Puracé (Colombie) : Volcan et Traditions // Puracé (Colombia) : Volcano and Traditions

Dans ma dernière note (12 décembre 2025) concernant l’activité volcanique dans le monde, j’explique que l’activité éruptive se poursuit sur le Puracé (Colombie). La sismicité est marquée par des épisodes de tremor et des signaux longue période indiquant des mouvements de fluides. On enregistre aussi des séismes témoignant de la fracturation de la roche à des profondeurs de 1 à 3 km. Chaque jour, les émissions de gaz et de cendres s’élèvent de 100 à 900 m au-dessus du sommet. Le 3 décembre 2025, une hausse de la température à l’intérieur du cratère a été observée grâce aux données satellitaires. De faibles retombées de cendres sont signalées dans plusieurs localités. Le niveau d’alerte reste Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs) et le public est prié de rester à l’écart du cratère. Le Puracé (4 640 mètres) est l’un des volcans actifs de Colombie, avec au moins 51 éruptions recensées depuis l’année 1400. Sa dernière éruption significative remonte à 1977.
La situation à Puracé illustre le lien qui unit le volcan aux communautés locales – le peuple Coconuco – et à leurs traditions. Malgré une alerte récente signalant une éruption probable dans les jours ou les semaines à venir en raison d’une hausse de l’activité sismique et de l’émission de colonnes de cendres atteignant jusqu’à 900 mètres de hauteur, les villageois ne sont pas inquiets. Ils affirment avoir toujours vécu sur le volcan, avoir grandi sur ses flancs, et n’avoir donc aucune raison de le craindre. Ils continueront à le fréquenter, alerte ou non. Ils expliquent qu’ils doivent s’occuper de leurs animaux. C’est une raison fréquemment invoquée par les villageois vivant sur les pentes d’un volcan, comme on a pu le constater lors de l’éruption du Merapi (Indonésie) en 2010. Depuis l’alerte émise pour le Puracé le 29 novembre 2025, les autorités montrent des signes d’inquiétude. Elles se préparent à une évacuation préventive d’au moins 800 personnes vivant autour du volcan, dans des maisons dispersées à flanc de montagne.
Pour le peuple Coconuco, le volcan est sacré et protège leur territoire. Le gouverneur de la réserve indigène de Purace a déclaré : « Le volcan est notre maître ; nous n’avons aucune raison de le craindre. C’est pourquoi nous le respectons et accomplissons des rituels en son nom.» Ces rituels consistent notamment à offrir au cratère du maïs, des plantes aromatiques et une boisson alcoolisée traditionnelle à base de fruits, le guarapo. Pour la communauté indigène, les émissions de cendres du volcan sont un message : elles appellent à une plus grande protection de la nature.
Selon les villageois, une éruption signifie que le volcan leur reproche d’avoir été surexploité. Pendant près de 60 ans, ils ont puisé leur richesse dans ses profondeurs en extrayant du soufre. Aujourd’hui, ils la récoltent abusivement avec le tourisme. Les anciens, témoins des éruptions du passé, s’efforcent de rassurer les plus jeunes, qui découvrent l’activité volcanique pour la première fois. Ceux dont les maisons se situent en zone à risque affirment qu’ils ne partiront que si le volcan émettait des gaz toxiques.
Le Puracé manque d’infrastructures et de moyens logistiques pour une évacuation complète. Les autorités s’emploient donc à mettre en place des abris temporaires, mais elles ont également besoin de réservoirs d’eau, de nourriture et d’une solution pour protéger le bétail, essentiel à l’agriculture et à l’élevage de la communauté.
Un villageois Coconuco a déclaré : « S’il faut mourir ici, nous mourrons ici. Mais nous n’irons pas mourir de faim ailleurs.»
Source : ABC News via Yahoo News.

 Cratère du Puracé (Source : Wikipedia)

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In my latest update (December 12, 2025) about volcanic activity in the world, I explained that eruptive activity continued at Puracé (Colombia). Seismicity is characterized by tremor and long-period signals indicating fluid movement, and earthquakes indicating rock fracturing located at depths of 1-3 km. Daily gas-and-ash emissions rose 100-900 m above the summit. On 3 December 2025, a temperature increase within the crater was identified in satellite data. Minor ashfall has been reported in several communities. The Alert Level remains at Orange (level 2 on a four-color scale) and the public is asked to stay away from the crater. The Purace volcano (4,640 meters), is one of Colombia’s active volcanoes, with at least 51 eruptive events since the year 1400. Its most recent significant eruption was recorded in 1977.

The situation at Puracé shows the link that connects the volcano with local communities – the Coconuco people – and their traditions. Despite a recent alert indicating that an eruption was likely in the coming days or weeks due to increased seismic activity at the volcano and the emission of ash columns reaching up to 900 meters, the villagers are not afraid. They say that they have lived on the volcano, grown up on its slopes, so they have no reason to fear it. They will keep going there, alert or not. They explain that they have to look after their animals. This is a reason very often cited by the villagers living on the slopes of the volcano, as could be heard during Mount Merapi’s 2010 eruption.

Still, since the alert issued on November 29, 2025, the surrounding community has been on edge. Authorities have sought to prepare for a preventive evacuation of at least 800 people who live on the volcano’s periphery, in scattered homes among the mountains.

For the Coconuco people, the volcano is sacred and a protective spirit of their territory. Said the governor of the Purace Indigenous Reserve : “The volcano is our master; we have no reason to fear it. That’s why we respect it and perform rituals in its name.” Rituals include offering the crater corn, sweet plants and a traditional alcoholic drink made from fruit known as guarapo. For the Indigenous community, the volcano sends them a message when it emits ash, asking for greater care of nature.

In their opinion, when there is an eruption, it means that the volcano is saying that they have exploited it too much for about 60 years and that they took money from beneath it by extracting sulfur, and now with tourism they are taking money from above it.

Elders who have witnessed eruptions of the volcano have sought to reassure the younger members of the community who are seeing the volcano active for the first time. The elders whose homes are located in a risk zone say they would only evacuate if the volcano were to emit poisonous gases.

Purace lacks the infrastructure and logistics needed for a full evacuation, so authorities are working to set up temporary shelters, but they also need water storage tanks, food and a solution to protect their livestock and domestic animals, which are vital to the agricultural and ranching community.

Said one villager of the Coconuco community : ‘If we have to die here, we’ll die here. But we’re not going somewhere else just to die of hunger.”

Source : ABC News via Yahoo News.

L’éruption de Yellowstone et la « Pompéi des rhinocéros » // The Yellowstone eruption and the « Rhino Pompeii »

Il y a 12 millions d’années, une super-éruption à Yellowstone a recouvert une vaste étendue de l’Amérique du Nord d’une épaisse couche de cendres qui a anéanti toute vie.
Aujourd’hui, des chercheurs de l’Université du Nebraska ont découvert d’anciennes empreintes révélant que de grands canidés, avec des mâchoires capables de broyer des os, parcouraient les étendues désertiques recouvertes de cendres après l’éruption.
Ces empreintes ont été mises au jour au-dessus des squelettes de rhinocéros disparus, les Teleoceras, dans les gisements fossilifères d’Ashfall – Ashfall Fossil Beds – au nord-est du Nebraska. Elles constituent la première preuve directe de la présence de grands carnivores dans cette région surnommée « la Pompéi des rhinocéros » en raison de la richesse des fossiles de rhinocéros Teleoceras qui y ont péri lors des importantes retombées de centres pendant l’activité volcanique de Yellowstone. L’éruption fut si importante que les cendres retombèrent probablement comme de la neige jusqu’en Idaho, à 1 600 kilomètres du site éruptif. Il est probable que le ciel s’est obscurci, la végétation et les sources d’eau ont été ensevelies, et le cataclysme a inévitablement représenté un danger pour tout être vivant doté d’un système respiratoire fragile.
Des chevaux anciens, des chameaux ressemblant à des girafes, de nombreux rhinocéros et divers autres animaux ont été ensevelis sous les cendres du site du Nebraska.

 

Source : Smithsonian Institution

Jusqu’à la découverte de ces empreintes, les chercheurs n’avaient trouvé aucune preuve tangible de la présence de grands carnivores dans la région, ce qui est surprenant compte tenu de l’abondance de proies conservées.
Les empreintes mesurent jusqu’à 8 centimètres de long et 7,5 centimètres de large et correspondent à celles des grands canidés qui broyaient et consommaient des os comme le font les hyènes de nos jours.

 

Squelette d’épicyon, l’un des grands canidés qui fréquentaient la région (Source : Natural History Museum de Los Angeles)

Non seulement ces empreintes confirment la présence de grands carnivores dans les couches de cendres, mais leur position au-dessus des couches de rhinocéros montre que ces canidés ont survécu à l’événement cataclysmique qui a décimé de nombreuses espèces animales.
Selon un chercheur, « la survie de superprédateurs après un désastre écologique est quelque peu inattendue et nous apprend beaucoup de choses sur la façon dont la vie réagit et se rétablit après une catastrophe. » En effet, les grands prédateurs se situent au sommet de la chaîne alimentaire et meurent généralement de faim si celle-ci vient à disparaître.
Les empreintes les plus révélatrices ont été découvertes en 2014 et 2023. Bien qu’elles n’aient pas encore fait l’objet d’une description formelle dans une revue scientifique, leur existence ne fait aucun doute. Elles sont d’ailleurs observables par les visiteurs de l’Ashfall Fossil Beds State Historical Park.

Source : Ashfall Fossil Beds State Historical Park

Le nord-est du Nebraska possédait autrefois un environnement similaire aux plaines africaines. Le site fossilifère d’Ashfall héberge un lac qui abritait une faune aquatique riche, avec notamment des tortues, et attirait toutes sortes d’animaux.
Les traces de canidés sont présentes dans plusieurs couches de cendres et pointent dans différentes directions, ce qui indique que les prédateurs fréquentaient la zone de manière prolongée ou répétée après qu’elle ait été recouverte de cendres volcaniques. On ignore encore comment les canidés ont survécu à cette époque, mais une hypothèse est qu’ils se nourrissaient des carcasses de rhinocéros enfouis et de celles d’autres animaux juste après l’éruption. Cependant, comme aucun ossement de ces carnivores n’a été retrouvé, les chercheurs ignorent encore si cette alimentation leur a permis de survivre jusqu’à des jours meilleurs, ou s’ils ont finalement dû partir chercher fortune ailleurs.

Source : Live Science via Yahoo News.

 

Photo : Ashfall Fossil Beds State Historical Park

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A super eruption at Yellowstone 12 million years ago blanketed a large area of North America with a thick layer of ash and anihilated all life in the area.

Today, researchrs ahve discovered ancient footprints that reveal that large, bone-crushing dogs stalked the ashy wastes of North America in the wake of the eruption.

Researchers uncovered the footprints above the skeletons of extinct rhinoceroses called Teleoceras in the Ashfall Fossil Beds of northeastern Nebraska. The dog tracks mark the first direct evidence of large carnivores in region which has been nicknamed « Rhino Pompeii » because it has preserved so many Teleoceras rhinos that perished in widespread fallout from volcanic activity at Yellowstone. The eruption was so massive that ash probably fell like snow as far as Idaho, 1,600 kilometers away from the eruption site. It darkened the skies, buried plant life and water sources, and inevitably was a real hazard to anything with a delicate respiratory system.

Ancient horses, giraffe-like camels, numerous rhinos and various other animals were entombed in the ash at the Nebraska site. However, until the footprint discovery, researchers hadn’t found hard evidence of large meat eaters in the region, which is unusual, given the abundance of preserved prey.

The footprints were up to 8 centimeters long and 7.5 cm wide, matching those of the large, extinct canids which crushed and ate bones like modern hyenas do. Not only do the footprints confirm the presence of large carnivores in the beds, but their positioning above the rhino layers suggests that the dogs survived the cataclysmic event that wiped out many animals.

According to one researcher, « eurvival of top predators after ecological collapse is a little unexpected and has a lot to teach us about how life responds and recovers after disasters. » Indeed, big predators sit at the top of the food chain, so they normally starve if it collapses.

The clearest trackways were uncovered in 2014 and 2023. While the footprints have yet to be formally described in a journal, their existence is not a secret. People visiting the Ashfall Fossil Beds State Historical Park can see the footprints. Northeastern Nebraska once had a similar environment to the African plains. The Ashfall Fossil Beds preserved a lake that hosted aquatic life, like turtles, and attracted all manner of animals.

The dog tracks are present in multiple ash layers and point in different directions, which is an indication that the predators were making extended or repeated visits to the area after it was caked in volcanic fallout. It is not yet clear how the dogs were surviving at the time, but one possibility is that they fed on buried rhinos and other carcasses in the immediate aftermath of the eruption.

However, since the bones of these meat eaters haven’t found, the researchers are not sure yet whether this was enough to see them through to better times, or whether they eventually had to depart to seek their fortunes elsewhere.

Source : Live Science via Yahoo News.

Éruption du volcan Hayli Gubbi (Éthiopie) [suite]

Comme je l’ai indiqué précédemment, le volcan Hayli Gubbi, situé dans la région Afar au nord-est de l’Éthiopie, est entré en éruption pour la première fois depuis 10 000 ans, avec l’émission d’épais panaches de cendres. Le trafic aérien a été perturbé jusqu’en Inde, à des milliers de kilomètres de là.
L’éruption a eu lieu le 23 novembre 2025 et a recouvert de poussière les villages voisins, ce qui a posé des problèmes aux agriculteurs. Bien qu’aucune victime n’ait été signalée, la cendre représente une menace pour la communauté locale d’éleveurs de bétail, en détruisant des pâturages essentiels.
Des habitants ont décrit avoir entendu une explosion terrifiante au moment de l’éruption. L’un d’eux a déclaré : « On aurait dit qu’une bombe avait explosé soudainement, accompagnée de fumée et de cendres.»

 

Source : NASA/ Satellite Aqua MODIS

L’éruption a été observée par les satellites. Les images de la NASA montrent d’épais panaches de poussière s’élevant dans le ciel et se répandant au-dessus de la mer Rouge. Le VAAC de Toulouse explique que les nuages ​​ont dérivé au-dessus du Yémen, d’Oman, puis du Pakistan et de l’Inde. Les services météorologiques du Pakistan ont émis un bulletin d’alerte après que des cendres ont pénétré dans son espace aérien le 24 novembre au soir. En Inde, Air India a annulé plusieurs vols intérieurs et internationaux afin de procéder à des contrôles sur les appareils qui avaient survolé certaines zones après l’éruption.
Delhi, qui subit une vague de forte pollution atmosphérique, n’a pas été significativement touchée car les cendres qui se dispersaient à haute altitude.
Situé à environ 800 kilomètres au nord-est d’Addi-Abeba, le Hayli Gubbi est le volcan le plus méridional de la chaîne de l’Erta Ale. Il culmine à environ 500 mètres d’altitude et se trouve dans une zone d’intense activité géologique, à la jonction de deux plaques tectoniques. Selon la Smithsonian Institution, un cône de scories doté d’un cratère de 200 mètres de diamètre présentant une activité fumerollienne occupe le centre d’un graben au sommet du volcan.
Il n’existe aucun système de surveillance local du volcan Hayli Gubbi. Comme je le dis souvent, nous connaissons mieux Mars que notre propre planète. L’Autorité environnementale du Sultanat d’Oman suit de près l’évolution de l’éruption, notamment en ce qui concerne la santé publique et la qualité de l’air dans les différents gouvernorats du Sultanat. Grâce à 68 stations de surveillance réparties dans tout le Sultanat, l’Autorité surveille en continu les concentrations de polluants 24h/24. Elle confirme également qu’aucune augmentation des concentrations de polluants n’a été enregistrée à ce jour dans le Sultanat et qu’il n’y a aucune indication que la qualité de l’air ait été affectée par les émissions volcaniques.
Source : The Times of Oman, Smithsonian Institution, CNN.

 

Source : UW/CIMSS

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As I put it previously, Hayli Gubbi volcano in the Afar region in Ethiopia’s northeast has erupted for the first known time in 10,000 years, spewing plumes of thick smoke and ash high into the sky. It impacted air travel thousands of kilometers away in India.

The eruption occurred on November 23, 2025, covering the neighboring villages in dust and creating challenges for farmers. While no casualties were reported,it poses a threat to the local community of livestock herders by smothering vital grazing lands.

Residents described hearing a terrifying blast at the moment of the eruption. One person said that “it felt like a sudden bomb had been thrown with smoke and ash.”

The eruption was visible from satellites, with NASA images showing thick plumes of dust rising into the sky and billowing across the Red Sea. The Toulouse VAAC explains that the clouds drifted over Yemen, Oman, and into Pakistan and India. Pakistan’s Meteorological Department issued a warning after ash entered its airspace late on Monday. In India, Air India cancelled several domestic and international flights to carry out “precautionary checks on the aircraft which had flown over certain geographical locations after the eruption.

Delhi, which is experiencing a wave of severe air pollution, was not significantly affected because the ash is drifting at a high altitude.

Located about 800 kilometers northeast of Addi Ababa, Hayli Gubbi is the southernmost volcano of the Erta Ale Range. It rises about 500 meters in altitude and sits within a zone of intense geological activity where two tectonic plates meet.According to the Smithsonian Institution, a symmetrical scoria cone with a 200-m-wide crater displaying fumarolic activity occupies the center of a graben at the summit.

There is no local monitoring system of the Hayli Gubbi volcano. As I often say, we know better Mars than our own planet. The Environment Authority (EA) of the Sultanate of Oman is closely monitoring the developments of the eruption with a view to public health and air quality in the various governorates of the Sultanate. The Authority, through 68 monitoring stations distributed across the governorates of the Sultanate, is continuously monitoring pollutant concentrations around the clock. It also confirms that no increases in pollutant concentrations have been recorded so far within the Sultanate, and there are no indications that air quality has been affected by the volcanic emissions.

Source : The Times of Oman, the Smithsonian Institution, CNN. .

Des dépôts de glace dans la région équatoriale de la planète Mars ? // Ice deposits in the equatorial region of Mars ?

Selon une nouvelle étude publiée le 14 octobre 2025 dans la revue Nature Communications, d’anciennes éruptions volcaniques explosives sur Mars pourraient expliquer la possible présence de glace enfouie dans la région équatoriale de la Planète rouge.
Des recherches antérieures ont montré que la surface de Mars est riche en glace. La plupart de ces dépôts se situent au niveau des pôles, comme on peut l’observer sur Terre.

Source: NASA / Hubble telescope

Cependant, récemment, les sondes spatiales Mars Odyssey et ExoMars Trace Gas Orbiter ont détecté des niveaux élevés d’hydrogène près du sol dans les régions équatoriales de Mars. Il se peut que cette glace soit là depuis fort longtemps si elle était enfouie sous de la poussière ou des matériaux volcaniques, et il est donc possible qu’elle soit toujours présente sous la surface de la région équatoriale de la Planète rouge.

Traces de glace près de la formation Medusae Fossae (MFF) au niveau de l’équateur martien, vues par la sonde Mars Express de l’Agence spatiale européenne.

Les scientifiques s’interrogent désormais sur l’origine de cette glace dans une zone où ils ne l’attendaient pas. Des travaux antérieurs avaient laissé supposer que l’une des origines possibles de cette glace était le volcanisme. En effet, les éruptions peuvent générer de grandes quantités de vapeur d’eau. À l’aide de modèles informatiques du climat martien, des chercheurs ont simulé des éruptions volcaniques explosives qui, selon des recherches antérieures, se seraient produites sur la Planète rouge il y a entre 4,1 et 3 milliards d’années. Ces modèles montrent que ces éruptions ont envoyé de la vapeur d’eau à haute altitude, et cette vapeur a pu geler dans l’atmosphère très froide de Mars avant de retomber sous forme de glace.

Olympus Mons et d’autres édifices montrent que le volcanisme a été très actif sur la planète Mars (Source: NASA)

Cela signifie qu’un volume considérable de glace a pu se déposer après des éruptions répétées pendant des millions d’années. Le volcanisme explosif a pu provoquer de tels dépôts de glace et de cendres à plusieurs reprises sur les basses latitudes de la planète. Cela expliquerait les signaux d’hydrogène significatifs mesurés près de l’équateur.
Cependant, les chercheurs ont averti qu’il existe d’autres possibilités et que l’hydrogène détecté par les sondes spatiales autour de l’équateur martien peut ne pas provenir de dépôts de glace, mais de divers minéraux. Les recherches futures devront rechercher des signes de glace recouverte de cendres dans les régions équatoriales de Mars afin de confirmer ou d’infirmer la présence de glace à cet endroit. Si ces poches de glace équatoriales existent vraiment sur Mars, elles pourraient s’avérer précieuses pour les futures explorations par l’Homme. Une autre hypothèse est que des éruptions volcaniques ont pu envoyer de l’acide sulfurique dans l’atmosphère martienne. Cela a pu générer des aérosols qui ont réfléchi la lumière solaire et refroidi la Planète rouge, la plongeant dans un hiver global, ce qui a pu entraîner une accumulation prolongée de glace.
Il se peut aussi que ces anciennes éruptions volcaniques martiennes aient également généré de la chaleur et des substances chimiques susceptibles de créer des environnements habitables de courte durée. Ces régions ont alors pu offrir des conditions transitoires, mais potentiellement propices à la vie. Comprendre où et comment ces dépôts de glace et de cendres se sont formés pourrait contribuer à la recherche de biosignatures passées sur Mars.
Source : space.com.

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According to a new study published on October14 2025 in the journal Nature Communications, ancient explosive volcanic eruptions on Mars could help explain mysterious hints of buried ice from the Red Planet’s equator.

Previous research found that the surface of Mars is rich in ice. Most of these deposits are located at its poles, just as seen on Earth. However, recently the Mars Odyssey and the ExoMars Trace Gas Orbiter spacecraft detected elevated levels of hydrogen near the ground on the equatorial regions of Mars. This ice could have lasted for long spans of time if buried under dust or volcanic debris, and still might exist below the surface of equatorial regions on the Red Planet.

Scientists are now wondering how this ice might have originated in this unexpected area. Prior work noted one possible origin of this ice was volcanism, which could generate large amounts of water vapor.

Using computer models of the Martian climate, researchers simulated explosive volcanic eruptions that previous research found happened on the Red Planet between 4.1 billion and 3 billion years ago. The models suggested that the eruptions released water vapor into high altitudes, which could have frozen in the cold Martian atmosphere and later fallen as ice.

This means that a huge volume of ice could have been delivered after repeated eruptions over the course of millions of years. Explosive volcanism could have repeatedly seeded low latitudes with ice and ash, producing buried or insulated ice deposits that help explain the excess hydrogen signals measured near the equator.

However, the researchers cautioned that the hydrogen that spacecraft have detected around the Martian equator might not come from deposits of ice, but a range of minerals, among other possibilities. Future research will need to look for signs of ash-covered ice in the equatorial regions of Mars to support or refute the chances of ice there. If these equatorial ice pockets exist on Mars, they could prove valuable for human explorers there.

Another hypothesis is that volcanic eruptions could have spewed out sulfuric acid into the Martian atmosphere. This could have generated sunlight-reflecting aerosols that cooled the Red Planet, plunging it into a global winter that could in turn have let ice accumulate for a prolonged time.

But these ancient Martian volcanic eruptions might have also generated heat and chemicals that could create short-lived habitable environments. Those regions might have offered transient but potentially life-supporting conditions. Understanding where and how these ice–ash deposits formed could help guide the search for past biosignatures on Mars.

Source : space.com.

https://www.space.com/