Tourisme : Le Canyon de Stuðlagil (Islande) // Tourism : Stuðlagil Canyon (Iceland)

Une touriste d’une trentaine d’années a été retrouvée morte dans la Jökulsá á Dal, près du Canyon de Stuðlagil, dans l’est de l’Islande, le 10 octobre 2024, après être tombée et avoir disparu dans les eaux de la rivière. Son corps a été repêché juste en aval du canyon.
Le Canyon de Stuðlagil est célèbre pour ses colonnes basaltiques. Inconnu il y a encore une dizaine d’années, il est devenu l’un des sites les plus visités d’Islande. Environ 1 000 personnes viennent l’admirer chaque jour pendant l’été, avec moins de visiteurs en hiver. En octobre 2023, environ 400 personnes ont visité la région.
Les efforts visant à améliorer l’accès au canyon de Stuðlagil ont commencé à l’été 2024 avec des plans visant à améliorer et à développer les sentiers pédestres dans la région, ainsi qu’à ajouter quatre nouvelles passerelles.
Des mesures de sécurité ont été mises en place en 2024 sur un côté du canyon, celui du Grund, avec la construction de sentiers et de plateformes d’observation avec garde-corps. Ce côté du Canyon de Stuðlagil sert d’accès principal depuis que le site a été découvert et est devenu une destination touristique.
S’agissant de l’autre côté du canyon, le côté de Klaustursel, où de plus en plus de visiteurs viennent désormais randonner et où le risque de chute est le plus grand, les propriétaires fonciers ont proposé un plan de sécurité il y a quatre ans, mais sa mise en oeuvre a été retardée, ce qui pourrait être en partie expliquer le dernier accident mortel.
Les autorités locales affirment que certaines mesures de sécurité temporaires pourraient être mises en place sur la base du plan de zonage actuel. Les propriétaires fonciers étudient actuellement des améliorations provisoires de sécurité, en relation avec la police qui enquête sur l’accident. Ce dernier montre que des mesures doivent être prises rapidement car il existe toujours un risque important de chute dans le Canyon de Stuðlagil. On voit souvent des touristes parcourir les falaises glissantes au-dessus de la Jökla.
Source : Iceland Review.

Avec ses incroyables colonnes de basalte et ses eaux turquoise qui coulent à l’intérieur de ce couloir magique, le Canyon de Stuðlagil – ou « Gorge des colonnes de basalte » – est considéré par beaucoup comme le plus beau d’Islande. D’un point de vue géologique, il est le résultat d’une puissante éruption qui a injecté de la lave dans ce qui est aujourd’hui le canyon. C’est le refroidissement rapide de la lave qui a conduit à la formation de ces colonnes basaltiques qui rappellent des tuyaux d’orgue. L’érosion par les eaux tumultueuses de la Jökla a sculpté le reste.
Ces orgues basaltiques sont fréquentes en Islande, comme à la cascade de Svartifoss ou sur la plage de Reynisfjara dans le sud. Leur formation est bien connue. Après l’éruption, la lave a refroidi et durci au contact de l’air froid, avec une perte de volume et l’apparition de fissures aux formes géométriques qui se sont regroupées pour former des colonnes. C’est ce même processus naturel qui a donné naissance à la Chaussée des Géants en Irlande.

Pendant des siècles, la Jökla a été considérée comme trop tumultueuse et trop dangereuse à traverser. Elle divisait la vallée en deux parties et était si profonde que même les habitants ne pouvaient imaginer qu’elle cachait d’incroyables formations rocheuses. Tout a changé en 2009 lorsqu’une centrale hydroélectrique et un vaste réservoir ont été créés à proximité dans le cadre d’un vaste projet visant à alimenter l’usine d’aluminium de Reyðarfjörður. Le paysage s’est alors transformé. Le niveau de l’eau a baissé et l’usine a dompté l’impétuosité de la Jökla, la rendant beaucoup plus calme. Le Canyon de Stuðlagil a finalement été révélé et a été découvert vers 2016 par des éleveurs de moutons de la région.
Source : Visit Iceland.

Crédit photo: Visit Iceland

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A tourist in her thirties was found dead in the Jökulsá á Dal River near Stuðlagil Canyon in East Iceland on October 10th, 2024 after falling in and disappearing from view. The woman was discovered dead shortly downstream from the canyon.

Stuðlagil Canyon is famous for its basalt column formations. Undiscovered until just over a decade ago, it has become one of Iceland’s most popular natural attractions. Around 1,000 people visit the site each day during the summer, with fewer visitors in winter. In October 2023, approximately 400 people visited the area.

Efforts to improve access for tourists to Stuðlagil Canyon started in the summer 2024 with plans to significantly upgrade and extend walking paths in the area, along with the addition of four new footbridges.

Safety measures for one side of the canyon, the Grund side, have been implemented in 2024, allowing the construction of trails and viewing platforms with railings. This side of the canyon has served as the primary access point for tourists since Stuðlagil Canyon was discovered and developed as a tourist destination.

As for the other side of the canyon, the Klaustursel side, where more visitors now hike and the risk of falling is greater, landowners prepared a safety proposal four years ago. However, its implementation was delayed, which may be responsible for the latest fatal accident. .

Local authorities say that some temporary safety measures could be implemented based on the current general zoning plan. Landowners are now exploring interim safety improvements in consultation with the police, who are investigating the accident. These measures should be taken rapidly as there remains a significant risk of falling at Stuðlagil Canyon. Tourists are often seen standing on slippery cliffs above the Jökulsá River.

Source : Iceland Review.

With its incredible basalt columns and turquoise waters running through its gates, Stuðlagil – or ‘Basalt Column Gorge’ – is said by many to be the most beautiful canyon in Iceland. From a geological point of view, it is the result of a massive eruption that injected lava into what is now the canyon and the rapid cooling of the lava led to the formation of these basaltic columns that bring to mind organ pipes. Erosion by the waters of the powerful glacial turquoise-colored Jökla sculpted the rest.

These basalt organs are a common feature in Iceland, like those at the Svartifoss waterfall or Reynisfjara Beach in the south. Their formation is well-known. After it is erupted, the lava cools and hardens in the cold air, shrinking in volume and cracking into geometric shapes. The shapes then cluster together to form columns. The process is called columnar jointing, and is the same natural phenomenon that created the Giant’s Causeway in Ireland.

For centuries, the Jökla was deemed too fierce and too dangerous to cross. It effectively split the valley into two parts and was so deep that even locals were oblivious to the incredible rock formations hiding beneath.  It all changed in 2009 when a hydroelectric plant and vast reservoir were created nearby in a huge project to power the aluminium plant in Reyðarfjörður. This caused the landscape to change dramatically. The water level fell and the plant harvested the force of the water, leaving it much calmer. Stuðlagil Canyon was finally revealed, and was discovered in around 2016 by local sheep farmers.

Source : Visit Iceland.

Volcans en Ecosse : Mull et Staffa // Volcanoes in Scotland : Mull and Staffa

Lors d’un récent voyage en Écosse, j’ai visité l’île de Mull qui a une longue histoire volcanique. Tous les géologues s’accordent à dire que Mull présente l’aspect d’un gâteau à plusieurs étages. D’épaisses couches de lave basaltique reposent sur un sous-sol complexe composé de roches beaucoup plus anciennes.

Carte géologique simplifiée de l’île de Mull (Source : British Geological Survey)

L’île est un paradis pour les géologues car elle a une histoire longue et intéressante. Par exemple, les roches les plus anciennes sur l’île voisine d’Iona ont environ 2 milliards d’années. De plus, Mull possède des structures et des roches que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde.

L’île n’a pas toujours eu sa position et sa forme actuelles. Au cours des temps géologiques, elle a subi d’énormes changements. Ainsi, les roches les plus anciennes de Mull se sont formées dans l’hémisphère sud et l’île, comme les autres îles britanniques, suivant le processus de dérive des continents, a progressivement migré vers le nord jusqu’à sa position actuelle.

La majeure partie de Mull est constituée de lave émise lors d’éruptions fissurales au cours de la formation de l’Atlantique Nord. L’île s’est séparée du Groenland lorsque le vaste supercontinent qui reliait autrefois l’Amérique du Nord et l’Europe s’est divisé.

La lave émise il y a environ 60 à 50 millions d’années forme les plateaux en escalier à l’intérieur de Mull. Dans une phase ultérieure, de nouvelles intrusions magmatiques ont donné naissance aux montagnes qui composent le Central Igneous Complex de Mull. Des éruptions volcaniques de type explosif et de puissants séismes ont secoué Mull à cette époque et l’une des anciennes lignes de faille, la Great Glen Fault, montre encore parfois des signes d’activité, même si elle ne constitue pas une menace.

La morphologie et la géologie actuelles de Mull ont été en grande partie façonnées par d’immenses glaciers qui ont fondu il y a seulement 10 000 ans, laissant de profondes vallées en forme de U, avec de longs lochs entre les montagnes.

Mull est la « Mecque » des géologues qui viennent du monde entier pour y effectuer des travaux sur le terrain. Ils ne manquent jamais de visiter l’île de Staffa, véritable cathédrale de basalte, qui se trouve à quelques dizaines de minutes de l’île de Mull. Après avoir navigué le long de l’île et y avoir posé le pied, j’ai été immédiatement fasciné par les colonnes et coulées de basalte, façonnées et émises il y a plusieurs dizaines de millions d’années par le Centre volcanique paléogène de Mull. Les coulées de lave sur l’île sont apparues au début de l’histoire du Centre qui fait partie de la province ignée paléogène de l’Atlantique Nord.

Les superbes colonnes hexagonales, qui peuvent atteindre 22 mères de hauteur, sont typiques des premières coulées de lave. Elles nous montrent un phénomène naturel qui illustre de manière spectaculaire le concept de jointure colonnaire. Ce processus géologique se produit lorsque de la lave en fusion se refroidit lentement et se contracte. Cela entraîne la formation de structures en colonnes. A Staffa, ces colonnes prennent une forme hexagonale presque parfaite. La présence de couches de cendres indique une activité explosive ponctuée de périodes de calme. La composition de ces coulées de lave diffère des coulées ultérieures car elles sont plus riches en silice. On pense qu’elles se sont formées en raison d’accumulations moins profondes de magma avant l’éruption. Ces coulées font partie du Staffa Magma Type.

 

Source: Scottish Geology.

La Grotte de Fingal est une merveille de la nature. Le National Trust qui la gère aujourd’hui l’a équipée d’une main courante qui permet au visiteur de pénétrer carrément à l’intérieur qui est une véritable cathédrale de basalte.

Photos : C. Grandpey

Elle a inspiré de nombreux artistes, poètes, musiciens et naturalistes romantiques après que Sir Joseph Banks ait découvert le site et publié un compte rendu complet de sa topographie en 1772. Joseph Mallord William Turner a visité la grotte en 1831 et s’en est inspiré pour illustrer Lord of the Isles, un recueil de poèmes de Sir Walter Scott, avec Staffa en toile de fond. Le voyage lui a également inspiré une peinture à l’huile qui propose un contraste entre l’ancienne merveille géologique et un bateau à vapeur moderne. Le tableau est un symbole de l’écoulement du temps depuis les débuts de l’histoire de la Terre jusqu’à l’ère industrielle.

 

Source : Wikipedia

La Grotte de Fingal est aussi immortalisée dans les Poèmes ossianiques de James MacPherson, avec des histoires qui mêlent des éléments de la mythologie écossaise et irlandaise, et ont renforcé le lien mystique entre les cultures des deux pays. Par sa similitude avec la Chaussée des Géants, l’île de Staffa est devenue un symbole de la connexion entre l’Écosse et l’Irlande.

Staffa a également inspiré Les Hébrides ou La Grotte de Fingal, opus 26, initialement intitulée L’Île solitaire de Mendelssohn que vous entendrez en cliquant sur ce lien :

https://www.youtube.com/watch?v=CtJkEWCQEbE

J’apprécie personnellement cette musique qui se marie bien avec l’environnement de Staffa. Par exemple, à 4’20 », on entend les cuivres qui symbolisent la force et la majesté des rochers ; les cordes leurs répondent ensuite ; ils expriment la fluidité et la beauté de l’eau contre et à l’intérieur de la grotte.

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Sur le plan pratique, on peut rejoindre l’île de Mull en ferry depuis Oban (côte ouest de l’Ecosse), après une traversée de 45 minutes. Ensuite, je conseille de passer par des agences locales pour se rendre à Staffa qui demande une cinquantaine de minutes de navigation depuis le sud-ouest de l’île de Mull.

Le séjour sur Staffa est limité à une heure pour la protection de l’environnement. Il est possible d’aller rendre visite aux macareux de l’autre côté de l’île. Toutefois, je conseille une visite sur l’île de Lunga (Treshnish Isles) si vous désirez observer ces ravissnants volatiles.

Photo: C. Grandpey

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During a recent trip to Scotland, I visited the Isle of Mull which has a long volcanic history. All geologists agree to say that Mull is constructed rather like a multi-tiered wedding cake. Thick layers of basalt lava sit on top of a complicated basement of much older rocks.

The island is a paradise for geologists who love Mull because it has such a long and interesting history. For instance, the oldest rocks on Iona are about 2000 million years old. Moreover, it has unique structures and rocks found nowhere else in the world.

Mull has not always been in its present position and form. Over geological time it has undergone enormous changes. Mull’s oldest rocks formed in the southern hemisphere and Mull – in common with the British Isles – has gradually drifted northwards to its present day position, following the process of continental drift.

Most of Mull is made of lava poured out of fissure volcanos when the North Atlantic was forming and Mull was torn apart from neighbouring Greenland when the vast super-continent which once joined North America and Europe divided. The molten lava which erupted from about 60 to 50 million years ago forms Mull’s ‘stepped’ tablelands. Into these, at a later stage, intrusions of other ‘rocks formed by fire’ took place, forming the mountains of Mull’s famous Central Igneous Complex. Volcanic explosions and intense earthquakes shook Mull at that time and one of the old fault lines, the Great Glen Fault is still occasionally active, although not being a threat.

Mull’s final shape and geology has largely been carved by huge glaciers which only melted away from Mull 10,000 years ago leaving deep ‘U’ shaped valleys between the mountains and long glaciated lochs both freshwater and marine.

Mull, with its unique geology and intrusions is a ‘Mecca’ for geologists who travel from all over the world to carry out field work here. They never miss the island of Staffa, a true cathedral of basalt, which lies a few tens of minuttes from the Isle of Mull. When I sailed close to the Isle of Staffa and then landed on it, I was immidiately fascinated with the basalt columns, sometimes as high as 22 meters, and overlying ‘slaggy’ basalt that erupted as lava flows from the Palaeogene Mull volcanic centre.

The lava flows on the island were erupted early in the history of the Mull volcanic centre, which forms part of the North Atlantic Palaeogene Igneous Province. The columnar jointing, commonly found in these flows is typical of the early lava flows. This geological process occurs when molten lava slowly cools and contracts. This results in the formation of columnar structures. In Staffa, these columns take an almost perfect hexagonal shape.

The presence of ash layers indicates explosive activity and intervening quiet periods. The composition of these lava flows also differs from the later flows by being the most silica-rich flows ; they are thought to have formed due to shallower accumulations of the magma before eruption. These flows are known as the Staffa Magma Type member.

‘Fingal’s Cave’, a marvel on the Isle of Staffa, inspired countless Romantic artists, poets, musicians, and naturalists after Sir Joseph Banks discovered the site and published a full account of its topography in 1772. Joseph Mallord William Turner visited the cave in 1831 to record scenery for Lord of the Isles, an illustrated collection of poems by Sir Walter Scott set at Staffa. The voyage also inspired an oil painting, which offsets the ancient geological marvel with a modern steamer, suggesting a passage of time from the earth’s early history to the industrial era.

Fingal’s Cave was also immortalized in James MacPherson’s Ossianic poems, with stories that blend elements of Scottish and Irish mythology, and have strengthened the mystical connection between the cultures of the two countries. Through its similarity to the Giant’s Causeway, the island of Staffa has become a symbol of the connection between Scotland and Ireland.

Staffa has been the inspiration for Mendelssohn’s ‘Hebridean Overture’ that you will hear by clicking on this link :

https://www.youtube.com/watch?v=CtJkEWCQEbE

I personally appreciate this music that goes well with the environment at Staffa. For instance, at 4:20 you can hear the brass which is like the strength and majesty of the rock, answered by the strings which voice the fluidity and beauty of the water washing against and into the cave.

Source: Scottish Geology.

Température de prismation des colonnes basaltiques // Prismation temperature of basalt columns

J’ai écrit plusieurs notes – le 24 mars 2015, par exemple – sur Devils Tower qui est un site touristique très populaire dans le Wyoming aux Etats Unis. Un certain nombre d’hypothèses ont été formulées pour expliquer l’apparition de ce monolithe vieux de 49 millions d’années. Les explications les plus fréquemment avancées font état d’une montée de magma qui se serait frayé un chemin dans les couches sédimentaires sous la surface ou à l’intérieur d’une cheminée dans les profondeurs d’un volcan.
Une nouvelle étude réalisée par des géologues de l’Université de Liverpool a identifié la température à laquelle le magma en cours de refroidissement se fissure pour former des colonnes géométriques telles que celles rencontrées à la Chaussée des Géants en Irlande du Nord et à Devils Tower aux États-Unis.


Les colonnes géométriques apparaissent dans de nombreux types de roches volcaniques et se forment au fur et à mesure que la roche se refroidit et se contracte, ce qui donne naissance à un ensemble régulier de prismes et de colonnes polygonaux Les géologues se sont longtemps demandé à quelle température le magma en cours de refroidissement forme ces prismes.
Les scientifiques de Liverpool ont entrepris une étude pour découvrir à quel niveau de température les roches s’ouvrent pour former ces entablements spectaculaires. Dans un article publié dans la revue Nature Communications, ils expliquent avoir mis sur pied un nouveau type d’expérience pour montrer comment, lorsque le magma se refroidit, il se contracte et accumule du stress, jusqu’au moment où il se fissure. L’étude a été réalisée sur des échantillons de colonnes basaltiques issues de l’Eyjafjallajökull, en Islande.
Les chercheurs ont conçu un nouvel appareil permettant à la lave en cours de refroidissement, saisie dans une presse, de se contracter et de se fissurer pour former une colonne. Cette expérience a permis de constater que les roches se fracturent lorsqu’elles refroidissent à environ 90 à 140 degrés Celsius en dessous de la température à laquelle le magma cristallise, soit environ 980 °C pour les basaltes. Cela signifie que les joints que l’on peut observer entre les colonnes basaltiques à la Chaussée des Géants et à Devils Tower, entre autres, se sont formés à une température d’environ 840-890°C.
Les auteurs de l’expérience explique qu’elle a été compliquée d’un point de vue technique, mais elle montre parfaitement le rôle joué par la contraction thermique sur l’évolution des roches en cours de refroidissement et sur le développement des fractures. Connaître le niveau de température auquel le magma en cours de refroidissement se fracture est essentiel, car il amorce la circulation de fluides dans le réseau de fractures. La circulation de fluides contrôle le transfert de chaleur dans les systèmes volcaniques. Ce phénomène peut être exploité pour la production d’énergie géothermique. Cette dernière découverte présente donc d’importantes applications en volcanologie et dans le domaine de la recherche géothermique.
Source : Université de Liverpool.

Loin de cette approche scientifique, une légende raconte qu’un groupe de sept jeunes filles jouaient dans la forêt quand arriva brusquement un ours géant. Elles s’enfuirent mais l’ours les poursuivit. La situation semblait perdue car l’ours gagnait du terrain. Les filles se précipitèrent vers un rocher quelles essayèrent d’escalader en priant le Grand Esprit de leur venir en aide. A ce moment-là, le rocher se mit à grandir, soulevant les enfants dans les airs. L’ours sauta sur le rocher mais ne réussit pas à atteindre les jeunes filles car ses griffes glissaient sur la pierre. On peut voir aujourd’hui la marque de ses griffes sur le rocher qui continua à croître, poussant les filles vers le ciel, où elles devinrent les sept étoiles de la Pléiade.

Photos: C. Grandpey

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I have written several posts – on March 24th, 2015, for instance – about Devils Tower which is a popular tourist spot in Wyoming. A number of hypotheses for the 49-million-year-old monolith have been put forward over the years. The most popular explanations today refer to some magma ascent squeezed in between subsurface layers of sediments, or within a conduit deep inside a volcano.

A new study by geoscientists at the University of Liverpool has identified the temperature at which cooling magma cracks to form geometric columns such as those found at the Giant’s Causeway in Northern Ireland and Devils Tower in the USA.
Geometric columns occur in many types of volcanic rocks and form as the rock cools and contracts, resulting in a regular array of polygonal prisms or columns. One of the most intriguing questions facing geologists is the temperature at which cooling magma forms these columnar joints.

Liverpool geoscientists undertook a research study to find out how hot the rocks were when they cracked open to form these spectacular stepping stones. In a paper published in Nature Communications, they explain that they designed a new type of experiment to show how as magma cools, it contracts and accumulates stress, until it cracks. The study was performed on basaltic columns from Eyjafjallajökull volcano, Iceland.
The researchers designed a novel apparatus to permit cooling lava, gripped in a press, to contract and crack to form a column. These new experiments demonstrated that the rocks fracture when they cool about 90 to 140 degrees Celsius below the temperature at which magma crystallises into a rock, which is about 980°C for basalts.
This means that columnar joints exposed in basaltic rocks, as observed at the Giant’s Causeway (Ireland) and Devils Tower (USA) amongst others, were formed around 840-890°C.
The authors of the experiments say that they were technically very challenging, but they clearly demonstrate the power and significance of thermal contraction on the evolution of cooling rocks and the development of fractures. Knowing the point at which cooling magma fractures is critical, as it initiates fluid circulation in the fracture network. Fluid flow controls heat transfer in volcanic systems, which can be harnessed for geothermal energy production. So the findings have tremendous applications for both volcanology and geothermal research.
Source: The University of Liverpool.

Far from this scientific approach, a legend says that a group of seven girls were playing in the forest when a giant bear abruptly arrived. They fled but the bear chased them. The situation seemed lost because the bear was gaining ground. The girls rushed to a rock that they tried to climb, begging the Great Spirit to help them. At that moment, the rock began to grow, raising the children in the air. The bear jumped on the rock but failed to reach the girls because his claws slipped on the stone. We can see today the mark of his claws on the rock that continued to grow, pushing the girls to the sky, where they became the seven stars of the Pleiades.

Les superbes colonnes de basalte de Reynisfjara (Islande) // The very nice basalt columns of Reynisfjara (Iceland)

Reynisfjara est l’une des plages les plus célèbres, mais aussi les plus dangereuses d’Islande. Elle se trouve à quelques kilomètres de Vik i Myrdal, petite localité du sud du pays. J’ai écrit plusieurs notes à propos de cette plage de sable noir qui est connue pour ses vagues agressives et ses redoutables lames de fond. Chaque année, des touristes se font surprendre et emporter par ces vagues traîtresses, et plusieurs d’entre eux y ont laissé la vie.

Reynisfjara est également célèbre pour les Reynisdrangar, les piliers de roche de Reynir, un ensemble de rochers de basalte dont les plus hauts atteignent 66  mètres. Ces îlots rocheux ne sont pas sortis par hasard de l’océan ; ils faisaient autrefois partie de l’île principale. Avec le temps, l’altération et l’érosion, ils se sont déconnectés et semblent maintenant isolés du reste de l’Islande.

Personnellement, j’ai visité Reynisfjara pour y admirer le superbe entablement de colonnes basaltiques qui domine la plage. D’un point de vue géologique, la formation des colonnes est bien connue. Leur structure hexagonale est due au refroidissement et à la contraction rapide de la lave.

Comme souvent en Islande, il existe des légendes sur la formation des îlots rocheux. L’une d’elles parle de deux trolls et d’un trois mâts qu’ils ont essayé de traîner jusqu’au rivage pendant la nuit. Malheureusement, ils n’ont pas été assez rapides, et quand le soleil s’est levé, ils ont été transformés en pierre.

Une autre histoire raconte que deux trolls ont assassiné une femme et ont été victimes de la vengeance du mari. Il les a attirés dehors pendant la nuit et s’est assuré qu’ils y resteraient assez longtemps pour se transformer en pierre.

Beaucoup de gens viennent visiter Reynisfjara car l’endroit a servi de lieu de tournage à la saison 7 de Game of Thrones. C’est également un site ornithologique.

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Reynisfjara is one of the most dangerous beaches in Iceland. It lies a few kilometres from Vik i Myrdal, a small municipality in the south of the country. I have written several posts about this black sand beach which is famous for its aggressive waves and its rip currents. Every year several tourists get trapped in the waves and there have recently benn fatal accidents.

Reynisfjara is also famous for Reynisdrangar, or ‘Reynir’s Pillars of Rock’, an impressive series of basalt stacks as high as 66 metres. They did not sprout from the ocean independently but were once part of the main island. Through long periods of weathering, they got disconnected and appear to be separate now.

Personally, I visited Reynisfjara to admire the very nice basalt columns that dominate the beach. From a geological point of view, their formation is well known. The cliffs were moulded into hexagonal shapes by basalt cooling and contracting rapidly.

Like often in Iceland, there are mythical stories about how these stacks were formed. One story tells about two trolls and a three-masted ship. The trolls tried to drag the ship to shore at night. They were not quick enough, and when the sun rose at dawn it turned them to stone.

Another story says that two trolls murdered a woman, and her husband took revenge. He tricked them into coming out at night and ensured they remained outside long enough to turn to stone.

Many people come to visit Reynisfjara because it was a filming location for season 7 of Game of Thrones. The site is also a popular bird-watching location.

Photos : C. Grandpey