Nouvelles d’Islande // News from Iceland

On n’en sait rien, mais on en parle !

Comme je l’ai déjà écrit, le soulèvement du sol et l’accumulation de magma sous Svartsengi se poursuivent et si le passé est une indication, une nouvelle éruption devrait avoir lieu dans le secteur de Sundhnúksgígar dans les semaines à venir. Selon le Met Office, la prochaine éruption pourrait être 30 % plus importante que la dernière, qui était déjà la plus importante dans cette séquence actuelle d’activité volcanique.
Six éruptions ont eu lieu sur la péninsule de Reykjanes depuis le début du soulèvement du sol et de l’activité sismique à l’automne 2023. La dernière éruption avait un volume de 60 millions de mètres cubes et la lave a couvert 16 kilomètres carrés.
Cependant, il est difficile de prévoir l’ampleur d’une éruption, car de nombreuses variables entrent en jeu. Par exemple, il faut garder à l’esprit que le volume de magma émis n’est pas un bon indicateur de la taille du champ de lave qu’il crée. La puissance de l’éruption dans sa phase initiale est également à prendre en compte. Cela dépend de l’endroit où se produit l’éruption, s’il s’agit d’un terrain plat ou d’une zone surélevée. La lave peut s’écouler sur de longues distances, mais si elle se trouve dans une vallée, elle est plus isolée.
De la même manière, personne ne sait si la lave menacera la Reykjanesbraut, l’artère de circulation reliant les localités sur la Péninsule de Reykjanes et l’aéroport international de Keflavík à la capitale,. Toutefois ; les volcanologues islandais pensent que la route devrait être épargnée.

Source : Iceland Review.

Image de la dernière éruption

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Baisse du nombre d’échassiers et de limicoles dans le sud de l’Islande.

Sans rapport avec la volcanologie, mais avec le réchauffement climatique, les ornithologues islandais ont constaté un déclin considérable du nombre d’espèces communes d’échassiers et de limicoles dans le sud de l’Islande. Si la tendance des dernières années se poursuit, ces oiseaux pourraient devenir extrêmement rares dans les décennies à venir.
La plupart des échassiers et autres limicoles se reproduisent dans les plaines, et le sud de l’Islande est très recherché par ces oiseaux. Le nombre de pluviers dorés et de courlis corlieu diminue chaque année. Les espèces d’échassiers et de limicoles les plus courantes sont l’huîtrier pie, le courlis corlieu, le pluvier doré, le chevalier gambette, le bécasseau variable, le pipit farlouse, la bécassine des marais, la barge à queue noire et la grive mauvis. Une grande partie de la population mondiale de pluviers dorés et de courlis corlieu (environ 30 à 50 %) se trouve en Islande.
Le nombre d’huîtriers pies, de pluviers dorés, de courlis corlieu, de chevaliers gambettes, de bécasseaux variables et de pipits farlouses a considérablement diminué au fil des ans. En revanche, le nombre de grives mauvis a augmenté de manière significative, Le nombre de bécassines des marais et de barges à queue noire, quant à lui, ne montre pas de changement significatif.
Le déclin des espèces mentionnées ci-dessus se situe entre 2 et 5 % par an. Si nous l’extrapolons sur les prochaines décennies, et si la tendance actuelle se poursuit, ces oiseaux deviendront extrêmement rares d’ici une trentaine d’années.

Source : Iceland Monitor.

Des diminutions ou des déplacements de populations d’oiseaux ont été observés ailleurs dans les pays du Nord. Par exemple, la population de macareux a diminué sur la côte nord de l’Écosse, mais a augmenté dans les Hébrides intérieures. Les experts relient ces changements au réchauffement climatique qui provoque des changements dans les zones de pêche – et donc de nourriture – recherchées par les oiseaux.


Macareux dans les Hébrides intérieures (Photo: C. Grandpey)

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They don’t know anything about it, but they talk about it!

As I put it before, ground uplift and magma buildup under Svartsengi are continuing and if the past is any indication, a new volcanic eruption is likely to take place in Sundhnúksgígar in the coming weeks. According to the Met Office, the next eruption could be 30% bigger than the last one.which was the largest one so far in this sequence of volcanic activity.

Six eruptions have taken place in the area since ground uplift and seismic activity began in the autumn of 2023. The latest eruption was 60 million cubic metres in volume and covered 16 square kilometres of land.

However, it is difficult to predict how big an eruption would be, due to the many variables at play. For instance, one should keep in mind that the volume of magma is not a good predictor of the size of the lave field it creates. The force of the initial eruption is also a deciding factor. It depends on where it erupts, whether it is on flat ground or at an elevation. Lava can flow a long way, but if it is in a valley, it is more isolated.

In the same way, nobody knows whether lava could threaten Reykjanesbraut highway, the traffic artery connecting Reykjanes towns and the Keflavík international airport with the capital area, although local volcanologists think this is unlikely.

Source : Iceland Review.

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Decrease in the number of waders and shore birds.

Not related to volcanology, but to global warming, Icelandic ornithologists have observed that there is a considerable decline in the number of common species of waders and shore birds in the South of Iceland. If the trend of recent years continues, these birds could become extremely rare in the coming decades.

Most waders or shorebirds breed in the lowlands, and Southland is one of the largest lowland areas in Iceland. The number of golden plovers and whimbrels decreases every year. The most common species of waders and shore birds are the Eurasian oystercatcher, the Eurasian whimbrel, the golden plover, the redshank, the dunlin, the meadow pipit, the common snipe, the black-tailed godwit and the redwing. A large part of the world population of golden plovers and whimbrels is in Iceland, or around 30-50%.

The number of oystercatchers, golden plovers, whimbrels, redshanks, dunlins and meadow pipit has decreased significantly between years. However, the number of redwings has increased significantly, but measurements of the number of the common snipes and the black-tailed godwit do not show a significant change.

The decline in the above-mentioned species is between 2-5% per year and if we extrapolate it over the next decades, and this trend continues, these birds in the South will become extremely rare in the rural landscape in 30 years.

Source : Iceland Monitor.

Similar decreases or shifts in the bird population have been observed elsewhere in northern countries. For instance, the puffin population has decreased on the northern coast of Scotland but increased in the Inner Hebrides. Experts link these changes to global warming which causes changes in the location of food condumed by the seabirds.

Kilauea (Hawaii): On ne sait pas ! // Kilauea (Hawaii): We don’t know !

“On ne sait pas!” C’est ce que répondent les scientifiques du HVO quand on leur demande comment peut maintenant évoluer l’éruption après la nette baisse d’activité observée ces derniers jours, tant au sommet du Kilauea que sur la Lower East Rift Zone (LERZ)

La scientifique responsable du HVO a déclaré qu’il y avait eu des indices montrant que la forte chute de l’activité sismique au sommet du Kilauea et la diminution spectaculaire de l’émission de lave dans la Fracture n° 8 étaient susceptibles de se produire. Elle a déclaré que le panache de gaz et l’augmentation spectaculaire des émissions de SO2 au niveau du Pu’u ‘O’o le 3 août constituaient des « indications possibles que le système était en train de changer. » Les émissions de SO2 dans le cratère du Pu’uO’o sont passées de 100 à 150 tonnes par jour à plus de 1 000 tonnes par jour, ce qui représente la plus forte quantité pour le Pu’u ‘O’o depuis plus de 10 ans.
Après son effondrement du 30 avril 2018, Pu’u ‘O’o a cessé toute activité. Les scientifiques du HVO ne comprennent pas trop ce que cela signifie. Il se peut qu’il y ait du magma à faible profondeur sous le Pu’u ‘O’o, ce qui expliquerait le dégazage. On ne sait pas si cela signifie que la lave va faire sa réapparition dans le cratère. Un géologue a déclaré: « Nous serons surpris si cela se produit ».
Le HVO indique qu’il est trop tôt pour dire que l’éruption actuelle dans la LERZ est terminée. En raison de l’ouragan Hector, l’Observatoire n’enverra pas d’équipes sur le terrain le 8 août.
Source: USGS / HVO.

Il sera intéressant d’observer le comportement du Pu’uO’o dans les prochains jours. Personnellement; Je ne m’attends pas au retour de la lave dans le cratère. Dans la mesure où la sismicité et l’effondrement du sommet ont cessé, ainsi que l’écoulement de la lave dans la LERZ, cela signifie que la poche magmatique peu profonde sous le Kilauea s’est vidée. D’où viendrait la nouvelle lave qui émergerait dans le Pu’uO’o? Je pense que les émissions actuelles de SO2 observées dans le Pu’uO’o sont probablement liées à la diminution de l’éruption et correspondent à la libération d’une poche de gaz quelque part dans le système d’alimentation.

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« We don’t know! » This is what HVO scientists answer when are asked how the eruption can now evolve after the sharp drop in activity observed in recent days, both at the summit of Kilauea and in the Lower East Rift Zone (LERZ)

The scientist-in-charge at Hawaiian Volcano Observatory said there were some hints the near cessation of seismic activity at Kilauea’s summit and drastic reduction of lava production by fissure 8 might happen. She said that the laze plume and dramatic increase in SO2 emission at Pu‘u ‘O‘o vent noted on August 3rd was a “potential hint that the system was changing. The SO2 output from the vent went from between 100 to 150 tons per day to more than 1,000 tons per day, the highest output from Pu‘u ‘O‘o in more than 10 years.

After the summit collapse event on April 30th, Pu‘u ‘O‘o had gone completely quiet. HVO scientists do not fully understand what that means. It might mean that there is magma at a very shallow level below Pu‘u ‘O‘o, which would account for the degassing. Whether that means that lava will re-emerge in Pu‘u ‘O‘o is not known. As one geologist said: “That will be a surprise to us if that happens.”

HVO indicates it is too soon to call an end to the current eruptive phase in the volcano’s lower East Rift Zone. Because of hurricane Hector, the Observatory will not send field crews to the Lower East Rift Zone on August 8th.

Source: USGS / HVO.

It will be interesting to see the behaviour of Pu’uO’o in the next days. Personally; I do not expect the return of lava in the vent. In so far as seismicity and the slumping of the summit have stopped, together with the lava flow in the LERZ, this means all the lava has been evacuated from the shallow storage pocket beneath Kilauea. Where would a new lava in Pu’uO’o come from? I think the current SO2 emissions observed in Pu’uO’o are to be linked with the decrease of the eruption and correspond to the release of a pocket of gas somewhere in the feeding system.

Crédit photo: USGS / HVO

Depuis son effondrement le 30 avril dernier, le Pu’uO’o et une coquille vide

(Crédit photo: USGS / HVO)