2024 : 35ème rapport de l’AMS sur l’état du climat // 2024 ; AMS’ 35th State of the Climate report

S’appuyant sur les contributions de près de 600 scientifiques, l’American Meteorological Society (AMS) a publié son 35ème rapport sur l’état du climat pour l’année 2024. Ce rapport souligne l’ampleur et la gravité des impacts du réchauffement climatique.

La pollution de la Terre par le carbone a atteint en 2024 son plus haut niveau jamais enregistré. La quantité moyenne de dioxyde de carbone dans l’atmosphère est désormais environ 50 % supérieure à celle d’avant l’ère industrielle. Ces dernières années, le taux de CO2 a augmenté beaucoup plus rapidement qu’il y a quelques décennies, avec l’une des plus fortes hausses enregistrées entre 2023 et 2024.

Le rapport souligne également que plusieurs records de température ont été établis au cours de l’année 2024, la plus chaude jamais enregistrée. Une intense vague de chaleur en août de cette même année a propulsé les températures à des niveaux records dans le nord-ouest de l’Arctique nord-américain, et l’aéroport du Svalbard, en Norvège, a atteint une température moyenne mensuelle record de plus de 11 °C. En septembre, le pays scandinave a enregistré des températures supérieures à 30 °C, établissant un record pour cette période de l’année.

Les analyses scientifiques révèlent que les températures moyennes à la surface de la planète en 2024 ont été supérieures de 0,6 à 0,7 °C à la moyenne de 1991-2020. Cette hausse significative, en partie due à un puissant phénomène El Niño qui a débuté mi-2023, a permis d’établir des records de température au cours de chacune des deux dernières années, Le précédent record remontait à l’épisode El Niño de 2015-2016. Tous les principaux ensembles de données confirment que chacune des dix dernières années figure parmi les dix années les plus chaudes jamais enregistrées.

Le rapport de l’AMS souligne également que le cycle de l’eau dans le monde continue de s’intensifier. En 2024, l’atmosphère de notre planète a contenu la plus grande quantité de vapeur d’eau jamais enregistrée ; plus d’un cinquième de la planète a enregistré ses valeurs les plus élevées. Les précipitations quotidiennes maximales annuelles sur Terre, ont été les plus importantes jamais enregistrées.

2024 a également été marquée par des records de chaleur océanique et une élévation du niveau de la mer à l’échelle mondiale. Au cours des 50 dernières années, l’océan a absorbé plus de 90 % de l’énergie supplémentaire piégée dans le système terrestre par les gaz polluants et d’autres facteurs. En 2024, la teneur en chaleur globale des océans, mesurée jusqu’à 2 000 mètres de profondeur, a poursuivi son élévation sur le long terme.
Le niveau moyen de la mer a atteint un sommet pour la 13ème année consécutive, se situant environ 10 centimètres au-dessus du niveau de référence de 1993. Cette élévation du niveau de la mer est due à la fois au réchauffement de l’océan, qui contribue à hauteur d’environ 1,5 millimètre par an, et à la fonte des calottes glaciaires et des glaciers, qui ajoute environ 2,1 millimètres par an.

Le rapport indique également que les glaciers ont continué de fondre en 2024. Les 58 glaciers de référence dans le monde ont perdu de la glace pour la deuxième année consécutive. Il s’agit de la plus forte perte de glace moyenne enregistrée au cours des 55 dernières années. En Amérique du Sud, le Venezuela a perdu tous ses glaciers et le glacier de Conejeras en Colombie a été déclaré mort.
Source : American Meteorological Society.

 

Évolution des températures à la surface du globe au vu des données fournies par Berkeley, NASA, NOAA et HadCRUT5. Les températures sont indiquées en degrés Celsius à gauche et en degrés Fahrenheit à droite. (Source: NOAA NCEI et Met Office britannique).

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Supported by contributions from nearly 600 scientists, the American Meteorological Society has released its 35th State of the Climate report for the year 2024. It underscores the scale and severity of impacts from the warming world.

Earth’s carbon pollution climbed to its highest level on record in 2024. The average amount of heat-trapping carbon dioxide in the air is now about 50% higher than before industrial times. In recent years, CO2 has been rising much faster than it did decades ago, with one of the biggest jumps from 2023 to 2024.

The report also noted that several record temperatures were set during the warmest year on record. An intense heat wave in August 2024 pushed temperatures in the northwest North American Arctic to record highs, and Svalbard Airport in Norway reached a record monthly average temperature of over 11°C. In September, the Scandinavian country experienced temperatures above 30°C, setting a record for the latest occurrence of that level of heat there.

Scientific analyses reveal that average global surface temperatures in 2024 ranged from 0.6 to 0.7°C above the 1991-2020 average. This significant warmth, partly driven by a strong El Niño that began in mid-2023, led to global temperature records in each of the past two years, which last happened during the 2015-16 El Niño event. All major tracking datasets confirmed that each of the last 10 years rank among the 10 hottest years ever recorded.

The report also highlights that the world’s water cycle continues to intensify. In 2024, the global atmosphere contained the largest amount of water vapor on record, with over one-fifth of the globe recording their highest values in 2024. Extreme rainfall, as characterized by the annual maximum daily rainfall over land, was the wettest on record.

Last year also featured record ocean heat and global sea level rise. Over the past half-century, the ocean has absorbed more than 90% of the extra energy trapped in Earth’s system by polluting gases and other factors. In 2024, the global ocean heat content, measured down to 2,000 meters, continuing its long-term rise.

The average sea level hit a high for the 13th consecutive year, standing about 10 centimeters above the 1993 baseline. This rising sea level is driven both by the warming ocean, which contributes about 1.5 millimeters annually, and melting ice sheets and glaciers, which add roughly 2.1 millimeters each year.

The report also noted that glaciers continued to shrink in 2024, with all 58 global reference glaciers losing ice for the second year in a row. This marked the greatest average ice loss recorded in the past 55 years. In South America, Venezuela lost all its glaciers, and Colombia’s Conejeras glacier was declared extinct.

Source : American Meteorological Society.

Glaciers des Pyrénées en 2024

Le bilan de suivi des glaciers des Pyrénées françaises pour 2024, réalisé par l’association Moraine se solde par un bilan global équilibré. Il est, bien sûr, trop tôt pour tirer des conclusions sur l’année 2025, mais les vagues de chaleur à répétition qui ont impacté la France au mois de juin ne sont pas une bonne nouvelle. Si l’on se réfère à la situation dans les Alpes début juillet 2025, on ne peut guère être optimiste pour les Pyrénées pour cette année.

Après deux années de fonte record, un répit a été observé en 2024 grâce à une accumulation neigeuse hivernale importante et des températures estivales qui n’ont été que légèrement plus élevées que la normale.

L’association Moraine note toutefois que la trajectoire globale reste très défavorable. En effet, en 23 ans d’observations, les glaciers se sont globalement maintenus à six reprises (2008, 2010, 2013, 2014, 2018 et 2024). Au cours des 17 autres années, les pertes ont été très importantes.

Dans une note publiée le 18 novembre 2020, j’expliquais que, selon l’association Moraine, 2050 marquerait la disparition définitive de la plupart des glaciers pyrénéens. De plus petite taille que leurs homologues alpins, ils sont encore plus exposés au réchauffement climatique. Dans une note rédigée le 20 août 2020, j’expliquais qu’ils avaient atteint le point de non retour, à l’image de l’Aneto ou de l’Oulette, ce dernier au pied du Vignemale, entre 2300 et 2400 mètres d’altitude.

Tous les ans, les bénévoles de l’association Moraine mesurent l’évolution des glaciers des Pyrénées. En 2020, ils expliquaient qu’ils avaient encore reculé en moyenne de 8,10 m. Ces bénévoles grimpent tous les ans au mois de mai sur la montagne pour sonder le manteau de glace accumulé durant l’hiver. Ils reviennent sur le terrain tous les mois durant l’été afin de mesurer la fonte et livrer ensuite leurs dernières données aux climatologues.

A partir des données de surfaces globales des glaces pyrénéennes, l’association a réalisé un graphique dont la courbe de tendance prévoit l’extinction des glaciers pour les environs de 2050.

2024 : une galère climatique !

Le 10 janvier 2025, j’annonçais sur ce blog que l’année 2024 avait été la plus chaude jamais enregistrée. C’est ce que venait de déclarer l’agence européenne Copernicus. Aux États Unis, la NASA et la NOAA arrivaient à la même constatation.

2024 a également été la première année civile où la planète a enregistré une température moyenne supérieure de plus de 1,5 °C à la moyenne préindustrielle, autrement dit la limite la plus ambitieuse de l’Accord de Paris de 2015. Les participants à cette COP21 avaient promis de contenir le réchauffement bien en dessous de 2°C et à poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5°C.

Le 31 décembre 2024, on apprenait que les 10 plus grosses catastrophes climatiques de 2024 ont coûté au moins 200 milliards d’euros. C’était la conclusion d’un rapport international publié le 30 décembre sur le coût des événements climatiques à répétition. Ce chiffre ne comprenait pas les dégâts causés par le cyclone Chido à Mayotte. De son côté, le groupe Swiss estimait les pertes économiques à 310 milliards, soit une hausse de 6% par rapport à 2023.

15 avril 2025, Copernicus a enfoncé le clou en précisant que l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée en Europe. Cependant, les variables climatiques ont touché le continent de diverses manières, avec en particulier un contraste entre l’Europe de l’Est et de l’Ouest. Depuis les années 1980, l’Europe se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale, ce qui en fait le continent qui se réchauffe le plus rapidement sur Terre,

2024, année la plus chaude ! // 2024 was the hottest year !

C’était prévu, c’est confirmé : l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée. C’est ce que vient de déclarer Copernicus, le programme de l’Union européenne qui collecte des données sur l’état de la planète. Aux États Unis, la NASA et la NOAA devraient arriver à la même constatation.

2024 est également la première année civile où la température moyenne de la planète a dépassé les 1,5°C, autrement dit la limite la plus ambitieuse de l’Accord de Paris de 2015,. Les participants à cette COP21 avaient promis de contenir le réchauffement bien en dessous de 2°C et à poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5°C. Comme je l’ai indiqué précédemment, l’Accord de Paris fait référence à des tendances sur le long terme ; il faudra attendre au moins 20 ans pour considérer la limite de 1,5°C franchie. C’est une perspective qui n’engage guère nos leaders politiques car beaucoup d’entre eux ne seront plus de ce monde dans 20 ans ! La politique de la patate chaude a de beaux jours devant elle.

Copernicus avait déjà alerté au mois de novembre 2024 sur ce record de réchauffement de la planète. Il faut noter que chaque année de la dernière décennie a été l’une des dix années les plus chaudes jamais enregistrées.

Source : Copernicus, France Info.

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Sans surprise, les autres organisations scientifiques, dont la NASA, la NOAA et le Met Office britannique, arrivent à la même conclusion que Copernicus. Leurs analyses classent également 2024 comme l’année la plus chaude jamais enregistrée.
Selon la NOAA, la température moyenne à la surface de la Terre et des océans en 2024 était de 1,29 °C supérieure à la moyenne du 20ème siècle. Il s’agit de la température globale la plus élevée parmi toutes les années prises en compte par la NOAA sur la période 1850-2024. 2024 a été 0,10 °C plus chaude que 2023, qui était auparavant l’année la plus chaude jamais enregistrée.
Au niveau des régions du monde, l’Afrique, l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Océanie et l’Amérique du Sud (à égalité avec 2023) ont connu leur année la plus chaude jamais enregistrée. L’Asie et l’Arctique ont connu leur deuxième année la plus chaude de tous les temps.
Les 10 années les plus chaudes de la planète depuis 1850 figurent toutes au cours de la dernière décennie. En 2024, la température globale a dépassé de 1,46 °C la moyenne préindustrielle (1850-1900).
Parmi les événements climatiques les plus notables, la NOAA indique que la couverture de la banquise antarctique représente sa deuxième plus faible étendue jamais enregistrée.
La teneur en chaleur de la couche supérieure de l’océan (jusqu’à 2000 m de profondeur) en 2024 a été la plus élevée jamais enregistrée.
L’activité cyclonique tropicale a été proche de la moyenne dans le monde. 85 tempêtes dotées de noms se sont produites à travers le monde en 2024, ce qui est proche de la moyenne de 88 pour la période 1991-2020.
Source : NOAA.

 

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It was predicted, it is now confirmed: 2024 was the hottest year on record. This is what Copernicus, the European Union program that collects data on the state of the planet, has just declared. In the United States, NASA and NOAA are likely to reach the same conclusion.
2024 is also the first calendar year in which the average temperature of the planet exceeded 1.5°C, the most ambitious limit of the 2015 Paris Agreement. The participants at this COP21 had promised to contain warming well below 2°C and to pursue efforts to limit it to 1.5°C. As I have indicated previously, the Paris Agreement refers to long-term trends; it will be at least 20 years before the 1.5°C limit is considered to have been crossed. This is a perspective that does not engage our political leaders because many of them will no longer be of this world in 20 years! The hot potato policy has a bright future ahead of it.
Copernicus had already warned in November 2024 about this record of global warming. It should be noted that each year of the last decade has been one of the ten hottest years ever recorded.
Source: Copernicus, France Info.

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Together with Copernicus, other scientific organizations, including NASA, NOAA and the UK Met Office have conducted separate but similar analyses that also rank 2024 as the warmest year on record.

According to NOAA, Earth’s average land and ocean surface temperature in 2024 was 1.29°C above the 20th-century average. This is the highest global temperature among all years in NOAA’s 1850-2024 climate record. It was 0.10°C warmer than 2023, which was previously the warmest year on record.

Regionally, Africa, Europe, North America, Oceania and South America (tied with 2023) had their warmest year on record. Asia and the Arctic had their second-warmest year on record.

The planet’s 10 warmest years since 1850 have all occurred in the past decade. In 2024, global temperature exceeded the pre-industrial (1850–1900) average by 1.46°C.

Among the most notable climate findings and events, NOAA ondicates that Antarctic sea ice coverage dropped to its second-lowest extent on record.

The 2024 upper ocean heat content, which is the amount of heat stored in the upper 2,000 meters of the ocean, was the highest on record.

Global tropical cyclone activity was near average. 85 named storms occurred across the globe in 2024, which was near the 1991–2020 average of 88.

Source : NOAA.