been decided by the authorities that the Chain of Craters Road will be rebuilt as a two-lane route out of lower Puna District in anticipation of the Kilauea lava flow cutting off access to major roadways this month.

The National Parks Service (NPS) – which was initially reluctant about the project – now intends to reestablish the Chain of Craters Road to its original alignment width of 6.70 metres with a gravel surface, which will be consistent with the width of the existing park roadway segment, and will accommodate two-way traffic along its entire length. This announcement comes at a critical time, as the tip of the lava flow is less than 1.6 km from Pāhoa town.

Chain-of-Craters-Road

La Route de la Chaîne des Cratères apparaît en jaune sur cette carte  (Source:  Parc des Volcans d’Hawaii)