L’eau du Rhône pour alimenter les Pyrénées-Orientales ?

Face à la sécheresse sévère qui affecte le département des Pyrénées-Orientales, élus et agriculteurs plébiscitent la prolongation de l’aqueduc Aqua Domitia, qui irrigue déjà, avec de l’eau du Rhône, les terres arides de l’Hérault et de l’Aude. La réalisation d’une étude de faisabilité a été votée le 25 avril 2024 par la région Occitanie.

Dans le 66, viticulteurs, agriculteurs et maraîchers font face à une situation d’urgence avec une sécheresse jamais vue et qui n’en finit pas, et un manque d’eau pour l’irrigation des cultures. On a vu qu’en Catalogne espagnole voisine, une usine de dessalement en mer permettra de fournir 6% de l’alimentation en eau potable de la ville de Barcelone. Douze autres usines sont prévues dans la province. La technologie ne présente pas que des avantages. J’ai attiré l’attention sur les conséquences du déversement de la saumure sur les écosystèmes marins.

Plus à l’est, afin de faire face à la sécheresse, l’aqueduc Aqua Domitia pompe 12 millions de mètres cubes dans le Rhône, à Fourques (Gard), puis distribue l’eau non traitée via un canal, puis une conduite d’eau de 60 cm à 1,2 mètre de diamètre. Dix ans de travaux ont été nécessaires, pour un investissement de 220 millions d’euros. L’eau est utilisée pour l’irrigation agricole (40%), potabilisée (40%) ou vient en substitution à des ressources locales fragilisées.

Si les autorités locales donnent le feu vert, on estime que le projet de prolongation de l’aqueduc Aqua Domitia pourrait voir le jour entre 2030 et 2032.

L’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse tempère les ardeurs et fait remarquer que les autorisations de prélèvement doivent se faire en fonction de l’évolution du Rhône. Selon une étude de 2022 sur l’hydrologie du fleuve, l’ensemble des prélèvements, dont les pompages pour les villes de Lyon, Marseille, et de la Côte d’Azur, correspondent à 5% du débit à Beaucaire/Tarascon en temps normal et jusqu’à 30% en août d’une année sèche.

L’infrastructure envisagée nécessiterait un investissement de 500 millions d’euros. En attendant, l’étude lancée par la région sera en partie financée par l’Etat,

De leur côté, des associations écologistes sont opposées à la réalisation d’Aqua Domitia et le projet d’extension est tout aussi critiqué. Selon elles,« c’est un non-sens de penser qu’on va solutionner la question de la sécheresse en créant d’autres problèmes, ce n’est pas en transportant les eaux d’un bassin versant à un autre, qu’on va résoudre le problème. Il faut respecter les cycles naturels. » Les écologistes rappellent qu’il y a 20 ans, les agriculteurs locaux s’étaient opposés au projet Aqua Domitia jusqu’à Perpignan, car ils redoutaient que la conduite d’eau soit ensuite prolongée vers l’Espagne, dont la concurrence affecte déjà la production de fruits et légumes du Roussillon.

Source : La Tribune et la presse régionale.

Si le projet d’e prolongement de l’aqueduc Aqua Domitia semble intéressant à court terme, son apport en eau sera-t-il aussi intéressant dans quelques décennies? Il ne faudrait pas oublier que le Rhône et ses affluents dépendent de l’enneigement en montagne et des glaciers dont la fonte ne cesse de s’accélérer. A plusieurs reprises, j’ai alerté sur la fonte du glacier du Rhône. Les affluents du fleuve, comme la Durance et les rivières qui l’alimentent, prennent leur source dans les Alpes à environ 2400 mètres d’altitude et dépendent largement de l’enneigement. On peut raisonnablement se demander ce qu’il adviendra du débit de ces cours d’eau dans quelques décennies. De plus, il ne faudrait pas oublier que l’eau douce du Rhône contribue à l’équilibre des écosystèmes dans la Mer Méditerranée. En prélever une trop grande quantité aura forcément un impact négatif sur la Grande Bleue.

 

Vous obtiendrez une carte plus grande en cliquant sur ce lien :

https://www.reseau-hydraulique-regional.fr/fr/les-maillons

Contre la pénurie d’eau douce, recours au dessalement de l’eau de mer ! // Against fresh water shortage, just desalinate sea water !

J’ai alerté à plusieurs reprises sur ce blog sur les effets que pourrait avoir la fonte des glaciers sur l’alimentation en eau de nombreuses régions du monde. La plus vaste est sans aucun doute le sud-est de l’Asie qui dépend des glaciers himalayens, véritable château d’eau pour la région. Il ne faudrait pas oublier, non plus, l’Amérique du Sud où la vie de nombreuses localités dépend de l’eau fournie par les glaciers andins.

A côté de la fonte des glaciers, le réchauffement climatique provoque des périodes de sécheresse intense dans certains parties du monde et les sources se tarissent. Il faut donc trouver des solutions pour les remplacer. ,

En Espagne, la Catalogne connaît sa pire sécheresse depuis un siècle. Cette situation concerne également le nord de la province, à la frontière des Pyrénées-Orientales. Face au manque de solutions, la région a décidé d’exclure le recours au ravitaillement par bateau, mais compte installer une usine flottante de dessalement d’eau de mer dans le port de Barcelone. Selon le ministre catalan de l’environnement, c’est une solution moins coûteuse que les bateaux, et qui permet une meilleure sécurité d’approvisionnement.

L’usine flottante, installée sur un immense cargo, sera opérationnelle d’ici octobre 2024 et pourra produire 40 000 mètres cubes d’eau chaque jour, soit 6% de la consommation quotidienne de Barcelone.

Le dessalement de l’eau de mer est une solution intéressante en cas de pénurie car il permet d’obtenir de l’eau douce toute l’année, quelle que soit la saison., et de faire face à des situations de crise hydrique sévère. Cette technologie a aussi des applications dans l’industrie et l’agriculture, ne serait-ce que pour l’irrigation des cultures.

Malgré tout, le dessalement de l’eau de mer présente aussi des inconvénients. Parmi ceux-ci, il y a la consommation en énergie particulièrement élevée pour assurer le fonctionnement des équipements. Extraire le sel de l’eau de mer demande beaucoup d’énergie et contribue donc à accroître l’empreinte carbone. Par ailleurs, l’élimination des minéraux et leur rejet dans la mer est néfaste pour l’environnement à cause de la forte teneur en sel et produits chimiques. Il y a un risque de déséquilibre des écosystèmes marins. Et puis, il y a le coût des infrastructures, sans oublier leur maintenance. On entend aussi des critiques concernant l’aspect sanitaire de l’eau ainsi produite. Des produits chimiques sont souvent utilisés pour produire cette eau douce qui présenterait une trop grande quantité de sodium.

Au final, rien ne vaut la bonne eau du Plateau de Millevaches qui, ne l’oublions pas, est celui des mille sources, même si les belles vaches limousines occupent aussi le territoire…

Source : France Info,  NEWater.

Apportant de l’eau à mon moulin, je vous livre in-extenso un commentaire que vient de m’adresser un fidèle visiteur de mon blog:

« Très juste, mais plus que l’empreinte carbone, vous devriez mettre l’accent sur le rejet des saumures en mer.
Les plus grosses usines traitent jusqu’à 400 000 m3 d’eau de mer par jour, ce qui fait un rejet quotidien de 15 tonnes de sel/jour, 50 000 tonnes en 10 ans.
Et donc une destruction totale des ecosystèmes marins dans la zone de rejet.
Ce n’est jamais évoqué et pourtant le développement inévitable de la désalinisation de l’eau de mer sera la cause de véritables catastrophes environnementales ».

Illustration du processus de dessalement de l’eau de mer (Source : sydneydesal.com)

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I have warned several times on this blog about the effects the melting of glaciers could have on the water supply in many regions of the world. The largest is undoubtedly southeast Asia, which depends on the Himalayan glaciers, a true water tower for the region. We should not forget, either, South America where the life of many communities depends on the water provided by the Andean glaciers.
Alongside the melting of glaciers, global warming is causing periods of intense drought in certain parts of the world and springs are drying up. One sshould therefore find solutions to replace them. ,
In Spain, Catalonia is experiencing its worst drought in a century. This situation also concerns the north of the province, on the border of the Pyrénées-Orientales. Faced with a lack of solutions, the region has decided to exclude the use of resupply by boat, but intends to install a floating seawater desalination plant in the port of Barcelona. According to the Catalan Minister of the Environment, it is a less expensive solution than boats, and which allows for better security of supply.
The floating plant, installed on a huge cargo ship, will be operational by October 2024 and will be able to produce 40,000 cubic meters of water every day, or 6% of Barcelona’s daily consumption.
Desalination of sea water is an interesting solution in the event of a shortage because it makes it possible to obtain fresh water all year round, whatever the season, and to cope with severe water crisis situations. . This technology also has applications in industry and agriculture, if only for crop irrigation.
However, seawater desalination also has disadvantages. Among these, there is the particularly high energy consumption to ensure the operation of the equipment. Extracting salt from seawater requires a lot of energy and therefore increases the carbon footprint. Furthermore, the elimination of minerals and their discharge into the sea is harmful to the environment because of the high content of salt and chemicals. There is a risk of imbalance in marine ecosystems. And then there is the cost of infrastructure, without forgetting their maintenance. We can also hear criticism regarding the health aspect of the water thus produced. Chemical products are often used to produce this fresh water which contains too much sodium.
In the end, nothing beats the good water of the Plateau de Millevaches which, let’s not forget, is that of the thousand springs, even if the nice cows can often be seen in the countryside…
Source: France Info, NEWater.

Quelques nouvelles de La Palma (Iles Canaries) // Some news from La Palma (Canary Islands)

12 heures: L’IGN a enregistré 13 nouveaux séismes dans les régions de Fuencaliente et Villa de Mazo dans les premières heures du 6 octobre 2021. Le plus intense, d’une magnitude de M 3,7, s’est produit à Villa de Mazo à une profondeur de 11 kilomètres.

Une nouvelle fissure s’est ouverte près du cône du Cumbre Vieja mais pour le moment elle ne montre aucune activité.

Le ministre de la Transition écologique des îles Canaries a annoncé le 5 octobre que les deux usines de dessalement mobiles qui vont être installées à la fin de la semaine prochaine à La Palma permettront d’irriguer les cultures du sud affectées par l’éruption. Elles seront installées à Los Llanos de Aridane. Le but de ces stations sera d’essayer de garantir la survie de l’activité des exploitations.

Source: IGN

Source: IGN et presse espagnole.

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12:00 pm : IGN recorded 13 new earthquakes in the regions of Fuencaliente and Villa de Mazo in the early hours of October 6th, 2021. The most intense, with a magnitude of M 3.7, occurred in Villa de Mazo at a depth of 11 kilometers.
A new fissure has opened near the Cumbre Vieja cone but at this time it shows no activity.
The Minister for the Ecological Transition of the Canary Islands announced on October 5th that the two mobile desalination plants to be installed at the end of next week in La Palma will allow the crops in the south affected by the eruption to be irrigated. They will be installed in Los Llanos de Aridane. The aim of this equipment will be to try to guarantee the survival of the farm activities.
Source: IGN and Spanish press.